Les forums / BD et Marketing

Par ArzaK Le 10/08/2005 - 21:23 (Modifier)

>>Enclume avait écrit: >>Olivier Pont, aujourd'hui acclamé par BDThèque pour "Où le regard blablabla", a commencé en signant la BD adaptée de l'émission de radio d'Europe 1, "Arthur et les Pirates". >> >>Alors voyez, qui sait si les gars qui font les BDs des L5 ou de Koh-Lanta aujourd'hui ne sont pas ceux qui feront la nouvelle BD d'auteur de demain, hein ? Confus Ben ouais...mais à mon avis, il doit pas en être fier de sa bd d'Arthur, le gars... il doit tout faire pour que ca n'apparaisse dans aucune biblio... Puis il devait bien bouffer, le gars... Confus


Par Enclume Le 10/08/2005 - 14:17 (Modifier)

Olivier Pont, aujourd'hui acclamé par BDThèque pour "Où le regard blablabla", a commencé en signant la BD adaptée de l'émission de radio d'Europe 1, "Arthur et les Pirates". Alors voyez, qui sait si les gars qui font les BDs des L5 ou de Koh-Lanta aujourd'hui ne sont pas ceux qui feront la nouvelle BD d'auteur de demain, hein ? Confus


Par Alix Le 09/08/2005 - 21:06 (Modifier)
Alix

Et sinon je trouve l'intervention de Pigou très bien, et il est vrai un peu plus optimiste que la mienneSourire Reste qu'il est malheureux que les editeurs aient besoin de ce genre de BD pour financer des projets plus artistiques ou personnels (et donc plus risqué).


Par Alix Le 09/08/2005 - 21:05 (Modifier)
Alix

>>Ro avait écrit: >>Pour rester dans le sujet, je vous invite à aller voir la dernière News que je viens d'enregistrer sur BDT. Une nouvelle importante dans le monde artistique de la BD MDR Rire


Par Ro Le 09/08/2005 - 19:43 (Modifier)
Ro

Pour rester dans le sujet, je vous invite à aller voir la dernière News que je viens d'enregistrer sur BDT.


Par pigou Le 09/08/2005 - 15:33 (Modifier)

Je vous trouve un peu sceptique (même si je comprends bien vos inquiétudes)... Ok, voir des BD comme les blondes et autres merdes du genre, ça fait un peu mal et c'est très dévalorisant de ce qui peut ce faire à côté. Maintenant, l'éternel question est : est-ce que les ventes de ces bouses ne permettent pas aux éditeurs de financer une BD de qualité mais au tirage plus petit ? Après, concernant l'image de la BD, je pense que vous vous sous-estimez. Il n'appartient qu'à nous de faire changer les mentalités. C'est bizarre mais j'ai des potes qui aiment les BD (sans forcément s'y connaitre), mes parents et grands parents ont pas du tout une image négative. J'ai reconvertie ma belle mère en lui offrant Blankets. Le mois dernier, je lisais pillules bleues non loin d'un membre de ma famille qui m'a demandé ce que c'était et qui n'imaginais pas qu'il y avait de telles BD... C'est peut être une goutte d'eau, mais j'espère être assez convaincant et toucher un max de personnes. Combien d'ados (et adultes) ont lu fluide glacial (30 ans d'existance) ou psikopat, qui ne véhicule pas l'image de "BD = les blondes ou L5" ? Et puis je ne pense pas que quelqu'un qui achète l'album L5 aime la BD. Même en étant pas du tout connaisseur, je pense que des BD classiques comme Astérix sont privilégiées puis vient Largo ou XIII qui sont maintenant très connue (même chez ceux qui n'y connaisse rien). Et pour finir, je réponds à une remarque de Ro. Je pense que des sites comme BDT (et il y en a plein d'autres) peuvent faire avancer les choses. Pas auprès des novices (car ils s'en foutent de ce genre de site), mais auprès de ceux qui passent le cap et cherchent à acheter une nouvelle bonne série après avoir lu XIII par exemple. C'est ainsi que de petit amateur, j'ai découvert des BD étonnantes (Rural), sublimes (Sky doll), émouvantes (Blankets), intelligentes (pillules bleues)... Je me suis même mis au manga... Il y a donc de tout dans la BD. A nous de faire évoluer certaines mentalités (même si je pense que bcp ont déjà évolué). Et puis, un fan de CD nous diras la même chose (L5 nuit à l'image de la musique), un fan de ciné aussi (le film de Britney spears nuit à l'image du ciné), un fan de littérature aussi (le bouquin de Loana nuit à l'image de la littérature)... Oh merde, suis nul, j'arrive pas à être concis. Triste


