Avant Blake et Mortimer (Le Rayon U)

Note: 2.26/5
(2.26/5 pour 19 avis)

Au coeur de la lutte entre Austradiens et Norlandiens, l'uradium provoque bien des aventures...


Ligne Claire Péchés de jeunesse Raypunk Van Hamme

Les Norlandiens, par l'ntermédiaire du Pr Marduk, viennent de faire une importante découverte scientifique. Mais ils ont besoin d'uradium pour achever le travail. Or, il ne s'en trouve que dans des contrées inconnues, très dangereuses. Se monte alors une expédition autour de Marduk et de son assistante, Sylvia. Mais l'expédition est infiltrée par le capitaine Dagon, espion des Austradiens. Il fait en sorte que nos amis se retrouvent totalement perdus dans une jungle hostile peuplée par d'étranges créatures... Retrouveront-ils le chemin du volcan Urakuwa, où se trouve l'uradium ? Et pourront-ils rentrer chez eux sains et saufs ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1967
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Avant Blake et Mortimer (Le Rayon U) © Blake et Mortimer 1967
Les notes
Note: 2.26/5
(2.26/5 pour 19 avis)
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07/08/2005 | Spooky
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L'avatar du posteur Mac Arthur

En toute objectivité, autant je trouve que le rayon U a un intérêt patrimonial, autant je trouve que sa suite n’a aucun intérêt autre que financier. Intérêt patrimonial : Le rayon U date de 1943 et se doit d’être lu avec le recul nécessaire. Et avec ce recul, je relève plusieurs aspects positifs. Tout d’abord, l’aspect « anticipation » de ce récit de science-fiction n’est pas négligeable. Bien sûr, plusieurs développements prêtent à rire au vu de l’évolution de la technologie mais E.P. Jacobs tape quand même juste sur l’un ou l’autre point (et principalement sur l’importance qu’allait prendre le développement du nucléaire tant au niveau de l’armement que de l’énergie sans parler du danger qu’il représente pour les générations futures). Ensuite chaque case peut être vue comme un instant clé du récit. Il se passe toujours quelque chose, aucun temps mort ! Bien sûr, c’est incroyablement naïf et l’art de l’ellipse (ce temps qui s’écoule entre deux cases et qu’aujourd’hui les auteurs peuvent raccourcir ou rallonger à l’envi) n’en est qu’à ses balbutiements mais si on prend chaque case séparément, il est évident que toute peuvent être lues comme autant de moments clés. Cette bande dessinée prend ainsi la forme d’un résumé illustré d’un roman d’aventure mêlant science-fiction et exotisme. C’est sacrément naïf, parfois discutable avec le recul (l’image de cette tribu d’hommes-singes jouant du tam-tam à peine vêtus prêterait à discussion à l’heure actuelle), très caricatural au niveau des personnages… mais finalement plutôt instructif au niveau patrimonial et histoire de la bande dessinée. Intérêt financier : La flèche ardente est en vente dans toutes les grandes surfaces et trouvera suffisamment d’acquéreurs pour que le projet soit hautement rentable, je n’ai aucun doute à ce sujet. Pourtant je considère cette deuxième partie comme un énorme bide. Tout d’abord, les moments creux sont très nombreux. Là où chaque case du rayon U avait une raison d’être, les deux tiers des cases de la flèche ardente ne servent que de transition vers nulle part. Ensuite le dessin. Quand E.P. Jacobs prenait un soin quasi maladif à donner à chaque case un rendu digne d’une image d’Epinal, ses successeurs livrent un travail de commande non dénué d’erreurs impardonnables (surtout si l’on tient à respecter l’œuvre initiale). Une case en particulier me reste en travers de la gorge dans laquelle alors qu’un personnage se fait embrocher par la grille d’une porte fortifiée, le personnage qui l’accompagne se trouve à la fois derrière lui (il tombe avant la grille en question) et devant lui (son arme est en partie cachée de ce fait). Et à l’image de France Gall, c’est peut-être un détail pour vous mais pour moi, ça veut dire beaucoup ! Autre sujet qui fâche : l’évolution des personnages et l’illogisme de leurs comportements. Alors qu’E.P. Jacobs avait doté chacun d’eux d’un caractère très typé, Jean Van Hamme les fait tourner comme des girouettes et s’égare même dans une historiette d’amour digne d’une comédie de boulevard. Et puis que dire de la fin, où l’on retrouve du jour au lendemain et sans qu’aucune révolution n’ait eu lieu un dictateur tyrannique transformé en serviteur dépité. Du grand n’importe quoi sous prétexte que l’œuvre initiale était naïve. Certes, elle était naïve mais elle avait le mérite d’être cohérente ! Verdict : Le rayon U me semble intéressant, la Flèche ardente me semble uniquement mercantile.

