Maison sans fenêtres

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

En République Centrafricaine, les enfants grandissent dans l'insécurité, la pauvreté, et la malnutrition. Le conflit de 2013 n'a fait qu'exacerber cette situation.


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Accablés par l'incertitude, ils vivent dans la peur. Dans l'impossibilité de se rendre à l'école, leur enfance est interrompue. Avant même le début de la crise, cette ancienne colonie française était considérée comme le pire pays au monde pour être un enfant. Pourtant, les médias internationaux restent désespérément muets sur cette tragédie : La République Centrafricaine est devenue une « maison sans fenêtres ».

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Février 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Maison sans fenêtres © La Boîte à Bulles 2018
Les notes
Note: 3/5
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29/03/2018 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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Avec son titre, "Maison sans fenêtres", les auteurs dénoncent le fait que les médias ne s'intéressent pas à la République Centrafricaine et à ce qu'il se passe à l'intérieur. Comme moi, vous avez sans doute entendu parler de la guerre civile qui s'y est déroulée il y a une poignée d'années, et il est possible que comme moi vous n'y ayez pas compris grand chose dans ce conflit entre Selaka et Anti-Balaka aux motivations peu évidentes. Aujourd'hui, si la guerre n'est plus ouverte, la situation dégradée persiste et accentue encore plus les conditions de vie difficiles dans ce pays, affectant très fortement la vie des enfants Centrafricains. Pour nous informer sur le sujet, les auteurs vont se rendre dans trois endroits différents. D'abord dans les rues de la capitale, Bangui, et dans un centre d'accueil pour enfants pour nous présenter l'horreur de la vie des enfants abandonnés, orphelins ou ayant fui les maltraitances de leurs foyers. Ensuite dans la région minière de Carnot pour y rencontrer les enfants travaillant de leur plein gré dans les mines de diamants pour y gagner quelques sous et survivre ainsi plutôt que d'aller à l'école. Et enfin dans un dispensaire de la petite ville de Kabo pour y montrer les difficiles conditions sanitaires des enfants vivant dans les régions éloignées de Bangui, ainsi que la relation conflictuelle entre les agriculteurs locaux et les éleveurs de vaches nomades venus du Tchad. Aussi terrible que cela puisse paraître, c'est l'épisode des enfants travaillant dans les mines qui m'a paru le moins déprimant. Car autant leur horizon est plutôt bouché, autant ils ont quand même plus ou moins choisi leur destin. En comparaison, la vie des gamins des rues de Bangui est bien plus effrayante et démoralisante. Surtout quand on apprend que le plus gros de leur malheur provient des propres membres de leurs anciennes familles et des autres enfants de la rue. Quant à la situation sanitaire des populations de la région de Kabo, elle parait désespérée et là encore décourageante. Combien ai-je été dégoûté à la vue du comportement de ces miliciens qui détruisent leur pays et sa population. C'est un documentaire instructif et bien mené. Sa narration est fluide et permet d'apprendre et d'avoir un aperçu assez vaste de la situation du pays sans tomber dans le didactique ni noyer le lecteur sous trop de texte. Le dessin est agréable et les planches sont entrecoupées de photos pleine page qui sont très belles malgré la dureté de ce qu'elles montrent. Vous pourrez aussi accéder en ligne à des vidéos à 360° nous permettant de découvrir en mouvement les lieux et personnes visités par les auteurs lors de leur reportage. L'objectif est atteint : montrer hors du Centrafrique à quoi ressemble la situation des enfants dans ce pays et dénoncer leur malheur.

29/03/2018 (modifier)