L'Abîme

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

L'Abîme... ou comment une promenade en amoureux sur les coteaux de la citadelle à Liège tourne au cauchemar, par la faute d'un portail à ne pas prendre et d'une ruelle à ne pas suivre.


H. P. Lovecraft Séries avec un unique avis Wallonie

L'Abîme, c'est la Cité Ardente revue à la manière de Lovecraft, un des écrivains d'horreur les plus influents du XXème siècle. Tout s'y perd dans un cosmos où la vie humaine est insignifiante, infime particule dans d'autres formes de vie et dans la multiplicité des univers. Le lecteur est alors saisi de voir la place du marché, la statue de Georges Simenon, la rue Léopold, le pont des Arches, les quais de Meuse et même l'hôtel de police ou un bus du TEC comme il ne les a jamais vus et, souhaitons-lui, comme il ne les verra jamais. Dish mêle à merveille un décor de base ultra-réaliste à des envahissements végétaux cosmiques et à une infernale galerie de sales gueules. Ce graphisme hors norme est rehaussé par une palette de couleurs tout aussi étonnante et un texte qui n'épargne pas les expressions fortes. Braves humains, plongez dans cet abîme !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Février 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Abîme © Les éditions de la province de Liège 2017
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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03/06/2023 | Mac Arthur
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3/5 parce que je suis liégeois. Sans ça, je pense que ma note serait descendue d'un cran. Oui mais voilà, cet album nous propose une balade lovecraftienne dans un Liège 'miroir' peuplé de créatures effrayantes n'ayant pour but que d'envahir notre belle planète via une passerelle située en cité ardente. Le récit est bien allumé. L'auteur exploite parfaitement la ville de Liège, nous en faisant découvrir (ou redécouvrir) certains quartiers en parfaite adéquation avec cette vision lovecraftienne déjà énoncée. Il apporte également un second degré bienvenu avec quelques dialogues très liégeois, que ce soit dans leur tournure de phrase ou grâce à l'emploi du wallon. Le ton oscille ainsi constamment entre la farce et l'horreur et de ce point de vue, c'est quand même assez bien maîtrisé. Au niveau des choix graphiques, c'est assez particulier. Dish maitrise assez mal la morphologie de ses personnages mais parvient à créer un récit d'ambiance doté d'une esthétique très personnelle. Son style est plus proche de celui d'un graffeur que d'un dessinateur de bandes dessinées. Par contre, son découpage est très classique, très sage (malgré l'emploi régulier de grandes illustrations pleine page) et favorise donc une lecture aisée de l'ensemble. Au final, si on est prêt à accepter certaines maladresses, à s'amuser du régionalisme de l'œuvre, et à faire montre d'indulgence vis-à-vis d'un scénario somme toute assez prévisible, bah on dira que c'est pas mal. Un vrai objet de curiosité en tous les cas pour les Liégeois (et pour tous ceux qui connaissent un peu la ville).

03/06/2023 (modifier)