Les interviews BD / Interview de Aurélien Morinière et Samély

Nouveau départ pour Aurélien Morinière, dessinateur de Tengiz, qui met en images le premier scénario de Samély, la rencontre de deux mondes. Audace graphique et légendes sont au rendez-vous. Du coup, BDTheque aussi.

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Samély Samély, peux-tu te présenter en quelques mots ? Ta biographie officielle, délivrée par EP, laisse des zones d’ombre… Ton passé est-il aussi sulfureux qu'on veut bien le croire ?
S. : Je sais bien Spooky, c'est frustrant mais EP a choisi de censurer ma bio pour qu'elle soit accessible à tout public.
J'ai toujours aimé écrire, tu t'en doutes, et c'est l'univers du jeu de rôles qui m'a tout d'abord permis d'exprimer ce goût, après des années à noircir des journaux intimes dont je ne te livrerai pas le contenu, n'insiste pas ! Au fil des années je me suis passionnée pour toutes les mythologies, pour l'histoire et j'ai quelque peu voyagé, fuyant les palmiers pour partir en quête des vieilles pierres.

Les vieilles pierres... tu m'intéresses. As-tu déniché beaucoup de couleuvres en les soulevant ?
S. : Quelle intuition mon cher ! J'aime beaucoup les serpents et j'en ai eu trois d'ailleurs. Voila qui nourrit ce côté ténébreux qui te plait tant. Il faut bien le reconnaître, les méchants sont fascinants et, au risque de te voir te signer, j'avoue que j'ai étudié la vie de Vlad Tepes par exemple, celle de Gilles de Rais, ou encore l'histoire de Lilith pour n'en citer que trois.

Hum tu fais un peu sorcière sur les bords... en plus si j'en crois ce que j'ai vu, tu es une rousse incandescente... Tu sais qu'au Moyen-âge on brûlait pour moins que ça ?
S. : Et sais-tu qu'en Egypte ancienne les roux étaient considérés comme portant la marque de Seth ? Hum il n'est pas commode le Seth, je ne suis pas certaine qu'il aimerait ton impertinence.

Bah comme je dis souvent, "Seth assez". Ouh là mais quels sont ces signes cabalistiques ? Tu fais une incantation là ?
S. : Comme je dis toujours : Produis tes preuves et tes témoins !
A. M. : Finalement on trouve toujours une chouette raison pour brûler quelqu'un.
S. : Tu te réveilles pour faire le moraliste toi ?

Aurélien Morinière Je n’ai pas d'amis, c'est de notoriété publique, donc il n'y a que moi face à toi, enfin face à vous deux puisqu'Aurélien a vendu son âme au diable apparemment.
A. M. : Non, la mienne est dans une vitrine à la disposition de tous chez un petit apothicaire. Je n'en ai pas l'usage.
S. : Bien nous avons donc Morinière sans son âme et Spooky qui n'est plus si seul que cela, mais il le découvrira bien assez tôt.

J'ai eu un ami imaginaire, mais il m'a laissé tomber.
S. : Même lui c'est dire...

Bref, revenons à nos moutons, puisque tu ne m'as pas montré tes pouvoirs. Tu m’as dit un jour vouloir devenir la « Madonna » de la BD… Toi aussi tu as des cuisses musclées ? Tu as un coach du péritoine ? Toi aussi tu jetteras ta petite culotte au public pendant les séances de dédicace ?
S. : Tu m'as plus ou moins défiée de le devenir souviens toi... Mais vois-tu Madonna est chanteuse, je suis scénariste, alors je vais m'occuper de mon esprit. Quant à jeter mes petites culottes, il me semble beaucoup plus troublant de laisser entendre pendant une dédicace que je n'en porte pas. Au fait tu viens toujours me voir en dédicace à Angoulême ?

Houlàlà je... hum. Vite une douche froide.
S. : Voila les incantations ont fait effet on dirait.

Hum brhuuuuuuum. Tu ne me feras pas perdre mes moyens, n'insiste pas. Et tes mensurations ?
S. : Et les tiennes ?

Accéder à la BD AEthernam Euh pardon je veux dire : Comment Aurélien et toi vous êtes-vous rencontrés ?
S. : J'allais acheter une baguette à la boulangerie. Ha non c'est pas ça.
A. M. : Si une fois tu y es allée je me souviens.
S. : C'était une histoire de pain en tous cas c'est sûr.
A. M. : En réalité nous nous sommes rencontrés par le biais de ce merveilleux outil de l'enfer qu'est internet.
S. : Enfin bref de pain en brioche nous avons parlé de nos inspirations. J'ai dit que j'écrivais un roman, il a voulu en lire une partie et il m'a demandé d'écrire pour lui.
A. M. : tu oublies qu'avant j'ai réalisé une illustration sur la base d'un récit que tu avais écrit, ça a été le déclencheur. Nous avons compris que nous avions un imaginaire très proche.
S. : Exact, une illustration pour mon roman d'ailleurs.

