Carême

Un étrange road-movie mâtiné de fantastique...
Auteurs italiens Christophe Bec École européenne supérieure de l'image Les Humanoïdes Associés Road movie
Une auberge de montagne perdue au milieu de l'hiver va devenir le théâtre d'une surprenante et touchante rencontre: celle de deux hommes solitaires qui vont se découvrir l'un l'autre et se lier d'amitié. Après avoir recueilli un chien errant, l'improbable duo que forment Aimé et Martinien décide de faire route commune en direction de Lanmeurbourg, la ville impériale. Tous deux sont alors loin de se douter que ce simple trajet se transformera en un périple tragique aussi drôle que déroutant. texte : humanos
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Date de parution | 22 Septembre 2004 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis


Une lecture véritablement très plaisante, déjà résumée précédemment, qui nous raconte tout simplement une histoire d'amitié entre deux hommes. Tout se passe dans un univers uchronique très bien dessiné même si la colorisation informatique n'est pas ma tasse de thé. C'est vraiment au niveau du scénario que tout se passe, et finalement la manière dont les choses sont racontées donne l'impression qu'il ne se passe justement pas grand chose. Quelques petites touches de fantastiques viennent rehausser l'ensemble mais sans que cela ne soit plombant ou que cela fasse dériver le récit. Une trilogie qui au final fait passer le lecteur par plusieurs sentiments avec une justesse de ton qui ne se dément jamais.


Très bel itinéraire de deux amis dont l’issue ne laisse pas indifférent. On suit avec plaisir le road trip de ce gros bonhomme très sensible (Carême) et son ami Martinien que peu de choses sépareront. L’ambiance est à la fois étrange et fascinante, on ne sait pas trop où et quand l’action se passe. Les décors sont à la fois modernes (buildings, allure des personnages, tags sur les murs…) et anciens (voitures, dirigeables, tramway…), le mélange des deux est très original et tout cela m’a parfois fait penser à du François Schuiten (surtout au niveau de l’architecture des bâtiments) mais avec un dessin plus rondouillard de la part de Mottura. Les dialogues sont remarquables de fluidité, il y a de bonnes idées, ça se lit bien même si quelques séquences sont un peu rapides à mon goût (le mariage,…) mais rien de bien grave… A découvrir.

Pas tout à fait 4/5, mais pas non plus 3.5/5. Difficile de noter ce triptyque plutôt surprenant. La force de cette série tient dans sa narration vraiment excellente. Les phrases sont bien écrites, pertinentes et à la bonne longueur pour ne pas fatiguer le lecteur mais sans non plus le frustrer. Le tout rend très bien, on s'attache aux personnages, à leur spontanéité et cela est d'autant plus vrai que la narration est sincère ; sincère dans le sens où les sentiments sont bien exprimés, les idées claires, la logique respectée. Le hic de ce triptyque, c'est justement la narration. En effet, arrivé au milieu du tome 2, on sait (depuis le début) que les deux personnages sont amis, mais au final, on ne les voit jamais parler. Cette quasi-absence de bulles est assez frustrante ; on ne voit pas bien la façon de penser d'Aimé et on ne rentre à aucun moment dans des conversations passionnées entre les deux amis. Mais ce scénario est très convaincant (je le vois bien en film), assez touchant par moments bien que l'histoire paraisse un peu farfelue parfois et que certaines scènes s'enchainent sans raison apparente ou sans réel intérêt. Le dessin est très beau, les architectures et les paysages sont magnifiques et en mettent vraiment plein la vue. Les couleurs ne sont pas en reste et les personnages ont de bonnes bouilles et sont très expressifs. Vraiment, un bon triptyque mettant en scène une histoire d'amitié touchante mêlée de pas mal de péripéties qui dynamisent la lecture. L'absence de dialogues et certains passages sans grand intérêt sont les deux points négatifs de cette série au graphisme très agréable. P.S : à posséder, mais ne pas acheter l'intégrale à 9.90, c'est un petit format souple qui s'abîme assez vite...

Ce que je trouve le plus réussi dans cette bd c'est la narration qui est très dense et pourtant fluide. Le scénario recycle de vieilles ficelles de manière plutôt originale et sur le mode de l'émotion. Le dessin est très soigné et parfois remarquable à mon goût. J'ai beaucoup aimé la manière dont est utilisé la statuaire, c'est la première fois que je lui constate une telle importance dans une bd. J'ai été touché par cette œuvre alors un grand merci à Christophe Bec et Paolo Mottura et bien sûr : vive les humanoïdes associés !


