Bouquet de flirts

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)

Bouquet de flirts conte les premiers émois d'une adolescente qui découvre la vie, l'amour et le plaisir. Un album troublant par l'une des plus grandes plumes de la bande dessinée française.


Adolescence Echo des Savanes Les Pyrénées

Bouquet de flirts conte les premiers émois d'une adolescente qui découvre la vie, l'amour et le plaisir

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1996
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Bouquet de flirts © Albin Michel 1996
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)
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27/01/2008 | Erik
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L'avatar du posteur Noirdésir

Mouais. J’ai lu cet album sans réel enthousiasme. Il se laisse lire, mais sans plus. Le dessin tout d’abord, que j’ai trouvé inégal, parfois bâclé, avec une colorisation elle aussi moyenne (allant du pas mal au criard et baveux). Cabannes a fait bien mieux ailleurs. Mais bon, ça passe. Quant aux petites histoires, là aussi c’est inégal. C’est une succession de courts chapitres de la vie d’une adolescente des années 1970 (une jeune femme serait-on tenté de dire), Pascale, qui découvre la sexualité – et qui s’investit d’ailleurs bien plus dans cette découverte que dans les autres aspects de sa vie (familiale et professionnelle). Pour le dire vite, « elle ne pense qu’à ça », avec les déconvenues qui vont avec. Certaines situations sont un peu caricaturales (forcément Pascale est scolarisée dans une institution religieuse), mais j’ai quand même trouvé quelques aspects intéressants, qui sauvent des récits un peu convenus (on a l’impression de lire une version de certains épisodes de « La boum » ou de « LOL » en légèrement - très légèrement - plus « sensuel », encore que, par exemple le passage dans la famille anglaise). Sans sombrer dans le porno, l’érotisme suggéré de certaines scènes aurait pu être mieux utilisé – le sujet s’y prêtait. L’hypocrisie de la mère supérieur (qui « pelote » ses ouailles), le côté coincé, routinier et « petits bourgeois insupportables » des parents de Pascale rappellent aux lecteurs la sclérose d’une société giscardienne. En cela Pascale est hyper moderne. Mais son personnage est aussi un peu puérile. Certains « mâles » sûrs d’eux face à Pascale (le marchand voyeur usant d’un droit de cuissage pour tenter de l’embaucher, l’homme marié la prenant en stop) étalent aussi une certaine hypocrisie et en prennent pour leur grade.. Le frère de Pascale, bigot et fayot, est insupportable et trop caricatural. Bref, a emprunter à l’occasion, mais je suis resté sur ma faim.

26/09/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ces historiettes peuvent sembler sympathiques en s'attachant à la vie d'une adolescente dans les années 70 ; l'époque est bien restituée et typée par quelques détails, mais franchement je n'ai pas trouvé tout ceci vraiment terrible. L'ambiance érotique est peu exploitée ou mal montrée, l'ensemble parait plutôt décousu, bref ça ne m'a pas du tout intéressé. En plus, j'ai trouvé le dessin de Cabannes beaucoup moins appliqué que dans Fatale (Manchette/Cabanes) ou La Princesse du Sang qui m'avaient grandement séduit par un graphisme peaufiné et racé ; ici, j'ai l'impression que l'auteur a dessiné à la va-vite, et certains visages sont affreux ou difformes. A oublier donc... dommage, le sujet était porteur.

