Un destin de trouveur

Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)

Paris, printemps 1898. La famille de l’inspecteur Émile Farges est enlevée par La Pieuvre. La raison ? Utiliser son talent pour retrouver la femme et la fille de La Bouche, un des quatre dirigeants de cette terrible mafia. Une nouveau récit des contes de la Pieuvre. Voir La Malédiction de Gustave Babel et Célestin et le cœur de Vendrezanne.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Les Contes de la Pieuvre Les prix lecteurs BDTheque 2019 Paris

Émile Farges est trouveur. À l’aide d’un caillou jeté sur une carte, il peut localiser la personne qu’il cherche. C’est ainsi qu’il a rencontré Léonie, l’amour de sa vie, fille de Mama-Brûleur, redoutable activiste féministe et anarchiste. Lorsque l’organisation connue sous le nom de La Pieuvre l’embauche, contre sa volonté, pour retrouver la femme et la fille d’un des leurs, Trouveur est placé dans une situation impossible dont son talent ne suffira peut-être pas à le sortir… Texte : éditeur.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Avril 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Un destin de trouveur © Delcourt 2019
Les notes
Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)
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21/04/2019 | pol
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Par Benjie
Note: 3/5
L'avatar du posteur Benjie

Cet album des Contes de la Pieuvre m’a un peu moins plu que les autres. L’intrigue tient la route du début à la fin, mais j’ai trouvé que le déroulement, du fait de sa complexité, manquait de fluidité et trainait un peu en longueur. Mais rien de grave ! Le scénario et son contexte historique sont une belle performance de l’auteur de même que le dessin qui restitue avec talent l'ambiance de la ville de Paris à la fin du XIXe siècle avec une palette de couleurs très réussie. Petite déception du côté de la densité des cases qui, pour tenir dans la page, deviennent parfois si petites qu’on ne voit plus qu’un tout petit dessin. Gess nous livre, ici, un scénario original sur fond de luttes féministes, de souvenirs de la Commune de Paris, de réseaux mafieux qui se font justice eux-mêmes, de conflits de pouvoirs et d’une dose raisonnable de fantastique. Une histoire étonnante menée à bon rythme !

08/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

C’est le troisième opus de l’univers des Contes de la Pieuvre que je lis. C’est toujours plein de qualités, mais c’est sans aucun doute celui dont la lecture a été la moins aisée. L’intrigue est très dense – comme souvent – mais peut-être un peu trop ici, je ne sais pas. Par contre, je trouve encore une fois que le dessin de Gess est vraiment très bon, comme j’aime beaucoup sa colorisation. Et, revers cette fois-ci agréable de la médaille, si l’histoire m’est apparu un rien trop touffue, je dois encore reconnaitre à Gess un gros travail de recherche, pour restituer le Paris de la fin du XIXème siècle. Son récit, mêlant polar, fantastique et reconstitution historique est encore très ambitieux. Peut-être trop ? Bon, ça reste quand même une lecture intéressante. Mais j’ai été plus accroché par les deux autres albums, par lesquels je vous conseille d’entrer dans cet univers si particulier et riche.

05/02/2023 (modifier)
Par Yann135
Note: 2/5
L'avatar du posteur Yann135

Comme Gaston, j’ai abandonné la lecture de cet album au bout d’une centaine de pages. Je me suis ennuyé. Le dessin ne m’a pas séduit plus que ça, et rien d’excitant dans cette histoire trop alambiquée à mon goût. Pour le côté des personnages, vous serez copieusement servis. Trop c’est trop. Et j’avoue avoir eu du mal à les identifier. Ce conte ne m’a pas picoté les yeux. Bien évidemment tout n’est pas à jeter. Le boulot pour sortir un tel album est énormissime. Je salue au passage Gess de privilégier des histoires en one shot et non pas en plusieurs albums. L’utilisation des flashbacks est un procédé qui me plait particulièrement. Sur ce coup là je ne suis pas déçu. Le changement de la colorisation facilite la lecture mais pas suffisant pour aller au bout du récit. Ce monde dessiné par Gess est trop étrange. Les textes de JJ Rousseau ne m’émeuvent pas du tout. Sur ce coup là je passe mon tour.

