Auteurs et autrices / Interview de Maximilien Le Roy

A l'occasion de la sortie de Les Chemins de traverse de Soulman et Maximilien Le Roy, j'ai eu envie de poser quelques questions à Maximilien afin de mieux comprendre sa démarche globale, surtout après les vives réactions de certains journalistes à propos de son ouvrage sur Nietzsche, d'après Michel Onfray.

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Maximilien Le Roy Après Faire le mur et Gaza, Les Chemins de traverse est votre troisième ouvrage sur le conflit israélo-palestinien. Pourquoi un tel attachement à ce sujet ? Pourquoi 3 ouvrages différents ?
Les Chemins de traverse est un projet qui remonte à plusieurs années. C'était le premier sur le sujet. Mais les circonstances étant, il n'a pu être mené à bien que récemment. Gaza est un ouvrage qui s'est imposé de lui-même, sans préméditation aucune, durant l'opération israélienne Plomb Durci. Enfin, Faire le mur est né d'une rencontre avec un Palestinien lors d'un premier voyage en Cisjordanie. Tout ceci s'est donc imbriqué en assez peu de temps. On pourra d'ailleurs constater que les trois, sans se répéter ni proposer les mêmes angles d'attaque, abordent le bombardement de Gaza. D'où la vision, a posteriori, d'un genre de triptyque. On m'a proposé récemment d'adapter un livre sur le sujet, j'ai refusé, ne souhaitant pas en ajouter.

Accéder à la BD Les Chemins de traverse Mais ce sujet est on ne peut plus central et dépasse de loin son simple épicentre régional : il est devenu une actualité planétaire, avec des implications et des échos qui peuvent même nous toucher nous, en tant que citoyens français (voir, par exemple, tout récemment, la création d'une place Ben Gourion à Paris par Delanoë). Ce conflit recoupe tous les enjeux politiques contemporains : "monde libre", démocratie, Droits de l'Homme, conflit des civilisations Orient/Occident, dernière page de l'histoire coloniale, Islam, etc. Autant de thématiques en une toute petite parcelle. De plus, il symbolise à lui seul la politique du double-standard perpétuel (ce qu'on accepte des uns, on le blâme chez les autres). C'est ce qui le rend si passionnant, et aussi couvert. En outre, c'est un sujet clivant et qui remue les braises. Régis Debray vient tout juste de sortir un livre sur le sujet (A un ami israélien) et il écrit :"C'est l'Occident que vos responsables disent défendre, tu conviendras qu'un Occidental puisse avoir son mot à dire sur la façon dont ils assument nos valeurs en Orient." S'il fallait encore une raison, tout est dit.

Vous réalisez Les Chemins de traverse en collaboration avec Soulman. Pourquoi ? Quelle est la genèse de ce livre ?
Soulman est un ami dessinateur et scénariste que je connais depuis un certain nombre d'années. Nous avions eu cette idée, de réaliser un livre sur Israël-Palestine, il y a quelque chose comme quatre ou cinq ans. Comme je vous le disais, les choses ont fait que nous n'avons pas pu le mener avant (voyages, déménagement, boulots parallèles, etc.), ce qui est au final une très bonne chose puisqu'il a pu mûrir de lui-même et, de ce temps, a germé une tout autre histoire : alors que nous étions partis sur une fiction en deux volets, nous avons réalisé un documentaire, toujours en deux temps, dont l'un basé sur une rencontre que j'avais faite en Palestine, avec cet objecteur de conscience israélien.

Accéder à la BD Gaza, décembre 2008 - janvier 2009 L'ouvrage Gaza, décembre 2008 - janvier 2009 que vous avez coordonné donne une vision assez pessimiste sur la possibilité même d'une issue au conflit. Les Chemins de traverse semble plus porteur d'espoir avec cette logique d'insoumission pacifique dans chaque camp. Comment voyez-vous les choses ?
Comme beaucoup, je dirai : pessimiste dans l'instant, optimiste à terme. A l'heure qu'il est, tout semble bouché, dans d'éternels "processus de paix" relancés à intervalles réguliers. Plomb Durci fut un carnage qu'il faudra historiquement replacer dans la lignée des catastrophes des temps modernes, avec le 11 septembre, Oradour-sur-Glane, Guernica ou les massacres de Sétif et Guelma.

A terme, toutes les luttes d'indépendance ou de résistance à l'envahisseur l'ont emporté (Vietnam, France, Algérie, décolonisations de l'Afrique noire, Cuba, etc.) et j'ose espérer qu'il en sera de même pour la Palestine occupée (je parle sur les frontières de 67). Gaza était très noir car nous étions en plein massacre. Un massacre qui est le cœur du projet, et non collatéral à celui-ci, comme l'a bien dit Michel Warschawski. Impossible d'opposer la moindre trace de lumière.