03/04/2024 (modifier)
Par Benjie
Note: 2/5
L'avatar du posteur Benjie

Une ébauche de Blake et Mortimer qui ne m’avait pas laissé un grand souvenir et à la relecture, je comprends pourquoi. Le style Blake et Mortimer est déjà là : les hors textes redondants par rapport aux dessins, des personnages qui ont un air de famille avec les héros de B&M, un scénario mêlant agents étrangers, scientifiques en danger, cités perdues et un soupçon de science-fiction. Les rebondissements s’enchaînent mécaniquement trahissant un assemblage d’épisodes tous construits de la même façon. Les personnages semblent juste là pour animer l’aventure, mais sans réelle épaisseur. Il est difficile de juger avec justesse un album sorti du contexte de sa création et de son époque. Ce n’est pas un chef d’œuvre mais c’est à lire quand on s’intéresse à l’œuvre de Jacobs et à l’histoire de la bande dessinée.

10/12/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Les débuts de Jacobs ? Une ébauche de Blake et Mortimer ? Sans aucun doute, car on trouve déjà là une bonne partie de ce qui fera ensuite le succès de sa série, à savoir des aventures assez denses, jouant sur divers registres (aventure pure, SF, voire fantastique), et piochant un peu partout des influences (Flash Gordon ou Conan Doyle par exemple ici). On y retrouve aussi l’ébauche de certains des personnages principaux de sa série phare (physiquement, mais aussi au niveau des personnalités). C’est aussi une histoire qui m’a un peu fait penser par certains aspects (tout ce qui a trait à la civilisation « américaine », aux passages souterrains) à l’album « L’énigme de l’Atlantide » (peut-être l’album de Jacobs que j’ai le plus lu et aimé). Et, bien sûr, l’abondant texte en off, qui peut horripiler le lecteur actuel. Alors, certes, il faut évaluer cet album en tenant compte de l’époque de conception et de publication (fin des années 1930 début des années 1940), lorsque la BD européenne tentait d’émerger. Mais que cette histoire fait son âge, a mal vieilli quand même ! J’ai parlé d’aventures très denses. La parution en épisode en revue se sent, Jacobs cherchait, par une surenchère de péripéties, à capter et garder l’attention de son lectorat. Mais c’est au détriment bien souvent de la crédibilité, et il n’y a pas ici de moment calme où souffler, ni de temps pour développer les personnalités des personnages, à peine ébauchés, parfois simple décalque de ceux d’Alex Raymond (dont il copie aussi le rythme trépidant et le côté manichéen des intrigues et personnages). On suit donc cette avalanche de rebondissements, d’aventures trépidantes, qui s’enchainent de plus en plus vite, pour se finir de façon quand même abrupte et facile. Avec « Blake et Mortimer », Jacobs prendra davantage le temps de doter ses héros d’une personnalité, et élaborera plus ses intrigues. Ici, c’est assez basique. Quant au seul personnage féminin, là aussi la marque de l’époque est forte, puisqu’elle n’est qu’un simple faire-valoir, enlevée et donc à secourir, sorte de secrétaire suivant son patron dans la jungle (mais toujours en robe, c’est plus pratique). Le dessin lui aussi est balbutiant, simple, presque aussi naïf que l’intrigue (voir les hommes-singes par exemple). Bref, une curiosité (voir la fin de mon avis sur « Flash Gordon » pour trouver une appréciation similaire à mon ressenti concernant ce qui peut être « sauvé » de cette histoire), qui témoigne des goûts d’une époque et des débuts d’un auteur, mais dont l’intérêt autre que sociologique n’est pas évident. Si l’histoire se laisse lire, elle peinera à contenter les lecteurs actuels – fussent-ils jeunes, car il y a eu depuis dans ce domaine bien plus réussi. ******************** Mise à jour à propos de "La flèche ardente": Trois quarts de siècle après, le chevronné Jean Van Hamme a donné une suite au « Rayon U ». Avec ses compères au dessin et à la colorisation, ils ont visiblement tout fait pour être raccord avec l’œuvre originelle. Je dois dire que sur ce plan c’est une belle réussite. L’enchainement des péripéties, le mélange SF surannée, bestioles préhistoriques, enchevêtrement d’époques et de populations, commentaires off et dialogues très abondant et parfois redondants, ligne claire classique, colorisation, tout ici rappelle le travail de Jacobs (y compris les échos de l’histoire du tome originel). C’est clairement du beau travail et un bel hommage. Je dirais presque trop respectueux. Car du coup aucun des travers de cette œuvre de Jacobs n’est gommé. Et, comme je l’ai déjà écrit à propos de Jacobs (voir plus haut), certains aspects passent difficilement aujourd’hui. Le côté kitsch, suranné peine à se faire une place au soleil. En plus, je trouve que Van Hamme a surjoué la « touche Jacobs », et les rebondissements de la fin, où les happy-ends se succèdent dans ce qui ressemble presque à un vaudeville caricatural, auraient mérité d’être mieux nuancés. Ne pas trop en faire, voilà ce qui aurait été profitable à cette suite, qui par ailleurs ne se justifie pas forcément.

