Le Cri du Peuple

Note: 3.54/5
(3.54/5 pour 35 avis)

Angoulême 2002 : Alph'Art du meilleur dessin et Alph'Art du public (tome 1). Le récit s'ouvre à l'aube de la Commune de Paris, alors que monte la rumeur de la révolte et l'espoir du peuple. Le cadavre d'une femme, serrant dans sa main un oeil de verre portant le numéro 13, est découvert dans la Seine. Les polices secrètes mènent l'enquête tout en se livrant une guerre sans merci.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Angoulême : récapitulatif des séries primées Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Format à l’italienne La Commune et l'occupation prussienne Paris Photographie Révolutions françaises Tardi

Le récit s'ouvre à l'aube de la Commune de Paris, alors que monte la rumeur de la révolte et l'espoir du peuple. Le cadavre d'une femme, serrant dans sa main un oeil de verre portant le numéro 13, est découvert dans la Seine. Les polices secrètes mènent l'enquête tout en se livrant une guerre sans merci. Dans cette atmosphère survoltée et confuse, les protagonistes vont au-devant de leurs destins respectifs: Grondin a fait 20 ans de bagne et cherche celui dont il croit avoir endossé le crime. Théophile Mirecourt, le photographe, officie sur les barricades pour le Cri du Peuple, le journal de Jules Vallès. Il se lie d'amitié avec le Capitaine Tarpagnan, qui lui-même risquera sa vie en tombant amoureux de "Cafconc", une belle aperçue le temps d'un mouvement de foule. Ainsi une multitude de personnages se croisent, se cherchent, s'affrontent ou s'évitent, leurs destinées se mêlent et peu à peu l'intrigue se noue sur fond de barricades, au son des chants révolutionnaires et des cris de tous les Gavroches.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 2001
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Le Cri du Peuple © Casterman 2001
Les notes
Note: 3.54/5
(3.54/5 pour 35 avis)
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04/12/2001 | Kael
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Par Benjie
Note: 4/5
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La Commune de Paris, un événement assez mal connu auquel Tardi s’est intéressé pour construire cette série en quatre volumes. Alors que monte le mécontentement depuis les quartiers populaires de la ville, un cadavre de femme est repêché dans la Seine. Dans la main de la noyée, un œil de verre marqué du numéro 13. A partir de ce fait divers, va se dérouler toute une série d’histoires personnelles qui vont mettre en action les personnages les plus variés. Horace Grondin, condamné à tort à 20 ans de bagne, cherche à retrouver l’auteur du meurtre pour lequel il a été banni. Il est l’un des personnages centraux du récit. Le capitaine Tarpagnan, l’auteur supposé du meurtre, en est un autre. La chasse à l’homme qui s’engage se déroule sur fond d’émeutes populaires, de revendications sociales, de répression et de lâcheté des politiques. Histoires personnelles et récit des événements de la Commune s’entremêlent sans jamais perdre le lecteur. Les grands noms de l’époque croisent des anonymes galvanisés par l’espoir de lendemains qui chantent. Le vrai sujet de cette série est La Commune de Paris que Tardi traite de manière passionnée et partisane. Les personnages ont du caractère, ils défendent leurs opinions… on n’est pas dans un cours d’histoire et tant mieux ! J’avais lu « Le Cri du peuple », je viens de le relire et je trouve à nouveau le scénario bien construit, cohérent et bien écrit. Le récit historique entrecoupé de parcours personnels au fort caractère dramatique fonctionne très bien et le dessin est au rendez-vous. Le format à l’italienne offre une lecture confortable avec ses grandes cases. Un vrai coup de cœur pour les dialogues au langage fleuri. Tardi réussit à maintenir une variété des expressions argotiques tout au long de la série ce qui en fait quand même un bon paquet. Pour moi, le point faible est la longueur. Trois tomes auraient suffi pour éviter l’étirement du récit et la répétition des situations. Dommage ça a un peu gâché mon plaisir à relire cette histoire.

