Rahan

Enfin en albums la fabuleuse saga de Rahan fils des âges farouches, héros reconnu comme l'un des premiers de la BD française. Une collection qui reprend l'intégralité des histoires parues dans Pif entre 1968 et 1989.
Adoption Albums jeunesse : 10 à 13 ans Génération Albator Pif Gadget Préhistoire
Le fils des âges farouches est le fils adoptif de Crao. Il est grand, beau, fort, blond aux yeux bleus , LE héros solitaire-type. Orphelin tout bébé il est adopté par Crao, il grandit heureux dans le clan du mont bleu. Orphelin une deuxième fois à la suite de l'irruption du Mont Bleu, il connait une adolescence difficile. Ce n'est qu'adulte qu'il retrouve la vie parmi les hommes, mais jamais pour très longtemps.
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Date de parution | Août 1998 |
Statut histoire | Histoires courtes (Editées sous la forme d'intégrales) 26 tomes parus |
Les avis


Mais que c’est bon de reprendre un album de Rahan, le fils adoptif de Crâo. Le destin épique du fils des âges farouches ont bercé toute mon adolescence à travers ses aventures dans pif gadget. Petite séquence nostalgie avec cette série mythique. Il beau, intelligent, blond, athlétique, observateur, courageux, honnête, charitable, précautionneux, loyal... Le gendre parfait dirait ma belle-mère ! Et il possède un couteau en ivoire de mammouth qu’il a volé ne l’oublions pas ! Pas si parfait que ça en fait le garçon ! J’ai lu et relu tous les albums. Ils ne sont d’ailleurs pas tous dans un état excellent à force de les avoir feuilletés. J’ai dévoré ces aventures préhistoriques fascinantes. Les héros de Marvel peuvent aller se rhabiller, mon premier super héros à moi, c’était Rahan. Rahan, c’est ma fontaine de jouvence. C’est le Panthéon de la bande dessinée. Du culte évidemment. Et pour « ceux qui marchent debout » qui ne connaissent pas encore, il faut foncer pour se délecter de ces albums. Une question cependant me turlupine. On connait le père de Rahan. Mais sa mère comment se nomme t elle ???


[Rahan : intégrale noir et blanc. Tome 1. – Soleil, 2009] Les débuts d’un bon Aryen. A peine édité, déjà indisponible, le 1er tome d’une intégrale Rahan en noir & blanc à paraître en 10 volumes aux éditions Soleil est en passe de devenir un objet de collection alors que l’esprit des créateurs de la série, Roger Lécureux et André Chéret, était à l’origine ouvert au plus grand nombre. La bande dessinée, en 1969, quand Rahan est né, était populaire et accessible. Pauvre du lumpenprolétariat, il était encore possible d’arriver à grappiller les centimes nécessaires à l’achat de Pif gadget et si ce n’était pas le cas, de troquer, d’échanger, de marchander afin de constituer des collections d’illustrés à bon marché, de Blek le Roc à Cap’tain Swing, d’Akim à Tarzan, de Mandrake à l’Ombre qui marche. Aujourd’hui, il faut débourser en conséquence pour retrouver les odeurs d’imprimerie de l’enfance et surtout les qualités d’impression incomparables d’antan sur un papier granuleux d’époque. La nostalgie se monnaye et le plaisir se frelate alors que la surenchère d’images de synthèse bien lissées bat son plein. Bien sûr, il peut être difficile d’apprécier le propos quand Rahan tue à bras raccourci les fauves et tous les animaux menaçants, crocodile, serpent, sanglier, etc. La protection de la grande faune n’était pas à l’ordre du jour et il était encore moins question de la 6e extinction animale de masse programmée. Seul le message de fraternité, de justice et de tolérance était essentiel. Le premier récit complet de 20 pages qui ouvre le recueil s’intitule « Le secret du soleil ». Rahan est en Australie avec ses kangourous et ses boomerangs. Il poursuit le soleil afin de dénicher son repaire. Heureusement, la métaphore d’une course en pirogues autour d’une île met la puce à l’oreille au fils des âges farouches. Rahan a l’intuition que les sphères gravitent dans l’espace ou du moins que la Terre est ronde. C’est osé mais ça passe. Le lecteur opine du chef à la trouvaille du scénariste. Le dessin un peu amidonné des débuts de Chéret s’assouplit rapidement au fil des épisodes. Déjà le 4e récit, « Le tombeau liquide », montre un dessinateur en phase avec son personnage et le bestiaire de la préhistoire. Rahan acquiert ses traits définitifs. Les histoires s’enchaînent et le plaisir de la redécouverte est constant. Des bonheurs graphiques, des astuces scénaristiques agrémentent sans cesse le parcours jubilatoire du lecteur conquis à vie. Certains dessins sont des merveilles. Il est difficile de mettre en avant une histoire plutôt qu’une autre. Peut-être que celle du « Petit d’homme » est la plus séduisante quand Rahan recueille un bambin fugueur à quatre pattes et fait la nounou ? Alors qu’il épargne Baghaé la panthère, en apercevant ses petits, Rahan se trouve récompensé par l’animal plus tard. Celui-ci s’étonnera : « Les bêtes seraient-elles plus loyales, plus reconnaissantes que ‘Ceux qui marchent debout’ ? » Les enfants savent souvent attendrir les cœurs solitaires des chasseurs les plus endurcis. Rahan reprendra vite ses habitudes ensuite et le coutelas d’ivoire sèmera la mort à nouveau. Dire que les auteurs ont produit 170 épisodes pour un total d’environ 3 500 planches ! Il fallait bûcher pour croûter mais le résultat est bien là. Rahan est une somme et le psychanalyste peut déjà fourbir ses armes car le personnage est un cas.