10/10/2021 (MAJ le 24/07/2023) (modifier)
Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

Espérons que cette saga redorera un peu son blason avec l'arrivée de Jean Van Hamme ! Je ne trouve déjà pas que le premier tome mérite autant de si mauvaise notes... L'arrivée de Van Hamme est pour moi une vraie bonne nouvelle, et il réussit sans conteste à se hisser au niveau d'Edgar P. Jacobs. Je ne garantis toutefois pas que les lecteurs qui n'avaient pas aimé le premier tome changeront complètement d'avis car Van Hamme, comme à son habitude, se glisse avec un plaisir non dissimulé dans les codes désuets de l'époque, et pourtant, il contribue largement à donner de la profondeur à des personnages qui en manquaient peut-être jusque-là. Ce que j'aime chez Van Hamme, comme avec Blake et Mortimer, c'est qu'il utilise ces codes peut-être un peu "vieillots", mais il est aussi le premier à s'en amuser ! Ainsi, l'ouverture du second tome, La Flèche ardente, est un festival de second degré, où Van Hamme annonce clairement sa note d'intention, qui est à la fois de nous offrir une bande dessinée digne en tous points de son maître, mais aussi de dépoussiérer un peu Le Rayon U en revisitant ses fondements et en approfondissant largement ses personnages. La première phrase de l'album dite par un personnage renvoie ainsi avec amusement au trou béant laissé par Jacobs dans son tome, on y voit l'empereur Babylos III déclarer "Par tous les dieux de l'enfer, nous ignorons toujours en quoi consiste ce fameux rayon U !". J'avoue qu'il m'a fallu attendre cette case pour réaliser qu'effectivement, le titre de l'album initial n'y était jamais vraiment explicité ! On enchaîne ensuite avec une révélation qui n'en est une pour personne (ni l'auteur, ni le lecteur), et une séquence de course-poursuite préhistorique, où l'on retrouve tous les défauts et toutes les qualités de Jacobs, mais subtilement détournés : le dinosaure est tout-à-fait improbable, mais cette fois, la cachette du personnage poursuivi ne parvient pas à l'arrêter ! A l'image de cette séquence, Van Hamme s'amusera sans cesse à détourner les codes à l'ancienne pour en faire quelque chose de très traditionnel mais un peu moins naïf. Ce que cette séquence illustre également, ce sont les incontournables allusions à Blake et Mortimer. Le dinosaure improbable et les ptérodactyles qui interviennent juste après semblent tout droit sortis du Piège diabolique, tandis qu'une séquence qui suit est (presque) issue du tome 3 du Secret de l'espadon. Tout le récit est ainsi émaillé des piques de second degré de l'auteur, sans que jamais, la lecture au premier degré n'en souffre. Enfin, ce que Van Hamme réussit totalement à faire, c'est à faire exister les personnages. Là où ils étaient très sommairement brossés dans Le Rayon "U", l'auteur parvient à leur donner un vrai caractère et à illustrer des relations plus complexes entre eux (même si ça reste assez court, bien