Les Chemins de traverse, dernier opus de cette "trilogie", devait se clore sur quelque chose de plus ouvert. Et devait rappeler que de part et d'autre (même si la situation n'est pas égalitaire), il existe des mains tendues et qu'on ne fera jamais la paix qu'avec ses pires ennemis. Quand on entend qu'il ne faudrait jamais, ô grand jamais, parler avec le Hamas, c'est juste grotesque. Matan incarne, avec d'autres Israéliens, cette possibilité de connexions. Et Osama, comme le personnage de Faire le mur d'ailleurs, propose une alternative où la haine ne serait pas le premier des leviers. S'il y a une solution, un jour, à ce conflit, elle passera (en plus des médiations internationales) par des gens comme eux. D'où l'idée d'achever ce travail en leur rendant hommage.

Un extrait de Les Chemins de traverse - cliquez sur l'image pour voir la planche entière Dans vos ouvrages, vous incluez souvent des interviews ou témoignages de personnes célèbres ou inconnues. Quelle est votre motivation ? La bande dessinée ne suffit pas ? Vous avez besoin de cautions ?
Disons que la BD en tant que médium n'est pas pour moi une finalité. J'en fais car il se trouve que je dessine, c'est tout. Si je savais chanter, je ferais des morceaux de musique, manier une caméra, des films, etc. Le fond resterait identique. Mes inspirations premières, mon terreau de base, ce sont d'abord les livres – les mots, le texte. Raisons pour lesquelles je tiens beaucoup à ce que du texte figure en tant que tel dans ces projets.

Ensuite, je dois énormément à certains analystes et il me semble on ne peut plus normal de spécifier que tout ce qui a pu être lu, sous formes de cases de bd, procède de tous un tas de personnes, directement ou non. Aussi, j'aime l'idée qu'un lecteur puisse, s'il le désire, approfondir, aller plus loin. Et j'ai pensé que l'ajout d'entretiens permettait ceci ; d'ouvrir une porte, une brèche. Enfin, je me demande parfois si j'ai la légitimité, en tant que dessinateur, d'aborder des questions politiques autant traitées par ailleurs. J'aime, de fait, que la fin de mes bouquins puisse me permettre de m'éclipser, en laissant la place à des gens dont le métier est justement d’évoluer dans l'analytique pur.

Accéder à la BD Nietzsche Votre ouvrage sur Nietzsche (Nietzsche, se créer liberté) connait un certain succès en librairie. Comment analysez-vous l'intérêt que suscite cet ouvrage-là ?
Très curieusement. Je réalise tous mes projets avec une démarche identique : étude du sujet dans mon coin, déplacement sur place pour faire du repérage et m'imprégner des lieux, puis réalisation. Dans cette démarche très solitaire, je ne me soucie jamais du public que cela pourra toucher. Je voulais au départ le réaliser seul mais le géant philosophique qu'il était me paraissait trop ambitieux pour mes seules épaules. D'où, des années après, une rencontre fortuite avec un texte en librairie (un script de M. Onfray sur la vie de Nietzsche, destiné au cinéma), aboutissant au projet en question. Je propose simplement le projet à des éditeurs, qui le prendront s'ils le désirent, ou non.

Nietzsche relevait donc pour moi de la même logique que le bouquin Hosni, par exemple. Il se trouve que, m'a-t-on dit, le premier a "marché" plus que le second. C'est inédit, pour moi, et je reconnais n'en tirer aucune satisfaction particulière, sachant très bien que multiplier les lecteurs aboutit inévitablement à multiplier les mauvaises lectures. Et même si je ne lis aucun des papiers commis et que j'ai demandé à ce que l'on ne me transmette pas le dossier de presse, on m'en a envoyé directement quelques-uns par mails et j'ai pu mesurer, quand il ne s'agissait pas parfois de désinformation (Libération me faisant tenir des propos qui ne sont pas de moi), combien certaines interprétations pouvaient parfois être à l'opposé de la démarche initiale. Du reste, je ne suis pas naïf, je me doute bien que d'avoir adapté le texte d'un écrivain connu a largement joué. Je n'aime pas le savoir élitiste, qui serait destiné à n'être vécu que par une seule petite classe minoritaire. Si cela a permis à des personnes, d'une frange bien plus populaire que les seuls lettrés, d'entrer en contact avec un univers qui n'était traditionnellement pas le leur, j'en suis ravi. Si le fond a pâti sous les feux de la forme, je m'en désole.

