Les Amateurs

Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)

Voyage chez les amateurs d'art contemporain voulant eux aussi être des artistes.


La Flandre belge - Vlaanderen Milieux artistiques

Pieterjan, un artiste en manque d’inspiration, accepte l’invitation de la première Biennale d’art de Beerpoele au beau milieu de la campagne flamande. Mais bien vite, il découvre qu’en fait de résidences d’artistes, il s’agit d’une grande kermesse improvisée par Kristof, le gentil organisateur aux mains de géant... ... Il peut devenir une sorte de guide artistique pour un public attachant...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Novembre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Amateurs © Actes Sud 2011
Les notes
Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)
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25/05/2012 | roedlingen
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Par Alix
Note: 4/5
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Moi j’ai beaucoup aimé. Le graphisme est bien entendu la première chose qui saute aux yeux. Il est intriguant et original, et les pleines pages sont vraiment magnifiques dans le genre. Il est de plus parfaitement lisible. L’histoire est finalement assez classique, et raconte les déboires d’un groupe d’artistes disparates travaillant sur une installation artistique géante. Le ton est très humain, l’auteur s’intéresse surtout aux protagonistes, à leur travail et leurs interactions. Il y a aussi une réflexion intéressante sur la place de l’art dans nos vies. Bref, une histoire classique mais intéressante, et une mise en image originale et que j’ai personnellement beaucoup appréciée.

09/01/2015 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
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Comment juger un tel OGNI (objet graphique non identifié) et par quel bout le prendre, nom d’un petit homme vert !? C’est une sorte de mélange entre le livre pour enfants et le conte philosophique, dans lequel l’auteur décide de massacrer (presque) tous les codes du 9ème art. L’objet est assez plaisant mais totalement hybride, on a parfois l’impression de regarder un livre d’art naïf avec des aquarelles pleine page insérées aléatoirement au fil de l’histoire. La seule chose qui rappelle la BD est qu’on a bien affaire à une « juxtaposition d’images fixes en séquences » (ou « art séquentiel ») selon l’expression de Scott Mc Cloud (« L’Art invisible »). L’auteur ne s’est évidemment pas donné la peine de mettre ses dessins en boîtes (non, ses boîtes à lui sont dans l’histoire, il a l’air vraiment fasciné par les boites !), je veux dire en cases, préférant la jouer « no limit ». Et puis il y a même une histoire aussi, et même si j’ai un peu pris peur au début, je me suis finalement laissé prendre au jeu. En fait, Brecht Evens nous raconte un projet un peu bancal réunissant une bande de bras cassés qui a priori n’ont rien à voir les uns avec les autres. De cette rencontre improbable va naître une étrange alchimie qui va finir par galvaniser les esprits, avec tous les problèmes d’égo que cela peut engendrer, pour donner au final une œuvre monumentale des plus inattendues… Dire que j’ai adoré serait exagéré, mais je dois admettre l’audace de l’entreprise. En fin de compte, je ressors assez partagé. Par exemple, j’ai plutôt bien apprécié les « tableaux » pleine page aux couleurs magnifiques, qui dégagent une vraie magie, naviguant entre le post-hypo-naïf et le néo-exo-impressionniste, à moins que ce ne soit du pseudo-péri-pointillisme (ne cherchez pas ce que ça veut dire, c’est moi qui ai inventé ça...). D’autres fois, j’ai trouvé ça au mieux sans intérêt et au pire rebutant, avec cette vague impression (un peu agaçante) que l’artiste, un rien feignasse, a abstractisé une bonne part de ses délires à l’aide d'une truelle (et de couleurs parfois criardes aussi), une façon peut-être de souligner qu’on a bien affaire à un objet anticonformiste…. et « amateur » ! Cet ouvrage est, vous l’aurez compris, plein de paradoxes, un peu comme si Evens se jouait constamment du lecteur et cherchait à titiller son approche de l’art et à démasquer le snob qui sommeille en lui. Même les dialogues, simplistes voire nunuches, vont parfois côtoyer l’absurde… A relire peut-être pour en apprécier toutes les subtilités. Une chose est sûre, ceci devrait attirer les amateurs d’art moderne et ceux qui aiment l’inédit.

