Frida Kahlo

Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)

Un portrait de l’artiste mexicaine mêlant étroitement son parcours artistique, sa vie amoureuse et son rapport à la politique.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale La BD au féminin Mexique et mexicains Mirages Peinture et tableaux en bande dessinée Pionnières

Peintre mexicaine de renommée internationale, Frida Kahlo demeure, soixante ans après sa mort, une véritable icône dans son pays. A travers ses toiles, l’artiste exprimait fortement son identité mexicaine dans un style inclassable, elle qui refusa toujours d’être assimilée aux surréalistes. Ce portrait mêle étroitement son parcours artistique, sa vie amoureuse et son rapport à la politique.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Février 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Frida Kahlo © Delcourt 2015
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)
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18/03/2015 | Blue Boy
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L'avatar du posteur Agecanonix

En accompagnant une amie au dernier Festival Bulles en Hauts-de-Garonne, j'ai eu l'occasion de rencontrer avec elle les auteurs de cette Bd qui à première vue, ne m'intéressait pas ouvertement ; je n'avais pas vu le biopic avec Salma Hayek au ciné, et l'univers de cette artiste, bien que la connaissant de nom, ne m'était pas familier. J'y ai jeté un oeil par pure curiosité, et je n'y ai appris finalement que peu de choses sur Frida Kahlo, sa vie, son oeuvre... je crois que pour ça, le film est plus complet. En fait, ce qui occupe la majeure partie de cet album, ce sont les derniers mois de Léon Trotsky, réfugié au Mexique en 1937, accueilli par la peintre dans sa "casa azul". Alors certes, cet épisode de fin de vie de Trotsky n'est pas totalement dénué d'intérêt, notamment sa connexion avec les milieux communistes de Mexico, sa découverte d'un pays très religieux et très pieux, et le complot visant à l'assassiner... Mais au bout du compte, tout ceci est agrémenté de coucheries et de chassés-croisés sexuels entre les différents protagonistes, bref un brassage un peu hétéroclite qui fait qu'on a un peu de mal à suivre le fil rouge du récit qui reste avant tout le séjour de Trotsky au Mexique. Ce séjour et le complot a aussi fait l'objet d'un film de Joseph Losey en 1972, L'Assassinat de Trotsky, avec Richard Burton et Alain Delon, qui étudiait les conditions d'un assassinat politique. Finalement, Frida Kahlo n'a pas grand chose à voir avec la fin tragique de Trotsky.. Je pensais donc en apprendre un peu plus sur l'oeuvre de cette artiste, et je me retrouve un peu privé de cet élément instructif, car elle est quand même reconnue comme une grande figure fédératrice d'une époque fertile dont son pays est fier. D'autre part, le dessin m'a laissé indifférent ; j'ai entendu quelqu'un lors du Festival le qualifier de "néo-Ligne claire", je ne suis pas d'accord avec cette affirmation, et je le trouve peu attrayant. Au final, une chronique intéressante mais un peu trop éparpillée, qui a du mal à se focaliser sur son sujet, et qui induit les lecteurs en erreur par son titre..

30/10/2015 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 2/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Malgré les apparences, ce roman graphique n’est pas vraiment une biographie dans la mesure où il est centré sur quatre années de la vie de Frida Kahlo. Ainsi, le récit débute par l’arrivée de Léon Trotski au Mexique en 1937, où il fut hébergé chez l’artiste et son ami Diego Rivera, jusqu’à son assassinat quatre ans plus tard. Etrange parti pris pourtant pas si incongru, étant donné la proximité idéologique de Frida avec cette éminente figure politique du XXème siècle. Non, ce qui est plus gênant, c’est l’introduction à mon sens complètement ratée, provoquant chez moi un certain agacement qui a sans doute pesé sur mon impression globale vis-à-vis de ce one-shot. Le ratage vient principalement de l’imbroglio narratif de ces premières pages dont on ne devine la finalité qu’après moult détours, imbroglio aggravé par l’absence de contextualisation historique (tout le monde ne connaît pas l’histoire du Mexique et son rôle dans les rapports Est-Ouest entre les deux guerres). Tout cela donne malheureusement le ton pour la suite du récit. Jean-Luc Cornette a une fâcheuse tendance à abuser des ellipses. Cela produit une narration hachée et confuse qui finit par dissoudre l’intérêt que l’on aurait pu ressentir pour cette production. Du coup, les dialogues sont comme densifiés au détriment de la poésie, laquelle aurait dû selon moi embraser l’histoire. Le récit est très factuel, sautant d’anecdotes en anecdotes qui n’apportent pas grand-chose à ce qu’on sait déjà. Car en effet ce qui manque ici, c’est bien la flamme, dont ne manquait pas cette femme au caractère bien trempé, aimant la vie par chaque pore de sa peau, et pour qui l’art était la planche de salut de son petit corps malade. A cet égard justement, apparaît un vaste trou béant dans cette évocation d’où je suis ressorti perplexe. Si le romanesque et la politique sont largement évoqués, on ne voit quasiment rien de la souffrance de l’artiste. Dès son plus jeune âge, Frida Kahlo était atteinte de la polio et d’une malformation congénitale qui la faisait boiter. En outre, comme si le mauvais sort s’était acharné sur elle, elle fut victime à l’adolescence d’un grave accident de la route lors duquel une barre de métal lui transperça l’abdomen, ce qui en plus de la faire atrocement souffrir, devait par la suite l’empêcher de procréer. Ignorer à ce point ce versant de la vie de cette femme paraît totalement incompréhensible, alors que celle-ci n’avait de cesse via sa peinture d’exprimer ses douleurs, tant physiques que morales. Bien sûr, cela ne l’empêcha pas d’avoir une vie sociale et amoureuse extrêmement riche, mais on imagine que cette amoureuse de la vie dût prendre beaucoup sur elle pour masquer son martyre. Pour le reste, si le dessin manque parfois de fluidité, il reste adapté à un tel projet mais semble débordé par la profusion des personnages, que l’on a parfois du mal à reconnaître ou à différencier, et cela n’amoindrit en rien la confusion scénaristique évoquée plus haut. Pourtant, nul doute que Flore Balthazar a pris son travail à cœur, celle-ci étant même allé au Mexique en voyage préparatoire pour saisir les couleurs si particulières de ce pays. Et le résultat est plutôt réussi, c’est chatoyant et nuancé à la fois. Mais au final, la déception a été à la hauteur de mes attentes. Trop peu de poésie, de rêve et d’émotion. Je n’ai jamais senti le piquant du piment mexicain dans cet ouvrage trop fade à mon goût et c’est bien dommage.

18/03/2015 (modifier)