10/11/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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Le Cri du Peuple, une BD clairement orientée mais qui a beaucoup contribué à mon éducation politique au lycée. Parce qu'on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a et que l'on peut trouver ici une façon d'orienter notre regard politique. Tardi ne s'est jamais caché une sympathie pour les idées de gauche et cela se ressent clairement dans cette BD où la commune est présentée dans une vision assez unilatérale mais complètement fausse pour autant. A travers différentes histoires personnelles n'ayant parfois pas de véritable rapport avec la Commune en elle-même, nous allons suivre les bouleversements de cette période trouble de l'histoire de France. Ce qui est déjà a saluer dans cette BD, c'est qu'il s'agit de l'une des rares BD "grand public" (Tardi ayant tout de même son petit nom) à s'intéresser à cette période. Et pour des jeunes, comme j'ai été, la BD est une introduction à la fois à cet évènement retentissant de notre histoire, mais aussi à des notions pratiques sur le capitalisme et le socialisme. Parce qu'on nous fait découvrir le vrai visage de ceux qui tiraient sur la foule, ont massacré des familles et des enfants, mais aussi ceux qui luttaient simplement pour plus de dignité dans leurs vies. Mine de rien, sous des aspects de BD fantaisiste, la BD est presque un manifeste populaire pour le socialisme, tant il nous est facile de nous attacher aux héros du peuple et à détester cette frange bourgeoise de la population qui vivait (et vit encore) dans une haine des pauvres. La BD est découpée en quatre tomes qui posent les bases progressivement de la révolution que fut la Commune puis les tensions interne et enfin la répression de la semaine sanglante. L'astuce d'utiliser des personnages ayant chacun une intrigue secondaire mais qui se recroisent au gré des évènements permets de ne pas se perdre dans les différentes structures qui existèrent au sein de cette période trouble, mais aussi de suivre des arcs narratifs plus simples qui ne nous perdent pas. Cela dit, des touches sporadiques font apparaitre des personnages historiques (Adolphe Thiers, Jules Valles, Courbet ...) qui apportent aussi des notes historiques sur le moment. J'ai souvenir qu'après en avoir parlé à une professeur d'Histoire, elle m'avait mentionnée que la BD ne faisait pas (selon elle) assez référence aux dissensions internes des participants, mais qu'en dehors de cela c'était une BD qui avait une excellente façon de présenter les choses. Et c'est ce que je retiens aujourd'hui encore de ma lecture, malgré un dessin de Tardi qui ne me convient décidément pas. Mais quand c'est bien raconté, je peux passer outre et rester dans cette histoire tragique que vécurent les parisiens, il y a 150 ans de cela ... Une lecture très forte, politisée mais aussi romancée, qui m'a marquée il y a des années de cela. Mais qui est aussi une lecture importante à mes yeux, pour comprendre les enjeux de notre monde actuel et des luttes sociales. La haine des pauvres, elle, n'a pas disparu, contrairement aux milliers de fusillés ...