Par Spooky Le 09/08/2005 - 14:21 (Modifier)
Spooky

>>Ludovic Boulet avait écrit: Mais oui, LA magazine, la nouvelle magazine, c'est-à-dire une magazine adulte, avec une vraie sensibilité artistique, et qui parle des choses du quotidien. Par opposition à le ancien magazine commercial qui ne parle que de combats de robots ou de samourais. Toi !! Coucouche panier Sourire


Par Ludovic Boulet Le 09/08/2005 - 13:47 (Modifier)

>>Spooky avait écrit: >>>>Ro avait écrit: >>[...]Et d'autre part pour la magazine de Spooky, Ansible, qui s'adresse à un public d'amateur aussi bien de BD que de romans et de cinéma. >> >>LA magazine ?? PleurePleure Mais oui, LA magazine, la nouvelle magazine, c'est-à-dire une magazine adulte, avec une vraie sensibilité artistique, et qui parle des choses du quotidien. Par opposition à le ancien magazine commercial qui ne parle que de combats de robots ou de samourais.


Par Alix Le 09/08/2005 - 13:29 (Modifier)
Alix

Le problème c’est que la BD est un media qui a toujours du mal à s’imposer en tant que « vrai » entité culturelle et surtout artistique. Attention, je ne dis pas que « la BD, c’est pas de l’art », moi j’ai un site BD, je connais plein de bonnes BDs. Mais beaucoup de gens pensent toujours que la BD est un loisir pour ado dégénéré. Beaucoup de mes potes me sortent des trucs du genre « ah bon, tu lis des BDs ? C’est pas terrible la BD si ? Enfin c’est pour les enfants quoi ». Oui, c’est malheureux d’entendre ca, mais c’est comme ca. La BD n’a pas encore conquis les gens au même titre que la littérature ou le cinéma. Alors de voir des trucs comme Les Blondes ou des albums débiles sur le tour de France un peu partout, ca me fait un peu mal quand même. Ca donne des arguments à ceux qui pensent que la BD est une sous-culture. Non ?


Par Ro Le 09/08/2005 - 12:29 (Modifier)
Ro

>>pigou avait écrit: >>Salut Ro... Tout d'abord, bravo pour ton petit texte fort intéressant. Mais à la lecture de celui-ci, je me suis demandé si tu dénonçais cette intrusion du marketing dans la BD ou si c'était un simple constat de ta part et que ça te faisais ni chaud ni froid... Confus >> Mon texte est un constat impartial, effectivement. Mais mon avis personnel est que le marketing dans la BD détériore l'image du monde la BD et de ses lecteurs. J'en parle sur le forum BDParadisio. >>Donc pour moi, il n'y a rien d'alarmant. Et je terminerai par rappeler à tout le monde que les lecteurs ont aussi un certain pouvoir... Si les passionnés continuent à éviter les merdes commerciales (c'est bien le rôle de BDT entre autre) et à transmettre leur passion autour d'eux, les BD L5 et autre bouzes du genre feront à l'avenir bide sur bide et seront abandonnées. >> Là aussi, je pose la question : quelles sont véritablement les ventes de ces BDs ? Est-ce que ce sont des bides commerciaux ou est-ce que l'image des célébrités ou le soutien du marketing permet quand même de faire des ventes chez le consommateur lambda ? Et concernant BDT, je doute que l'audience du site soit suffisante pour informer suffisamment de consommateurs de BDs ou néophytes en la matière : combien de personnes vont sur des sites comme BDT ? Combien de consommateurs potentiels savent même tout simplement que de tels sites existent ?


