L'Homme qui assassinait sa vie

Note: 2.57/5
(2.57/5 pour 7 avis)

Emmanuel Moynot est à nouveau au catalogue Casterman dans un genre qu’il connaît bien, le polar. En adaptant un roman de Jean Vautrin publié en 2001, Moynot signe un récit graphique haut en couleurs qui synthétise avec ironie bon nombre des poncifs du polar : taulard flingueur épris de vengeance, détective looser, flic et politicard pourris, femme libidineuse, etc.


Adaptations de romans en BD Nouvelle Aquitaine

Il pleut ce 9 septembre quand François-Frédéric Frey, dit F.F.F., sort de prison, après y avoir séjourné trois longues années pour, entre autres, abus de biens sociaux et fausses factures. À quelques pas de là, un enquêteur privé, Gus Carape, essaie tant bien que mal de passer le temps, son incapacité notoire à résoudre une quelconque affaire expliquant la désaffection chronique de la clientèle dans les bureaux de son Agence Spector. Un peu plus loin, le vieux commissaire Kowalski tente lui aussi de réussir quelque chose dans la vie, en surveillant les entrepôts Moralès. Trois destins qui ont en partage un certain sens de la poisse, pour ne pas dire du désespoir. Mais c’est sur l’autoroute de Bordeaux à Toulouse que ces trois trajectoires de vie vont véritablement s’entrecroiser

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Septembre 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Homme qui assassinait sa vie © Casterman 2013
Les notes
Note: 2.57/5
(2.57/5 pour 7 avis)
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11/09/2013 | pol
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je viens de lire Le Sang des Voyous, et je retrouve avec cet album le même nihilisme, la même volonté d’un homme "d’en finir", en emportant avec lui tout ce qui avait pu constituer sa vie, les personnes avec lesquelles il a des comptes à régler. Un dessin s’inspirant de Tardi, ainsi que quelques tournures de phrases ou situations un peu loufoques et pleines d’humour noir, font un peu penser à Tardi (lui-même proche de Vautrin, qu’il a aussi adapté). Le chassé-croisé des personnages est assez bien orchestré. On ne sait pas grand-chose d’eux, mais chacun participe de la réussite de l’histoire. Histoire qui peine à démarrer, le début est un peu long. Mais ensuite tout s’accélère, et tous les protagonistes que nous avons repérés au départ se retrouvent embarqués dans une histoire poisseuse et noire à souhait. Une lecture sympathique en tout cas.

06/06/2023 (modifier)
Par Ju
Note: 2/5
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Voici donc un polar très sombre, qui met en scène un ex politicien sortant de taule et voulant en finir définitivement avec tout ce qui constitue son passé (bon et mauvais d'ailleurs). Se greffent autour de lui plusieurs personnages, dont Gus, un privé raté, un commissaire désabusé, une mère communiste et son fils autiste fugueur, etc. Tout ça donne une histoire qui se laisse lire. Nous sommes plongés dans une ambiance particulière, noire et incertaine. Le personnage principal, même si l'on comprend qu'il est névrosé, reste imprévisible et inquiétant. Le récit est servi par un dessin agréable qui, comme pour les autres posteurs, m'a tout de suite fait penser à du Tardi. Mais ce qui m'a dérangé dans cette bd, c'est la narration, et certains enchaînements de situation. Des fois, on sent que c'est adapté d'un roman et certaines situations manquent de naturel, de dynamisme, notamment dans les dialogues. Pour exemple la diatribe du gendarme contre sa femme, qui ne suit aucune logique, ou les discussions entre les trafiquants d'humains. Tout ça donne quelque chose de pas super naturel à lire. Et si l'histoire en elle même tient la route, elle n'est pas non plus passionnante. Mais je pense que retravailler certains dialogues, et certaines situations (plus en développer certaines par exemple) n'aurait pas nui à cette bd.

21/05/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Pour les connaisseurs du Vautrin pur jus, sombre et désespéré et sans espoir de rédemption aucune, le tout est mâtiné d'un humour noir bien sur corrosif juste ce qu'il faut pour faire mouche. Une fois ces postulats acceptés on peut se laisser conduire par là main tranquillement à la suite de ces personnages tous plus baltringues les uns que les autres mais sublimes dans leur déchéance morales. Le dessin n'est pas en reste, il m'évoque beaucoup Tardi, réussissant à transmettre une ambiance un brin glauque lorsqu'il le faut. Un polar désabusé terriblement pessimiste et nous montrant l'âme humaine sous une facette peu reluisante mais rudement efficace. A mon sens une BD à posséder pour tout amateur du genre qui se respecte.