05/12/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

Quand je pense que certaines bd érotiques, dont la qualité et les dessins sont d'une fadeur totale, arrivent à atteindre les 3 étoiles et que ce chef d’œuvre (parfaitement) n'en a que 2 à l'heure ou j'écris, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au royaume bdtheque. Graphiquement c'est sublime. Pas juste beau, non non, il y a des pages qui sont simplement magnifiques à en pleurer. De plus l'agencement et le rythme des pages sont très très astucieux et malgré de nombreuses superpositions de personnages, de situations et de sous-entendus, on comprend tout, c'est impeccablement lisible et agréable à lire. Bref, Events n'est pas un bon dessinateur de plus: il vole au dessus des foules. En plus il sait raconter des histoires ! Le scénario est intelligent, prenant et bien mené. Que demande le peuple bdtheque ? On ne peut pas passer à côté d'une œuvre pareille (re-parfaitement). EDIT : je remonte ma note au niveau culte après relecture plus d'1 an après.

26/01/2013 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

J'aime toujours beaucoup le dessin - jetez un oeil attentif à cette couverture superbe - et la mise en page très inventive et sans cadre de Brecht Evens, l'auteur belge découvert dans Les Noceurs. On retrouve également cette façon d'associer un personnage à une couleur et d'écrire ses dialogues de la même couleur. Pourtant cette oeuvre d'un point de vue purement scénaristique m'a un peu moins interpellé et captivé. Peut-être son sujet sur les milieux artistiques me parle moins. Mais comme son titre l'indique, ce ne sont pas exactement des pros qui interviennent dans cette histoire, ce sont des "amateurs" d'art qui vivent dans un petit village. On suit la démarche de Pieterjan, lui l'artiste reconnu, du moins par les habitants du village, invité à une biennale d'art et qui doit réaliser une oeuvre marquante. L'ensemble est un peu plus barré et délirant que dans les noceurs, du moins dans le souvenir que j'ai de ce dernier. Pieterjan est face à une bande de volontaires bien décidés à l'aider et plein de bonne volonté mais qu'il doit canaliser, notamment l'homme qui dessine des spirales partout. Bref ça reste bon mais je n'ai pas accroché autant, du moins à ma première lecture où j'étais allé environ jusqu'à la moitié. Quelques semaines plus tard, j'ai repris la lecture depuis le début et j'ai avalé ce tome assez dense d'un peu plus de 200 pages en une traite. Donc malgré tout je me suis laissé embarqué. Les réactions, les interactions entre les personnages sont très bien traitées. De plus l'auteur ajoute des petites pensées comme par exemple le fait que l'art soit fédérateur dans un pays, la Belgique, où on prône une ségrégation sur tout entre flamands et wallons francophones. De toute façon je vais suivre attentivement les prochaines sorties de ce jeune auteur qui peut encore et toujours surprendre.

31/05/2012 (modifier)

Cet album a attiré mon regard car il faisait partie de la sélection générale d’Angoulême. Mais il ne restera pas dans les annales, en fait je me demande même pourquoi il fait partie de la sélection si ce n’est pour la provenance géographique. Nous verrons ici un groupe provincial de gens s’intéresser à l’art contemporain. Un artiste ira sur place et verra de grands projets avec une bande d’illuminés. Tout le récit semblera surréaliste, jusqu’à cette tempête subtilement destructrice. L’album servira plutôt à un exercice de style sur une galerie de personnages tonitruants, décalés, grotesques, désabusés. Le style graphique ne dégage pas de stabilité, certes certaines planches chatoyantes trouvent une place dans un atelier de création graphique, mais je n’ai jamais réussi à rentrer dans le scénario. Evidemment on peut lire un travail de planche sensible au fort intérieur de l’interlocuteur de notre artiste, mais cela ne m’a pas convaincu. La créativité graphique ne manque pas de talent et de style, mais on perd le lien narratif pour s’intéresser à l’image uniquement. Le lecteur ne trouve pas de liant. Au final gros étonnement sur cet album ressemblant plus à une recherche qu’à un produit fini, ou alors je n’ai rien compris ce qui parait également possible tant tout m’a semblé sans objet.

25/05/2012 (modifier)