Skizz - En terre Étrangère (Les Archives d'Alan Moore - Skizz)

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Skizz, interprète taucétien qui parcourt les étoiles, s'écrase sur Terre. Traqué, il va désespérément chercher un moyen de quitter la planète, aidé par quelques rares humains désintéressés.


Alan Moore Auteurs britanniques

ZHCCHZ est un interprète taucétien qui parcourt les étoiles pour retourner chez lui. Roxy n’est qu’une écolière ordinaire de Birmingham, qui rentre chez elle après une journée barbante de plus. Mais quand les deux se télescopent, leurs vies vont être changées à jamais ! Désormais, Roxy doit protéger son nouvel ami extra-terrestre, rebaptisé Skizz, et tenter de trouver un moyen de le renvoyer chez lui.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Février 2012
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Skizz - En terre Étrangère (Les Archives d'Alan Moore - Skizz) © Delirium 2012
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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26/03/2012 | jurin
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Par Présence
Note: 3/5
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Alan Moore fait son Steven Spielberg. - En 1983, Alan Moore et Jim Baikie réalisent une histoire en 23 épisodes de 4 pages parus dans 2000AD (l'hebdomadaire de prépublication anglais) qui sont regroupés dans ce tome et qui forment une histoire autonome. Un vaisseau extraterrestre s'écrase dans une région inhabitée de l'Angleterre avec à son bord une seule créature qui est interprète de profession. La procédure en place précise que la Terre est à l'écart de la civilisation interstellaire et qu'aucune technologie avancée ne doit tomber entre les mains de ses habitants. Le vaisseau s'autodétruit, autorisant cependant son passager à sortir avant l'explosion. L'être se retrouve à Birmingham où il constate à quel point les terriens sont attardés (ils ont encore recours à la violence) et à quel point ils dégradent leur planète. Skizz fuit une bagarre à la sortie d'un pub pour se réfugier dans l'appentis de jardin d'une maison de banlieue. Les propriétaires sont en vacances, et c'est Roxanne (leur fille) qui le découvre et qui le prend en charge malgré son apparence. Mais l'armée a découvert le site de l'atterrissage forcé et elle se met sur la piste de la créature. Dans l'introduction, Jim Baikie ironise sur es ressemblances entre cette histoire et E.T. l'extra-terrestre , le film de 1982 de Steven Spielberg. Au cours de l'histoire, un des personnages explique qu'il a été voir le film, mais qu'il est sorti en milieu de séance. S'agit-il d'une œuvre de commande de l'éditeur qui voulait surfer sur le succès d'ET, ou d'une coïncidence créative ? Finalement peu importe. Dans cette œuvre de jeunesse, Alan Moore raconte le premier contact avec une race extraterrestre dont un représentant se retrouve coincé à Birmingham. Moore décrit les tribulations de Skizz sur un ton premier degré avec amitié de base avec la jeune femme, apparition de 2 hommes improbables pour l'aider (un chômeur dont l'absence d'emploi a provoqué son glissement vers une légère aliénation et un jeune loubard peu inquiétant). Les figures de style imposées sont là : les forces gouvernementales paranoïaques qui ne voient en Skizz qu'une menace, les parents peu compréhensifs, la course-poursuite, etc. Ce qui rend cette histoire intéressante et la différencie d'un simple ersatz, c'est qu'elle est localisée en Angleterre. Alan Moore ne donne pas dans le réalisme social, mais il intègre quelques petites touches quotidiennes : l'appartenance des personnages principaux au prolétariat, la partie de billard au pub, la manifestation devant le laboratoire, l'aspect labyrinthique de l'échangeur de banlieue, etc. La deuxième composante qui impressionne à la lecture réside dans la logique serrée du récit. Même dans cette oeuvre mineure, le lecteur distingue déjà le souci de la cohérence logique chère à Alan Moore. Skizz n'est pas un extraterrestre lambda, c'est un interprète ce qui justifie qu'il soit capable d'assimiler relativement aisément notre langage. Roxanne prend en charge Skizz parce que ses parents sont absents pour une raison clairement expliquée. Skizz réussit à survivre dans notre atmosphère non sans mal, etc. Jim Baikie est un illustrateur anglais qui en a les meilleures qualités. Les bandes dessinées anglaises ont une longue tradition d'aventures en noir et blanc dont les dessinateurs sont capables d'évoquer les décors en quelques traits. Ici Baikie fait surgir devant nos yeux l'intérieur du vaisseau spatial, des tours réfrigérantes, un port marchand, un quartier résidentiel, les toilettes de l'appartement de Roxanne, le paysage de la planète de Skizz, l'échangeur autoroutier, la camionnette, le pub, etc. Et tout évoque tout de suite la familiarité de ses objets, leur coté quotidien, la vraisemblance de leur existence. Jim Baikie les détaille juste assez pour que ces endroits deviennent palpables pour le lecteur, mais pas tout à fait assez pour que le lecteur ait l'impression d'y être. Il reste un sentiment d'artificialité ; c'est nettement mieux que le schéma, mais pas assez adulte pour devenir un lieu précis à part entière. Il y a un gros travail en ce qui concerne les visages où chaque personnage dispose de caractéristiques faciales très spécifiques (avec une mention spéciale pour les punks en train de se battre à la sortie du pub). Pour finir l'encrage donne un aspect un peu sec, un peu tranché aux illustrations qui pourront manquer de rondeur aux yeux de certains lecteurs. Cette histoire se laisse lire d'une traite. Elle constitue un récit linéaire sur la base d'illustrations plus que fonctionnelles (mais avec un graphisme que je trouve un rêche). Alan Moore a décidé de rendre hommage à Steven Spielberg et il en rajoute même une couche dans la scène finale qui évoque Rencontres du troisième type (1977). Ce tome fait partie des rééditions des histoires d'Alan Moore écrites pour 2000AD avec The Ballad of Halo Jones, Future Shocks et D.R. and Quinch.