26/03/2021 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue boy

Après La Malédiction de Gustave Babel, Gess récidive avec ce nouveau récit des Contes de la pieuvre, qui se lit de façon totalement indépendante du premier opus. La lecture de cet album peut laisser une impression pour le moins étrange, difficile à décrire, entre admiration pour le travail impressionnant fourni par cet auteur à double casquette, dessinateur de son propre scénario, et indigestion, et ce exactement pour les mêmes raisons. Cette plongée dans les bas fonds d’un Paris de la fin du XIXè siècle impressionne en effet par l’érudition de Gess, qui émaille le livre de citations de Jean-Jacques Rousseau et glisse des références plus ou moins explicites à la pensée libertaire, à travers les Sœurs de l’ubiquité, un groupe de femmes dont le héros Emile Farges a épousé l’une d’entre elles. Celles-ci utilisent leurs pouvoirs surnaturels pour lutter contre un patriarcat que peu cherchaient à remettre en cause à cette époque. Des féministes très virulentes avant l’heure ! Que pourrait-on donc reprocher à cette œuvre imposante — plus de 200 pages tout de même ? Le scénario est assez touffu, mais sans temps morts, et Gess réussit à ne pas nous faire lâcher le livre. De même, les personnages sont très nombreux, trop peut-être, si bien que parfois on a un peu de mal les identifier, même si l’on finit tout de même par faire les recoupements. Les textes quant à eux sont assez denses et les phylactères abondent, provoquant quelques saccades dans un rythme de lecture déjà frénétique à la base. En résumé, la lecture s’avère quelque peu ardue, et à ce titre, on aurait apprécié un plus grand contrôle de la narration. Côté dessin, rien à dire, le trait nerveux et réaliste de Gess est toujours plaisant dans son souci du détail et extrêmement vivant de par ses perspectives et cadrages variés. Incontestablement, Gess est un auteur digne d’intérêt et à suivre dans ses velléités scénaristiques. « Un destin de trouveur » possède plusieurs atouts, le moindre n’étant pas sa capacité à fasciner le lecteur. L’entrée en jeu du genre fantastique n’y est certainement pas étrangère. On ne dessine pas pour Serge Lehman pendant si longtemps sans en garder des traces... Il ne reste plus qu’à Gess d’alléger un peu sa structure narrative pour le prochain volume de son projet, si tant est qu’il ait vocation à être tentaculaire… Si celui-ci a des petits cailloux dans ses poches et qu’Emile Farges — Far-Gess ? — se révèle être son double, il devrait finir par trouver la formule parfaite…

06/04/2020 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Je n'avais pas aimé le premier conte de la pieuvre et je n'ai pas aimé celui-ci alors je pense que si d'autres albums sortent, je ne vais pas les lire. Pourtant, j'aime bien le dessin de Gess. Il y a le genre de style réaliste pas du tout figé que j'aime bien et les couleurs sont bien choisies. Malheureusement, je bloque au niveau du scénario. J'ai bien aimé le début qui donne envie de lire la suite, mais très vite je me suis ennuyé. Je ne suis pas certain pourquoi d'ailleurs. Aucun personnage ne m'a intéressé, aucune péripétie ne m'a captivé et j'ai eu l'impression que ça traînait en longueur. J'ai arrêté ma lecture après une centaine de pages, sachant qu'à ce point-là rien n'allait rendre le récit captivant à mes yeux. Pourtant, je trouve qu'il y a des qualités dans l'album, mais pour une raison que j'ignore je reste hermétique au talent scénaristique de l'auteur. Il semblerait donc que Gess fasse partie de ces auteurs avec lesquels je n'accroche pas, mais dont je comprends pourquoi d'autres adorent. Dommage, moi aussi j'aimerais trouver ses récits qui rendent hommage à la vieille littérature populaire formidables.

