Johnson m'a tuer - Journal de bord d'une usine en lutte

Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)

Un reportage au cœur d’une usine qui se bat contre sa délocalisation et le cynisme de ses dirigeants. Un témoignage exceptionnel, d’une précision documentaire pour partager les doutes, le dégoût et l’incompréhension de ces hommes et de ces femmes victimes de la logique froide du marché et du système capitaliste. C’est à la fois un récit édifiant sur l’Europe ultra-libérale et un livre de colère, au nom de tous les travailleurs.


BD Reportage et journalisme d'investigation BD-Blogs Documentaires Luttes des classes & conflits sociaux

Cela fait cinq ans que Louis Theillier travaille chez Johnson Mattey, une des plus grandes multinationales d’Angleterre, présente dans trente pays, employant près de dix mille personnes dans le monde. « JM » est le leader mondial de l’exploitation de platine et métaux précieux, fabriquant des catalyseurs destinés aux grands groupes industriels et automobiles. Le 31 janvier 2011, le directeur du site de Bruxelles annonce aux 300 employés la fermeture de l’usine, qui ne serait pas assez rentable et nécessiterait trop d’investissements. En réalité, le groupe est largement bénéficiaire mais la direction préfère simplement délocaliser en Macédoine, là où les ouvriers ne seront payés que trois cents euros par mois ! Incrédulité, colère, dégoût et inquiétude gagnent les ouvriers face aux mensonges du patronat et à la nouvelle réalité de leur situation. Dès le premier jour, Louis Theillier, à la fois acteur et témoin, tel un reporter infiltré, décide de réaliser le journal de bord du conflit social, avec le Bic fourni par son employeur ! Il relaie au jour le jour les événements au sein de l’usine, à travers un blog BD et une microédition interne, de façon à rendre compte de la situation des travailleurs, particulièrement représentative du malaise social ambiant. Des actions de blocage, en passant par les assemblées et les négociations, jusque dans l’attente du plan social, Louis Theillier met en scène les doutes, la rage, l’espérance, la fraternité et la lutte des ouvriers qui parlent ainsi au nom de tous les travailleurs victimes du libéralisme et des délocalisations d’entreprises. Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Mai 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Johnson m'a tuer - Journal de bord d'une usine en lutte © Futuropolis 2014
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)
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01/07/2014 | Alix
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Par Ro
Note: 2/5
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Recueils de planches issues d'un blog racontant au jour le jour la fermeture d'une usine belge et le combat social de ses employés contre les dirigeants anglais, cet album est instructif mais ce qui fonctionne en blog ou en tracts syndicaux ne marche pas forcément en album BD. L'auteur fait donc partie de ces fameux employés s'étant retrouvés face à une usine plus ou moins vidée sur décision de son siège désireux de délocaliser la production en Macédoine. Utilisant son talent en matière de dessin, il va raconter au fur et à mesure ce que lui et ses collègues subissent durant les mois d'attente pour savoir à quel sauce ils seront mangés puis les négociations syndicales qui s'ensuivent. Le niveau du dessin est celui d'un bon amateur. Mais s'il rend plutôt bien sur quelques planches à la fois, il montre rapidement ses limites sur un album entier. Les visages sont probablement ressemblants mais font assez figés, de même que la mise en scène qui donne l'impression de voir les protagonistes prendre la pose. Et c'est idem au niveau de la mise en scène où chaque personnage récite son discours ou ses dialogues informatifs de manière artificielle. Sur la longueur, cela devient vite ennuyeux. Il ne se passe quasiment rien si ce n'est de longues dissertations sur comment la direction britannique se moque de leurs conditions et ne pensent qu'aux bénéfices et aux dividendes des actionnaires en contournant les lois. On en a vite fait le tour et on a hâte de voir où la situation va en arriver. Les choses se précisent enfin en fin d'album avec les négociations elles-mêmes mais on n'en verra que l'attente des salariés puis l'énoncé du résultat. Le témoignage en BD se révèle donc à la fois en dedans et en dehors de l'histoire elle-même. Il n'y a pas de synthèse ni de mise en forme de l’ensemble, juste un compte-rendu un peu amateur qui a du mal à intéresser ceux qui ne sont pas directement concernés. Bref, je ne suis pas convaincu par l'idée d'avoir publié telles quelles ces planches sans avoir reformaté l'ensemble pour rendre le récit plus intéressant, plus généraliste ou plus prenant.

22/12/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 2/5
L'avatar du posteur Alix

Sur le papier l’idée de cette BD est alléchante : Louis Theillier nous raconte de l’intérieur le combat perdu d’avance des employés d’une usine belge contre sa délocalisation. Le témoignage est intéressant. Mais voilà, qu’est-ce que je me suis ennuyé lors de ma lecture. D’abord il faut reconnaitre que le sujet même est par nature un peu austère : grève, syndicats, revendications, procédures légales, etc. surtout que 96 pages, c’est trop, et l’auteur finit par se répéter et tourner en rond (la publication originale sous forme de blog était sans doute plus adaptée). Plus grave, la narration semble artificielle, les personnages sont disposés sur les planches comme des pions à qui on attache des répliques informatives. Les personnages ne semblent pas vraiment converser, ce qui alourdit encore plus la lecture. Le dessin « au Bic » est très joli et fourmille de détails malgré son côté esquisse. Un album instructif, un témoignage sans doute important, mais un véritable calvaire en ce qui me concerne.

01/07/2014 (modifier)