17/06/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 5/5
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Difficile de rester de marbre au sortir de cette lecture tant la mise en situation historique magistrale est aussi crue que militante. Voilà une BD et des auteurs qui proposent d'intégrer de petites histoires dans la Grande ! Et on retiendra surtout la grande. J'ai pu prendre connaissance de la Commune à travers 1 ou 2 livres EXTRAscolaires. Ce qui est navrant, environ 20.000 citoyens français morts par l'État français, ça mérite une explication plutôt qu'une place dans la fosse commune de l'histoire officielle républicaine... J'ai aussi lu les Mémoires d'un révolté, trilogie écrite par Jules Vallès, et je ne doute pas trop à dire que Vautrin a suivi les pas du journaliste communard de l'époque pour écrire son récit, qui permet notamment de retrouver tout le jargon populaire parisien de l'époque. A ce niveau là c'est un régal! Et ça ne me dérange pas d'avoir des discours à rallonge si c'est pour y placer les expressions d'antan. Au niveau du dessin, quel bonheur. Dans l'univers de la BD, l'inconscient collectif nous tourne vers Tardi pour adapter ce roman dans un Paris populaire, franchouillard, où les arrondissements et les rues sillonnent les phylactères. Et ça me paraît juste ! Avec sa patte, Tardi réussit à me faire entrer dans chaque scène, à me faire dégoûter des plus vils individus, à me faire ressentir l'espoir porté par la populace, à me faire haïr les guerres et la fierté de ses vainqueurs égoïstes. Les intrigues des personnages sont plus classiques et se trouveront à la pénombre du récit historique. La Commune prend peu à peu le pas sur le reste, ce qui est pour moi une évolution logique. Tous les personnages sont forcément rivés sur les dernières nouvelles des combats plutôt que sur leur souci personnel. Il n'y aura qu'un personnage qui restera fixé sur sa vengeance, lui qui est contraint de rester caché. Sauf qu'il subira sans cesse l'actualité d'un versaillais qui prend plaisir à raconter la reconquête de Thiers et ses sbires, et ne lésinera pas sur les détails macabres. L'ensemble grouille d'informations, de dialogues, de personnages historiques, etc. On ne risque pas de s'ennuyer lors des relectures... A lire absolument pour connaître l'histoire et les valeurs de la Commune combattante et pour découvrir un point de vue tranché sur cette période qui mérite plus d'études et qui permet de comprendre une partie des péripéties du mouvement anarchiste.

20/06/2021 (modifier)
Par yaglourt
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur yaglourt

Tous les passionnés d'Histoire se doivent de lire cette BD (à défaut de lire le roman éponyme). On suit toute une galerie de personnages bringuebalés dans la grande histoire de la Commune, dont l'épopée, l'ambiance, la fièvre sont très bien retranscrites par Vautrin et très bien illustrées par le grand Tardi. Bien sûr, c'est un récit très engagé (du côté des communards) mais pour une fois que les vaincus ont l'occasion d'écrire l'Histoire, on ne va pas se plaindre.

16/10/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Tardi n’a pas son pareil pour dépeindre les quartiers populaires, déclassés, de Paris et de ses environs. Il l’a déjà maint fois réalisé, et Vautrin lui a donné ici la possibilité de s’en donner à cœur joie avec le Paris des années 1870. Et ici, Tardi a voulu prolonger son plaisir, puisque le triptyque originellement prévu s’est vu ajouté un tome supplémentaire, Tardi souhaitant s’étendre sur la « Semaine sanglante ». Je ne pense pas que cela ait été un bon choix, car ça a un peu accentué le sentiment de dilution de l’intrigue. C’est sûrement une série « engagée » (lire à ce propos les déclarations de Vautrin et Tardi en faveur de la Commune et de ses idées), et les quatre tomes relativement épais se lisent très bien. J’ai particulièrement aimé l’évocation du Paris de l’époque, et de ses habitants au langage peu académique mais très fleuri, l’ambiance de « Grand Soir » portée par ses hommes et ses femmes jusqu’à la désillusion finale. Par contre, si l’on considère que ceci n’est que le décor – même s’il est omniprésent, les intrigues plus ou moins liées et l’enquête policière sont, elles, un peu plus classiques (même si bien menées). J’ai parfois eu l’impression que les auteurs n’avaient pas su faire un choix clair entre ces deux « pôles » de leur série. Une série qui mérite toutefois le détour.

