Asylum

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Depuis l'Espagne de 1936 jusqu'au Mexique de nos jours, les récits d'exilés ayant survécu à l'enfer et réunis autour d'un appartement familial de Bilbao.


Auteurs espagnols

Maialen et sa tante Bego rendent visite à Marina, la grand-mère qui est en maison de retraite. La rencontre commence par une réprimande de Marina à sa fille. Elle lui reproche d'être abandonnée dans un asile. Elle s'est bien occupée de sa propre mère jusqu'à sa mort. Oui et ça l'avait beaucoup fait pleurer, lui rappelle sa fille qui lui demande de ne pas leur compliquer la tâche. Puisque c'est comme ça, la vieille dame menace de tout donner à des œuvres de charité. Et la dispute continue jusqu'au départ de Bego. Une fois grand-mère et petite fille restées seules, l'atmosphère se détend et Marina aborde avec sa petite fille le sujet de son homosexualité, en lui proposant d'épouser Ruth son amie si proche. Surprise et un peu gênée, Maialen lui demande depuis quand elle sait... Depuis toujours, répond la vieille dame. Puis elle veut savoir ce qui l'amène, puisqu'elle vient toujours pour une raison précise. Après avoir vainement prétendu le contraire, Maialen avoue : c'est pour l'appartement de Bilbao...

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 14 Octobre 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Asylum © Rackham 2016
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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27/02/2018 | Erik
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je suis d’accord avec Mac Arthur, cet album ne parle pas des terres d’asile, mais plutôt des exilés, de la douleur de l’exil – et des conditions dans lesquelles, au bout d’un marathon douloureux, certains parviennent à échapper à des tortionnaires, la guerre, le viol et les mariages forcés, etc. Si les pays occidentaux « d’accueil » apparaissent, ce n’est pas sous les projecteurs et les paillettes, mais bien sous un jour bien sombre : les murs et « camps de rétention » espagnols à la frontière Shengen au Maroc, et les camps de concentration/mouroirs français pour les réfugiés républicains à la fin des années 1930. Si le Venezuela et le Mexique semble ici mieux traités (parce que leur politique au cours du XXème siècle a été plus « libérale », généreuse envers les réfugiés – Trotski lui-même avait trouvé refuge au Mexique), l’auteur ne manque pas de montrer l’ambiguïté du problème, en évoquant aussi le cas d’une journaliste mexicaine forcée de quitter son pays pour avoir enquêté sur les meurtres de femmes à Ciudad Juarez. Le dessin et la narration sont globalement agréable, sur un sujet douloureux. J’ai eu du mal au début avec certaines transitions brutales entre les témoignages, et ce n’est qu’après avoir saisi le lien qui les unit que cette gêne a disparu. L’auteur est clairement engagé sur ce thème, mais comment l’en blâmer ? S’il ne traite pas vraiment des causes de ces migrations forcées, les difficultés de l’émigration (douleur de quitter racines, proches, situation, violence des passeurs et des pays d’accueil – dont l’hypocrisie en matière de défense des droits de l’homme se paye trop facilement de mots dans les grands médias) sont ici bien éclairées par les 4-5 exemple de situation a priori différentes, dans le temps et dans l’espace, mais qui toutes sont bouleversantes et méritent autre chose que de détourner les yeux, construire des murs ou mettre des boules Quiès. Note réelle 3,5/5.

01/12/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Contrairement à ce qui est dit dans le précédent avis, Asylum ne parle pas des terres d’asile. Il ne montre pas les pays occidentaux comme des havres de paix (à moins de considérer qu'un camp de concentration sur une plage française ou un centre fermé en Espagne sont des lieux de villégiature des plus accueillants... ou de croire que le Venezuela et le Mexique sont des pays occidentaux). C’est plutôt un manifeste, un plaidoyer pour l’accueil des exilés… et une dénonciation à l’encontre des nations européennes sur la manière dont elles acceptent cette immigration (ici, ce sont principalement la France et l’Espagne qui en prennent pour leur grade). Au travers des souvenirs d’une Basque espagnole, victime du fascisme, rejetée comme des dizaines de milliers d’autres par une France qui ne voulait pas se fâcher avec le petit moustachu, et de l’évocation du parcours de plusieurs autres exilés (d’Afrique ou d’Amérique centrale, pour des raisons diverses et variées), l’auteur dresse un portrait empli d’humanité de cette problématique. Il va chercher l’humain derrière ce que nous considérons trop souvent comme une source d’ennui. Il nous rappelle que ces femmes et ces hommes n’ont pas fui leur pays par goût de l’aventure, mais bien par obligation. Il nous montre à quel point ces personnes sont résignées, détruites, réduites à ne plus être que des ombres de l’homme, de la femme ou de l’enfant qu’elles étaient. Il insiste sur l’importance d’une main tendue. Il nous montre combien ces victimes n’en ont rien à foutre du nom de la terre qui les accueille, tant qu’elles peuvent y vivre en paix, dans un sentiment de sécurité (et combien elles seront reconnaissantes envers le pays qui pourra leur offrir un tel asile, quel que soit son nom, la couleur de son drapeau ou la devise de sa nation). Il s’agit donc d’une œuvre engagée qui joue principalement sur l’émotion, à l’opposé d’une analyse macro-économique. Elle est réalisée avec sincérité et intelligence. Le début du récit m’est apparu un brin artificiel mais une fois rentré dedans, je n’ai plus quitté ma lecture. Le dessin est agréable et la colorisation lui donne un aspect « artisanal » qui cadre bien avec l’esprit « témoignage » de ce récit. C’est une œuvre sincère, très accessible, bien écrite et bien traduite, avec un dessin agréable et une colorisation adéquate. Dans le genre, oui, c’est franchement bien.

17/11/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Asylum a pour thème les terres d’asile (d'ailleurs c'est même dans le titre). Il s’agit de fuir les guerres et les persécutions en tout genre qui sévissent dans de nombreux pays sur le globe. Aussi, les gens fuient pour aller dans nos démocraties occidentales qui représentent tout de même un havre de paix. Certes, le chemin ne sera pas facile et plutôt semé d’embûches. C’est l’épineux problème du devoir d’accueil des réfugiés. C’est d’abord l’évocation d’une vieille espagnole qui a quitté son pays lors de la guerre civile qui a vu la victoire d’un général dictateur. Elle a connu un camp de concentration sur les plages d’Argelès-sur-Mer avant de s’envoler vers le Venezuela où elle vécue heureuse. Elle est revenue en Espagne avec la démocratie. Puis, on va avoir des interludes avec d’autres réfugiés plus actuels dans une sorte de récit chorale actuellement à la mode. On se rendra compte à la fin qu’il y a un point commun avec une convergence de ces récits. Point de complaisance ou de manichéisme. C’est traité avec une certaine authenticité et beaucoup d’habileté de la part de l’auteur espagnol. Au niveau du dessin, je regrette juste que la fille Maialen qui écoute sa grand-mère Marina ressemble à un jeune homme ce qui crée de la confusion. Pour le reste, c’est tout à fait correct. C’est surtout le pays basque qui est abordé avec son identité propre.

27/02/2018 (modifier)