Et de fil en aiguille vous en êtes arrivés à discuter de Samhain…
A. M. : Oui, le projet a mûri longtemps. Il est passé par de nombreuses mutations.
S. : Pour tout te dire, lorsqu'Aurélien m'a demandé de lui proposer un scénario, nous en avons discuté un soir. Je regardais une grande maison en face de chez moi, dont une seule fenêtre était allumée. Je lui ai dit qu’à mon sens, le fantastique c'était ça : un univers ordinaire, le quotidien et là-bas dans cette maison, il se passe peut-être quelque chose d'incroyable. Et c'était une vision du fantastique que nous partagions. Mais tout de même, j’aimerais savoir ce qui se passe dans cette grande maison.
A. M. : Nous avons passé du temps à imaginer ce qui pourrait se passer à l'intérieur d'un lieu clos et secret comme celui-ci. Et puis nous avons pensé à des choses que nous avions vues ou lues.
S. : Et finalement nous avons abattu les murs pour choisir comme cadre notre ville d'origine : Paris.

Cliquez pour voir une planche d'AEthernam, tome 1 Un cadre que vous connaissez bien, même si vous en êtes partis tous les deux depuis plusieurs années…
S. : Nous y avons vécu longtemps et sommes restés attachés à certains quartiers, certains monuments.
A. M. : Paris se prête merveilleusement à ce fantastique que nous affectionnons tous deux, de par sa longue histoire, de par son caractère souterrain. Une de nos sources d'inspiration était le film Cabal de Clive Barker. Ce qui est caché aux yeux de tous nous intéresse.
S. : L'autre aspect de Cabal que nous aimons est que les monstres sont plus humains que les hommes. L'apparence est trompeuse...

En effet...
S. : Comme toi Spooky, quand on te rencontre tu as l'air sympa et inoffensif.
A. M. : Tout à l'heure Samély disait que les méchants étaient intéressants. Mais ce qui est réellement intéressant c'est la manière dont ce qu'on considère comme la normalité nous aveugle. Et donc ce qu'on croit méchant et anormal, comme Spooky, peut révéler un petit coeur fondant sous une couche de guimauve.
S. : Houlà il se passe un truc entre vous là, je ne rêve pas ?
A. M. : Mais non Samély, tu te trompes.
S. : Bien, alors si on pouvait arrêter de parler de petits coeurs et de guimauve. Ce n’est pas que je n'aime pas la guimauve, mais j'ai des images roses dans la tête là et ça va perturber ma digestion.

Cliquez pour voir le crayoné de la planche 29 d'AEthernam, tome 1 Samély, cet univers semble très riche, sur quoi t’es-tu basée pour le développer ?
S. : AEthernam utilise à la fois des références occultes, notamment dans les relations des éléments entre eux, et la mythologie celte. Samhain -titre du tome 1- et Beltane -titre du tome 2- sont en effet deux grandes fêtes païennes. J'ai choisi de créer un univers inspiré de différentes traditions, puisque les éthers sont les créatures des origines.

Et comment le processus créatif s'est-il déroulé ?
A. M. : Boh, c'est facile Samély fait un rêve, ça prend 5 minutes et ensuite elle m'abreuve de trucs tordus pendant des mois pendant que je transpire du sang en essayant de ne pas salir ma planche.
S. : Quel raccourci ! C'est vrai que je rêve toutes mes idées. Je me lève le matin et l'idée est là ; je la laisse murir et quelques heures plus tard j'écris. Ensuite je développe, je reviens sur ce que j'ai écrit, je pense à ce qu'Aurélien aimerait dessiner. Je parle avec lui de mes idées, je cherche ce qui l'inspire, j'écris encore.
A. M. : En fait nous nous alimentons régulièrement. Elle me livre une idée, un texte, une intention. Nous en discutons, nous proposons des choses de manière équilibrée pour alimenter l'univers. Ces discussions m'inspirent des images que je lui fournis et qui alimentent son écriture.
S. : Le processus écriture / dessin est fascinant. Aurélien livre son interprétation de mon récit et l’œuvre graphique enrichit la création initiale. Tu vois Spooky j'adore les Préraphaélites et beaucoup se sont inspirés de poèmes pour créer leurs tableaux. Prenons mon oeuvre préférée, Lady of Shalott de Waterhouse. Elle est inspirée du poème de Tennyson que j’aime beaucoup également, mais le tableau lui donne toute sa dimension.

Cliquez pour voir la planche 29 d'AEthernam, tome 1 C'est donc une sorte de ping-pong artistique…
S. : C'est un échange de stimulations, deux imaginaires qui se nourrissent l'un l'autre. Sans raquette.
A. M. : Sans filet, et sans table. En fait ce n’est pas du ping pong quoi.

