Björk - Une femme islandaise

La chanteuse Björk est une artiste complète, atypique et fascinante dont l'univers se développe, depuis plus de 20 ans, dans tous les champs de la création possibles : chanson, cinéma, arts plastiques, mode....
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Son histoire de femme libre est profondément ancrée dans les particularités de son pays, l'Islande, est aussi unique. C'est ce que cette biographie illustrée cherche à montrer en remontant aux source de l'inspiration de cette artiste unique.
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Date de parution | 12 Novembre 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


C’est l’arbre de l’endurance, de l’énergie, de l’espoir. Même dans les pires circonstances. - Ce tome contient une histoire complète de nature biographique, sur la chanteuse Björk, qui ne nécessite pas de connaissances préalables sur sa vie ou son œuvre. Son édition originale date de 2015. Il a été réalisé par Guillaume Lebeau pour le scénario et par Christelle Pécout pour les dessins et les couleurs. Il comprend cent-quatorze pages de bande dessinée. En 2014, un ours polaire sur un bloc de glace traverse la mer de Norvège, allant vers l’Islande. Dans la maternité de Reykjavik, la sage-femme enjoint de pousser à Hildur Rúna Hauksdóttir. Ce dimanche 21 novembre 1965, cette dernière éprouve la sensation d’être un volcan, une terre en formation, elle entre en éruption. La sage-femme lui demande de se concentrer et d’arrêter de délirer, voici le bébé. C’est une fille et elle est en pleine forme. Le père est dans la salle d’attente et il n’entend pas le téléphone, il dort devant les informations : Une éruption sous-marine débutée fin octobre à un kilomètre de Surtsey est en train de donner naissance à une île. La sage-femme vient le chercher et lui indique que tout le monde est en parfaite santé. Sa femme lui propose le nom de leur fille : Björk, le bouleau. Elle est jolie, et aussi rare que les arbres islandais. Le boulot, c’est l’arbre de l’endurance, de l’énergie, de l’espoir, même dans les pires circonstances. Le père accepte, va pour Björk Gusdmundsdóttir, la fille de Gusdmundur. En 1967, dans un appartement de Reykjavik, Hildur prépare un repas, alors que sa fille est dans une chaise haute. Son mari revient à a maison, et explique qu’il avait beaucoup de boulot. Elle lui indique que Björk a encore pleuré toute la nuit, la pauvre, que, elle, Hildur, n’en peut plus de rester à la maison, cuisiner, se faire belle en attendant le retour de son mari, ce n’est pas elle. Elle veut partir, le quitter. En novembre 1968, la mère de Gusdmundur lui rend visite : elle voit Björk en train de jouer du piano. Le père explique qu’elle a entendu une fois cet air à la radio et qu’elle arrive à la jouer en se souvenant des paroles, c’est incroyable. La mère indique que c’est une chanson de la Mélodie du bonheur, et qu’elle adore cette comédie musicale, et que Björk aussi visiblement. Puis ils évoquent le départ le départ de Hildur : son mari dit que son père était très dur, il pense qu’il la battait. Il sait que lui est un électricien pragmatique, et que sa femme a besoin de se sentir libre, du coup ils se sont séparés, ils refont leur vie. Il pense que leur fille Björk sera le fruit de leurs différences : elle aura la liberté que sa mère n’a pas eue. Novembre 1968, dans le bus, la fille et le père discute, sur le fait que l’Islande est un petit pays, sur le fait qu’il n’a pas de voiture. Björk décide de faire un spectacle dans le bus en jouant de la flute. Elle déclare aux autres passagers qu’elle va jeter de la couleur dans leur vie. 1970, Hildur s’est remariée, elle et sa fille, avec des amis, vont faire voler des cerfs-volants. Björk discute avec sa mère, lui demandant si on est libre d’aimer qui on veut et autant de fois qu’on veut. Sa mère lui répond qu’on est libre comme le vent. Une biographie d’une artiste musicale extraordinaire, une Islandaise auteure-compositrice-interprète, actrice, productrice, ayant réalisé des albums remarquables dans des registres comprenant musique électronique, electronica, musique alternative, musique