Margot la folle

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Un voyage vers les Enfers dans l'univers de Bruegel.


Carrément BD Diables et démons Format carré La BD au féminin La Mort

Bokko, Marinus et Margot sont au calme dans leur petit village. Il faut dire que la peste a tué tous les autres habitants. Mais Bokko décide soudain de tuer Marinus et Margot. Puisque lui n'a pas la peste, c'est que les deux autres l'ont ! Marinus passe donc de vie à trépas grâce à une flèche tirée en plein cœur par Bokko. Sauf que Margot ne l'entend pas de cette oreille. Et qu'elle va aller rechercher son homme jusqu'aux Enfers les plus dingues jamais imaginés ! D'une fraîcheur et d'une inventivité folles, d'un décalage total et superbement médiéval, Margot est de ces albums qui vous happent aussi sûrement que la Faucheuse... mais qui savent vous rendre heureux !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Novembre 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Margot la folle © Glénat 2010
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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04/11/2010 | Miranda
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L'avatar du posteur Noirdésir

Bon, il n’y a pas que Margot qui soit folle. En effet, le scénario franchit souvent allègrement les frontières du réalisme. Pour faire simple, nous suivons une femme, Margot donc, qui part à la recherche de son mari, emporté par une danse macabre : elle est prête à tout pour le retrouver, et elle va ainsi traverser pas mal de décors improbables (à la « ville proverbiales » !), croiser des personnages qui le sont tout autant (qui peuvent tout aussi bien n’être que des bouts de corps, des objets, etc.) Nous sommes au XVIème siècle, en Europe du Nord, et l’auteur s’est semble-t-il inspiré de peintres de la région et de l’époque pour ces décors et personnages (on pense à Bruegel ou Bosch). Le dessin est une sorte de crayonné rageur et brouillon (qui colle assez avec la personnalité de Margot), rehaussé par des couleurs assez ternes. Voilà un album original, un peu foutraque, mais plein de vie et de surprise. Le format atypique (très très grand carré de cette collection) ajoute à l’originalité de l’ensemble. Feuilletage recommandé avant achat, car fond et forme peuvent ne pas convenir à tous les lecteurs. Mais les plus curieux y trouveront sans doute leur compte, en laissant leur esprit cartésien au vestiaire. Note réelle 3,5/5.

05/05/2021 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Muriel Blondeau nous livre ici sa propre vision de l’œuvre de Pieter Bruegel : « Margot la folle », ce n’est pas une analyse à proprement parler mais juste une source d’inspiration, en y intégrant des clins d‘œil aux autres toiles du peintre et en lui donnant un petit air de modernité tout à fait excellent. Le format « Carrément bd » lui va à ravir, l’auteur y fait un découpage original et varié, profitant de chaque petit recoin de ce grand format. La couverture est fort réussie et attirante avec cette Margot en colère brandissant sa grande épée et entourée de squelettes souriants, et pourquoi se marrent-ils ces gueux ? Le trait est simple, parfois un peu naïf et à la fois anguleux ce qui ajoute une certaine angoisse à cet un univers ultra fantastique. Les couleurs sont dans les tons pastel, parfois peut-être un poil trop pâlottes sur certaines cases. La seule chose qui me chagrine c’est son lettrage penché, il est certes lisible mais je trouve qu’il ressort trop et n’est pas forcément agréable à lire. Le scénario quant à lui est original, touchant et bénéficiant d’une sympathique pointe d’humour. Le personnage principal, notre sublime Margot, est atypique puisque ce n’est pas une petite jeune au cul rebondi et aux seins à faire bander un mort, non c’est une femme d’âge mûr, sans être une vieille dame non plus, vigoureuse, déterminée et surtout profondément amoureuse de son Marinus qu’elle ira chercher jusqu’en enfer. Son périple est assez étonnant et fourmillant d’originalités à tous les niveaux, que ce soit dans les personnages ou les situations, j’ai été captivée de la première à la dernière planche. Je suis juste passée outre les quelques mots qu'elle invente et qu'elle met dans la bouche de Margot, ils ont l'air nombreux mais n'empêchent pas la compréhension du texte sans même avoir besoin de consulter le glossaire, on peut facilement supposer ce qu'ils veulent dire. Les univers de Bosch ou Bruegel m’ont toujours assez impressionnée ou plutôt effrayée, jusqu’à en être rebutée malgré leur indéniable beauté, Muriel Blondeau a réussit à démystifier cette terreur qu’ils m’inspirent. Elle insuffle dans son récit énormément de fraicheur et de gaieté malgré le drame qui se trame en toile de fond. Une excellente production en solo.

04/11/2010 (modifier)