Ah zut, je pensais tenir une image intéressante. Mais c’est vrai que vous les ARTISTES, vous savez tout. Il y a des dialogues téléphoniques, enfin, par répondeurs interposés, très drôles sur vos sites…
A. M. : En fait c'est un faux dialogue. Parce qu'en vrai on l'a écrit le dialogue. Ça ne marche pas sinon. Le blog il ne prend pas les messages. La vie est une chienne.
S. : C'était la minute technologique de Morinière.

On a toujours besoin d'un Morinière pour éclairer sa lanterne.
S. : Et on a toujours besoin d'un plus Spooky que soi.
A. M. : Je peux aussi allumer les cigarettes, mais je flingue les poches revolver des jeans.

On ne peut pas être bon partout.
A. M. : Si. Mais toi non.

Dante, le personnage principal, place Saint Michel à Paris. Eh bien on va voir si vous avez vraiment été parfaits sur ce coup-là les amis. On va discuter un peu du fond d'AEthernam. J'ai été surpris par la quantité de symbolisme dans la BD. Il y a plein de clins d’œil dans la BD. Elle se passe à Paris, les lieux dans lesquels vous avez fait des repérages sont sans doute symboliques…
S. : Le choix des lieux s'est fait en fonction de plusieurs critères : certains lieux devaient correspondre aux éléments (les catacombes pour Ngayarrul la femme de pierre), d'autres ont été choisis en effet pour le symbolisme. L'histoire commence par exemple devant la fontaine Saint Michel, avec la fameuse représentation du combat de l'archange contre le mal. Nous voulions également exploiter l'Ile de la Cité et les quartiers environnants, parce que nous les aimons et aussi parce qu'ils sont le lieu de multiples légendes. Et puis (soupir) il y a eu les caprices de star...
A. M. : J'avais juste envie de dessiner le Lion de Belfort sur la place Denfert Rochereau.
S. : Sans voiture parce que tu n'aimes pas... Chacun sait qu'il n'y a jamais de voitures place Denfert...
A. M. : J'ai fait le choix de le représenter en contreplongée, par réelle volonté artistique évidemment. Ce n'est absolument par parce que j'avais pas envie de représenter les embouteillages au pied du lion. Mais ça n'aura traversé l'esprit de personne, bien sûr. Promis pour le tome deux, je dessinerai plus de voitures et on prendra un sponsoring chez Auto Plus.
S. : Par souci artistique, je pense placer une scène sur la place de l'Etoile à 18h dans le tome 2.

Attention ce que tu viens d'écrire va être gravé dans la pierre. En lettres de feu. Et ne pourra être lavé, avant d'être réduit en cendres.
A. M. : Le pire c'est que je serais capable de dire banco. Hélas, les scènes du tome deux sont déjà rédigées et bien calées. Quel dommage !
S. : En réalité, je ne le ferai pas car nous avons sélectionné des lieux bien plus intéressants.

Cliquez pour voir la planche 12 d'AEthernam, tome 1 Ah ? Que verra-t-on comme lieux emblématiques dans le tome 2 ?
S.: Dans le tome 2 une grande partie des scènes se passent en AEther, ce qui permettra aux lecteurs de découvrir d'autres sphères. Mais je peux déjà te dire que dès le début du récit, on peut admirer la place Lutèce et sa belle entrée de métro Art Déco.
A. M. : Il y aura également une scène au Louvre, ou je devrais dessiner la pyramide et puis évidemment il faudra bien à un moment que je me farcisse notre dame.
S. : C'est drôle mais tu dis ça comme si c'était une corvée. Pour la peine tu dessineras aussi la Sainte Chapelle !
A. M. : Hu huh. En réalité, effectivement c'est du boulot, mais j'en ai besoin. Depuis que j'ai commencé la bd, je n'ai travaillé que sur des univers entièrement fictifs hormis pour le récit sur Baudelaire. Quelques références ont été utiles pour Tengiz, mais globalement j'étais en roue libre. Ici, il y a à la fois une grande part d'univers fantasmagorique mais aussi un univers réaliste dans un cadre connu à rendre avec un peu de rigueur quand même. J'aime ce mélange et j'ai besoin de me confronter à des choses plus exigeantes. En termes de dessin mais aussi en termes de fidélité à un univers réel.
S. : Et je trouve que l'exercice a porté ses fruits, le trait d'Aurélien a évolué.

Hum je vois. Tu avais besoin d'être aiguillonné, stimulé artistiquement parlant.
A. M. : En quelques sorte oui. Il y a un moment dans le développement de son travail où on a besoin de prendre un virage. Sans renier pour autant ce qu'on a appris. Ça faisait un moment que j'avais ce besoin. J'avais commencé à écrire. Je cherchais quelque chose, une piste. Je pense qu'AEthernam est en quelque sorte un aiguillage. Je ne sais pas trop pour où, mais j'y vais.
S. : Je ne sais pas non plus où cela te mènera mais comme tu ne frappes pas quand je suis exigeante, je peux t'assurer que je continuerai. S'il y a une chose marquante dans ta manière de travailler actuellement, c'est la façon dont tes personnages sont fouillés. Nous sommes attachés à leur psychologie, leur caractère et cela t'a poussé à dessiner encore et encore jusqu'à ce que nous "reconnaissions" chaque personnage.