10/04/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Je n'ai pas vu en entier le film E.T. sur lequel est basé ce Skizz. En effet, ma mère l'avait emprunté à un vidéoclub et j'ai commencé à regarder le film. Sauf que je me suis ennuyé durant les 20-30 premières minutes du film et en plus un de mes copains était venu voir si je pouvais m'amuser avec lui et j'ai dit oui. Tout ça pour dire que je ne peux pas vraiment comparer les deux autres et donc j'ai jugé Skizz sans faire de comparaison. J'ai trouvé l'histoire pas mal et bien menée, mais je trouve que le tout est un peu convenu. Le pauvre extraterrestre est pourchassé par des méchants humains insensibles dont un scientifique allemand (donc on peut imaginer que le pas gentil scientifique a fait des trucs pas nets sous Hitler j'imagine). Le seul ami qu'il a est une jeune femme exclue de la société que bien sûr personne ne comprend et l'extraterrestre va être avec elle plus 'humain' que les humains. Bref, c'est pour moi une œuvre mineure d'Alan Moore qui est tout de même sympathique à défaut d'être mémorable. Pour ce qui est du dessin, j’ai bien aimé quoique j’ai trouvé le lettrage un peu petit.

07/08/2012 (modifier)
Par jurin
Note: 3/5

Skizz (95 planches) a été publié à l’origine dans l’hebdomadaire anglais 2000 AD (308-330) en 1983. C’est l’histoire de E.T. revisitée par Alan Moore et Jim Baikie, je n’ai pas de souvenir précis du film de Spielberg (1982) mais je pense que les idées essentielles sont conservées. Bien sûr Alan Moore ne se contente pas d’une retranscription fidèle du film mais y ajoute une note personnelle intéressante, un scénario captivant et original dans un climat assez sombre. Skizz, notre sympathique extra-terrestre se crashe à Birmingham et découvre notre civilisation avec beaucoup d’effroi, il est aidé par Roxy un jeune fille débrouillarde et pleine de compassion pour notre visiteur. Alan More en profite pour dépeindre une société pas très reluisante, assez inhumaine avec son cortège de laissés-pour-compte. Mais d’emblée ce qui m’a le plus impressionné c’est le dessin noir et blanc, parfois un peu inégal, on passe du très bon à l’excellent, un véritable régal.

26/03/2012 (modifier)