Le Labeur du Diable

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

A la lisière du drame urbain et de la série noire carnassière chère à James Ellroy, "le labeur du diable" est un récit sombre et sans concession ancré dans un Los Angeles écrasé par la chaleur et miné par le stupre et la corruption. Un voyage au centre de la rue dans lequel un personnage ambigu et extrême, esclave de ses pulsions, se résignera à chercher son équilibre moral sur le chemin de la damnation ... Quatrième de couverture.


Auteurs brésiliens Auteurs italiens Los Angeles [USA] - Côte Ouest

Los Angeles. Webster Fehler, 40 ans, souffre du mal existentiel qui touche la majorité de la population angeleno : la dépression. Son quotidien ne se définit qu'à travers l'isolement et la frustration. Webster n'a personne à aimer, ni à qui parler. Il subit le poids d'une existence au rabais dans un cabinet d'avocats où il n'essuie que mépris et reproches. Jusqu'au jour où le destin intervient d'une façon sournoise : Webster trouve une sacoche égarée qui renferme un badge de policier et une arme chargée. Cette découverte va provoquer le réveil d'une part d'ombre dont il sera à la merci. Webster sent naître en lui un sentiment grisant de toute-puissance. Par-delà le bien et le mal, il va sortir de sa chrysalide, dominer et prendre sa revanche. En usurpant une identité de policier, Webster ira s'aventurer au-delà des frontières interdites de Los Angeles pour se complaire dans l'immoralité. Ses exactions vont mettre la ville à feu et à sang. Personne ne sera à l'abri de ses actes... y compris le policier ayant perdu son badge et son arme ! Texte éditeur.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Novembre 2022
Statut histoire Série en cours (Prévue en 2 tomes) 1 tome paru
Dernière parution : Moins de 2 ans

Couverture de la série Le Labeur du Diable © Glénat 2022
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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01/12/2022 | Cacal69
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Par greg
Note: 3/5

Webster Fehler est un assistant juridique sans envergure, et vivant totalement seul. Méprisé par ses collègues, tyrannisé par sa supérieure (une avocate brillante du cabinet), il note sa vie dans un carnet, ainsi que ses pulsions sexuelles. Une sorte de victime absolue qui cède devant tout le monde et se fait exploiter Le jour de ses 40 ans, tout change : il découvre par hasard une sacoche égarée contenant les affaires d'un policier, badge et arme comprise. Une voix va alors se manifester dans sa tête, se présentant comme le diable, et une transformation radicale va s'opérer, assumant l'identité du policie, le personnage va devenir un assassin et un violeur d'ici la fin de ce premier tome. Disons-le toute de suite, il y a un côté profondément malsain dans cette histoire, car on découvre qu'avant d'embrasser sa carrière de (faux)flic violent, Webster envisageait d'assassiner tous ses collègues de travail. Sa voix intérieure va d'abord lui permettre de prendre courage, et de faire face à sa chef. Et on est franchement content pour lui.Mais alors qu'on lui offre la possibilité de rester et de monter en grade, Webster préfère embrasser sa part sombre. Il va se venger de manière abominable de toute personne lui manquant de respect (une femme agressive dans sa voiture à un feu rouge sera violée et abusée sexuellement par lui), et dans les dernières pages, il exécute froidement 4 petites frappes. Il s'agit bien d'une descente aux enfers, aussi rapide que viscérale, mais le peu de sympathie qu'on éprouvait pour Webster s'envole rapidement quand il laisse libre court à ses pulsions les plus sordides. Plusieurs inconnues demeurent : par exemple, pourquoi le policier ne se manifeste-t-il pas pour essayer de retrouver ou récupérer son bien, ou bien pourquoi la disparition du badge n'est pas signalée? (c'est d'autant plus étrange que le résumé de l'éditeur nous dit la chose suivante : "Personne ne sera à l'abri de ses actes... y compris le policier ayant perdu son badge et son arme ! "). C'est simple ce mystérieux policier est absent du volume. De même qu'on se demande qui est cette voix : si pour les deux premiers tiers du volume laissent entendre que Webster souffre de schizophrénie, tout change quand la mystérieuse voix l'enjoint de se rendre à un supermarché où il rencontrera un flic handicapé à la retraite qui lui servira (à son insu) de mentor, lui expliquant tout les codes lui permettant de passer pour un vrai flic. Pour l'instant je suis partagé : certes c'est bien écrit et dessiné, mais c'est aussi très malsain et on sort avec un mauvais goût dans la bouche (c'est très graphique, rien ne nous est épargné). J'attendrais le second tome pour me faire une meilleure idée. Ah oui petit détail peut-être volontaire : "Fehler", le nom du héros, signifie "erreur" en Allemand

22/01/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
L'avatar du posteur Cacal69

Un polar a ne pas mettre dans toutes les mains. Une lecture diabolique. Fathi Beddiar pensait au septième art en travaillant sur son scénario et finalement il se retournera sur la bande dessinée. Historien du cinéma, il a fait ses games dans la revue Mad Movies. Il est, en outre, un expert reconnu du milieu des forces de l'ordre et du crime organisé. Une jolie carte de visite. L'histoire de Webster Fehler. Un récit qui commence par une journée normale, petite veuve poignée sous la douche après avoir regardé des vidéos pornographiques avant sa journée de travail où il n'est pas reconnu à sa juste valeur. Il est le larbin de ses supérieurs. Le jour de ses 40 ans, il va changer radicalement. D'une personne méprisée, insignifiante aux yeux de tout le monde, il va se métamorphoser en un homme sans scrupules, abject et sûr de lui. Toute la différence entre exister et vivre et là, il va se sentir vivant. Un basculement qui va se produire suite à une voix qui lui "parle". Le diable ou des hallucinations verbales ?  Toujours est-il que Webster va devenir un homme de la pire espèce en obéissant à cette voix. Il va commettre des crimes d'une cruauté insoutenable. Des atrocités aussi bien physiques, que psychologiques, mais rien n'est gratuit, c'est la déchéance du personnage qui amène à ces actes barbares. Une narration captivante qui fait visiter un Los Angeles sombre, malfamé et côtoyer la fange de la cité des anges ou plutôt des démons. Une plongée dans la noirceur de l’âme humaine. Pour la partie visuelle, Babbyan pour les planches 1 à 79 et Geannes Holland pour les planches 80 à 100. Un dessin très comics, il est détaillé, expressif et noir à souhait. Une continuité graphique respectée. L'ambiance malsaine qui se dégage de cette bd doit beaucoup au talent des dessinateurs. Un making of en fin d'album et les éléments-clés ayant inspiré le développement de cet ouvrage. Excellent premier tome qui demande confirmation. Pour public averti.

01/12/2022 (modifier)