Par pigou Le 09/08/2005 - 12:21 (Modifier)

Salut Ro... Tout d'abord, bravo pour ton petit texte fort intéressant. Mais à la lecture de celui-ci, je me suis demandé si tu dénonçais cette intrusion du marketing dans la BD ou si c'était un simple constat de ta part et que ça te faisais ni chaud ni froid... Confus Car pour moi, la question est la suivante : est-ce que les différentes pratiques marketing (que tu exposes) nuisent à la BD ou pas ? Perso, je ne pense pas que cela constitue un gros problème. Evidemment, une BD comme L5 ne tire pas vers le haut le monde de la BD mais si les ventes de celle-ci (bien que je ne sois pas sûr que ça ait fait un carton) permettent à l'éditeur de prendre un risque en finançant le projet d'un jeune auteur de talent, je ne suis pas contre. Autre point, les BD purement commerciales (comme L5, 24 heures chrono, les experts à miami...) de très mauvaise qualité, peuvent donner une image faussée aux non initiés de ce que regorge la BD. Mais je crois que tous les passionnés (comme les internautes de BDT) oeuvrent suffisamment autour d'eux pour rectifier le tir. Dernier point, oui la BD est soumis aux règles du marketing, mais je trouve ça tout à fait normal. Toute personne normalement constituée sortirai l'Aigle sans orteil au moment du tour de France (ok, pour les BD pourries humoristiques sur le tour, les éditeurs auraient pu s'en passer mais le monde n'est pas parfait). Idem pour les futur grands succès commerciaux qui vont sortir avant noël... Idem toujours, lorsque vous gagnez un prix à Angoulême, c'est normal de mettre un macaron énorme sur les couv' pour le notifier (ça aussi c'est du marketing). Idem encore, lorsque les BD sont bien mises en avant lors de son adaptation ciné (sin city, batman, 4 fantastiques), je trouve ça normal et d'une logique implacable... Les éditeurs sont avant tout là pour mettre au max leurs oeuvres en avant et optimiser les ventes. Donc pour moi, il n'y a rien d'alarmant. Et je terminerai par rappeler à tout le monde que les lecteurs ont aussi un certain pouvoir... Si les passionnés continuent à éviter les merdes commerciales (c'est bien le rôle de BDT entre autre) et à transmettre leur passion autour d'eux, les BD L5 et autre bouzes du genre feront à l'avenir bide sur bide et seront abandonnées. Hola, j'ai fait long. Promis je serai plus concis la prochaine fois.


Par Spooky Le 08/08/2005 - 16:53 (Modifier)
Spooky

>>Ro avait écrit: [...]Et d'autre part pour la magazine de Spooky, Ansible, qui s'adresse à un public d'amateur aussi bien de BD que de romans et de cinéma. LA magazine ?? PleurePleure >>Et puis, c'était aussi pour faire part d'observations que je me faisais ces derniers temps en visitant les librairies et en voyant nombre de parutions que je trouve très... dispensables... Oui, c'est vrai qu'il est difficile d'y voir clair. C'est pour ça que le texte de Ro éclaire un peu le brouillard, même s'il y aurait de quoi écrire un bouquin...


Par Ro Le 08/08/2005 - 16:34 (Modifier)
Ro

>>yannick avait écrit: >>Bonjour Ro ! >>En fait, il y a une chose que je me suis demandé après ma lecture, c'est pourquoi as-tu le besoin d'écrire cet exposé ? >>Pourquoi ce raisonnement de ma part ? Parce que je ne vois pas un amateur de bédés être en désaccord avec tes arguments. >>Quant aux autres, il est difficile de leur changer d'avis sur un média sur lequel ils méconnaissent la richesse et la diversité des thèmes abordés. Je l'ai écrite dans 2 optiques : d'une part pour la newsletter de BDtheque qui s'adresse à tout amateur même néophyte de BD désireux de connaître le monde de la BD. Et d'autre part pour la magazine de Spooky, Ansible, qui s'adresse à un public d'amateur aussi bien de BD que de romans et de cinéma. Et puis, c'était aussi pour faire part d'observations que je me faisais ces derniers temps en visitant les librairies et en voyant nombre de parutions que je trouve très... dispensables...


