Les Aventuriers de la Finance perdue

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

L'économiste Christian Chavagneux (Alternatives Économiques, France Inter, etc.) et le dessinateur de presse et de bande dessinée James décryptent avec humour les mécanismes sinueux de la finance internationale.


Documentaires Economie Procès

Palais de Justice de Paris. Le procès de Jérôme K. s’ouvre devant le tribunal. Il est accusé d’avoir fait perdre des millions d’Euros à sa banque. Mais au-delà des agissements d’un trader, cette affaire est aussi un procès des excès de la finance. Anthony P. est appelé à la barre pour témoigner. Ce trader repenti, auteur du best-seller Ma vie avec les requins. Plongée dans les eaux troubles de la finance détaille le rôle du simple trader : protéger leur employeur (la banque) contre les risques pris en vendant des produits financiers dits complexes. Ils sont là aussi pour spéculer en prenant des risques assumés dans la recherche d’un profit. Leurs rémunérations sont vertigineuses. A la City, ils sont près de 2 000 rémunérés en moyenne plus de 2 millions d'euros par an. La France n’est pas en reste : les traders de la Société Générale ont touché plus de 800 000 euros/an ; ceux de BNP Paribas près d’un million dEuros. Mais les européens sont des petits joueurs à côté des américains. Un trader de Goldman Sachs a touché 12 millions d'euros, l’année dernière. Ces écarts s’expliquent par la part de rémunération variable. Un trader gagne quatre fois plus d’argent avec ses bonus qu’avec sa simple fiche de paie. Décidément, ce procès s’annonce riche en enseignements !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 30 Mars 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Aventuriers de la Finance perdue © Casterman 2016
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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06/02/2017 | Erik
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L'avatar du posteur Noirdésir

La lecture de cet album est intéressante, elle éclaire de façon relativement simple les principaux rouages de la finance dérégulée, et la complaisance, pour ne pas dire plus, des « pouvoirs publics » dès lors qu’il s’agit de laisser faire les spéculateurs. La façon dont nos impôts sont utilisés pour renflouer et servir d’assurance à ces spéculateurs – qui bien évidemment ne reversent pas à l’État leurs bénéfices si tout se passe bien, est aussi instructif. Par contre, même si le dessin de James est simple, mais efficace et fluide, je trouve qu’il n’apporte pas ici grand-chose aux propos de Chavagneux. Un peu redondant, pas assez décalés et drôle (comme peuvent l’être les dessins d’Otto T. accompagnant les propos de Gregory Jarry), ils ne m’ont paru utiles que rarement. Une lecture intéressante donc, mais sur ce type de sujet, la version BD ne s’impose pas forcément.

08/05/2022 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Ce n’est pas la première bd que je lis sur la fameuse crise de 2008 qui perdure jusqu’à ce jour. C’est encore un documentaire traité de manière parfois humoristique avec un léger sens de la dérision. Le fond est tout de même très sérieux. Le message à faire passer également. Il y a un réel effort de pédagogie afin que le lecteur lambda puisse comprendre les mécanismes parfois compliqués du monde des affaires. Par ailleurs, j’ai bien aimé le graphisme, l’agencement des cases ainsi que la mise en scène sous forme de procès à la finance. Les banquiers sont effectivement sur le banc des accusés ou plutôt leurs traders qui sont alors les parfaits boucs émissaires. Il y aura des passages de témoins à la barre et c’est reparti pour des explications afin de lever le voile. La lecture fait froid dans le dos surtout quand on travaille pour une grande banque. On se dit que c’est solidement argumenté. L’auteur va jusqu’au bout des choses dans la démonstration pour ne rien laisser au hasard. Ainsi, et je ne le savais pas, la plupart de nos économistes sont des proches des grands milieux d’affaire et donc plutôt prompts à la protection de leurs intérêts financiers. C’est nouveau pour moi car j’avais une autre idée des économistes. Pour autant, il est vrai que sur ce point, l’auteur ne cite aucun exemple. Mais bon, l’idée des économistes est que nous le peuple, on doit toujours faire des sacrifices pour que le système puisse bien fonctionner. On se rend compte que les hommes politiques qui véhiculent ce genre de programme ne sont pas moralement irréprochables dans leur vie de tous les jours même si c'est légal. En conclusion, les mécanismes bancaires n'auront plus de secret pour vous à l'issue de cette lecture. N'allez toutefois pas cacher votre argent en Suisse !

06/02/2017 (modifier)