Accéder à la BD Hosni On vous voit peu en dédicace et festivals comme si vous fuyiez la foule. N'est-ce pas étonnant pour vous qui semblez prendre contact sans peine avec les auteurs et journalistes célèbres, qui sillonnez les différents coins de la planète ?
Effectivement, je ne m'y rends pour ainsi dire jamais car il est vrai que je déteste la foule, qui me met très mal à l'aise. Rien de bien original : les dessinateurs ont une vie monacale, je n'échappe en rien à la règle. Et le côté "milieu" qu'imposent les salons m'ennuie, je dois dire. Les voyages relèvent d'une toute autre approche. Quand je passe plusieurs jours près du fleuve Mékong, au Vietnam, il n'y a pas de foule. De même pour les forêts de Sils-Maria où Nietzsche marchait, en Suisse. Ou, plus récemment, le cimetière de Sleepy Hollow où Thoreau fut mis en terre. Enfin, le contact à des fins professionnels, avec les quelques personnes (des journalistes pour Gaza par exemple) se fait la plupart du temps par mails, de façon très banale. Pour Nietzsche, je n'ai pas rencontré Onfray une seule fois le temps de toute la réalisation du projet. Donc rien ne semble incohérent là-dedans.

Vous semblez vous nourrir d'une alternance de lectures et de voyages... Pouvez-vous nous en dire plus ?
C'est simple. Je partage mon temps, pour faire court, entre la lecture, le dessin et le voyage. J'ai besoin des trois, et je ne peux les dissocier. Tout s'interpénètre.

Accéder à la BD Faire le mur Vous semblez faire preuve d'une certaine intransigeance, interrompant la réalisation d'un ouvrage attendu chez un gros éditeur, refusant d'intégrer la pourtant prestigieuse collection Signé au Lombard, d'être co-édité par Le Mouv, de faire des plateaux de télévision. Qu'est-ce qui vous guide dans vos décisions ? N'avez-vous pas peur de vous couper de vos soutiens ?
Rien de particulier sinon que je sais juste où je veux aller et où je ne veux pas. "Un oui, un non, une ligne droite, un but", écrivait Nietzsche. Je privilégie toujours la démarche d'un projet à sa finalité. Autrement dit, un partenariat avec une grande radio ne m'intéresse pas si cela revient à faire du bouquin un objet de consommation. Cela ne me ferait pas plaisir d'entendre, entre deux réclames à la con : "Et pour gagner Faire le mur, appelez dès maintenant... un numéro surtaxé !" J'estime que ma place est derrière mes crayons plutôt que devant une caméra. J'ai la hantise du côté VRP, du tapinage, en fait. C'est peut-être un peu ridicule mais je passe des plombes à réfléchir à chaque action qu'un éditeur va me proposer, pour savoir si elle n'entrera pas dans un cadre de pur marketing. Je m'excuse d'emmerder les attachés de presse mais j'avoue trouver ça un peu hallucinant qu'on en finisse par inverser les rôles : on s'étonne que je refuse une émission télévision alors qu'on devrait plutôt s'étonner qu'on ait envie de vendre son truc à des gens dont l'obsession n'est que l'audimat.

J'avais lu, il y a bien longtemps, un bouquin où Bertrand Cantat, de Noir Désir, parlait de son rapport à tout ça, la promo, la vente. On lui avait proposé de passer sur un plateau d'une émission plutôt médiocre et le groupe avait refusé, devant l'ahurissement de sa production qui n'y voyait que les pertes immenses, en termes de rentabilité. Je crois que ça m'avait marqué, de voir qu'un artiste peut se doubler d'une sorte de conscience éthique, et qu'il peut faire son bout de chemin sans avoir besoin de courir devant tous les micros. Donc ces histoires de "soutien", je n'y pense pas.

Un extrait de Les Chemins de traverse - 
cliquez sur l'image pour voir la planche entière On pourrait imaginer que vous répugniez à publier vos œuvres chez un gros éditeur, pourtant vous collaborez avec Casterman et même Le Lombard. A l’inverse, on pourrait imaginer que, vos projets étant accepté par des gros éditeurs vous n'ayez pas besoin d'avoir recours à des petits éditeurs qui rémunèrent moins bien... Pourquoi cette apparente incohérence et dispersion ?
C'est un problème complexe. Il oblige d'être terre-à-terre. Je ne vais pas jouer la pose du dandy qui ne vit que d'amour et d'eau fraiche. J'aimerais beaucoup, mais le réel me rappelle qu'il y a des contingences, très courantes, que partagent des millions de gens en France : payer un loyer, de quoi manger, sans parler du reste. J'aimerais ne travailler que chez des petits éditeurs. Il n'y a pas de pression, pas de comités parlant pendant dix heures de votre couverture, etc. Mais il se trouve qu'un petit éditeur ne peut en aucun cas vous permettre de vivre. 1 500 euros pour six mois de travail, mettons, ce n'est pas tenable. Du coup il m'a fallu, ne voulant radicalement pas travailler en-dehors dans de la publicité dessinée, voir chez des plus grosses structures. Elles me permettent de vivre en toute autonomie et, en parallèle, je continue à travailler avec des petits éditeurs (en l'occurrence, il n'y en a qu'un, à savoir La boîte à bulles) car j'ai sympathisé avec celui qui s'en occupe et car, comme je l'expliquais plus haut, mes préférences en termes de structures se situent davantage à ce niveau. N'être presque pas payé ne me pose alors pas de souci, puisque je n'ai pas besoin de cet argent supplémentaire, pouvant assurer les besoins premiers par les autres boîtes.

