Salaire net et monde de brutes - Chroniques ordinaires du travail temporaire

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Les aléas du travail précaire...


Documentaires Encrages La BD au féminin

Pour Élise et Seb, aventuriers fauchés à l'affût du moindre job, les portes battantes du monde du travail s'ouvrent et se referment aussitôt, juste le temps pour eux d'entrevoir ce qu'il s'y passe. Hôtesse de caisse, livreur de pizza, téléphone rose, patrons odieux, clients désagréables, toutes ces situations précaires ont été vécues, testées et désapprouvées par les auteurs. (texte : Delcourt)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Septembre 2013
Statut histoire Strips - gags 1 tome paru

Couverture de la série Salaire net et monde de brutes - Chroniques ordinaires du travail temporaire © Delcourt 2013
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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10/08/2014 | Spooky
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Par Erik
Note: 4/5
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J’ai beaucoup aimé cet ouvrage sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Il s’agit d’une expérience vécue par les auteurs Sébastien Marnier et de sa compagne Elise Griffon qui a d’ailleurs été à l’Ecole de Charlie Hebdo en ce qui concerne le dessin. C’est traité de manière humoristique afin de faire passer la pilule plutôt amère. Dans le contexte économique difficile que nous connaissons, les diplômés (c’est-à-dire les bac+5) n’ont pas forcément d’emploi dans leurs branches. Ils sont obligés d’accepter des petits boulots pour survivre. C’est alors que commence les galères car ces boulots de substitution ne sont guère enviables entre se déguiser en bouteille d’orangina ou être secrétaire d’une directrice en mode hystérique ou pire encore en faisant le téléphone rose. Les patrons sont véritablement odieux et les clients insupportables. Les machines peuvent vous écraser les doigts. Bref, tout cela pour un salaire net de misère. Je dois être sensible car j’ai connu moi-même tout cela avant d’être enfin cadre. Je m’en suis sorti mais pour combien d’échecs dans la société en générale ? Il faut bien comprendre que lorsqu’on choisit la voie de l’université, il faut choisir en fonction des disponibilités sur le marché. Ainsi un bac + 5 en droit général vaudra plus pour un employeur qu’un bac + 5 en cinéma même avec une thèse sur David Lynch. Et puis, il est vrai que la moustache à la Charlie Chaplin pour l'auteur, cela ne le fait pas ! Je trouve courageux la démarche de ces auteurs qui ont accepté ces petits boulots de misère. Il ne faut pas oublier qu’à côté de cela, il y a une grande masse de gens qui ne veulent pas travailler en acceptant ce type d’emploi. J’ai d’ailleurs connu ce qu’on pourrait aisément nommé un parasite sans diplôme qui refusait systématiquement du boulot après 6+ ans de chômage car il voulait absolument devenir fonctionnaire sans passer de concours bien sûr. Et vous savez quoi ? Cela a bien fonctionné à force car l’année dernière, il a décroché un super poste à l’université. Depuis qu’il a obtenu sa titularisation, il est en arrêt de travail très fréquemment et inutile de préciser que ce n’est pas une flèche dans son travail. C’est cette double France qui est actuellement à l’œuvre. Les gens en ont réellement marre. Après 10 ans de travail précaire, ces auteurs ont également pu s’en sortir. Je suis très heureux pour eux. Quelque chose ne tourne plus rond dans cette société qui produit de plus en plus d’inégalités. Le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde dépassera en 2016 celui des 99% restants. Il est clair que tout est un problème économique à la base. Il s’agit de donner du travail à des millions de gens avec un salaire net correct afin d’éviter les dérives comme par exemple des attentats sanglants. Ce n’est malheureusement que le début !

19/01/2015 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
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Les chroniques ordinaires du travail temporaire, dit en substance le titre de l'album... Nous avons donc un couple de travailleurs habitués au temporaire, qui remplissent des missions très diversifiées, souvent ingrates (j'imagine qu'ils ont sélectionné leurs histoires les plus malheureuses), qui racontent ces déboires sur un blog hébergé par le site de Libération, et qui, pour le passage en album, ont rajouté une histoire permettant de les lier toutes... C'est assez convenu, déjà vu, on esquisse un sourire de temps en temps, mais dans l'ensemble c'est assez léger... Les histoires courtes sont donc ponctuées par une longue scène d'attente à... la sécu, au bureau de travail temporaire ? sans grand intérêt. On s'ennuie quand même assez vite, même si j'ai trouvé certains portraits instantanés assez bien vus. Quant au dessin d'Elise Griffon, il se caractérise par une mise en scène minimaliste souvent, mais efficace la plupart du temps. Le traitement des couleurs est assez terne par contre. Bof, donc.

10/08/2014 (modifier)