05/07/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

Tome 1: Tome 2: Tome 3: Tome 4: Note moyenne: 3.25/5 Tardi et Vautrin nous présentent ici l'adaptation graphique d'un roman qui se déroule pendant la commune de Paris. Amateur d'histoire, je me suis bien pris au jeu, l'atmosphère austère et violente de ce Paris de la fin du XIXe siècle est très bien rendue, notamment grâce à un argot bien étudié et très présent dans les dialogues. J'ai relu quelques pages de mon livre sur l'histoire de France pour me remettre au point sur la commune, la lecture n'en a été que plus savoureuse, et j'ai constaté que les faits étaient bien respectés. Le récit compte beaucoup de personnages, qui partagent de nombreuses relations plus ou moins directes, mais la qualité du récit n'en pâtit pas trop. Au contraire, cela apporte une richesse, car l'on a envie de connaitre le destin de chacun d'entre eux. Ces personnages, bien qu'en noir et blanc, sont hauts en couleur et à la personnalité bien tranchée ! Le capitaine Tarpagnan, la Caf'Conc', Bassicoussé...Même l'infâme inspecteur Hippolyte est un fabuleux protagoniste, tant il est bien croqué. Signalons la présence de moults personnages historiques authentiques comme Louise Michel, Gustave Courbet, Jarosław Dombrowski, Jules Vallès...etc Le Découpage est magnifiquement organisé, les différentes séquences s'enchainent sans problème, les transitions entre les différents personnages sont bien orchestrées. Le dessin est un noir et blanc dans le plus pur style de Tardi, avec ses gueules particulères et ses yeux mi-clos. On aime ou ou n'aime pas. Personnellement, j'ai bien adhéré, et le style colle parfaitement à l'ambiance qui est encore une fois très bien rendue. Par ailleurs, on note un souci du détail en ce qui concerne le respect de l'architecture des bâtiments: on se croirait vraiment en plein Paris. Le seul défaut que je pourrais reprocher est que l'intrigue, très prenante sur les deux premiers tomes, s'essouffle considérablement dans la deuxième partie de l'oeuvre. Au départ, cette série était prévue en trois tomes, et il aurait été préférable d'en rester là, quitte à gonfler un peu le nombre de pages par tomes. En effet, au fur et à mesure, j'ai trouvé que les auteurs ne nous racontaient plus une histoire, mais l'Histoire avec un grand H. L'ouvrage perd sa fonction de divertissement pour devenir documentaire. C'est dommage, car, au début, l'équilibre entre l'action et l'information est très bien pesé. Deuxième petit reproche, l'intrigue principale est un peu trop facile à démasquer...Personnellement, j'avais deviné assez vite qui était le véritable assassin de la fille adoptive de Horace Grondin / Charles Bassicoussé ... Une lecture qui reste assez plaisante, bien que fastidieuse sur la fin... (231)

17/06/2013 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
L'avatar du posteur montane

"Le cri du peuple" c'est l'histoire d'un personnage à mi chemin entre Edmond Dantès et Jean Valjean. Condamné par erreur au bagne, un ancien notaire, tente de retrouver la trace de celui qui a assassiné sa fille adoptive plusieurs années auparavant. Réapparu en France au moment de la défaite de Sedan, et donc à la fin de Règne de NAPOLEON III, il croit enfin avoir trouvé le véritable coupable. L'histoire se déroule au cours de l'année 1871, au moment où le Gouvernement a fui à Versailles sous les ordres de THIERS et cherche à reconquérir la ville de Paris menée par la Commune. Le récit qui s'étend sur plus de 300 pages, est dense et reproduit fidèlement l'argot de l'époque ce qui ne le rend pas très facile à lire. Mais cela rend au moins l'histoire crédible, et les auteurs ont évité de faire s'exprimer les personnages du 19e avec un vocabulaire contemporain, ce qui est le cas dans beaucoup de séries historiques. Tardi reste fidèle à son trait, simple, minimaliste, et restitue à merveille les faciès abimés du Paris des bas fonds, du Paris misérable qui criait sa soif de justice sociale. A conseiller pour tous les amateurs d'histoire, souhaitant bénéficier d'une piqure de rappel sur cette période un peu méconnue de notre histoire.

10/04/2012 (modifier)
Par lili21
Note: 4/5

J'ai vraiment adoré cette série. Le thème abordé - la commune de Paris en 1871 - est un évènement historique relativement méconnu du grand public, et donc difficile à aborder (en dire assez pour comprendre l'Histoire, mais pas trop pour ne pas basculer dans le documentaire). Tardi s'en tire à merveille : il réussit à poser un cadre historique, une atmosphère 19è s., en y introduisant une intrigue policière qui réunit les principaux protagonistes. Le trait de Tardi est fidèle à lui-même, très rond, souple et travaillé. J'apprécie beaucoup le format à l'italienne (plus large que haut) de la BD qui lui ajoute une originalité supplémentaire.