Cliquez pour voir une planche de Samhain, tome 1 de la série AEthernam Eh bien je trouve le voyage très plaisant pour l'instant. Il y a des clins d’œil personnels aussi j’imagine…
A. M. : Il y a beaucoup (trop) de gauchers ...
S. : Regarde Aurélien il va essayer de nous arracher des confidences. Oui c'est vrai, il faut arrêter les gauchers ! Aurélien est gaucher alors tous les personnages ou presque sont gauchers. Ce premier tome est réellement truffé de références personnelles. Nous avons décoré l'intérieur de Blaise avec des objets que nous possédions par exemple (et celui de sa voisine avec le mobilier de Spooky). Parfois il y a des clins d'oeil à des amis, sur les enseignes. Mais il y a également des défis : j'ai dû glisser une expression ridicule choisie par Aurélien dans les dialogues.
A. M. : Le guitariste est d'ailleurs le portrait de quelqu'un que nous connaissons. Mais je crois qu'AEthernam n'est pas une exception, bien que peut-être un peu plus garnie que d'autres bd, je crois que tous les auteurs ont tendance à mettre un peu d'eux même dans leurs albums.
S. : C'est malin Aurélien, on te la ressortira celle-là quand on reparlera d'une certaine scène du tome 2.

Vous êtes dedans tous les deux ?
A. M. : Non, nous ne nous sommes pas représentés dans l'album. Nous sommes des monstres egocentriques, mais il y a des limites.
S. : Aurélien n'est pas encore assez aguerri pour représenter notre charisme sublime.

Bon, continuons sur le symbolisme. J'imagine que le nom de Dante n'a pas été choisi au hasard ?
S. : Dante... la Divine Comédie. Voila un homme qui va connaître l'enfer, c'était tout à fait approprié. Pour le nom, j'ai ouvert au hasard mon dictionnaire des patronymes et j'ai recherché un nom qui m'inspirait. Après le symbolisme, le destin !
A. M. : Ok nous avons mis pas mal de références symboliques, mais elles ne sont pas systématiques. Le nom de famille de Dante a été choisi parce qu'il lui correspondait. En réalité, parfois, lorsque nous créons un personnage, tout doit s'imbriquer parfaitement. Sa physionomie, sa psychologie, son nom. Et tout vient presque en même temps. Lorsque l'un des éléments ne colle pas avec les autres, on le ressent tout de suite.

Cliquez pour voir une planche de Samhain, tome 1 de la série AEthernam Chez Blaise, l’occultiste, l’ambiance est très particulière, il y a un code couleurs très particulier…Amarante et lie-de-vin. J’imagine que ce n’est pas le fait du hasard ?
S. : Blaise est un occultiste mais c'est surtout un passionné. Nous avons donc choisi des nuances à dominante rouge afin de symboliser ce trait de son caractère et sa force. Par ailleurs, Blaise est une représentation réduite du mélange culturel d'AEthernam : versé en celtisme, il a, entre autres, décoré son intérieur avec une représentation de pharaon, des objets tibétains.

On peut le voir comme une sorte d'alter-ego de la scénariste donc, en schématisant un peu...
S. : Nos bibliothèques doivent avoir quelques ouvrages communs, mais c'est Dante qui est roux...

Ah oui en effet. D'ailleurs ce roux, c'est ta vraie couleur ?
S. : Tu comptes vérifier ?

Euh non non, je heu... Tiens, Samély, tu peux nous en dire plus sur le petit objet que tient Dante chez Blaise ?
S. : Cet objet est un vajra, un objet de la tradition bouddhiste. C'est d'ailleurs l'un des attributs du Bouddha transcendant. Il symbolise l'action, celle qui mène à la sagesse. Ce qui est intéressant si on fait le lien avec les Ethers c’est que son nom signifie foudre et qu’il aurait été formé à partir du vent.

Cliquez pour voir une planche d'AEthernam, tome 1 Et le look du jeu de tarot, il vient d’où ?
S. : Dis-moi Spooky, elle est vraiment innocente cette question ? Non parce que tu ne m'as pas menacé du bûcher depuis un certain temps et là j'ai un vague soupçon. Il s'agit du tarot de Crowley, dessiné par le célèbre occultiste, naturellement.

Ah, un hérétique ! Je le savais, j'appelle l'Inquisition ! Qu'on arrête ce Crowley !
S. : Oui enfin tu peux cesser de t'agiter dans ton bénitier ma grenouille, il est mort depuis longtemps.