25/02/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Pokespagne

Pour qui ne connaîtrait pas encore "les Contes de la Pieuvre", une œuvre qui s’annonce d’ores et déjà colossale et dont le premier tome, La Malédiction de Gustave Babel, avait déjà fait pas mal de bruit, il s’agit d’une fresque, aux dimensions quasi-hugoliennes, consacrée à une organisation criminelle contrôlant le Paris de la fin du XIXème siècle… mais située dans un univers uchronique où coexisteraient (difficilement) humains ordinaires et mutants de type X-Men « à la française ». Débutant par un court mais poignant retour sur la Commune de Paris et sur le sacrifice de celles et ceux qui ont cru aux valeurs démocratiques et modernes qu'elle défendait, "Un Destin de Trouveur" se pose d'emblée en livre politique, ce que chaque ouverture de chapitre - citant un extrait-clé du "Contrat Social" de JJ Rousseau - va bel et bien confirmer. Derrière une fiction extraordinaire, fonctionnant à nombre de niveaux différents, Gess, seul responsable à bord puisqu'il joue tous les rôles (scénariste, dessinateur, coloriste, lettreur...), passe ici un puissant message, dont la pertinence reste totale plus d'un siècle après les évènements qu'il imagine : l'arrogance des puissants - qu'ils soient membres de l'Etat ou de la pègre - envers le peuple sans lequel ils ne sont pourtant rien, la position de victime de la femme, systématiquement exploitée, violentée, littéralement dévorée par le système, la nécessité de la révolte, même si les limites de la violence sont évidentes… autant de thèmes, de prises de positions engagées qui ennoblissent "Un Destin de Trouveur". Mais ce qui fait de ce livre un triomphe absolu, et une lecture aussi captivante que régulièrement bouleversante, c'est bien la force de son histoire, ainsi que la puissance de personnages dont aucun n'est anodin. On est saisi par un romantisme puissant, qui évoque pleinement la « grande littérature française » du XIXe siècle, quelque part entre Hugo et Dumas, avec quelques touches d'Eugene Sue que cette peinture un peu feuilletonesque bas-fonds de Paris rappelle inévitablement : nous nous rendons bien compte en écrivant ça que ces comparaisons, alors que l'on parle d'une « simple BD » (?) peuvent sembler excessives… Pourtant ce sont des références qui viennent immédiatement à l’esprit du lecteur quand il s'enfonce dans l'univers richissime, les situations moralement complexes et l'atmosphère d'inévitable tragédie de "Un Destin de Trouveur". Cette dimension très « culture française » lui permet en outre de se démarquer totalement de ses éventuelles références aux univers stéréotypés des superhéros US, tout en s'inscrivant parfaitement dans des sujets contemporains (serial killer, univers parallèles, etc.) qui vont immanquablement plaire au public de notre époque. De plus, l'absolue crédibilité « historique » de ce qui est - quand même - un univers imaginaire, est assurée par le travail remarquable que Gess a visiblement pour fait retrouver la topographie de Paris et de ses alentours, ainsi que l’apparence de lieux que l’on peinera forcément à reconnaître tant ces paysages champêtres de la Région Parisienne sont désormais éloignés de ce que nous connaissons en 2019. Tout Parisien ne pourra ainsi que se régaler devant la description précise d’un trajet de deux jours à cheval de la banlieue Nord de Paris jusqu’à la forêt de Fontainebleau ! Au sein d’une réussite aussi flagrante, les choix de Gess dessinateur sont ceux qui peuvent le plus prêter flanc à la critique : alors que le trait est magnifique, évoquant parfois celui d’un Moebius de l’époque Metal Hurlant, et que Gess est visiblement un maître absolu de la dynamique au sein de ses cases, conférant une énergie sidérante à certaines scènes, la fluidité de lecture de "Un Destin de Trouveur" souffre légèrement d’une concentration exagérée du récit en un minimum de cases. Ce choix, certes logique, permet au livre de ne pas trop dépasser le format déjà imposant des 200 pages, mais il faut bien avouer qu’il y aurait facilement ici assez de matière pour dessiner 500 pages sans épuiser pour autant la richesse des situations décrites (Hugolien, on vous dit !). Plus aéré, avec un peu plus de temps morts et de respiration dans le déroulement du récit, "Un Destin de Trouveur" aurait sans doute mis son lecteur plus à l’aise, en lui évitant d’avoir à littéralement déchiffrer certaines cases remplies « jusqu’à la gueule » d’informations. Il s’agit là, nous en sommes bien conscients, d’un reproche presque injuste tant, répétons-le, la puissance romanesque sublime du livre nous emporte de toute manière de la première à la dernière page… Soulignons enfin la beauté de la toute dernière partie du livre, de ce chapitre « bonus » rajouté alors que la tragédie est déjà définitivement bouclée : Gess y offre généreusement une vie propre - bien méritée - à un personnage intriguant qui n’a été que secondaire jusque-là… et ouvre possiblement la voie au troisième tome des "Contes de la Pieuvre", qu’on est avide de lire le plus vite possible.