01/04/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 1/5
L'avatar du posteur Erik

L’homme qui assassinait sa vie est une sorte de malade mental qui tire sur tout ce qui bouge ou plutôt sur tous les êtres qu’il côtoie dans sa vie. Le récit est trop noir et trop glauque pour une petite âme comme la mienne. J’ai littéralement détesté ce récit qui constitue une sorte de road-movie descente aux enfers concernant deux paumés. On n’oubliera pas la vulgarité dans le dialogue afin de conférer une certaine atmosphère grivoise à ce récit pour mâle dominant. Bref, un concentré de tout ce que je déteste. Un polar jubilatoire pour les uns, un désastre absolu pour les autres.

15/09/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Vautrin, c’est un romancier qui aime le noir très sombre. Et ses polars offrent toujours des perdants magnifiques éblouissants de médiocrité. Cet homme qui assassinait sa vie ne déroge pas à la règle… Le récit, en soi, est une classique histoire de vengeance et de règlement de compte, une fuite en avant sans véritable espoir d’en réchapper. Moynot est un habitué du genre et l’adaptation qu’il nous livre ici est soignée. Si vous aimez l’artiste, je pense que le récit vous plaira. Dans le cas contraire, le récit risque d’être un peu trop convenu pour vraiment convaincre. Personnellement, j’ai trouvé ça pas mal, mais sans plus. A titre de comparaison, j’ai préféré l’adaptation de « Canicule » par Baru. Ces deux albums offrent d’ailleurs la même maquette. Je ne sais pas si les éditions Casterman comptent encore adapter d’autres oeuvres de Vautrin mais l’idée ne me semble pas mauvaise (même si on est, à mon goût, un cran en dessous d’un Nestor Burma). A réserver aux amateurs de polars noirs et cyniques.

23/04/2014 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

L'Homme qui assassinait sa vie est un polar noir dans le plus pur style du genre. Ambiance désabusée, vieux détective privé, ex-taulard, putes, magouilles, tromperies et flingues, on a tous les éléments du genre. Le cadre détonne un tout petit peu puisqu'il s'agit du sud-ouest de la France et non pas d'un coin des USA. Et surtout l'originalité tient dans les motivations du personnage principal... motivations auxquelles je suis resté étranger jusqu'à la dernière page... C'est assez dommage car l'ensemble du récit tient bien la route et offre un rythme assez prenant. Il y a plusieurs fils narratifs qui s'entremêlent et c'est parfois légèrement confus mais pas de quoi s'y perdre pour de bon. Il y a notamment quelques personnages originaux et intéressants. Et le graphisme est dans un style rappelant celui de Tardi, lui-même adepte de récits noirs, et il n'est pas désagréable. Mais je reste sur ma fin car l'intrigue principale est motivée par cet homme qui sort de prison et ce qu'il décide de faire par la suite... et je ne m'y suis pas du tout attaché ni ai capté la raison profonde de l’extrémité de ses actes. Du coup, je sors de ma lecture un peu perplexe. J'ai été diverti le temps de ma lecture, mais pas convaincu et je ne sais pas si elle me restera longtemps en mémoire.

20/01/2014 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Tiré d'un roman cette adaptation est plutôt réussie. Elle met en scène différents personnages qui dans des genre différents sont tous des losers. Bien sur, ils vont se croiser et se recroiser tout au long de l'histoire. Entre le taulard à peine sorti et le détective privé raté la rencontre fera des étincelles et rythmera le récit. D'un coté il y en a un qui orchestre une vengeance sanglante tandis que l'autre essaye sera pris en otage bien malgré lui. La spirale dans laquelle nos héros vont s'enfoncer est assez crédible et les événements assez logiques. Ca fonctionne et ça tient le lecteur en haleine car il y a quelques surprises agréables qui parsèment le tout. Il y a également un troisième personnage principal, celui du flic, mais je l'ai trouvé moins important et moins original que les deux premiers. Au final, même si l'histoire n'est pas forcément marquante, il y a matière à passer un bon moment de lecture si vous aimez ce genre de récit.

11/09/2013 (modifier)