La couverture elle aussi est très symbolique, entre la posture d’Aleister Crowley, célèbre occultiste, et le symbole spécialement créé par Aurélien pour représenter les Ethers…
A. M. : Le signe a été créé par Samély. En fait Samély est partie d'un pentagramme dont le sommet représente l'esprit et les éléments sont répartis sur les autres extrémités du signe. L'eau, la terre, l'air, le feu. C'est Samély qui en a dessiné la première mouture et je l'ai intégré à la couverture.
S. : Nous voulions une couverture marquante, très symbolique. Crowley est l'un des plus célèbres occultistes qui maîtrisait la magie élémentaire et se targuait d'être capable d'invoquer des créatures ou divinités. C'était la posture idéale pour symboliser le jeu de pouvoir qui va se mettre en place entre Dante et les éthers.

J’imagine que le look des Ethers était très précis dans ton esprit Samély ?
S. : Oui en effet. Les éthers sont des manifestations des éléments sous différentes formes. La terre par exemple est représentée à la fois sous sa forme la plus dure et la plus froide par Ngayarrul la femme de pierre, mais également sous la forme la plus mouvante avec Waathawun l'homme de sable.

Waathawun; un Ether de sable. Y'a-t-il eu beaucoup de tâtonnements pour trouver leur aspect définitif ?
A. M. : Ça a pris du temps oui. A fortiori parce que nous avons commencé à réfléchir à leur aspect alors même que notre univers n'était pas encore abouti. On peut notamment découvrir, dans le carnet de recherche qui se trouve à la fin de ce tome, plusieurs versions de Waathawun. Il a commencé par être inspiré par la végétation, pour finalement devenir une créature de sable mégalo, en passant par un aspect plus "boueux".

Les Ethers m'intriguent, je l'avoue. Les éléments qu'ils représentent devraient normalement être au nombre de quatre, mais celui de l’air a disparu chez les hommes, et l’on trouve celui de la cendre… Pourquoi ? De même, comme tu l'as signalé Samély, la pierre est représentée par deux Ethers.
S. : L'absence de l'air et la présence de la cendre sont à l'évidence deux anomalies qui préoccupent d'ailleurs Blaise. Patience, les révélations arriveront. Quant à la présence de deux éthers de terre, cela n'a rien d'étonnant. Il faut imaginer que les éthers sont une multitude de par le monde. Nous avons là un échantillon de cette population élémentaire. Il se pourrait même que de nouveaux éthers apparaissent par la suite.

Ah, intéressant, c'est vrai que je me posais la question de leur population totale. Pourquoi avoir sexué les Ethers ? Ne pourrait-on penser que vu leur nature, ils auraient pu ne pas avoir de forme particulière ?
A. M. : Les Ethers ont la forme qu'ils décident d'avoir, ils modèlent leur corps et leur univers en fonction de leurs humeurs, de leurs envies et de leurs besoins.
S. : Les éthers ont connu la terre des hommes, ont côtoyé l'humanité. Depuis ils l'observent... Lorsqu'ils se sont arrachés à leur état premier, la plupart ont fait le choix de prendre une forme humaine.

Cliquez pour voir la planche 6 d'AEthernam, tome 1 Qu’est-ce que magouillent les Ethers au début de l’album, quand ils croisent Dante ?
A. M. : Ils font une réunion tupperware évidemment.
S. : Ils se réunissent pour la nuit de Samhain. C'est une nuit particulière pour eux, d'une part parce que le voile entre les mondes est très faible, d'autre part parce que c'est la nuit des origines. Voila pourquoi, lorsque Dante les surprend, ils évoquent ce moment dans la langue éthérée.

Laquelle langue est issue d'un langage ancien ?
S. : Oui monsieur mais pour une mystérieuse raison je ne suis pas autorisée à vous dire laquelle.
A. M. : Comme c'est bizarre.
S. : Ca sent le complot.
A. M. : Mais effectivement, encore une fois, ça n'est pas sorti ex nihilo.

Et pourquoi Gulgirran est-il désespéré au début du tome, ce qui favorise le contact avec Dante ?
S. : Dis donc Spooky, t'as quel âge ? Non parce que là on dirait un gamin qui demande pourquoi avant de regarder la fin du film. Tu files mettre ton pyjama et au lit !
A. M. : Eh bien encore une question à laquelle le tome 2 répondra. Mais il y a effectivement une raison à sa mélancolie permanente. En fait de nouveaux personnages viendront apporter des éléments de réponse.

Yingalli, une Ether d'eau J'ai hâte de lire le tome 2 pour en savoir plus. Dante peut aller dans l’AEther, mais les Ethers, comme Yingalli, ne peuvent entrer dans le monde des hommes… Ou alors c’est parce qu’elle a marché sur une limace dans l’herbe qu’elle est partie ?
A. M. : Les limaces sont la nemesis des Ethers.
S. : Ce sera le sujet de ton interro à la rentrée 2011 : Pourquoi Dante peut aller en AEther et Yingalli ne peut pas venir sur Terre ? Quant à moi, je ne parlerai qu'en présence d'une tarte au citron meringuée.