Forcément culte! Certains diront que c'est en raison de son côté Madeleine de Proust, la nostalgie qui à encore frappée. Mais au delà de cet aspect, avouons tout de même que pour l'époque c'était quand même du lourd. Toute les semaine pendant ma pré adolescence j'attendais avec impatience la sortie de mon Pif Gadget, parfois, Oh joie!, ce gadget était en rapport avec mon personnage préféré, Ah ce collier, les dieux savent si je l'ai attendu! Alors oui les années passant on peu trouver à redire sur cet homme des âges farouches, très Mc Gyver avant la lettre, qui se sortait de toutes les embuches grâce à son talent, son courage et son profond humanisme. Je ne parle même pas de son look tout en tablettes de chocolat et ses cheveux blonds au vent. Mais bon j'aimais beaucoup, sans doute certaines histoires ont un peu mal vieillies, surtout à l'aune de découvertes récentes et de l'engouement dans l'édition et le cinéma, il n'en reste pas moins que ces aventures ont fait rêver des milliers d'enfants en utilisant des valeurs, ma foi pas si nulles.


Ah Rahan, quelle belle lecture de jeunesse, cette bande a bercé ma pré-adolescence et au risque de passer pour un attardé, elle reste même encore une excellente lecture pour l'adulte que je suis devenu, ce que ne peuvent comprendre difficilement ceux qui n'ont pas grandi avec. Le succès de ce Tarzan de la Préhistoire fut tellement fulgurant en 1969 (pourtant le dessin n'était pas encore très top) qu'il devient le héros vedette de Pif-Gadget et qu'il entraîne la création de sa propre publication, en broché, tout en continuant ses exploits dans Pif en récits complets de 20 planches (il y en eut 102 plus 2 récits longs). Ce succès profite de la disparition provisoire de Tounga, l'autre grande bande réaliste qui occupe ce créneau préhistorique dans le journal Tintin. Mais le succès est dû au grand talent de Chéret qui adopte un graphisme vigoureux un peu inspiré de Burne Hogarth, constitué de cases éclatées où les personnages musculeux sont pleinement mis en valeur. Ceci combiné à la qualité des scénarios de Lécureux, dont le côté naïvement éducatif et édifiant passionne les jeunes lecteurs. On s'identifiait au héros, on l'admirait pour sa force, son courage et son intelligence, et aussi, ce qui me plaisait, c'était le côté très aventureux de la Préhistoire, période qui me fascinait. C'est d'ailleurs le petit bémol que j'ai remarqué une fois devenu adulte (ce dont on se foutait étant gamin) : le curieux contraste entre le trop "savant" Rahan au physique de beau gosse blond, et l'aspect parfois très primitif de certains peuples qu'il rencontre. Solitaire, il observe la nature et les animaux pour en tirer avantage, et va à la rencontre de clans, de tribus hostiles ou parfois accueillantes, à qui il enseigne les secrets de ses nombreuses découvertes (pièges pour chasser, constructions diverses, bricolages pratiques, usage de certaines armes....). Des rapports de force ont lieu entre Rahan et des chefs obtus, des sorciers cupides, des guerriers aveuglés par la haine, ou parfois de belles femmes aux formes harmonieuses qui règnent sur de petits royaumes. Mais avant tout, Rahan enseigne la sagesse et la paix, jouant ainsi un rôle humaniste, prônant la fraternité des peuples, symbolisant tous les progrès accomplis par l'homme durant la Préhistoire. C'est sans doute un peu pour rendre chaque épisode plus attractif que Lécureux n'évite pas les anachronismes ; mais ce n'est pas bien grave, ce qui compte avant tout, c'est le charisme du héros et le souffle de l'aventure. Le travail du fils de Lécureux pour relancer l'homme au coutelas d'ivoire est remarquable, Chéret retrouve la forme, car à une époque, il était tellement débordé par le rythme effréné des parutions (rançon de la gloire), qu'il a parfois laissé le dessin à l'Espagnol Enrique Romero (auteur de la Bd Axa) puis à Michel Rouge et à l'Italien Guido Zamperoni. L'achat risque d'être rude vu la quantité d'intégrales Soleil, au choix en couleurs ou en N/B pour retrouver le charme des années Pif-Gadget. Une des meilleures Bd françaises de la grande époque.