08/10/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Après le magnifique La Malédiction de Gustave Babel qui ouvrait le bal des récit des contes de la Pieuvre, Gess récidive avec un deuxième album évoluant dans ce même univers du Paris de la fin du XIXe. Période de transition par excellence où l'Histoire et les histoires s’entremêlent, Gess joue de ce riche tissu historique français pour nous concocter un univers singulier d'une grande richesse. Ce sont d'abord tout ces personnages d'une grande richesse et profondeur dont certains possèdent des talents incroyables. Cette petite touche de fantastique donne à l'ensemble toute sa cohésion et son originalité en jouant sur les légendes urbaines en nous embarquant dans une histoire forte et sanglante où les familles des principaux protagonistes vont y laisser plus que quelques plumes... Le rythme est soutenu, la narration prenante, on est vite embarqué dans cette histoire d'enlèvement où Emile Farges notre héros va devoir sortir de sa zone de confort pour sauver sa famille. Les digressions sur les passés des personnages qui ponctuent l'album viennent donner de l'épaisseur à l'ensemble sans parasiter pour autant l'ensemble. Du point de vue graphique Gess affirme son style dans un écrin bien pensé et soigné qui donne à sa BD toute la tenue nécessaire pour notre plus grand plaisir. Un très bon moment de lecture que je ne peu qu'encourager à lire !

27/05/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
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Trouveur, Saigneur, Désosseur, Hypnotiseur... Tout un programme et qui nous en dit long sur cette aventure riche en rebondissements. J'ai découvert le dessinateur Gess il y a fort longtemps à l'occasion de la sortie de son album Ultima Parano, récit foutraque s'il en est mais où la maîtrise graphique était déjà au rendez vous. Ah cet univers des Contes de la Pieuvre! Pour ma part c'est totalement jouissif. Voyez plutôt, nous sommes projetés dans un Paris de la fin du XIXème siècle où il semble que les gangs et les mafias tiennent le haut du pavé. Tout cela ne serait que "normal " si les hommes de mains de ces organisations ne possédaient pas des talents bien particuliers, celui d’hypnotiser son prochain, de le trouver en lançant un caillou sur une carte. Pour moi c'est une riche idée, nous sommes ici à mille lieues de nos super héros modernes qui volent, crachent du feu avec leurs poings et autres billevesées. Ici il y a un je ne sais quoi de suranné mais qui arrive à s'inscrire à merveille dans un monde réel. Afin d'ancrer son récit dans une réalité toutefois fantasmée Gess fait référence à Jean Jacques Rousseau, philosophe qui prônait l’égalité entre les hommes et les femmes. Petite parenthèse le bougre est aussi celui qui confia l'éducation de ses enfants à d'autres... Nous retrouvons les préceptes du dit Rousseau au travers des agissements d'une redoutable organisation de femmes, "Les sœurs de l'ubiquité". Pour ma part j'ai trouvé le scénario habilement construit qui use de flashbacks qui personnellement ne m'ont pas perturbé. Tout au contraire ils éclairent le récit foisonnant qui nous emmène dans un vieux Paris où certaines communes n'étaient encore que des champs ou des forêts. Un côté nostalgique bienvenu Pour ce qui est du dessin il n'est pas en reste, Gess maîtrise parfaitement les différentes ambiances à l'aide d'une colorisation parfaite qui nous mène de la nuit à des situations plus lumineuses. Cet album est pour moi une belle découverte, nul doute que je vais aller jeter un œil sur les autres productions de l'auteur. Un récit foisonnant qui louche vers un fantastique léger mais qui s'accorde parfaitement au propos.

05/05/2019 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Avec les aventures d'Emile Fargès, Gess nous propose un second album dans l'univers des contes de la Pieuvre, un puissant syndicat du crime. Après La Malédiction de Gustave Babel qui m'avait moyennement emballé, cet opus met une nouvelle fois en scène des protagonistes aux talents bien particuliers. Trouveur, Dresseur, Hypnotiseur... les pouvoirs sont abondants, bien imaginés, et donne indéniablement un coté malin et intriguant à cette histoire. Notre héros est lui "Trouveur", ce qui signifie qu'à l'aide d'une carte et d'un jeter de cailloux, il peut localiser n'importe qui. Un don intéressant lorsqu'un est policier pour traquer les criminels, et qui à l'inverse intéressera également beaucoup les bandits qui vont tenter de l'utiliser à leurs fins. L'histoire est assez intéressante, la spirale négative d'ennuis dans laquelle se retrouve plongé, malgré lui, notre héros est crédible, le scénario est efficace de ce point de vue. Par contre j'ai ressenti quelques longueurs, notamment dans les trop nombreux flash back. Si ceux ci apportent quand même des éléments intéressants pour notre intrigue et pour comprendre les liens entre les personnages, c'est parfois au détriment du rythme de l'intrigue principale. Au final du bon et du moins bon, qui font de ce bel album une lecture agréable mais pas inoubliable du tout.

21/04/2019 (modifier)