J'aurai des réponses au tome 2 donc. Décidément la vérité est ailleurs. Lorsque Dante raconte à l’Ether de la terre son traumatisme d’enfance, il en résulte une statue ayant la forme de sa mère… Est-ce lui qui l’a modelée, ou l’Ether ?
S. : C'est bien lui. Dante va comprendre petit à petit qu'il n'est pas un être passif en AEther. Malheureusement pour lui, les éthers aussi.

Dante serait-il un Ether qui s'ignore ? Un Ether tiflette ?
S. : Crois-tu que l'âme humaine soit moins puissante que l'âme des éléments ?
A. M. : Pourtant Dante n'est un Ether nullement.

Je trouve qu’il se confie relativement facilement à une inconnue, Ngayarrul, qui plus est issue d’une autre dimension. Son état de désespoir le justifie-t-il ?
S. : Les gens désespérés se confient plus facilement à des inconnus. Dante allait mettre fin à ses jours lorsque le voile s'est déchiré. Il n'a plus aucun espoir, plus rien à perdre, alors pourquoi pas vivre cette extraordinaire rencontre ? Et puis elle est sexy notre bimbo de pierre !
A. M. : C'est la décision qu'il prend chez Blaise. Il a décidé d'aller de l'avant et de se faire un caillou. Ah non c'est pas ça.
S. : Nous aurions dû appeler ce tome "la caresse du granit".

Joli ! Après son départ, Ngayarrul semble expérimenter une émotion intense, qui j’imagine lui a été communiquée par Dante… La sensualité fait donc partie du package…
S. : Il y a deux états très particuliers chez les Ethers : la fièvre et la folie éthérée. La fièvre est une forme d'amour. La folie tient plus à l'accomplissement. Chaque éther a sa quête personnelle, quelque chose qui est irrésistible. Lorsqu'un Ether vit un événement intense lié à sa quête, il connait alors une sorte d'extase : la folie éthérée.

Yingalli, une Ether d'eau Le monologue du père de Dante est-il soutiré de sa mémoire par Yingalli ?
A. M. : Le père de Dante est enfermé dans un monde qui lui est propre. Lorsque son fils lui parle il est apathique. Il ne communique pas. Quand Yingalli est près de lui, il est toujours incohérent mais perçoit quelque chose. Une chose qui l'angoisse et qu'il ne comprend pas. Cela donne ce monologue. Et alors même que M. Seyrès exprime une détresse profonde, Yingalli révèle une indifférence totale.

Chacun des Ethers est en train de changer au contact -proche ou non- de Dante... Il y a un rapport de force entre eux… Que se passera-t-il lorsque l’équilibre sera rompu ?
S. : Lorsque l'équilibre sera rompu, il y aura un tome 2.
A. M. : On sent des tensions. Samély a parlé de quêtes. Chacune de ces quêtes peut ne pas être en accord avec les autres, évidemment. Les Ethers ne sont pas une famille. Ils sont aussi différents les uns des autres que les éléments qui les constituent le sont entre eux.
S. : Et il ne faut pas oublier les alliances élémentaires. Traditionnellement, l'air attise le feu et l'eau nourrit la terre. Mais l'eau éteint le feu et l'air balaye la terre...

Aurélien, quel est l’Ether que tu préfères ?
A. M. : Oulàlà ! Je vais dire que c'est variable. Mais j'ai quand même mes préférences. J'ai une affection particulière pour Bubaawii ; il ne prend toute sa mesure qu'à la fin de cet album. Mais j'aime sa psychologie bourrue, brutale et finalement presque enfantine dans une sorte de naïveté entière. Et puis il est "spectaculaire".

Il garde aussi une part de mystère, je trouve, c'est ce qui interpelle...
A. M. : Effectivement, on ne sait pas trop sur quel pied danser. Mais tous ces personnages étranges sont suffisamment complexes pour brouiller les pistes à un moment ou un autre de l'album.
Cliquez pour voir un extrait du carnet de recherche.
Et toi Samély, de quel Ether te sens-tu la plus proche ? Et pourquoi ?
S. : J'aime beaucoup Gulgirran, gothique dans son désespoir, beau dans son mal-être et j'ai aussi une faiblesse pour Ngayarrul et sa quête émotionnelle contrariée par son besoin de contrôle. Je crois que j'aime les causes perdues finalement.

L’univers présenté était tellement riche que vous avez mis en bonus de l’album un livret de recherche… L’éditeur était-il d’accord au départ ?
A. M. : Nous avions cette envie dès le début. Sans doute avant même que l'éditeur n'entende parler du projet. Et en fin de compte ça fait partie aussi de la politique de notre éditeur concernant cette collection. Offrir une valeur ajoutée à l'objet au moins pour la première édition. Nous considérions que notre manière de travailler très peu cloisonnée, avec une implication évidente de chacun dans le domaine de l'autre méritait d'être un peu dévoilée.
S. : Nous avons voulu proposer quelque chose qui ne soit pas uniquement un livret graphique, montrer une partie de notre travail de recherche. Ce carnet rassemble des croquis, mes commentaires manuscrits, des photos de repérage. Il livre également des informations sur l'histoire ou les personnages qui n'apparaissent pas forcément dans le récit.