expérimentale, pop, art pop, avant-pop, rock alternatif, new wave, trip hop, musique folk, jazz, musique contemporaine, musique concrète. La biographie débute avec sa naissance et s’arrête le 21 mai 2000, lors de la séance de remise des prix du festival de Cannes, puis de la conférence de presse avec l’intervention de Lars von Trier et de Björk, pour la Palme d’Or et le prix d’interprétation féminine pour Björk. La suite de la carrière de l’artiste n’est pas abordée : cette biographie s’arrête avant Vespertine (2001). Le sous-titre s’avère explicite : une femme islandaise. Les auteurs évoquent la vie de l’artiste aussi bien sous l’angle de sa vie personnelle, que de sa vie professionnelle, en intégrant ses origines socio-culturelles, et en particulier son pays de naissance, ainsi qu’un pan de son histoire. Ainsi le lecteur peut être déconcerté par la prise de position explicite de Björk concernant les Danois à l’occasion de sa collaboration avec Graham Vernon Massey, britannique, producteur de disque, musicien, remixer, elle lui dit qu’elle est l’héritière de mille deux cents ans de gènes insulaires qui lui disent qu’elle se doit de lutter contre des ennemis largement plus grands qu’elle. Lors de cette conversation, Björk continue en s’adressant à son producteur : Il peut la définir en un mot, Islandaise. Elle a l’énergie des gens de son pays, une foi en ses moyens et un optimisme à tout épreuve. En Islande, on ne s’apitoie pas sur son sort. On ne connaît pas ça, on va de l’avant. Tout du long, la narration visuelle donne voir différentes facettes de ce pays, qui comptait entre deux cent mille et deux cent cinquante mille habitants à la naissance de Björk. La première vue en extérieure correspond an voyage en bus : un temps un peu gris, de la neige, un fjord. Les fins traits encrés détourent des contours simplifiés, tout en s’inscrivant un registre descriptif et réaliste. Le lecteur n’est pas bien sûr de pouvoir identifier les modèles de voitures ou du bus, en revanche les habitations présentent des caractéristiques spécifiques à cette région du monde et à cette époque. Par la suite, il peut admirer ou se projeter en bord d’océan pour faire voler des cerfs-volants, autour d’un poêle à bois pour une soirée. Il court avec Björk dans une prairie verdoyante et s’arrête avec elle pour contempler les fleurs. Puis dans la séquence suivante, il est frappé par le contraste avec la lave et les projections de scorie lors de l’éruption du l’Eldfell qui a commencé en janvier 1973, et se poursuit en février de la même année, ravageant une partie de l’île d’Heimaey. Le journaliste télé explique que désormais la lave se dirige vers le nord-ouest, en direction des habitations. Il poursuit : les autorités ont décidé d’arroser le front de la coulée pour figer la lave, la ralentir et édifier ainsi une barrière naturelle. Selon les experts, six millions de mètres cubes d’eau seront nécessaires pour permettre de solidifier vingt mille mètres cubes de lave par heure. Le lecteur peut également voir un ours sur une rive, une usine d’embouteillage, un port de pêche, une usine de poissons, et bien sûr plusieurs lieux dédiés à la musique pour des concerts ou des enregistrements. Ainsi l’incidence du lieu de naissance et du pays de Björk apparaissent clairement aux yeux du lecteur. Les échanges entre personnages en soulignent d’autres facettes : la petitesse du pays, la place des femmes dans ce pays et leur liberté (par exemple au travers de Vigdis Finnbogadóttir, présidente de l'Islande entre 1980 et 1996, au cours de quatre mandats successifs. Elle est la première femme au monde élue au suffrage universel direct à la tête d'un État), le ressenti de vivre dans un pays qui n’est pas le sien (quand elle s’installe en Angleterre, puis en Espagne), et incidemment le constat que nul n’est prophète en son pays (Ça l’énerve qu’en Islande les médias ne commencent à s’intéresser à son groupe qu’en réaction à son succès à l’étranger…). Le lecteur peut donc suivre la carrière musicale de l’artiste, depuis ce solo de flute dans le car en 1968, jusqu’à Selmasongs en 2000. Les dessins la montrent en train de jouer du piano devant sa grand-mère, en