Par yannick Le 08/08/2005 - 16:25 (Modifier)

Bonjour Ro ! En fait, il y a une chose que je me suis demandé après ma lecture, c'est pourquoi as-tu le besoin d'écrire cet exposé ? Pourquoi ce raisonnement de ma part ? Parce que je ne vois pas un amateur de bédés être en désaccord avec tes arguments. Quant aux autres, il est difficile de leur changer d'avis sur un média sur lequel ils méconnaissent la richesse et la diversité des thèmes abordés.


Par Ro Le 08/08/2005 - 15:25 (Modifier)
Ro

Je publie ici un texte que j'ai écrit hier mais qui est trop long pour faire une newsletter pour BDTheque. Je le publie également sur un autre forum BD afin d'ouvrir un débat ou d'amener d'éventuelles remarques de votre part. La BD, phénomène de mode du monde médiatique et marketing Les éditeurs et les lecteurs ne sont pas les seuls à avoir noté le net accroissement du nombre de BDs parues depuis quelques années : cela n'a pas échappé au monde du marketing et des médias. Allaient-ils laisser passer une telle audience de lecteurs et de consommateurs potentiels ? Surtout pas. Ils ont au contraire décidé d'en profiter et de s'immiscer dans cet univers jusqu'à présent marginal. Cette intrusion manifeste dans le monde du 9e art se manifeste sous plusieurs formes que vous n'aurez pas manqué de remarquer sur les rayons de vos librairies et autres grandes surfaces. L'utilisation la plus ancienne de la BD pour le marketing audiovisuel est sans doute celle de l'adaptation en BD d'un film. Cette pratique, provenant des USA, passait plus ou moins inaperçue il y a quelques années encore. Les « BD du film » étaient en effet souvent une sous-catégorie de la machine marketing censée faire la promotion d'une oeuvre cinématographique, et vu le faible impact du monde de la BD, peu de fonds étaient alloués à la chose. Cela donnait dès lors de véritable BDs de série B, souvent mal adaptées, mal dessinées, horriblement colorisées et à réserver uniquement aux fans aveugles des films concernés. La plupart de ces BDs sombraient d'ailleurs dans l'oubli avant même leur parution. Mais cette pratique a acquis une force nouvelle depuis quelques temps, lorsque le monde des médias a réalisé que le public cible de la plupart des films récents était également le même public qui lisait de plus en plus de BDs. Le budget BD de la campagne marketing d'un film s'est soudain vu accru notablement, donnant lieu à l'édition de BDs dont la qualité n'a parfois rien à envier aux BDs plus classiques. En outre, la seule « BD du film » ne suffit plus et le monde du cinéma favorise également de plus en plus la création de BDs autour du thème de leurs films. L'exemple le plus criant concerne les films Star Wars qui, non content d'avoir été adaptés tels quels sous la forme de comics mais aussi de mangas, ont également tout un univers autour permettant la création de BDs allant de la plus dispensable jusqu'à de véritables BDs de grande qualité - Star Wars - Clone Wars pour ne citer qu'elle. Dans la même veine, toute personne visitant des librairies spécialisées ces temps-ci ne pourra s'empêcher de noter la présence sur les étagères de BDs judicieusement ressorties des cartons au bon moment : Sin City il y a quelques mois, tout ce qui a trait à Batman ou aux Fantastic Four en ce moment, etc. Quand on sait que de plus en plus de BDs sont adaptées au cinéma, on peut affirmer sans conteste que le cinéma alimente la BD et vice-versa désormais. Ce phénomène ne touche d'ailleurs pas uniquement le monde du cinéma mais aussi de plus en plus celui du jeu vidéo qui, pour le moment, sort à peine du stade préliminaire - faible budget implique mauvaises BDs - mais sera bientôt en mesure, sans doute par un phénomène de mode venu du Japon, de rejoindre la cour des grands de la BD. De plus en plus, c'est tout le monde du show-business et de la publicité qui s'approprie ainsi la BD comme objet promotionnel. Le lectorat BD est désormais nombreux, voilà donc un bon moyen pour le monde de l'argent de toucher une clientèle accrue, pour non seulement gagner quelques sous supplémentaires mais aussi faire de la publicité pour leur produit de base. Après tout, fabriquer une BD, ça ne coûte pas cher : il suffit de trouver un dessinateur