C'est tout à votre honneur. D'après ce que j'ai cru comprendre, l'éditeur a fait un effort sur le prix de l'album malgré ce chouette bonus.
A. M. : Effectivement, nous restons sur un tarif raisonnable (13,90€) pour la collection Atmosphère qui est somme toute la collection haut de gamme des éditions Emmanuel Proust. C'est une collection qui permet pas mal d'audace de la part des auteurs quant au choix du format, de la pagination, etc. Pour notre part, nous sommes restés sur un format bd classique, mais nous avons eu tout le loisir de construire ce supplément comme nous l'entendions.

Cliquez pour voir une planche d'AEthernam, tome 1 Aurélien, j’imagine que Samély a été très exigeante pour cet album ; tu as particulièrement souffert sur les décors ?
A. M. : Exigeante elle l'est, mais c'est son métier. C'est le contraire qui m'ennuierait étant donné la collaboration qu'il y a eu dès le départ du projet. Si elle n'avait plus de regard critique au moment où sa "part de travail" est terminée, à quoi aurait servi tout cet investissement de départ ? Je peux admettre qu'un scénariste puisse laisser le dessinateur faire son travail sans émettre de remarque s'il n'y a pas d'implication étroite des deux auteurs au départ du projet, même si j'ai du mal à fonctionner ainsi. Je ne me suis jamais gêné pour donner mon avis lorsqu’un point de scénario ne me semblait pas clair. J'attends la même démarche de sa part. Quant au dessin sur les décors, je me fais plaisir. Et se faire plaisir ne signifie pas se simplifier la vie ; il ne faut pas en faire trop malgré tout de manière systématique pour rester lisible. Je pense que le tome deux sera plus exigeant encore.

Par contre l'exigence de Samély se manifeste principalement sur les personnages. Parce que son affaire c'est de leur donner vie dans le texte, et si mon dessin ne correspond pas exactement avec ce qu'il sont sensés exprimer ou dégager, elle y est extrêmement sensible. Aussi travaillons nous beaucoup sur ce point et revenons nous assez régulièrement sur des poses, des expressions afin qu'elles traduisent le plus fidèlement possible la psychologie et les états d'âmes qui les animent.

S. : On ne s'attache à un personnage que si on le voit vivre et ressentir des émotions. C'est important que ce soit perceptible. Ce qui est intéressant dans notre manière d'échanger sur les planches, c'est qu'Aurélien a cette sensibilité qui me permet de lui décrire l'état d'âme d'un personnage à un moment donné pour qu'il procède aux modifications permettant de le laisser filtrer.

Ces états d'âme se reflètent aussi dans d'autres aspects visuels. Aurélien, comme pour Tengiz, tu as tenu à faire toi-même les couleurs d’AEthernam. Les ambiances, j'imagine, devaient être particulièrement évocatrices ?
A. M. : Effectivement. La succession d'univers étranges, fluctuants en fonction de l'humeur de ses habitants et de scènes dans une réalité plus commune m'oblige à m'adapter souvent. J'avais une idée assez précise de l'atmosphère à donner à cet album mais je me laisse toujours beaucoup de place pour l'improvisation. Je ne pose jamais tous mes aplats à l'avance. J'exécute une case qui pose une ambiance et je compose ensuite la planche à partir de cette "note". Autrement j'ai l'impression de faire quelque chose de mécanique. Ça m'a permis de rester dans l'émotion et de suivre les éthers dans leurs sautes d'humeur.

Cliquez pour voir une planche d'AEthernam, tome 1 Aurélien, sur le plan technique, tu travailles avec quels outils ?
A. M. : Sur cet album, j'ai travaillé au crayon pour le dessin. Puis je fais mes couleurs par le biais du truchement de l'intermédiaire d'un ordinateur. J'essaye de changer régulièrement d'outils. J'ai longtemps encré mes planches, d'abord de manière assez classique, à la plume ou au feutre tubulaire puis avec un stylo bille. J'ai ensuite abandonné l'encrage et j'envisage d'autres mutations. J'ai régulièrement besoin de me mettre dans une situation d'inconfort pour progresser.

Question classique : en combien de temps le tome 1 a-t-il été réalisé, graphiquement s'entend ?
A. M. : On ne va pas compter l'élaboration de l'univers alors. Du moment où j'ai posé le crayon sur la première planche au moment où j'ai enregistré mon dernier fichier couleur, un peu plus d'un an. Le tome 2 paraîtra plus rapidement.

Il va falloir tenir la cadence en effet, le tome 2 est prévu pour cette année...
A. M. : Il est prévu pour la fin de l'année effectivement. Et il s'agira d'avoir un rythme un peu plus régulier que celui que j'ai pris pour le premier volume. Il faudra sans doute que je me drogue à plus forte raison puisque je vais mener deux projets de front (un autre album est en cours chez Glénat).