train d‘écouter le nouveau compagnon de sa mère jouer de la guitare, en train de voir le producteur mixer son premier album dans un studio de Reykjavik en 1977, en concert avec son premier groupe Tappi Tíkarrass, puis au sein de KUKL, en concert à l’étranger avec The Sugar Cubes et la couverture des deux magazines NME et Melody Maker, enregistrer son album Gling-Gló (1990) avec Tríó Guðmundar Ingólfssonar, et évoquer le morceau Bedtime Stories (1994) qu’elle a écrit pour Madonna. Les dessins ne parviennent pas complètement à rendre compte des tenues de scène de Björk, ni de l’interprétation surréaliste de (I can’t get no) Satisfaction, avec P.J. Harvey à Londres, à l’occasion de la cérémonie des Brit Awards. Le récit montre à quel point il est impossible de séparer l’artiste de la femme. Il évoque aussi bien l’incident de février 1996 à l’aéroport de Bangkok où Björk s’en est prise à une journaliste non sans raison, que les collaborations avec Einar Örn Benediktsson, Graham Vernon, Jean-Baptiste Mondino, Michel Gondry, Nellee Hooper de Soul II Soul, le DJ, compositeur de musique électronique Goldie, Lars von Trier. Il met en scène la découverte d’un colis contenant un livre piégé à l’acide sulfurique, envoyé par un fan : Ricardo Lopez qui s’est tiré une balle dans la bouche, laissant huit cents pages de journaux intimes et des heures de journal vidéo, dont un enregistrement de son suicide, avec en fond sonore l’une des chansons de Björk. Manifestement, il n’a pas supporté sa relation avec l’artiste Goldie, un Noir avant tout selon lui. Au travers de ces trois composantes, origine islandaise, musique et vie privée, le lecteur voit se composer un portrait d’une grande cohérence, quant au caractère de l’artiste, à sa créativité, à son comportement et son inspiration. Un beau défi que de brosser le portrait d’un artiste aussi atypique que Björk, sans égale. Les auteurs savent combiner une structure chronologique traditionnelle pour la dimension biographique, avec un regard sur la création de ses œuvres et l’évolution de sa carrière, au regard de ses origines, des spécificités sociales et culturelles de l’Islande. La narration visuelle reste dans un registre factuel, sans essayer de se mesurer aux univers foisonnant de cette créatrice hors pair et de ses collaborations. Le lecteur en ressort avec l’envie et la motivation de se confronter à nouveau à sa musique qui peut s’avérer exigeante.


C'est la première fois qu'une BD est consacrée à cette étrange chanteuse venue d'Islande. Sa voix tellurique a transporté des millions d'auditeurs à travers le monde. Cette BD suit son parcours depuis sa naissance en 1967. Björk Gudmundsdôttir a réenchanter le monde de la musique en lui donnant un sens tout à fait original. On apprendra ainsi beaucoup de chose sur l'Islande qui ne font pas forcément clichés de carte postale. Outre les volcans en éruption, la vie sur cette île est plutôt rude pour ses habitants mais qui se relèvent toujours. Les filles commencent à avoir des relations très jeunes ainsi que leur premier enfant. Il est également question d'une haine ancestrale avec le Danemark dont le royaume a jadis occupé ces terres pendant 8 siècles (jusqu'en 1944). Pour tout ce côté documentaire, je donne trois étoiles. Par contre, on n'appréciera pas forcément les dialogues dont la spontanéité est sujette à caution. La qualité du dessin est également assez médiocre. La chanteuse sera montré comme le porte-étendard de la nation islandaise avec un côté très rebelle et féministe qui ne plaira pas forcément à tout le monde. Il y a également beaucoup d'égocentrisme un peu propre à ces stars qui se croient investis une mission supérieure. Bref, on ne pourra sans doute pas comprendre la vie d'artiste de cette chanteuse sans comprendre l'Islande. Cela se termine par sa nomination en qualité de meilleur actrice pour le film du danois Lars von Trier à savoir Dancer in the dark. Il est vrai que depuis, l'actualité de cette chanteuse est plutôt pauvre. J'admire sa créativité mais je ne suis pas spécialement fan de la chanteuse: cette précision sera sans doute utile.
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