Moi aussi je voulais l'emporter

Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)

« À quel âge ai-je commencé à me sentir flouée d'être une fille ? » C'est autour de cette interrogation initiale que s'articule Moi aussi je voulais l'emporter, réflexion personnelle sur le genre qui devient au fil des pages une sorte de récit d'apprentissage féministe.


Auteurs canadiens Féminisme La BD au féminin Séries avec un unique avis

« À quel âge ai-je commencé à me sentir flouée d'être une fille ? » C'est autour de cette interrogation initiale que s'articule Moi aussi je voulais l'emporter, réflexion personnelle sur le genre qui devient au fil des pages une sorte de récit d'apprentissage féministe. Inspirée par la figure de Tove Jansson, créatrice des Moomins à laquelle devait d'abord être consacré l'ouvrage, Julie Delporte se remet en question tout en remettant en question la place des femmes dans le monde, pour en arriver finalement à cette réalisation : « Je suis en train de tomber amoureuse de l'idée d'être une femme. »

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Janvier 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Moi aussi je voulais l'emporter © Pow Pow 2018
Les notes
Note: 2/5
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06/04/2019 | Ro
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Par Ro
Note: 2/5
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Moi aussi je voulais l'emporter est un ouvrage à la frontière entre journal intime, carnet de croquis et bande dessinée. Réalisé par Julie Delporte, auteure et illustratrice vivant à Montréal, c'est un livre où elle se raconte et parle notamment de son mal-être en tant que femme dans un monde d'hommes. Elle articule son récit autour d'une tentative de reportage qu'elle envisageait de faire sur Tove Jansson, la créatrice finlandaise des Moomins qui est une véritable institution en Finlande. En même temps qu'elle s'émerveille de la liberté de pensée et de vie de cette artiste, elle se désespère de ses propres schémas de pensée et de son malaise quasi maladif face à sa féminité et sa peur d'avoir des enfants. Très vite, elle nous apprend entre autres que cela découle probablement d'un traumatisme de jeunesse, d'un abus sexuel par un cousin à peine plus âgé qu'elle quand elle était enfant. Chaque page de l'album contient de un à trois dessins accompagnés de texte plus ou moins présents. Pas de case et relativement peu de narration séquentielle, donc pas une pure bande dessinée. Et la narration elle-même n'est pas celle d'une mise en scène mais plus celle d'un journal où l'auteure livrerait ses pensées et raconterait son histoire comme elle lui vient à l'esprit. Objectivement, c'est très décousu. Cela apparaît comme improvisé au fur et à mesure. Et ce n'est que parce que les mêmes thèmes du malaise, du féminisme et du traumatisme reviennent de manière récurrente qu'on sent une idée structurée portant la création de cet ouvrage car autrement on pourrait estimer que cela parle de tout et n'importe quoi. Sincèrement, je n'ai pas accroché du tout. Déjà à cause de cette forme un peu trop confuse à mon goût. Ensuite et surtout parce que ça ressemble à quelque chose de trop personnel, une sorte de carnet créé à la demande d'un psychanalyste qui souhaiterait que son patient puisse exprimer les pensées telles qu'elles lui viennent pour qu'il puisse exorciser son traumatisme. Et pour un lecteur extérieur à la vie de la personne, il faut vraiment être touché par le sujet pour que cela vous importe et vous intéresse. Ce n'est pas mon cas. Sans traumatisme à exorciser, je me sens étranger à son mal-être et son récit ne m'atteint pas. D'autant plus que l'auteure et moi avons une vision radicalement opposée du féminisme. Je le vois moi comme une recherche d'une égalité parfaite entre hommes et femmes, où les uns soutiendraient les autres dans leurs différences physiques mais où chacun serait sur un pied d'égalité au niveau intellectuel. Elle le voit comme une sorte de combat millénaire des hommes contre les femmes, où elle liste et admire sans réserve toutes les femmes libres et artistes et recherche tout ce qui est femme et féminin, mettant de fait une barrière entre les deux sexes pour mieux les opposer. J'estime que suivre une telle voie intellectuelle, c'est se fourvoyer. Mais inutile de débattre là-dessus, disons juste que comme le récit de cette BD s'articule beaucoup sur cette façon de voir le monde, cela m'a irrité et ne m'a pas permis d'apprécier ma lecture.

06/04/2019 (modifier)