Sortira-t-il pour Halloween, pardon Samhain ?
S. : Je pense que les lecteurs pourront replonger en AEther lors de la nuit de Samhain en effet, même si le second tome se nomme Beltane, une célébration qui a lieu six mois plus tard.
A. M. : En fait nous avions envisagé que ce soit le cas pour le T1. Les choses se sont faites autrement. Nous allons donc faire en sorte que le second volume sorte pour Samhain. Maintenant j'ai appris à ne pas donner des dates définitives tant que je ne suis pas à 1 journée et demie de terminer l'album.

Je peux comprendre ça. Pourquoi, d’ailleurs, le nom de la série est-il passé de Samhain à AEthernam ?
S. : A l'origine, l'histoire était centrée sur cette nuit magique et il était donc évident pour nous d'appeler ainsi la série. Lorsque nous avons commencé à la développer, il est devenu tout aussi évident que nous parlions d'un monde qui vit au rythme de l'univers et qui est influencé par d'autres fêtes symboliques. Par ailleurs, notre éditeur a très justement fait remarquer que Samhain ressemble beaucoup à Samély.

Cliquez pour voir une planche d'AEthernam, tome 1 Samély, l'univers des Ethers pourrait être le sujet de nombreux récits, pourtant AEthernam se conclura en deux tomes seulement... Penses-tu revenir dans cet univers ultérieurement ?
S. : Nous avons d'autres projets, mais le voile est mince entre les deux mondes et rien ne dit qu'un jour ou l'autre il ne faiblira pas de nouveau.

La porte reste ouverte donc. Samhain vient tout juste de sortir (c'est presque une question d'heures). Samély, te voilà donc officiellement scénariste de bande dessinée… Comment te sens-tu ?
S. : C'est très étrange Spooky, parce qu'on me demande souvent si je stresse, mais je vis tout cela très sereinement. Je fais quelque chose qui me passionne et je me sens bien. Je profite de mes premières fois : premier contrat, premier livre, première dédicace et tout cela avec des amis qui se montrent aussi enthousiastes que moi.

Aurélien, tu as plus d’expérience… Ton sentiment ?
A. M. : Ça fait maintenant 10 ans que je fais ce métier. Donc oui j'ai vu quelques bouquins naître. Bon ça va peut-être paraître gnangnan de dire ça, mais il y a à chaque fois une émotion et une exaltation. Je ne crois pas pouvoir devenir blasé de ça un jour. En tout cas j’espère que ce ne sera pas le cas. Et puis AEthernam est particulier parce que j'ai expérimenté d'autre choses. J'ai longtemps travaillé avec Tarek avec qui nous avons produit plus d'une dizaine d'albums. On avait l'habitude de travailler ensemble, et là j'ai dû apprendre à fonctionner différemment. C'est un autre univers, une autre manière de travailler en même temps qu'un nouvel album. Pour moi il y a beaucoup de nouveauté également.

Buste Nefertiti Samély, quand on regarde ton site, on voit que tes influences et centres d’intérêt sont variés : mythologie celtique, histoire de l’Egypte antique… Trouves-tu des liens entre ces mythes ? Quelles nouvelles déclinaisons de ceux-ci prépares-tu ?
S. : Les mythologies sont l'une de mes passions en effet, ainsi que le symbolisme, l'un ne va pas sans l'autre. Je suis également très inspirée par les légendes et j'ai un projet avec Aurélien qui touche aux fées. Je t'arrête tout de suite Spooky, je ne parle pas des tutus pailletés et des baguettes étoilées que tu te plais à porter lors des bals costumés. Les jolies petites fées sont une invention relativement récente mais si on se donne la peine de remonter quelques siècles, on découvre un univers plus dur et des êtres qui ont autre chose à faire que d'exaucer les voeux des petites filles. Je travaille également avec Chandre sur un projet qui exploite l'histoire du château de Meinsberg, que la plupart des gens connaissent sous le nom de château de Malbrouck (oui oui celui qui s'en va-t-en guerre) et les légendes liées à sa construction et à la colline de Manderen en Lorraine sur laquelle il fût bâti.

A. M. : Dans un autre genre nous avons ensemble un projet d'album jeunesse, peut-être plus "tout public" qu'exclusivement jeunesse d'ailleurs, et qui sera également dans une veine fantastique.

Samély, tu m’as dit l’autre jour « vive les crapauds ! » ; tu peux développer ? En guise de mot de la fin…
S. : J'aime les légendes et les contes, mais la vie n'est pas un conte. Lorsqu'elles grandissent les petites filles ne devraient pas chercher le prince charmant. Ils ne sont pas charmants les princes, parce qu'ils savent qu'ils sont des princes. Tandis que les crapauds... Alors bravo pour cette question Spooky, parce qu'il y a une vraie poésie à terminer cette interview par "Vive les crapauds charmants !".

Merci à vous deux.



A voir aussi :
Le site de Samély
Le site de Morinière
La bande annonce du tome 1 d’AEthernam
Interview réalisée le 08/01/2011, par Spooky.