Les Reflets changeants

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Emile, Elsa et Jean. Trois personnages qui ne se connaissent pas, mais qui vont se croiser cet été-là... Une rencontre qui ne les laissera pas indemnes. Prix Diagonale/Raymond Leblanc de la jeune création 2015


En Provence... La BD au féminin

Nice, en plein mois de juillet. Elsa, la vingtaine, oscille entre deux hommes. L'un ne lui convient probablement plus, l'autre lui fait encore un peu peur. Jean, 50 ans, voyageur frustré, est conducteur de train. Il est forcé de rester à terre pour s'occuper d'Alda, sa fille, arrivée un peu trop vite dans sa vie, suite à une passade amoureuse. Du haut de ses 80 ans, Emile, devenu sourd pendant la guerre d'Algérie, supporte de moins en moins le silence dans lequel il est enfermé. Trois personnages qui ne se connaissent pas, mais qui vont se croiser cet été-là... Une rencontre qui ne les laissera pas indemnes. (texte de l'éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Août 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Reflets changeants © Le Lombard 2017
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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28/08/2017 | Mac Arthur
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Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Les reflets changeants est une bd où l’on va suivre successivement plusieurs individus aux vies très différentes. C’est un concept que l’on pourrait dénommer récit chorale un peu comme ces films du genre Valentine Day’s ou Love Actualy où les personnages se croisent. C’est la même chose avec un fil conducteur entre Elsa (22 ans), Jean (53 ans) ou Emile (79 ans). Il est question de Nice et du feu d’artifice du 14 juillet mais visiblement pas le jour de ce terrible attentat particulièrement meurtrier. Pour autant, on va parler de ces déracinés d’Algérie qui ont dû rentrer en France pour ne pas se faire massacrer en 1962 et qui ont gardé un goût très amer. La politique du vivre ensemble en harmonie n’était visiblement pas bilatérale. Les choses sont suggérées mais pas dites de façon claire et précise. Le récit sera assez mélancolique mais quand même suffisamment prenant pour nous intéresser à la destinée de ces personnages. Qui n’a jamais éprouvé un ras-le-bol, une envie d’évasion ou une prise de conscience de la direction de sa vie ? Bref, des gens qui assument les fautes qu’ils commettent sans s’inventer n’importe quelle excuse. La faiblesse fait également partie du genre humain. Bref, partez à la croisée des chemins de ces personnages si profondément humains.

05/02/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Cet album est un pur roman graphique. L’auteure nous propose de cheminer un bref instant avec trois personnages aux profils bien différents. Il y a d’abord la jeune Elsa, 22 ans, complexée et en quête du grand amour. Vient ensuite Jean, qui a renoncé à ses rêves pour rester proche de sa fille et de son ex-épouse. Enfin, nos pas emprunterons ceux d’Emile, 80 ans, souffrant d’acouphènes et ne se sentant plus vraiment utile à quoi que ce soit. Ces trois personnages vont se croiser, se parler, s’aimer, se livrer. Leurs destins n’ont rien d’exceptionnels. On pourrait presque les qualifier de banals et c’est le reproche que je ferai à ce récit. Il lui manque un moment fort, un événement poignant pour le lecteur (même si ce moment existe pour l’auteure puisque l’un des trois destins, le plus tragique, est en partie autobiographique). Mais si je n’ai pas été spécialement ému par ces trois destins, j’ai néanmoins fort apprécié les talents de narratrice de l’auteure. Elle est en effet parvenue à capter mon attention tout le long du récit. Les dialogues sonnent de manière naturelle, les personnages ont cette part d’humanité qui fait que l’on s’attache à eux, malgré ou plutôt grâce à leurs défauts, le découpage en chapitres est bien équilibré, tout comme les passages entre les différents personnages. Le dessin est imprécis par moments mais cette ligne est très claire et dépouillée, ce qui assure une lisibilité parfaite. Les personnages sont bien typés, évitant ainsi tout risque de confusion. La colorisation tranchée accentue encore la lisibilité de l’ensemble. Pour une première œuvre, c’est très prometteur. Un peu dans la lignée d’une Vanyda. Pour ma part, j’attends encore un peu plus d’émotion pour totalement succomber mais je ne dissuaderai certainement pas les amateurs de romans graphiques de jeter un œil sur ce bel album.

28/08/2017 (modifier)