13/03/2011 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Qui d’autre que Tardi aurait pu mettre en image ce qui est à la base un roman historique de Jean Vautrin relatant les événements parisiens durant la Commune ? Cette histoire se vit comme un quasi-documentaire sur le Paris de 1871 et l’esprit de révolte qui y régnait, comme si on y était. Et comme d’habitude chez Tardi, les dessins des bâtiments et des monuments de l’époque sont superbement représentés. L’auteur étant un amoureux inconditionnel de Paname , il parvient ici à faire revivre cette page de l’Histoire injustement oubliée, avec également toute une galerie de personnages tous plus pittoresques les uns que les autres. Le noir et blanc est ici plus qu’approprié pour rendre le côté sombre de l’époque. Le scénario de Vautrin est plutôt bien ficelé, sachant trouver le bon équilibre entre documentaire et polar. Quant aux personnages, malgré l’inexpressivité de leur visage (ce n’est pas le fort de Tardi et pourtant j’apprécie son dessin), Grondin reste le plus intéressant. Au départ appartenant au camp des notables et exploiteurs, il finira peu à peu par comprendre et soutenir cette révolution des gueux que fut la Commune, même si son but ultime est d’assouvir sa vengeance en retrouvant l’ex-capitaine communard Tarpagnan. Les dialogues semblent crédibles, faits en bonne partie de gouaille parisienne qui rappellera à beaucoup le maître dialoguiste Audiard. Je ne connais pas d’ouvrage historique pouvant relater aussi fidèlement par l’image les faits, l’ambiance et l’esprit de cette époque tragique. C’est une véritable plongée dans les bas-fonds les plus glauques du Paname d’antan, où la misère était noire et la colère âpre. En effet, on réalise que la révolte du peuple était aussi virulente que le mépris de la classe dirigeante était odieux - et encore plus cruelle par sa réaction disproportionnée face aux errements de la Commune, selon les mots de Caf'Conc' : « Dans les quartiers reconquis par Versailles, j’ai vu des hommes, semblables à ceux qu’on peut voir le Dimanche à la sortie de la messe, des hommes respectables et attentifs à leur épouse et à leurs enfants, enfoncer des goulots de bouteilles dans les bouches des cadavres et les vagins des mortes, émasculer des enfants, casser les nez à coup de pied, crever les yeux, éventrer les corps et faire du bout de leur cannes à pommeau d’argent, des guirlandes de boyaux encore chauds. » Et au final, le peuple paiera chèrement cette parenthèse enchantée lorsque les canons de Mac Mahon reprendront le contrôle de la capitale. Au final, la "Semaine sanglante" représentera le plus important massacre de masse de l’Etat français, à l’époque dirigé par Thiers (« Foutriquet ») contre ses citoyens, avec 30.000 morts. Les deux auteurs ont mis tout leur cœur pour réhabiliter cette période de notre Histoire pas si lointaine (près de 150 ans), et le résultat est à la hauteur. Le Cri du peuple, une formidable épopée, mêlant avec brio documentaire et romanesque, une œuvre que chaque citoyen se doit de connaître.

15/12/2010 (modifier)
Par julchagra
Note: 3/5

Belle Bd historique, belle histoire et style de dessin original. Mais il est vrai que l'événement relaté joue beaucoup dans l'exaltation que l'on peut ressentir (d'autant que j'habite le quartier de Ménilmontant) ; le dessin aurait pu être allégé ce n'aurait pas été moins bien je crois ; et l'histoire connaît des passages parfois tortueux, elle se dénoue de manière un peu alambiquée ; tout cela altère un peu la lecture et l'impression finale. Je ne suis pas certain que ceux qui ignorent la Commune, ou ceux qui s'initient à la BD s'y retrouveront...

22/11/2009 (modifier)