Douce France

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Plus de soixante-dix ans après la seconde guerre mondiale, la commune de Saint Yves va se doter d’un mémorial « moderne » sur ce haut lieu de la résistance. Mais ce retour sur l’histoire ramène à la surface un passé moins glorieux qu’il n’y paraît.


La Résistance

Parce qu’il est natif de Saint Yves, et qu’il a travaillé pendant des années avec l’entreprise locale, la société de travaux publics qui l’emploie envoie Christian superviser la construction d’un mémorial « écologique » à la résistance locale. Ici sont morts des maquisards, et leur chef, Raymond Langlade, est devenu depuis un homme politique de premier plan. Entre conflits privés et sociaux, la construction de ce monument va faire remonter à la surface les rancoeurs et les secrets liés à cette période tragique. Pourquoi Langlade reçoit en cadeau un wagon de chemin de fer semblable à ceux qui envoyèrent des juifs en déportation ? Coincé entre ses anciennes amitiés et sa vie actuelle, Christian devra faire des choix qui remettront en cause ses convictions et son avenir. Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Mai 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Douce France © Futuropolis 2013
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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13/05/2013 | Alix
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Par Ro
Note: 3/5
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Un album qui aborde plusieurs thèmes à la fois mais sans véritablement se positionner à mes yeux. Il y a ce jeune chef de projet immobilier qui se débat dans le panier de crabes de sa société où les connards prétentieux et ambitieux sont légion. Et il y a ce mémorial de la Résistance ayant pour figure de proue un ancien résistant devenu haut dignitaire et figure locale célèbre mais dont le passé durant la guerre est visiblement plus complexe qu'il n'y parait. Le jeune chef de projet se retrouve tiraillé entre de nombreux éléments contradictoires : ses ambitions professionnelles, sa femme bientôt enceinte qu'il délaisse, ses soucis de chantier et de rivalité interne, son admiration pour l'ancien résistant, les reproches à son père qui lui n'a pas fait partie de la Résistance, et finalement ses doutes sur des révélations volées et sur comment il doit se comporter face à tout ça. Tous ces thèmes se mélangent et, même si l'ensemble reste réaliste, le déroulé de l'histoire se révèle un peu confus. On ne voit pas bien où l'auteur veut en venir si ce n'est à soulever des questions, souvent des questions d'éthique ou de sociologie, mais sans répondre à aucune. La narration est un peu spéciale en outre car elle offre à plusieurs moments et sans crier gare de grosses ellipses de plusieurs mois qui obligent le lecteur à se replacer dans un contexte un peu différent à chaque fois. Le personnage principal n'est en outre pas rendu attachant car il parait aussi renfermé et distant aux yeux du lecteur qu'il l'est aux yeux de ses proches. Ses réactions parfois brutales sont crédibles mais ne le rendent pas sympathique. Pour ce qui concerne le graphisme, il est réalisé avec un trait épais de type crayon fusain qui rappelle le style de Jean-Claude Götting. S'il est élégant et plutôt esthétique, ce dessin a le défaut de ne pas permettre de bien reconnaître certains personnages, surtout quand ils sont vus d'un peu loin, et ne facilite pas la clarté de toutes les scènes. A noter que le dessinateur fait le choix d'une sorte de bichromie en bleu et rouge qui est assez originale et jolie mais dont je ne comprends pas bien la logique : pourquoi parfois rouge, pourquoi parfois bleu ? Juste pour le contraste et pour différencier certaines scènes ? Douce France est un récit adulte abordant plusieurs sujets sérieux et intéressants, mais je trouve qu'il ne les approfondit pas de manière satisfaisante, que le personnage principal n'est pas attachant et que la narration n'est pas toujours très claire. Je suis moyennement convaincu.

03/02/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
L'avatar du posteur Alix

Un album qui laisse un goût amer. La construction d’un mémorial sur la résistance semble être une cause tellement noble, et pourtant le fourmillement d’activités qui entourent ce projet est nauséabond au possible. Les personnes en charge se foutent royalement de la résistance, et ne pensent qu’à leur carrière et leur réputation. Le résistant vedette imposant sa vision sur ce projet a quant à lui les mains sales, et est entouré de gaillards bien peu recommandables. Le personnage principal se laisse absorber par cette histoire au point de délaisser sa femme enceinte. Bref, un tableau peu glorieux, on en vient presque à oublier les héros de la résistance. Graphiquement, l’album interpelle. Le style graphique ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais il faut avouer que les planches sont belles et fluides. Par contre j’ai un peu décroché sur la fin. Celle-ci me semble un peu confuse, et se termine un peu soudainement. Un bon album malgré tout.

13/05/2013 (modifier)