America - Le Swing du golem (The Golem's Mighty Swing)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Le swing du golem nous replonge avec bonheur au temps de la préhistoire du base-ball américain. Une époque où il fallait parfois jouer à la balle au milieu des chèvres.


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Drawn & Quarterly Racisme, fascisme Sport

Les Stars of David, équipe composée uniquement de joueurs juifs, sillonnent les Etats-Unis des années 20 et disputent des matchs pittoresques face aux équipes des grandes villes américaines. Bohéme, portant l'étoile, et tout à fait atypique, l'équipe ne peut compter que sur elle-même dans cette Amérique tout juste civilisée et parfois hostile. Mais voilà que la fréquentation des stades, seule source de revenus pour les joueurs baisse. Il faut imaginer quelque chose. Ce sera Le swing du golem, une trouvaille fantasmagorique. Le sport spectacle vient de naître.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 2002
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série America - Le Swing du golem © Delcourt 2002
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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01/01/2012 | montane
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Par Titanick
Note: 3/5
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L’ouvrage que j’ai emprunté est intitulé America et 2 autres histoires courtes précèdent le swing du Golem. J’avoue avoir été plus intéressée par celles-ci que par le récit éponyme. À noter d’abord que j’ai trouvé le dessin très moche, même s'il est quand même meilleur sur la dernière histoire (J’avais nettement préféré l’auteur sur Hors-saison). Il me donne l’impression d’être réalisé à la va-vite, l’auteur s’étant affranchi souvent de la réalité anatomique dans les mouvements. Je suppose que c’est un choix. Après, je reconnais que la noirceur du trait est bien évocatrice de la noirceur des récits qui nous sont contés. « Revival » : histoire bien noire et bien glauque de miséreux partis chercher une vie meilleure plus à l’ouest, armés d’une foi inébranlable même dans les pires moments. Terreau fertile pour les prophètes illuminés de tous poils, que leurs ouailles aveuglées prennent pour des dieux vivants. « Cent pieds sous la lumière du jour » : misère, violence et racisme ambiants, la vie sordide des ouvriers exploités au fond des mines. C’est vrai que ces deux récits sont assez forts. Sturm aime à démonter l’image de l’Amérique où tout est possible. Ses héros sont désabusés, leurs espoirs toujours déçus, écrasés sans merci. « Le swing du Golem » : on est un peu dans la même ambiance, cette équipe de baseball, composée surtout de joueurs juifs, peine à se faire reconnaître comme joueurs et font face à l’hostilité des équipes adverses. Pour ma part, le propos est trop dilué alors dans les considérations sportives. Je n’y comprends strictement rien (et j’avoue que je m’en fiche complètement) et j’ai largement sauté toutes les pages, bien trop nombreuses à mon goût, qui parlent de troisième base et autres… Il n’en reste pas moins que l’ensemble est plutôt intéressant, dans cette description de l’Amérique des laissés pour compte.

29/04/2023 (modifier)
Par montane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Avant de publier le superbe one shot Le Jour du Marché, James Sturm qui s'était révélé dans la revue "Raw" aux cotés d'Art Spigelman, avait réalisé d'autres histoires dont le "swing du Golem", qui remporta un véritable succès critique aux Etas-Unis. Les éditions DELCOURT ont eu l'excellente idée de rééditer cette dernière histoire en ajoutant deux autres récits plus anciens. Sturm nous plonge ainsi dans les racines profondres de l'Amérique : "l'importance" du fait religieux chez les premières communautés, la quête vers l'or dans laquelle se lancèrent des milliers de personnes croyant faire fortune en un temps éclair, et puis enfin le racisme de l'Amérique profonde dans le "swing du golem" qui nous retrace l'histoire d'une équipe de baseball constituée en partie de joueurs juifs. L'amérique que nous dépeint Sturm n'est pas celle de New York, de Chicago ou de San Francisco, cette Amérique tant prisée par les Européens notamment, qui y voient le miroir d'une société ouverte et multiculturelle qui ressemble à la leur. A la lecture de cet album on plonge plutot dans l'Amérique profonde, celle de la church belt (Tennesse, Alabama, Géorgie...), une Amérique repliée sur elle même, qui ignore le monde extérieur, une Amérique laborieuse et pauvre qui rejette celui qui n'est pas chrétien et blanc de peau. Celle où le baseball reste le "national past time" N'allez pas chercher une grande virtuosité graphique chez James Sturm. Son style sobre ressemble plutot à celui d'une Art Spiegelman ou d'une Marjane Satrapi. La force de ces trois récits se trouve essentiellement dans le scénario, fort et efficace. Un talent narratif qui se retrouvera plus tard avec Le Jour du Marché. Un ouvrage à conseiller pour les amoureux d'histoire et les amateurs de la BD américaine, une des plus riches et des plus créatives qui soient à ce jour encore.

01/01/2012 (modifier)