sûr), allant jusqu'à me surprendre dans un retournement, somme toute classique mais bien amené. Ainsi, certains héros du premier tome deviennent beaucoup plus nuancés ici, voire presque méchants. Cela sert le propos de l'auteur qui introduit les thèmes classiques de l'époque : les risques d'une science sans conscience, et le drame de la colonisation par la force. Ce dernier thème donne lieu à de magnifiques séquences de bataille, épiques à souhait, qui confèrent tout son souffle à l'histoire. Du côté du dessin, Christian Cailleaux et Etienne Schréder, admirablement secondés par le coloriste Bruno Tatti, livrent un travail très propre. Le dessin me paraît parfois un peu plus simple et naïf que chez Jacobs, mais l'hommage graphique n'en est pas moins réussi. On retrouve aussi bien l'esprit de Jacobs dans le dessin que dans la narration (quoique la dose de textes à lire est réduite dans le second tome). Pour en finir avec La Flèche ardente, j'ai juste trouvé étonnant un épilogue assez long (11 pages), qui ne renouvelle pas toute la vision du récit. L'instrument narratif utilisé par Van Hamme dans l'ouverture du prologue laisse penser qu'on va avoir droit à une vision changée par un retournement quelconque, mais en fait, non. L'auteur cherche simplement à apporter la meilleure conclusion possible à chacun des personnages. C'est tout à son honneur, et finalement, cela me suffit, mais je m'attendais à autre chose. J'ai beaucoup parlé de La Flèche ardente, mais très peu du Rayon "U", je conclurai donc cet avis en remontant aux sources. J'ai déjà dit plus haut que le tome d'Edgar P. Jacobs avait quelques vieilleries peut-être dommageables, mais qu'il ne méritait à mon avis pas la si mauvaise moyenne qu'il a actuellement sur le site. Et de fait, je trouve que ce premier album révèle déjà les grandes forces de ce géant de la BD qu'est Jacobs. Ainsi, la narration est certes extrêmement désuète, s'autorisant parfois à réduire une péripétie en quelques cases, mais cela donne à l'album un rythme et un souffle dont toutes les sagas d'aventure ne peuvent se targuer de bénéficier. En effet, tout va très vite, mais justement, cela permet au récit de ne pas avoir un seul temps morts et d'enchaîner pour notre plus grand plaisir (le mien, en tous cas) des péripéties où l'on retrouve toute l'essence des récits traditionnels d'aventure, à la Conan Doyle et Jules Verne (probablement les deux principales influences de cette saga). Tombant des griffes d'un dinosaure assoiffé de sang en captivité d'une tribu d'hommes-singes peu avenants, en passant par la découverte de nouveaux territoires et de leurs dangers inévitables, tout est là pour faire du Rayon "U" (mais aussi de sa suite) un condensé de tout ce qui se fait de mieux dans le registre "aventures". On peut trouver que ça a vieilli. Je serais plus diplomate en préférant voir dans cette prise d'âge un charme qui résiste merveilleusement à l'esprit du temps.