Cette série aurait pu largement bénéficier d’une petite rallonge, je trouve que le dernier tome avance trop vite par rapport aux deux premiers, ça donne un petit déséquilibre au récit et une fin qui arrive bien trop vite, même si tout est parfaitement beau et émouvant de la première à la dernière planche. Par ailleurs ce tome nous aurait permis de passer plus de temps avec ces trois êtres d’exception. Mon coup de cœur va en grande partie à Ferdinand, c’est rare de voir un animal rester tout au long d’un récit et en plus y garder une place privilégiée, j’ai aimé son caractère joyeux et insouciant, même pas triste d’avoir perdu son Aimé puisqu’il retrouve son Martinien ! Brave bête ! La touche fantastique n’est là que comme exutoire à la fatalité ou encore comme le lien qui unis ces deux amis dans leur passion commune des œuvres fantastiques, les seules choses « extraordinaires » de ce récit sont sa simplicité et l'amour indicible qui unit ces trois personnages. Le ton est toujours juste, une parfaite composition de sentiments et de comportements humains, à aucun moment Bec ne force la main du lecteur en ajoutant une couche de larmoyante geignardise et préfère rester dans l’optimisme, montrant toujours le bon côté des choses, c’est une bouffée d’air frais dans le trop-plein de productions pleurnichardes qui n’arrivent qu’à me rebuter. Par contre, j’émettrais bien quelques réserves sur le graphisme. Bien que la bd soit informatisée et colorisée avec soin et que le résultat soit globalement plaisant, je lui trouve tout de même un petit côté artificiel, les couleurs manquent de texture, c’est trop vaporeux. De plus le lettrage est un poil petit, une série à lire dans une phase d’éveil intense pour ne pas en repartir avec les yeux dans les poches.


C'est toujours un plaisir pour moi de découvrir encore des bd qui sont de véritables pépites. Cette trilogie en fait incontestablement partie. Le charme a opéré dès les premières pages de lecture qui prend aux tripes. On assiste à la naissance d'une amitié bien improbable et qui donne envie d'en savoir plus. C'est parfois drôle, puis cela devient triste. C'est intéressant de passer d'un sentiment à l'autre avec une telle virtuosité. Cela fait partie de ces bd qui arrivent à transmettre facilement un message. Voilà également une bd qui s'attarde sur la psychologie des personnages ce qui va rendre plausible toutes les scènes qui suivront. Les auteurs ont compris ce principe. Je dirai également un mot sur la beauté des planches que je ne peux passer sous silence. Ce graphisme m'a beaucoup séduit. Il est doux et à la fois sensible comme un beau message d'amour et de tolérance. C'est à l'image de cette bande dessinée. Un vrai bonheur !


Voilà une série originale qui sort des sentiers battus. « Carême » est aux antipodes de ce que j’ai lu de Christophe Bec jusqu’à aujourd’hui à savoir : Carthago, Pandemonium, Le Temps des loups et Sanctuaire. Fan de son style sombre et oppressant et de ses monstres fantastiques, c’est avec beaucoup de curiosité et une part de scepticisme que je me suis procuré la série « Carême ». Cette bande dessinée nous parle d’une amitié. Rien de plus, rien de moins. Aimé et Martinien se rencontrent dans une auberge de montagne et ne semblent avoir rien en commun. Au détour d’une conversation quelque peu forcée, la vérité est tout autre. Le lecteur suivra pas à pas la naissance et le développement de leur relation. Après Laurel et Hardy, j’ai donc rencontré Martinien et Aimé. Martinien est vendeur itinérant d’aspirateurs, plutôt maigre et petit avec des lunettes. Aimé est très grand et gros, cultivé et restaurateur de tableaux. Ils vont ensemble faire un voyage vers la capitale de l’empire, Lanmeurbourg, voyage durant lequel le lecteur apprend à les connaître. L’univers de « Carême » est véritablement envoûtant. On est transporté dans un monde à la fois très éloigné et très proche du notre. Les villes et villages traversés par les deux amis ont été pensées de manière admirable. En voyant Nouvelle York ou encore Lanmeurbourg, je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux cités majestueuses des Cités obscures de Peeters et Schuiten ou a Boréa dans L'Anneau des 7 Mondes. Ceci m’amène au dessin que j’ai trouvé très léger et en même temps très puissant. Il a un petit côté aérien et fantastique qui plonge complètement le lecteur dans l’univers d’Aimé et Martinien. On est totalement dépaysé même si certains lieux comme Nouvelle York, capitale du nouveau continent rappelle bien évidemment la réalité (New York). Le monde de « Carême » est une sorte de monde parallèle, un mélange entre la technologie moderne et les années 30. J’ai été transporté. Coup de chapeau à Mottura donc ! Véritablement originale, intéressante et dépaysante, « Carême » est une série qui mérite d’être découverte. À ceux qui prétextent déjà ne pas avoir les moyens ni la place d’accueillir les trois tomes de la série, je répondrai qu’une intégrale petit format à € 9,90 vient de paraître. Il n’y a donc plus aucune excuse pour ne pas découvrir Christophe Bec sous un angle différent de celui qui l’a fait connaître du grand public.


