Une affaire de caractères

Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 7 avis)

Comédie policière au pays des écrivains...


École européenne supérieure de l'image Romanciers et Monde littéraire

Les signes ne trompent pas : Bibelosse, cité d'écrivains, d'imprimeurs et de typographes, est victime d'un tueur en série. La police enquête. Mais entre les cruciverbistes qui mêlent les lettres, le quatuor infernal qui consomme les voyelles et le vendeur ambulant qui puise chaque phrase dans ses ouvrages, l'inspecteur à fort à faire avec les villageois dont les caractères sont plus difficiles à cerner les uns que les autres... C'est à vous de lire...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Mars 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Une affaire de caractères © Delcourt 2014
Les notes
Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 7 avis)
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09/11/2014 | Sebi
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Par Josq
Note: 3/5
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Je souscris totalement à l'avis de Mac Arthur ci-dessous. Une affaire de caractères est une bande dessinée sympathique, mais également assez frustrante. Il est vrai que les petits jeux de lettres et des mots auxquels Ayroles se soumet et nous soumet est souvent amusant, mais il me paraît presque totalement vain. Alors, je conçois qu'il n'y ait pas toujours besoin de donner une finalité à tout. Parfois, le simple fait de jouer avec les mots suffit, et on trouve son plaisir dans le jeu plus que dans le dénouement. C'est en partie le cas ici. Mais alors, pourquoi avoir imaginé une enquête policière, avec toutes les caractéristiques du genre ? Un inspecteur obtus, un serial killer au motif opératoire bien précis, des suspects mystérieux, des témoins embêtants...Tout est là pour monter une histoire très correcte. Or, au final, le scénario ne s'avère qu'un prétexte, on sent que l'auteur lui-même s'y implique assez peu, car ce n'est pas ce qui l'intéresse. Ce n'est pas grave, bien sûr, mais c'est dommage, selon moi. Une affaire de caractères aurait pu confiner au chef-d'œuvre si tous ces jeux littéraires avaient été pleinement exploités dans le cadre de l'intrigue, pour nous offrir un dénouement logique et amusant, en apothéose, qui nous aurait ouvert les yeux sur l'utilité de tous ces jeux de mots et de lettres. Néanmoins, attention, que je ressorte un peu déçu de cette lecture ne signifie pas que je n'aie pas aimé. Et indéniablement, il y a de nombreux moments où l'on trouve son plaisir dans cette bande dessinée. On se soumet volontiers aux excentricités de ce village de fous, on s'amuse beaucoup à rechercher quel sera le concept du prochain personnage qu'on rencontrera, et on lit certains dialogues avec une jubilation certaine. Sans être un immense fan du dessin, celui-ci assure bien sa part et donne à la bande dessinée un "caractère" bien à part, justement. Donc Une affaire de caractères est une bande dessinée que je recommande dans l'ensemble. C'est agréable à lire, plein d'humour et très bon enfant. Simplement, j'aurais apprécié que le récit soit davantage étoffé et ne disparaisse pas ainsi, écrasé par l'aspect conceptuel de la démarche. Mais si on est averti, on passe un moment de lecture fort sympathique.

09/05/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

C’est typiquement le genre de lecture dont j’attendais de trop au vu des avis enthousiastes lus ci-dessous. Et si je suis le premier à reconnaître qu’il y a un gros travail d’écriture derrière ce récit policier, je dois bien avouer m’être ennuyé ferme durant de nombreux passages. En fait, j’ai trouvé cet étalage de jeux de lettres assez vain et fondamentalement peu utile à l’intrigue policière développée. Alors oui, chapeau pour avoir imaginé un langage particulier pour la majeure partie des personnages (mention spéciale pour les libraires) mais pour exemple, ceux qui n’utilisent qu’une seule voyelle dans leurs dialogues ont vite fini par m’assommer. Beaucoup de dialogues me sont ainsi apparus fatigants. Et alors que je cherchais une subtilité, un indice caché dans cette surabondance de textes, je suis arrivé à la fin de l’enquête sans rien trouver de tel. Du coup, je n’ai pas trouvé de finalité à cet exercice de style. Noirdésir parle de Fred et de Philémon dans son avis. J’aurais dû le lire avec plus d’attention… je n’ai jamais réussi à me passionner pour Philémon et je ne me suis pas plus pris de passion pour cet album. Au vu du boulot, je n’oserais pas mettre moins que « pas mal » mais cet album vaut à mes yeux uniquement pour l’exercice de style. L’enquête policière, la psychologie des personnages, le contexte global, eux, sont très secondaires. Et ce sont là autant de sources de déception pour moi.