25/03/2023 (modifier)
Par Hervé
Note: 3/5
L'avatar du posteur Hervé

La flèche ardente Après avoir relu," le "Rayon U", dans la nouvelle édition avec les couleurs de Bruno Tatti, mais aussi dans l'édition bibliophile (superbe au demeurant), je me suis lancé dans cette suite, signée Jean Van Hamme, et illustrée par Cailleaux et Etienne Schréder. Je dois dire que le résultat est assez mitigé. L'histoire m'a semblé bien naïve , mais c'est sans doute , enfin je l'espère, une volonté du scénariste de rester figé dans ce qui se faisait dans les années 40. Je ne crois pas qu'un tel album puisse attirer de jeunes lecteurs mais plutôt des vieux nostalgiques comme moi, des albums de Blake et Mortimer, signés Jacobs. Van Hamme use aussi de facilités dans son intrigue, en empruntant pour ne pas dire copiant des scènes des aventures de Blake et Mortimer ( "le piège diabolique" avec la poursuite de Dagon par un dinosaure, "le secret de l'espadon" avec l'arche en pierre , page 17) ,ou encore des références à l'"Enigme de l'Atlantide", voire à Thorgal, avec les vaisseaux volants en fin d'album. Côté dessin, j'ai trouvé les personnages un peu plus caricaturaux par rapport au" rayon U", avec un Lord Calder difficilement reconnaissable au début de l'histoire. Seul, le personnage de Sylvia semble assez réussie par rapport à l'album précédent. Les auteurs ont parfaitement rempli le cahier des charges, en donnant une suite au "Rayon U", mais l'intrigue reste tout de même d'un autre âge. Il faut tout de même souligner la qualité des couleurs de Bruno Tatti qui donnent un coté vieillot voire vintage à cet album.

23/03/2023 (modifier)
Par PatrikGC
Note: 2/5
L'avatar du posteur PatrikGC

Le Rayon U est une BD de commande dans le style "Guy l'Eclair" sur laquelle EP Jacobs se rodera avant d'attaquer plus tard Blake et Mortimer. On sent que le Rayon U a servi de maquette, de brouillon, et que ça s'est construit au fur et à mesure, ce qui est flagrant dans les premières planches. Le style graphique et scénaristique est fort désuet, très représentatif des aventures hebdomadaires des héros sans peur et sans reproche, toujours propres sur eux, même en plein jungle ou en train de ramper dans les souterrains (une des marques de fabrique d'EP Jacobs). On y trouve bien des éléments qui seront repris par la suite, parfois 30 ans plus tard. L'intérêt de cette BD est plutôt archéologique, celle d'une époque révolue (années 30-40). Le Rayon U est en qqsorte le Pays de Soviets de Tintin, mais en nettement mieux dessiné. Un seul reproche, les éléments féminins disparaîtront par la suite dans les BD B&M, pas à cause de l'auteur mais de la censure de l'époque... J'aurais bien vu une Sylvia entre Blake et Mortimer :D

10/10/2021 (modifier)
Par Jetjet
Note: 3/5
L'avatar du posteur Jetjet

Considéré comme le Tome 0 de la série Blake & Mortimer, ce Rayon U n'en constitue que la préquelle, à savoir l'exercice de chauffe pour un Edgar P. Jacobs pas encore maître de ses dessins ni de son histoire. En effet comme lu plus bas, la bd en était à ses balbutiements et Jacobs se contente surtout d’égrainer une page par semaine dans un périodique des années 1940 sans savoir où son imagination le conduirait ce qui produit un effet haché désagréable pour qui lit ceci aujourd'hui d'une traite. Il faut surtout considérer cette histoire comme un péché de jeunesse ou un essai aux allures d'images d'Epinal avec nombre de personnages qui seront retravaillés par la suite pour devenir Blake, Mortimer et Olrik. Pas réellement indispensable mais à posséder davantage que les inepties que sont devenues les aventures contemporaines de Blake & Mortimer.