Il est des œuvres de la sorte, qui ont tout pour plaire, mais qui paraissent malaimées ou pas appréciées à leur juste valeur. Niveau dessin les planches sont somptueuses, l’architecture a une place de choix dans les trois tomes avec de jolies planches aussi bien des villes de provinces que de la capitale. Les intérieurs luxueux fourmillent de jolis détails et l’on se plait à se retrouver dans un mélange architectural art déco / art nouveau. J’ai été frappé par les environnements tout au long des trois tomes. De l’auberge isolée, au village pouilleux, à la ville de province, au bateau, en passant par les métropoles européennes et américaines tout est sublime. Les couleurs même vives s’adaptent parfaitement à cette ambiance généralement riche après le tome 1 ou pauvre : on y croit, mieux on aimerait vivre dans les quartiers dessinés. Niveau scénario la série est originale : les thèmes sont l’amitié et la différence. Ça peut paraître classique, mais j’ai rarement vu le thème de l’amité traité de façon aussi fine et juste. La différence est un thème beaucoup plus abordé, ici pas de mélodrame ou de tartines de pathos, les propos sont justes, ils ne stigmatisent pas des comportements pour une leçon de morale facile sans occulter certains comportements révoltants. Evidemment le récit en profite pour aborder des sujets de société parallèles : Aimé, Martinien et Ferdinand traversent une période mouvementée avec le spectre de l’anarchisme et de la révolution, ils vivent une grave maladie, la relation à la mort est magistralement présentée, çà et là sont également présents quelques références (ou plutôt une prise de position de l’auteur) fugaces sur le monde de la BD subtilement amenées. Les trois tomes sont cohérents et forment un écrin de qualité. Un scénario subtil illustré par des dessins somptueux : même s’il n’y a guère de suspens et que le moteur du récit est plus le fil de la vie que des trépidantes courses poursuites, cette trilogie est un petit bijou. Une réédition des trois tomes dans un petit format est paru récemment, honnêtement je préfère les trois tomes en grand format qui aèrent des planches aux couleurs très fluides, le petit format a tendance à tout écraser dans un feu d’artifice de couleur qui ne permet pas de profiter de chaque détail.


Quelle superbe aventure. Moi qui associe Christophe Bec à des histoires plutôt « grand spectacle », je me suis régalé de ce road movie mettant l’accent sur l’amitié de nos deux protagonistes. Parce qu’il est là selon moi, le thème de cette BD. Certes il y a de l’action, un soupçon de fantastique, et même des considérations politiques (les rebelles et leurs motivations). Mais plutôt que nous servir une histoire copieuse et compliquée, l’auteur nous promène tranquillement, paisiblement, et nous rend témoins de cette amitié naissante… quel plaisir ! Le dessin est absolument magnifique. Mention spéciale pour les différentes villes, qui sont absolument époustouflantes ! Paolo Mottura a du talent, et il semble bien s’entendre avec Bec (voir aussi Rédemption et Deus, deux superbes séries malheureusement abandonnées). Un coup de cœur… une promenade tellement agréable que j’ai avalé les 3 tomes d’affilé.


Ah quelle belle série que celle-là ! Christophe Bec surprend en concoctant un récit bien éloigné de ses préoccupations habituelles : ici pas de monstre reclus depuis des millénaires, pas de mystère insondable, pas de militaires qui défouraillent à tout va, pas de fantômes qui fichent les jetons. Non nous avons là une histoire d'amitié, simple, intemporelle, universelle peut-être. Et cette intemporalité peut se lire dans la difficulté de situer le récit dans une époque, une difficulté due au mélange audacieux au niveau des designs. Comme l'ont souligné nombre de mes camarades, le point fort de la série est le dessin. Audacieux, original, envoûtant, il propose un embarquement immédiat dans un monde de toute beauté. Mottura est un auteur à suivre. Je l'ai dit, c'est une histoire d'amitié simple, sans chichis ni effets superficiels. C'est très bien écrit, ça se lit d'une traite, vraiment c'est un classique. A lire, forcément.
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