La Vigie

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)

Histoire d'un drame dans la ville de Foucherolles.


Adaptations de romans en BD Première Guerre mondiale

En ce 11 novembre 2000, quelque chose ne va pas du tout dans la ville de Feucherolles-Les-Essarts : où est donc passé l'cabot chef, le vieux Laheurtière ? Ça ne lui ressemble pas, de ne pas être là – tout le monde sait bien que pour lui, le 11 novembre c'est sacré. On monte chez lui, pour le trouver bel et bien mort ! Nous voilà alors plongés dans le récit de la vie du Caporal-chef André Laheurtière. Un destin résolument marqué par la Grande Guerre et intimement lié au devenir de cette bonne ville de Feucherolles. Feucherolles où, comme dans toute municipalité qui se respecte, les magouilles de tous genres vont bon train. Ainsi le Maire, trop pressé de faire des affaires avec les promoteurs, a fait fi de toutes les lettres d'avertissement que le vieux Laheurtière lui a envoyées des mois durant. Et soudain, la catastrophe s'abat sur la petite ville, les drames s'enchaînent. Pourquoi ? Seul Marcel Bourgier, ancien combattant de Bosnie, sera assez tenace pour découvrir, avec la complicité de l'ancienne compagne du “Vieux“, la clé du terrible mystère qui ne cessera peut-être jamais de hanter Feucherolles...

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2001
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Vigie © Casterman 2001
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)
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24/10/2002 | Bodème
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L'avatar du posteur Noirdésir

L’histoire commence comme un roman graphique classique, avec quelques aspects tristes ou humoristiques, une satire sociale qui augurait d’un certain cynisme. Puis, dans la seconde moitié de l’album, une touche de fantastique s’invite, et donne à l’histoire un petit plus non négligeable. Rien n’est expliqué, mais peu importe, la lecture est agréable, et la chute bien vue, réalimentant la machine comme un cauchemar sans fin. Finalement, c’est une histoire assez noire, où il est question de la mort d’un vieux poilu, des massacres de la première guerre mondiale, et, plus généralement, de l’impossibilité de sortir d’un cercle vicieux – qu’il s’appelle destin ou folie. Le dessin de Chauzy est globalement bon. Par contre la colorisation est franchement criarde (pas forcément mon truc, là). Une lecture sympathique.

03/09/2023 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

"La Vigie" est un roman graphique tirant sur le fantastique. Son scénario est prenant, bien plus que l'entame pourrait nous laisser croire. J'ai été conquis par la construction et la maîtrise du récit. Le mélange social, politique et guerre pourrait faire peur mais pourtant cette BD arrive à obtenir un bel équilibre en partant de cet amalgame. Les parallèles apportés sonnent vrais malgré les nombreuses années qui séparent les évènements. Le récit est dramatique mais il est plaisant à lire et tout simplement bluffant. Je regrette tout de même le dessin au trait trop gras et aux couleurs trop franches. Le dessin a un aspect sale mais l'on s'y fait. Une bonne surprise car la BD ne payait pas de mine ! Heureusement qu'il y a les bibliothèques pour corriger les erreurs d'appréciation. Note affinée : 3.5/5

02/12/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Le récit commence de manière anodine par les cérémonies militaires du 11 Novembre pour célébrer l’armistice et la fin de la première guerre mondiale. Un vétéran manque à l’appel. On part à sa recherche. Il est malheureusement décédé dans l’oubli général. C’est triste mais il y a un coté humoristique dans cette bd qui fait que cela passe sans problème. Nous aurons droit à un retour sur le passé pour démontrer à quel point cette guerre était absurde. Cependant, cette bd va prendre un virage inattendue en faisant un parallèle entre les drames que va vivre un quartier HLM et le même lieu au temps de la guerre de tranchée. Bref, il y a une unité de lieu mais pas de temps. Cependant, on a l’impression que les drames d’hier peuvent également se comparer à ceux d’aujourd’hui. On reste toutefois sur un léger goût d’inachevé. J’aurais voulu avoir peut-être plus d’explication de la part de l’auteur. Une bd qui laisse à réfléchir sur des thèmes toujours aussi contemporains.

20/05/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Alors là, je suis bluffé ! Cet album a l'air de pas grand-chose, et nous avons là un petit bijou. Une fable sociale, comme dit ArzaK, ou mieux, une légende urbaine, au croisement entre les croyances nées de la première guerre mondiale, et une certaine philosophie de la vie, voulant que celle-ci soit un éternel recommencement. Car La Vigie est un récit profondément pessimiste, où l'espoir est banni, où le malheur guette chacun d'entre nous. On ne sait pas trop quoi en penser, mais il faut dire que c'est assez surprenant. Le graphisme de Chauzy est vraiment magnifique. Coloré, généreux, il sert à merveille ce récit sans concession, y apportant une touche de légèreté par la vivacité de ses couleurs. Alire, à regarder, ne serait-ce que par curiosité.

06/05/2005 (modifier)
Par ArzaK
Note: 3/5

Voilà encore un album qu’il m’est difficile de noter. Et j’aurais préféré ne pas devoir le faire tant j’hésite entre 3 et 4 étoiles. Ne faites donc pas trop attention à ma note et lisez plutôt ce qui suit. J’adore le dessin de Chauzy, ce dessinateur a un talent immense, il le prouve une fois de plus dans cet album. Son trait est sûr et vivant, ses couleurs sont magnifiques. Avec un talent pareil, Chauzy aurait pu sans peine devenir un auteur vénéré des hordes de lecteurs, un faiseur de best-sellers, mais il n’a jamais choisi la facilité, préférant avant tout, album après album, cultiver sa singularité. Entre deux albums de Clara, il adapte une nouvelle de Jonquet. Une fable sociale qui met en scène un étrange trait d’union entre deux époques, celle de la France contemporaine et celle de la grande guerre. Au cours de la lecture, on est un peu surpris qu’aucune trame dramatique forte ne s’impose vraiment, l’album se termine sans aucun véritable suspens, sans qu’on ait l’impression, en tant que lecteur, d’avoir eu affaire à une aventure (au sens large). C’est avant tout de description qu’il s’agit, et de mise en scène du social. L’album terminé, les auteurs nous laisse là, avec un récit qu’il reste à interpréter, et une morale qu’il reste à inventer. Il faut l’avouer, en tant que lecteur de bd, nous ne sommes pas trop habitué à rencontrer ce type de récit en bande dessinée, généralement les enjeux narratifs sont clairs, précis et simples. Tout nous arrive tout « maché » dans la bouche et une fois l’album terminé, on le referme et on passe à un autre. C’est chose plus difficile avec cet album-ci qui n’est de lecture simple qu’en apparence. Sous cette simplicité se cache un discours sociologique élaboré et intelligent qui risque sans doute de passer sous le nez du lecteur qui ne cherchera pas à amener sa petite pierre à l’édifice. Malgré d’indéniables qualités, et cette bonne part de la plus rare de toute : l’originalité, il manque peut-être à ce récit un peu de dramaturgie.

26/12/2002 (modifier)
Par Bodème
Note: 4/5

Un ton resolument grincant, un regard sans complaisance sur une France minable... C'est la ou le reel et l'imaginaire s'effleurent, comme pour brouiller les pistes de nos consciences, que Chauzy et Jonquet ont plante le decor de cette tragi-comedie sans pitie.

24/10/2002 (modifier)