La Troisième Population

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

À quelques kilomètres de Blois se trouve la clinique psychiatrique La Chesnaie. Aurélien Ducoudray et Jeff Pourquié se sont immergés dans cet espace ouvert et accueillant, où malades et animateurs se partagent les activités.


Documentaires Folie Troubles psychiques

Fondée en juillet 1956, la clinique psychiatrique de La Chesnaie est une clinique en milieu ouvert, accueillant une centaine de personnes de tout âges. L’institution prend en charge des patients souffrant de troubles mentaux nécessitant des soins intensifs. Les traitements biologiques et physiques classiques sont associés à un travail psychothérapique, individuel, ou de groupe, dans un environnement stimulant (ateliers créatifs, participation aux tâches collectives…) Forts de ces informations, Jeff Pourquié et Aurélien Ducoudray sont allés à la rencontre des gens qui vivent au sein de cette institution, soignants et soignés. Participant aux tâches collectives, animant un atelier de bande dessinée, les deux auteurs nous livrent un reportage sans concession, humain et humaniste, sur ce lieu atypique. Sans pathos et avec beaucoup d’humour et de sensibilité, ils reviennent sur des parcours de vies atypiques, et plongent le lecteur dans cet univers médical où les gens qui ont un petit grain de folie ne sont peut-être pas ceux à qui l’on pense en premier.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Mai 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Troisième Population © Futuropolis 2018
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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04/08/2018 | Blue Boy
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Par Gaston
Note: 3/5
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Tiens, un autre documentaire sur les maladies mentales, quoique cette fois-ci on parle surtout d’un centre. C'est pas mal de voir la vie dans une clinique psychiatrique qui semble différente des autres. J'ai trouvé que voir la vie quotidienne dans cet établissement donnait des moments intéressants et parfois émouvants. Seulement, je n'ai pas vraiment été passionné parce que la narration manque de dynamisme, il y a quelques longueurs et parfois il y a un peu trop de textes. Bon comme c'est le cas avec les documentaires, pour apprécier il faut être passionné par le sujet sinon on risque de s'ennuyer ferme à la lecture. Pour avoir croisé des malades mentaux dans la rue, je dois dire que je suis content de voir que des centres comme ça existent. Pour ce qui est du dessin, je le trouve correct.

21/05/2023 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Cette bd est utile pour nous montrer que certaines expériences en matière de soin et d'accompagnement pour des personnes atteintes de démence mentale sont à explorer. Il faut dire qu'il y a actuellement plus d'un million de patients suivis pour des soins psychiatriques et ce n'est pas prêt de s'améliorer au vu la situation actuelle qui a tendance à se dégrader. Qui n'a pas croisé en ville, dans le bus ou dans le métro ces personnes malades parfois lâchées seules dans la nature faute de place suffisante dans des établissements spécialisés et coûteux ? Cette population a également le droit au meilleur de la vie. Le constat est que ces individus ne pourront guérir et qu'il faut tout faire pour leur améliorer la vie en faisant des activités quotidiennes qui les aident à oublier. L'isolement n'est pas non plus une solution. Bref, nous avons un reportage de deux auteurs de bd qui se sont intégrés dans un centre assez particulier situé en pleine nature. Je ne suis pas un spécialiste pour juger, ni une miss écervelée en proie à de bons sentiments. Juste un simple humain qui approuve ce type d'action.

28/10/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
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Pendant quelques semaines, le scénariste Aurélien Ducoudray et le dessinateur Jeff Pourquié ont partagé le quotidien des soignants et des malades de la Chesnaie, une clinique psychiatrique révolutionnaire. Dans ce lieu très ouvert, les patients sont davantage considérés comme des personnes à part entière que comme des malades. Cette BD-docu est le récit d’une expérience atypique. Jadis, la folie faisait peur et on préférait la contenir dans des lieux cachés du monde et cernés de hauts murs. Plutôt que de tenter de les comprendre et de les insérer dans la société, on appliquait à nos « fous » des traitements radicaux qui plutôt que de les soigner, les maintenaient dans leur mal voire l’aggravaient. Les asiles étaient pour eux la destination finale, une sorte de cauchemar terrifiant pour les gens dits normaux. La Chesnaie est une clinique très particulière, qui depuis soixante ans recourt à des méthodes thérapeutiques dont les tenants souhaitaient inverser la vapeur. Ainsi, il s’agit d’un lieu ouvert, où patients et « moniteurs » partagent le même quotidien, où les blouses blanches et tous signes distinctifs sont proscrits. Les auteurs ont donc cohabité avec ces personnes pendant quelques semaines, et leur expérience, si l’on en croit la BD, fut pour le moins enrichissante. De façon étonnante, la première réaction d’Aurélien Ducoudray en arrivant sur le site fut de constater que tout le monde avait l’air normal ! Bien sûr, certains pathologies sont plus aiguës que d’autres, et les cas d’agressivité ou de crise ne sont pas rares, mais dans l’ensemble, la cohabitation semble se dérouler sans trop d’accros. En tout cas, des accros pas suffisamment graves pour empêcher l’établissement de continuer l’expérience. Car à la Chesnaie, il y a aussi beaucoup de vie, avec quantité d’activités sociales est culturelles à disposition des malades. Bien sûr, tout n’est pas rose, la clinique connaît des moments de tension, mais ni plus ni moins que dans la société « normale »,. C’est ainsi qu’au fil des pages, on découvre cette institution hors-normes à travers le regard bienveillant et parfois amusé des auteurs. On réalise que les fous ne sont pas si fous, qu’il y a 36.000 sortes de pathologies, que l’écoute et le respect sont indispensables pour les maintenir dans le monde réel et les amener pourquoi pas sur la voie de la guérison. Des structures d’hébergement hors-clinique ont été mises en place pour redonner leur autonomie aux patients qui le souhaitent. D’ailleurs, une des monitrices témoigne qu’elle a d’abord été patiente à la Chesnaie, l’administration étant beaucoup plus souple à une certaine époque. On apprécie beaucoup le regard plein d’humanité porté par Aurélien Ducoudray sur cet univers méconnu, et nous, lecteurs peut-être bien trop normaux, lui sommes reconnaissants de nous faire profiter de son expérience. Le dessin au bord de l’esquisse de son compère Jeff Pourquié traduit bien l’ambiance qui règne dans cette institution. Dans un ouvrage dominé par des alternances de monochromes, la folie, elle, est incarnée par des explosions de couleurs, comme si le dessinateur lui-même se laissait gagner par cette folie, dans une démarche, inconsciente ou pas, qui contribue à la faire sienne pour mieux la dédramatiser. Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, « La Troisième population » n’est pas celle des fous. Il s’agit des « extérieurs » qui viennent à la Chesnaie « pour donner quelque chose aux première [les patients] et deuxième [les moniteurs et médecins, ndr] populations ». Ce qu’ont donné Ducoudray et Pourquié durant leur séjour en tant qu’extérieurs, ce sont les ateliers BD qu’ils ont proposé aux patients, entraînant des échanges riches, parfois amusants, que cette bande dessinée relate avec bonheur et un certain humour. Non, la maladie mentale n’est pas si glauque, et si l’image qu’on peut en avoir est telle, c’est probablement lié à la façon dont les institutions et les médias la considèrent. Ce livre montre tout le contraire, nous invitant à modifier radicalement notre point de vue.

04/08/2018 (modifier)