Je n'ai rien à dire contre le dessin que j'aime bien et qui a ici un style qui m'a semblé très inspiré des comics strips américains humoristiques. Si on m'avait présenté cette série sans me donner le nom des auteurs, j'aurais probablement cru que c'était un strip qui venait des USA.
En revanche, du coté du scénario c'est franchement moyen. Les auteurs font une satire de la société en utilisant des animaux et si l'humour fonctionne par moments pour moi, il y a plusieurs fois où j'ai trouvé que le gag tombait à plat. J'ai du rire deux-trois fois, souri la moitié du temps et l'autre moitié je me demandais quand est-ce que j'aillais enfin terminer l'album.
Bref, encore une série humoristique dont je ne comprends pas trop pourquoi tout le monde semble rigoler sauf moi. Il faut dire que l'humour est subjectif donc si vous aimez la satire sociale, vous allez peut-être adorer. Personnellement, j'aime bien la satire sociale, mais ici ça n'a pas trop fonctionné pour je ne sais quelle raison.
Derrière ce vautour prédateur se cache une bien belle satire de notre société...
Le "Baron noir" fait ses débuts dans l'Echo des Savanes n° 17 du 1er trimestre 1976.
J'aime sa tactique, son instinct, lorsqu'il pourchasse des brebis protégées par des rhinocéros-policiers !... Un univers animalier qui -il est vrai- rappelle un peu Le Génie des alpages de F'Murr.
Il faut dire qu'avec ses "parrains" (Mandryka, Veyron et Godard se sont associés à Got et Pétillon), cette ignoble bête ne pouvait avoir qu'un caractère hors du commun.
Le graphisme ?... Ben, un style minimaliste mais diablement efficace qui permet surtout d'apprécier -en s'y collant- l'actualité politique de l'époque.
Acide et subtil, simple et fort ; un juteux cocktail -souvent explosif- à vous faire dérider les mandibules.
Ces strips pris indépendamment sont très bien faits. Ils ont pour eux un côté satirique bien poussé ainsi qu'un certain cynisme dans la vision du monde qu'ils induisent et dont ils font preuve; de plus le dessin, dépouillé au possible, met fort bien en exergue l'élément important : la situation. Enfin, l'aspect strip (action se déroulant en quelques cases) est à mon avis très bien exploité et donne en général un côté percutant.
Niveau technique, dessin et construction, donc, rien à redire. Très bien !
En revanche, lire à la suite tous ces strips est proprement insupportable ! Lire un album du Baron noir, c'est comme de lire les 21 Calvin & Hobbes d'affilée : intenable ! Le plaisir s'émousse ici très vite. Et puis, il faut bien le dire, même si l'humour est assez subtil et/ou décalé, c'est toujours un peu la même chose...