19/11/2019 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
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Voici une enquête rondement menée de ‘A’ à ‘Z’. Pourtant, on ne peut pas dire que la personne chargée de dénouer cette étrange affaire de meurtres en série ait eu une action déterminante. A sa décharge, le village concerné abrite des gens pour lesquels les mots ont davantage d’importance que les maux de leurs voisins. La santé mentale des habitants pose donc question mais cela se complique lorsque l’intégrité physique de certains est atteinte. L’auteur jongle avec les caractères avec une imagination (presque) sans limites. Cet exercice, assez jubilatoire, présente un caractère quasi oubapien en associant plusieurs contraintes narratives. Le fond (l’enquête) est basique mais tout l'intérêt de ce one shot réside dans sa forme. Côté dessin, le trait simple s'harmonise bien avec les couleurs déliées. Une lecture aussi étonnante qu’inhabituelle.

18/12/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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Faut reconnaitre la qualité quand on l'a face à soi, et cette œuvre est de grande qualité, même si je ne saurais dire si j'ai réussi à tout comprendre. Car dans ces BD oubapiennes, travaillant sur le langage et toutes les formes d'utilisation du français, on est parfois perdu. Heureusement, quelques éléments de cultures m'ont permis de reconnaitre un George Perec muet ou un Marcel Proust vantant les mérites d'une machine. On croise quelques grands de la littérature (comme un inspecteur Maigret sous les traits de Siméon), et plusieurs perles d'utilisation du langage. Parfois c'est évident et un peu trop factice (notamment la famille qui n'utilise qu'une voyelle), mais souvent c'est très bien mené et discret. Il faut noter aussi quelques petites références parfois discrètes (on peut voir un clin d’œil à Tintin), mais qui font plaisir dans la relecture. C'est comme un jeu de recherche, sans savoir ce qu'il y a à trouver. Pour l'histoire et le dessin, c'est pas mal sans être particulièrement génial. On est sur de l'efficace, qui sait s'effacer au profit de toute la littérature et le verbage. C'est un choix judicieux, et la colorisation sait se faire discrète également. C'est très fluide à lire, par conséquent. Une BD qui a beaucoup de qualités mais que je ne suis pas sûr d'avoir encore complètement décortiqué. Il y a beaucoup de références que je n'ai pas encore comprises, ou des petits détails qui sont à remarquer. Et mine de rien, ça fait plaisir à lire !

11/12/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Ayroles est un habitué des jeux sur le médium bande dessinée, à l’Association ou plus précisément au sein de l’Oubapo. Comme d’autres, il joue souvent sur le langage, sur les mots. Ici, tout cela est affiné, puisqu’il joue essentiellement sur les lettres. Il y a de toute évidence un peu (beaucoup ?) du Philémon de Fred dans cet univers et dans ce personnage principal, livreur de lettres, débarquant dans un village où les 26 signes qui constituent notre alphabet sont mis à toutes les sauces, pour constituer une macédoine très rafraîchissante. Le village en question regroupe des hommes et femmes de lettres (dans tous les sens de ce terme), et Ayroles s’en donne à cœur joie, multipliant les exercices de styles. Le tout enrobant une enquête policière, menée par un inspecteur très « Maigret » et peu ouvert aux mystères des mots et aux loufoqueries verbales (mais aussi comportementales) des personnages. Tout ceci donnant tout son sens au titre… Le tout passe très bien, avec pas mal de jubilation pour l’auteur, de la poésie, même si j’ai trouvé un peu trop poussés les dialogues entre les personnages n’utilisant qu’une voyelle : cela faisait trop « forcé » parfois. J’ai beaucoup aimé, aussi, le côté graphique, un peu désuet, avec des couleurs comme passées, dans des tons verdâtres. Ambitieux, mais pas du tout élitiste, voilà un album à découvrir absolument !

18/08/2017 (modifier)
Par samsa
Note: 4/5

Un album gracieux, parfois désopilant, parfois ardu dans son vocabulaire. Des dialogues magnifiquement bien rédigés, une maîtrise de la langue de Molière qui fait rêver et surtout qui donne envie de plus. Une petite pépite de la langue française qui se révèle intéressante dans son intrigue, pleine de jeux de mots et bien agréable à parcourir. J'ai appris de (nouveaux) mots et ai eu l'occasion d'en recroiser d'autres. Dans cette surproduction manquant parfois d'exactitude linguistique, voilà une oeuvre qui prouve que l'on peut faire du bon sans pour autant se réduire à des onomatopées (j'exagère sans doute).

10/11/2014 (modifier)
Par Sebi
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Sebi

Accident, tout commence par un a...ccident sur une route menant à Bibelosse, un village paisible et peuplé par des hommes et femmes de lettres tous aussi loufoques que bizarres. Peu après, un crime est commis au sein de cette petite ville, l'un des villageois est retrouvé mort ! Ainsi débute une série de meurtres qu'un inspecteur va tenter d'élucider en compagnie des étranges habitants... Et bien cet album est tout bonnement excellent, un vrai moment de lecture plaisir ! C'est empli d'humour, de jeux de mots, c'est frais et étonnant, bref c'est réussi. Le dessin est parfait pour ce genre de récit, les couleurs sont douces, le tout est très joli pour l’œil. Cet album est jouissif pour le cerveau. Tout cela se savoure sur 72 pages, de la première à la dernière case, lisez-le et vous verrez, agréablement surpris vous sereZ !

09/11/2014 (modifier)