courageux et accessoirement un scénariste, quoique cela ne semble pas toujours indispensable. Tout le monde se souvient des inoubliables BDs des L5, de la Star Academy, des petites annonces d'Elie Semoun, et autres succès littéraires indubitables. Quel objectif ont ces oeuvres ? Il ne fait nul doute que comparé aux sommes rapportées par la musique ou la télévision, l'argent que peut rapporter directement une BD n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan. Alors peut-on considérer qu'il ne s'agit là que d'un cadeau offert aux fans, un support nouveau qu'ils prendront plaisir à acquérir et collectionner ? Peut-être. Il n'empêche que la publicité qui a été faite lors de la parution de ces BDs, à la fois par la polémique engendrée dans le monde des amateurs de BD, mais aussi par le simple affichage dans les magasins de piles d'ouvres estampillées au nom de ces stars du show-business, vaut sans doute bien plus pour le marketing que les ventes réelles des objets en question. Et cette publicité s'est faite à un coût ridiculement faible : payer un dessinateur inconnu et faire éditer une BD même à un tirage outrageusement grand comparé à une BD classique de même qualité ne coûte rien en comparaison du prix d'un encart publicitaire à la télévision par exemple. Par son audience, la BD est devenu un outil publicitaire. Cette relation nouvelle entre show-business et BD a en outre pris d'autres formes encore différentes mais elles aussi issues de la découverte par le monde du marketing de l'audience accrue des lecteurs. La BD humanitaire, pour commencer, a fait une apparition notable ces dernières années. Qu'il s'agisse d'auteurs connus qui s'allient pour réaliser un recueil de planches à thèmes sur l'environnement ou la faim dans le monde, ou qu'il s'agisse d'une BD sur la vie de Zinedine Zidane, la BD est devenue un nouveau support pour récolter des fonds pour une cause. A nouveau, qu'est-ce que cela coûte comparé à une suite de concerts de bienfaisance par exemple ? Rien. Et pourtant avec le nombre de personnes nouvellement touchées par la BD, l'impact de ces BDs est devenu suffisamment fort pour que leur parution se fasse de plus en plus. Un autre type de BD est également apparu, celle de personnalités du cinéma ou de la littérature qui ont décidé de se lancer sur ce support nouveau pour eux qu'est la BD. Bernard Werber s'est lancé dans l'aventure il y a quelques années déjà avec des séries au succès très mitigé mais il s'accroche et continue de sortir des ouvres qui ravissent ses fans. Et bien sûr, personne dans le monde de la BD n'aura échappé l'année dernière à la polémique concernant l'Affaire du Siècle de Beineix, polémique qu'a d'ailleurs évité Claude Lelouch dont la BD peut peut-être s'enorgueillir d'une meilleure qualité visuelle au moins. Mais que doit-on retenir de ces parutions ? Volonté de faire parler de soi par l'intermédiaire d'un autre média, ou réelle volonté artistique de se lancer sur un nouveau support ? Je ne me lancerai pas dans le débat. Et voilà maintenant le phénomène le plus récent à mes yeux : l'apparition de BDs publiées tout spécialement pour profiter d'un événement médiatique du moment. Avez-vous noté depuis un ou deux mois le nombre de BDs qui sont parues et portent sur le thème du cyclisme et du Tour de France ? Ces BDs vont de la belle œuvre telle que l'Aigle sans Orteil à la basse œuvre commerciale à l'humour industriel. Mais il ne fait aucun doute que leur sortie au moment même où le Tour de France 2005 allait s'entamer n'était pas innocente. Le monde commercial de la BD prend désormais des évènements pour cible et produit des ouvres sur mesure, adaptées à un public cible et pour une période de temps bien définie. Gageons que la même chose aura lieu pour les Jeux Olympiques ou autres évènements et que les BDs sur Noël sortiront bien évidemment à partir de fin novembre. La BD est un marché émergent attirant le monde de l'argent et ses principes de fonctionnement. Pour le marketing, non seulement les lecteurs de BDs sont un marché comme un autre auquel il convient d'appliquer des méthodes éprouvées, mais en plus ils découvrent là un nouveau support publicitaire dont ils ont bien décidé de tirer parti au maximum. Ro.