Ahlala ! Il existe de grands malades capables de traiter Rahan de série culte ... Pourtant, ce personnage existe bel et bien dans l'imaginaire collectif, et ce n'est pas par hasard ! Qu'on ne parle pas de marketing ou de dessins animés vieillots pour situer "le fils de Craô" ! Si Rahan en est arrivé là où il est (aimé ou détesté), c'est bien par la qualité de l'oeuvre d'André Chéret et de Roger Lécureux. Car la série est l'un des exemples les plus purs de récits d'aventure : foin de réalité historique, pas de réalisme appuyé voire même aucune crainte à user d'anachronismes ahurissants. Avant tout action et exotisme en jouant sur l'imaginaire du lecteur pour l'emmener dans un univers sauvage et intriguant. Lécureux a su trouver le ton juste pour animer son personnage vagabond, utilisant des dialogues juste simplifiés ce qu'il faut pour donner l'impression de plonger dans un monde préhistorique tout en restant lisible. Il profite de l'originalité de son univers pour lui créer une mythologie à la fois simple et symbolique, et la soif d'aventure de Rahan se conjugue à merveille avec sa générosité pour tirer des enseignements de ses péripéties, non sans humour. Car Rahan est loin d'être monolithique, sa témérité ne masque pas toujours sa peur, et il est bien loin d'être un modèle d'individualisme. Son arrivée parmi des clans hostiles à l'étranger est bien davantage l'étincelle qui permet l'insurrection des membres de bonne volonté face à des potentats hargneux ou des sorciers manipulateurs. Notre héros n'est pas un surhomme, et si son choix d'épargner la vie des hommes n'est pas réaliste, elle n'en permet que de prôner la tolérance, le dialogue et l'ingéniosité. D'ailleurs, Rahan tue dans une histoire, rien ne l'y oblige, sinon sa propre haine, stimulée par sa captivité durant des mois, preuve que le héros est loin d'être infaillible. Lécureux fait preuve d'un grande imagination pour renouveler les situations de départ et les cadres de ses histoires, menées à un rythme d'enfer (elle ne compte qu'une vingtaine de planches chacune). Le travail du scénariste est d'une telle richesse qu'il parvient à exploiter son univers sur l'équivalent des dix premiers tomes de l'intégrale des éditions Soleil sans faiblir. Ensuite, la pagination varie, signe que les idées ne trouvent pas toujours un développement aussi riche qu'au départ, certaines situations paraissent rabachées et la série se faufile parfois sur les sentiers du fantastique pour un résultat assez curieux. Lorsque dans les années quatre-vingt, les auteurs livrent des albums classiques, ils parviennent à donner un second souffle à la série en donnant plus d'ampleur aux intrigues. Quoi qu'il en soit, à tout moment c'est la recherche de l'aventure pure qui guide Lecureux et nul ne pourra nier que son travail est efficace et sans prétention. Mine de rien, sous ses dehors simplistes, il aura réussi au travers de sa série en mettre en garde contre les dogmes et le totalitarisme, en évitant de crouler sous les manichéismes. Chéret était le dessinateur idéal pour cette série. Son dessin réaliste et (lui aussi) efficace est dans un premier temps enfermé dans des mises en pages sages sur trois bandes qui gagneront rapidement en nervosité avant que les images ne débordent des cadres et ne se côtoient en créant une ligne de lecture particulièrement dense et prenante. Son trait élégant chargé de mille détails créé l'univers de Rahan et lui offre le visuel nécessaire pour emporter le lecteur dans ce monde finalement imaginaire. La reprise graphique de Romero ne fait que copier sans élan le style de Chéret, et celle de Zampéroni, très originale, même si elle n'a pas la magie du tandem créateur. Pour créer cette faune, ces paysages sauvages et les civilisations qui l'habitent, il fallait tout de même du génie, surtout que le dessinateur ne faiblit jamais où que son scénariste l'emmène, ce qui n'est pas sans mérite vu l'impressionnante production que représente la série. Jean-François Lécureux poursuit l'oeuvre de son père d'une façon satisfaisante, peut-être un peu plus familiale, mais toujours de qualité avec un Chéret toujours en grande forme. Rahan a bien suffisamment marqué la Bande Dessinée pour être reconnu à sa juste valeur, et ne pas être considéré comme une publication de presse facile et datée ( ce qui est faux, les textes et les dessins gardent leur modernité à décrire ce monde intemporel). Peut-être pourra-t-on redécouvrir sans parti pris une oeuvre ambitieuse et intelligente, il serait faux de prétendre qu'elle n'a pas connue de (tardives) baisses de qualité, mais elle n'aurait pas pu trouver son public depuis si longtemps (hé! Presque quarante ans) sans d'immenses qualités. Mais oui, une oeuvre culte !
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