Les forums / Manchette

Par le poulpe Le 08/09/2005 - 10:08 (Modifier)

Le mystère reste entier... Sinon, au risque de voir ce sujet dérivé de forum, Tardi signe également la sortie d'une adaptation BD d'un Polar de Manchette chez les Humanoïdes : http://www.humano.com/lepetitbleu/index.php?partnr=humano Une autre façon de commémorer la disparition de son ami. (;€


Par Enclume Le 07/09/2005 - 19:15 (Modifier)

>>le poulpe avait écrit: >>D'après sa biographie : >>"juin 1987 : il (Jean-Patrick Manchette) entame pour les éditions Zenda, créées par son fils (qui a pris le pseudonyme de Doug Headline en hommage au Shuto Headline des chroniques Polars de Charlie Mensuel), la traduction des 6 tomes de la BD WATCHMEN de A.Moore et D.Gibbons. La série obtiendra le Grand Prix au festival d'Angoulême." >> >> Ben sur la BD c'est écrit "Traduit par Doug Headline", et Doug Headline, c'est bien son fils...


Par le poulpe Le 07/09/2005 - 18:23 (Modifier)

D'après sa biographie : "juin 1987 : il (Jean-Patrick Manchette) entame pour les éditions Zenda, créées par son fils (qui a pris le pseudonyme de Doug Headline en hommage au Shuto Headline des chroniques Polars de Charlie Mensuel), la traduction des 6 tomes de la BD WATCHMEN de A.Moore et D.Gibbons. La série obtiendra le Grand Prix au festival d'Angoulême."


Par Enclume Le 07/09/2005 - 17:59 (Modifier)

>>le poulpe avait écrit: >>Outre le fait que ses romans ont marqué toute une génération d'écrivain de Polar (style proche de Dashiell Hammett), Manchette a également participé a quelques expériences en BD : >>- WATCHMEN dont il a été le traducteur chez Zenda Tu es sûr que c'est lui ? Il me semblait que "Doug Headline" était le pseudonyme de son fils, pas le sien.


Par le poulpe Le 07/09/2005 - 14:47 (Modifier)

Je vous recommande vivement l'intégrale des romans noirs de JP.Manchette paru recemment chez Gallimard - Collection Quarto... Outre le fait que ses romans ont marqué toute une génération d'écrivain de Polar (style proche de Dashiell Hammett), Manchette a également participé a quelques expériences en BD : - Le GRIFFU en collaboration avec TARDI (on retrouvera d'ailleurs cette bd dans son intégrale) - WATCHMEN dont il a été le traducteur chez Zenda Pour ceux qui veulent approfondir la question : La chronique de Claude Mesplède (pour ceux que cela intéresse)du 20-06-2005. Jean-Patrick Manchette à l’honneur Le 3 juin 1995, Jean-Patrick Manchette décédait des suites d’un cancer. Dix ans après sa disparition, non seulement on ne l’a pas oublié, mais il continue d’incarner celui qui contribua à renouveler le roman noir français. Romancier, scénariste, traducteur, critique à la dent dure, essayiste, directeur de collection, chroniqueur, il a durant plus de vingt ans, constitué une référence inégalée dans les milieux littéraires, particulièrement dans le domaine du polar. De ce romancier exigeant, tout autant avec lui-même qu’il l’était avec les autres, on a vanté l’écriture épurée et fluide inspirée du style béhavioriste de Dashiell Hammett. Comme chez le maître américain, Manchette, dans ses ouvrages, décrit seulement les gestes et les paroles de ses personnages laissant au lecteur le soin de reconstituer leur psychologie grâce à ces indices. Il renoue aussi avec cette fonction du roman social et critique de la vie quotidienne, mais sa démarche s’accompagne d’une exigence littéraire incontournable : avoir du style. Admirateur de Gustave Faubert, Manchette ne transigeait pas avec l’écriture qu’il travaillait sans cesse, jetant à la corbeille tout ce qu’il estimait raté. Vers la fin des années 70, à la naissance du néo-polar, incarné par une dizaine de nouveaux auteurs issus de mai 68, on peut facilement comprendre pourquoi Manchette eut la dent dure lorsqu’il critiquait des ouvrages qui ressemblaient davantage à des tracts politiques plutôt qu’à des fictions littéraires. Outre ces féroces critiques, il participa à l’éducation de centaines d’amateurs de polars qui pouvaient lire dans les colonnes de Charlie hebdo, ses chroniques sur les auteurs de romans noirs. Parmi ses premiers écrits, L’Affaire N’Gustro publié en 1971 à la Série Noire, apportait un sang neuf au genre. Le livre s’inspire, en effet, de l’affaire Ben Barka, à l’époque leader de l’opposition marocaine qui fut enlevé en 1965 en France par les services de sécurité du Maroc avec la complicité du pouvoir gaulliste. Manchette opère donc une rupture radicale avec le polar français des années 50/60 qui jusqu’alors se complaisait dans le monde exotique de Pigalle et de ses truands à la chaude amitié virile. Nada (1972), son livre le plus ouvertement politique, est une réflexion sur le gauchisme et ses excès à propos duquel il fait dire à l’un des protagonistes : "Le terrorisme gauchiste et le terrorisme étatique, quoique leurs mobiles soient incomparables, sont les deux mâchoires du même piège à cons". Le Petit bleu de la côte Ouest (1976) suscita à sa sortie des articles de presse évoquant "le malaise des cadres" dans notre société libérale. Les lecteurs attentifs ont retenu cette phrase à propos du protagoniste : "La raison pour laquelle Georges file ainsi sur le périphérique avec des réflexes diminués et en écoutant cette musique-là, il faut la chercher surtout dans la place de Georges dans les rapports de production". Aujourd’hui, l’œuvre de Jean-Patrick Manchette est toujours d’actualité. À ce jour, ces romans sont traduits dans quinze langues, y compris aux États-Unis, ce qui ne lui était jamais arrivé de son vivant. Plusieurs films tirés de ses œuvres sont en cours de préparation ainsi que plusieurs bandes dessinées qui seront l’œuvre de son vieil ami Tardi. Mais le plus bel honneur qu’on pouvait lui faire, c’est à Gallimard qu’on le doit. Cet éditeur qui publia la quasi totalité de ses romans, a décidé de réunir l’intégrale de son œuvre en un volume de sa prestigieuse collection Quarto où accède pour la première fois, un auteur de polars. Manchette voisinera désormais avec Proust, Chateaubriand, Dos Passos, et quelques autres romanciers de cet acabit ce qui n’est pas rien.