05/05/2017 (modifier)

Comme cet album dégage des sentiments contradictoires ! Cabanes nous parle une fois encore de la découverte de la sexualité dans l’adolescence tout comme dans Colin-Maillard et Les Années pattes d'eph', toujours dans des régions chaudes aux tons ensoleillés antidépresseurs. De prime abord, Sylvie Brasquet nous raconte l’histoire d’une fille qui a sacrément « le feu aux fesses » : toute expérience avec tout homme est bonne prendre, l’attirance sexuelle du mâle prévoit quelque soit le mâle, ce qui vaut de sacrés problèmes lorsque l’on est encore jeune fille… Vu comme ça, ça ressemble à un scénario de Manara ou tous les prétextes sont bons pour donner à notre héroïne le moyen d’avoir des relations sexuelles de plus en plus chaudes le long du récit jusqu’à ce gros moment de partie à trois. Pour une gamine sensée être au collège il faut le faire et on crierait aujourd’hui au détournement de mineur ! Mais en réalité si on avance le cran de deux années on pourrait facilement imaginer ce genre de contexte avec une lycéenne en première. Graphiquement ces jeunes filles ont plus l’air d’avoir 17 ans que 15 tout de même… A la sortie du récit j’étais perplexe, je n’y voyais pratiquement qu’une BD érotique sans intérêt voire même au contenu malsain tant l’auteur semblait critiquer l’attitude de l’environnement moral alors que nous était tout de même présenté la transformation d’une jeune fille de 3ème en prostituée… Mais avec quelques journées de recul je trouve autre chose à cette BD. En réalité l’album écrit par une femme montre toute la difficulté d’une femme à découvrir la sexualité lorsqu’elle est entourée d’un environnement qui ignore et diabolise le sujet. Cette diabolisation des uns peut pousser à la découverte du toujours plus loin qui dans notre cas voit notre héroïne tenter toute expérience pour satisfaire un besoin sexuel toujours plus fort. Les réflexions qu’elle porte sur ses actions sont plus intéressantes que ses abandons, elle ne trouve rien aux hommes avec qui elle vit des aventures, parfois même ils la dégoutent. A ce stade, je trouve un niveau de lecture plus intéressant : la recherche de l’amour… Car finalement notre jeune fille fait tout ceci par manque d’amour. Pas de traces d’amour dans sa famille (au contraire !), l’aseptisation d’une éducation morale lourde bloquant tout désir : notre jeune femme est perdue et cherche dans cet abandon un amour que son corps réclame. Brimée et sans amour d’un côté elle expérimente la liberté comme source d’amour. Cette lecture me parait possible par cette fin me laissant penser que la désillusion finale vient de l’inexistence de l’amour dans ces expériences traumatisantes. Non l’amour n’est pas non plus dans ce qui a été interdit, non la liberté n’est pas source d’amour… Au dessin, Cabanes nous régale : décors, personnages, expressions, paysages et lumières nous transportent dans un univers à fleur de peau décuplant toute sensualité. Certes, nombres de situations sont plus érotiques que narratives, mais la description d’une société bourgeoise bien pensante au milieu d’un environnement criant son besoin de liberté sublime le simple sexuel. On y croit ! Au final j’ai eu besoin de recul pour trouver un intérêt à cet album. Certes le dessin est sublime, mais en simple lecture narrative : quel ennui, que d’invraisemblances et sembler encourager le « viol consentant » de collégiennes me gêne pas mal ! La fin du récit tranche avec cette descente infernale décrite tout au long de l’histoire, comme un message initiatique dans cette chute. Ceci sauve le récit en ouvrant la lecture à d’autres interprétations, mais trop tard à mon sens. L’achat ne me parait pas obligatoire, même si je garderai le mien.

26/10/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je suis assez impressionné par cet auteur qu'est Max Cabanes. Son univers réaliste me surprend par sa qualité et son originalité graphique. Le dessin est beaucoup plus abouti que dans Les Années pattes d'eph'. C'est un style assez ripailleur et truculent. Nous suivons ici les aventures sans lendemain d'une jeune fille très libre dans une société des années 70 où les parents, les professeurs et la Religion étaient extrêmement répressifs au moindre baiser d'une jeune fille. C'est limite érotique mais le titre est sans équivoque. Petite originalité également: le récit se passe en pays cathare à Béziers.

27/01/2008 (MAJ le 27/01/2008) (modifier)