Je ne pense qu'à ça

Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)

Du cul, du cul, du cul. Et du sexe aussi !


Hara-Kiri Séries avec un unique avis

Wolinski se dit obsédé par le sexe. Et il le prouve en accumulant les gags ou historiettes plus ou moins provocantes sur le sujet. De la provoc d'il y a cinquante ans.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Octobre 1969
Statut histoire Strips - gags 1 tome paru

Couverture de la série Je ne pense qu'à ça © Glénat 1969
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

29/07/2017 | Noirdésir
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Publiée une première fois en trois petits albums entre 1969 et 1972 par Jean-Jacques Pauvert, cette série relève bien de la liberté d’expression défendue toute sa vie par ce grand éditeur, et de la provocation défendue aussi longtemps par Wolinski (jusqu’à sa rencontre fortuite avec les séides de Daech…). Je ne sais pas si cet album reprend tous les dessins des trois albums Pauvert (je n’ai lu que l’album Glénat), mais en tout cas le titre rappelle que Wolinski était bien un obsédé, qu’en effet il semblait passer une bonne partie de son temps à « ne penser qu’à ça », car une bonne partie de son œuvre est fortement portée sur les mots et les images mettant en scène le sexe et les relations qu’il propose. A l’époque de la production de ces dessins, Wolinski était un pilier d’Hara-Kiri, puis de Charlie-Hebdo (dans lesquels une bonne partie a dû être publiée). Cet album regroupe de très courtes histoires (encore que les scénarios soient réduits au minimum !) et de simples dessins. Texte et dessins sont souvent très crus (le manque de finesse se ressent dans tous les sens du terme d’ailleurs !). Mais ils devaient avoir une force de percussion largement supérieure au moment de leur publication (fin des années soixante), dans la France pompidolienne, et leur dissémination en revue, au milieu d’autres travaux des trublions de Charlie, rendait sûrement l’obsession de Wolinski plus lisible. En effet, aujourd’hui, plus de cinquante ans après, la provoc de Wolinski tombe un peu à l’eau, et paraît un peu vaine, la libération sexuelle et l’évolution des mœurs étant passées par là (encore que certains censeurs proches de la Manif pour tous tentent de revenir en arrière en ce domaine). L’élément provocateur étant atténué, ne reste alors qu’un empilement de gags, dont certains m’ont fait sourire (cinq ou six), mais dont la plupart m’ont laissé de marbre. Et leur regroupement, hors du cadre d’un journal, leur fait perdre une part de leur côté « punchline ». Cet album ne garde d’intérêt que pour montrer – comme en négatif – ce qui pouvait choquer « les bonnes gens » à cette époque. Et je suis aussi prêt à reconnaître à ces auteurs (comme Wolinski, Reiser, Siné, etc) une grande dette concernant l’évolution de la liberté d’expression. Mais pour le reste – si vous mettez la main dessus, il y a fort à parier que vous ne trouviez pas dans cet album de quoi agiter vos zygomatiques. ********************* MAJ, après lecture du premier album en édition originale, qui s'est avéré meilleur que les échantillons lus dans la reprise de Glénat des trois albums. Ce premier album, sans être un chef d’œuvre, est plutôt amusant, et carrément érotique (Wolinski trouvait chez l'éditeur de Sade un complice éclairé pour ce genre de publication, corrosive à l'époque). Édition pas facile à rencontrer, c'est sûr, mais ce petit format avec couverture toilée épaisse est agréable en main, et mérite le détour. Note globale pour la série 2,5/5.

29/07/2017 (MAJ le 16/02/2022) (modifier)