Le Mort amoureux (Shibito no Koiwazurai)

Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)

Will Eisner Awards 2022 : Best U.S. Edition of International Material - Asia En revenant dans sa ville d’enfance, Ryûsuke découvre que tous les adolescents sont accrocs aux prédictions de rue et qu’un mystérieux individu pousse les gens à la folie et au suicide. Une histoire frissonnante à souhait !


Asahi Sonorama Junji Ito L'horreur en bande dessinée Seinen Tonkam Will Eisner Awards

La ville de Nazumi est régulièrement plongée dans le brouillard. Depuis quelques temps, les adolescents se sont mis à raffoler des prédictions de rue : ils se postent à un croisement et, cachant leur visage derrière un cahier, demande un présage amoureux au premier passant qu’ils croisent. Après dix ans passés loin de Nazumi, Ryûsuke retourne vivre là avec sa mère. Le père du garçon les accueille et, lorsqu’il annonce avoir donné une prédiction de rue, Ryûsuke devient livide. Plus tard, celui-ci intègre le lycée de la ville. Il y retrouve quelques anciens camarades de maternelle, notamment la belle Midori. Ses camarades parlent beaucoup des prédictions de rue mais Ryûsuke semble détester cela. En fait, le jeune homme est rongé par un évènement du passé lié à une prédiction. En apprenant qu’un mystérieux inconnu dispense des prédictions négatives qui rendent les gens fous, le lycéen décide de mener son enquête...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Juin 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Mort amoureux © Tonkam 2013
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)
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09/01/2014 | Erik
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Par karibou79
Note: 4/5
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Note: lecture de l'édition de Mangetsu qui comprend le Mort amoureux mais d'autres nouvelles plus courtes. Cet avis ne porte que sur ce long récit de 240 pages. Merci à eux de rééditer ce livre dont les anciens exemplaires Tonkam se revendent à des prix honteux. Une histoire plus tragique qu'horrifique malgré les effets d'épouvante ponctuant cet ouvrage à part. C'est, je crois, l'une des seules d'Ito où l'ensemble des protagonistes (exception faite de ce beau jeune homme évidemment) subissent et luttent sans provoquer les tristes événements qui se succèdent. La haine est ici une prison dans laquelle est poussée la victime par la négativité ayant pris forme. Même l'humoir noir qui pointe son nez habituellement n'ose pas s'aventurer dans ce brouillard mystérieux et hypnotique. Et l'auteur sait y faire, question mystère et hypnose, on ne lâche pas le bouquin une fois pris par l'ambiance pesante, en prenant son temps, non pas à la manière d'un page-turner seinen classique mais plutôt d'un Stephen King de la vieille époque. On a de la peine pour toutes ces personnes qui ne trouvent la sérénité ni dans leur quotidien ni dans leur purgatoire. Ryusuke et Midori forme un joli couple, rongés par un dilemme amour-haine et qui sauront assumer leurs choix. La fin est rapide, c'est courageux, mais répond clairement aux questions et laisse flotter quelques instants les sensations qui se sont accumulées au long des 4 chapitres. Le dessin est à l'avenant. Les visages, intérieurs et situations portent bien la patte de Junji Ito. Mais ici il s'est lancé dans un beau challenge en représentant une brume interminable sur tant de pages, c'est à la limite du pointillisme, sans artifices. Et le résultat est probant, on distingue les formes et les volumes, on imagine les teintes. Comme toujours, l'intemporalité est de mise et permettra une relecture avec plaisir dans quelques années. L'option d'achat est donc naturellement encouragée (surtout pour l'édition cartonnée et analysée de Mangetsu qui fait décidément du super boulot.)

28/02/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
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Un excellent one shot. Le genre horreur ne m'intéresse pas trop et surtout dans le format bande dessinée qui ne me semble pas idéal pour faire peur sauf aux enfants. Ici, je n'ai pas eu peur, mais l'ambiance est excellente. J'ai ressenti l'ambiance glauque de cette ville et la folie qui s'agrandit au fil des chapitres. L'histoire est bien mène avec un mystère que je voulais absolument voir résoudre et les explications finales m'ont plus. L'auteur developpe bien son histoire et toutes les possibilités qu'offre ce mort amoureux sont bien exploités. Il distille bien le mystère. Le personnage principal est attachant et j'étais triste pour ce qui lui arrivait. Le dessin retranscrit bien l'horreur qui se passe dans ce récit et les brouillards sont réussis.

22/09/2014 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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C’est la première fois que je vois une œuvre de Junji Ito, le maître du frisson, aussi abouti ce qui explique mon 4 étoiles. J’avais peur de me retrouver pour un recueil de différentes nouvelles dont la principale faisait la couverture. Le Mort amoureux échappe à cette règle. C’est une longue histoire en quatre chapitres qui s’acheminera vers une conclusion. On aura bien une réponse au mystère de ce mort amoureux qui sévit depuis le début. L’auteur a pris son temps pour développer son récit aussi terrifiant que captivant. Tout part d’une croyance urbaine japonaise qui consiste à demander au premier passant venu par soirée de brouillard des prédictions de type amoureuse. Le jeu consiste à se prêter à cet oracle et d’alimenter ou pas les espoirs de jeunes gens en quête d’amour. Cependant, cela tourne mal depuis qu’un certain jeune homme en noir prédit que du négatif. Un lycéen qui revient dans sa ville d’enfance va essayer de combattre ce nouveau fléau ce qui fera resurgir des blessures psychologiques profondes. On retrouve tous les aspects liés à l’univers de ce mangaka où le quotidien bascule soudainement. C’est une atmosphère inquiétante et oppressante où l’on croise des fantômes et autres corps en décomposition dans une ville où le brouillard tombe assez souvent. Il aime jouer sur la chair de ses personnages pour les transformer. L’histoire ne manque pas d’originalité même si la fin peut prêter à confusion quant à l’identité de ce mystérieux jeune homme. En tout cas, les différents personnages ont été bien travaillés et exploités à bon escient. L’édition est de bonne qualité. Rien à redire.

09/01/2014 (modifier)