06/02/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

E.P. Jacobs travaille comme illustrateur dès 1939 dans Bravo, hebdo belge qui publiait des séries américaines comme Connie de Frank Godwin, ou Flash Gordon d'Alex Raymond, retitrée "Gordon l'intrépide". L'entrée en guerre des Etats-Unis entraîna l'arrêt des importations de Bd en Europe, et Jacobs fut chargé en 1942 de terminer à la hâte l'épisode en cours de Flash Gordon dans le style de Raymond. Il y parvint si brillamment que les lecteurs ne virent pas la différence, mais l'occupant ne pouvant tolérer le prolongement d'une bande américaine, Jacobs, sur l'insistance du journal, entreprit alors une nouvelle série du même genre, mais avec d'autres personnages qui ne devaient rien aux Américains. Ainsi naquit "le Rayon U", première Bd de Jacobs, réalisée dans un pur style raymondien, avec des héros qui sont des copies de Flash Gordon : Lord Calder rappelle Flash, le Pr Marduk est un clone de Zarkov, la fiancée Sylvia ressemble beaucoup à Dale Arden, tandis que le méchant, Dagon, est très proche de Ming. C'est à peu près tout ce que je peux apprécier dans cette bande de SF inspirée aussi de Le Monde Perdu d'Arthur Conan Doyle, car aujourd'hui, elle paraît bien trop dépassée et obsolète pour intéresser un public de jeunes lecteurs et même de trentenaires par ses lourdeurs et son imagerie naïve. Elle brassait tout un catalogue de péripéties et d'aventures merveilleuses (animaux fabuleux, lieux mystérieux, peuples hostiles...) typiques de l'époque, et constituant une épopée propre à faire rêver le lecteur de cette époque, mais de nos jours, on ne voit plus l'aventure sous cet angle vu et revu, les codes ont changé, la bande accuse trop son âge. De plus, Jacobs y déployait déja son goût pour les textes verbeux, chose que je ne peux plus trop supporter. Même en 1974 lorsque je l'ai lue dans le journal Tintin (dans une version modifiée), ça ne me passionnait pas. Ceci dit, il faut bien-sûr se dire qu'à l'époque, la bande dessinée en était encore à ses balbutiements et tentait de trouver une voie distrayante pour ses lecteurs qu'elle essayait d'accrocher par tous les moyens. Le lecteur était encore "neuf", la moindre aventure mystérieuse ou palpitante le faisait vibrer, aujourd'hui, on a trop de tout, on est plus difficile, il faut donc comprendre qu'on faisait de la BD de la façon dont nous le montre Jacobs à une époque qui sert de jalon pour l'évolution de la bande dessinée telle que nous la connaissons aujourd'hui. Cette bande fera donc les délices des nostalgiques qui ont connu cette époque, et des collectionneurs.

13/08/2013 (modifier)
Par Baptiste
Note: 1/5

Quelle déception! Ayant apprécié un nombre certains de Blake et Mortimer de Jacobs, je me suis précipité sur cet ouvrage... simpliste, incohérent, avec des répétitions nombreuses (pas de salut sans fuite, etc...). Les personnages se ressemblent tous, l'intrigue ne mène pas à grand chose. Les idées se suivent sans lien...

22/12/2010 (modifier)
Par Gaston
Note: 1/5
L'avatar du posteur Gaston

L'une des bd qui a le plus mal vieilli ! Hormis le fait de voir comment était la bd à l'époque, cette bd est ennuyeuse. Déjà qu'au départ on ne comprend rien à l'histoire, ça devient n'importe quoi ! Ou, peut-être que c'est facile à comprendre mais que j'étais trop paresseux pour comprendre. On tout cas, le scénario n'est qu'une suite de péripéties sans aucun intérêt. Le dessin est par moments moche. Je suis bien content de ne pas être né à l'époque pour endurer des séries comme ça.

29/09/2007 (modifier)