Vous publiez 4 ouvrages en moins de 12 mois. Est-ce un concours de circonstances ou êtes-vous sur un rythme de travail en permanence effréné ? Eprouvez-vous une urgence à écrire ? A crier ?
Il y a que je ne prends pas de "vacances". Même lorsque je voyage, c'est toujours lié à un projet. Je n'arrive pas à cesser de réfléchir à des projets, j'ai toujours des envies qui surgissent au quotidien ; du coup, le seul moyen de gérer ceux-ci est de travailler beaucoup (cela dit, c'est un "travail" vraiment peu aliénant donc je mets les guillemets d'usage). Je suis un peu boulimique. Il y a que j'ai le sentiment d'avoir perdu beaucoup de temps, dans ce que l'enfance impose de contraintes. D'où, sans doute, le besoin de densifier les choses.

Un extrait de Les Chemins de traverse - 
cliquez sur l'image pour voir la planche entière Comptez-vous, à l’avenir continuer à privilégies les reportages, documentaires, biographies et ne jamais toucher à la fiction ? Comptez-vous également, à l’image d’un Emmanuel Guibert, toujours donner la parole aux autres ou pourriez-vous vous mettre en scène dans vos livres, voire aborder l'autobiographie ?
Je n’exclus pas la fiction. D'ailleurs, pour 2012, j'en prépare une, avec un scénariste, autour du traitement actuel de la mémoire de la guerre d'Algérie. J'ai juste constaté que, pour ce type de récit (historique, politique), le matériau réel était déjà si dense que je n'avais pas besoin de recourir à la fiction pour raconter une histoire qui, au final, risquerait de desservir le propos initial. Je suis un peu puriste là-dessus : si on traite un sujet historique, faisons-le jusqu'au bout et écartons toute part d'imaginaire. J'ai du mal avec les films présentés comme des œuvres historiques, escamotant au passage tous un tas de faits à des fins narratives. Voir par exemple la sœur de Jeanne d'Arc inventée par Besson, les décalages opérés par Guédiguian pour son "L'armée du crime".

De façon plus générale, je suis passionné par le registre biographique. Les existences d'individus, lorsqu'elles s'accordent à leur pensée, me captivent, et je me plais à les restituer en dessin. L'idée de relais, de conduit de canalisation, ne me semble pas dépréciative pour celui qui s'en charge. Mon intention première reste, dans tous les cas, de mettre en scène des individus, porteurs d'un fond collectif, et de voir les effets produits, au quotidien de nos vies, dans l'actualité, par ce qu'ils incarnent. Le genre du témoignage s'y prête donc très bien. Cela dit, je n'exclus rien. Et "Lever l'encre" sera en rupture par rapport à cela. Beaucoup plus recentré et personnel. Et j'avoue avancer un petit pied devant l'autre, bien plus que lorsque je les mets dans le plat, de l'Indochine à la Palestine, au travers d'une personne extérieure et existante.

Extrait d'une des dix planches sur Marek Edelman et le ghetto de Varsovie - cliquez sur l'image pour voir la planche entière Quant à me faire figurer dans mes récits, je le fais déjà parfois, sur des petites bd, par exemple sur mon blog ; pour raconter une rencontre qui me semble pertinente, une conférence, un voyage, ou des choses comme ça. La dernière en date devait être quand je suis allé à une conférence de Tariq Ramadan à Paris : j'ai effectué un compte-rendu pour mon blog de ce que j'avais entendu, comme l'aurait fait un journaliste. Dans ce genre de cas, mon personnage dessiné peut servir à dérouler la narration. De là à en faire tout un album, je ne sais pas. J'aime beaucoup ce que font Sacco et Squarzoni. J'avais commencé un carnet de voyage de ce type, mais je n'ai pas réussi à le terminer. Pour l'instant, il m'est plus facile de dessiner les autres.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
10 pages sur la résistance juive du ghetto de Varsovie pour Le Monde Diplomatique (voir extrait ci-contre). "Lever l'encre", un recueil de dessins et de textes autoédité, autour du voyage et des rencontres (quelque chose que j’aimerais à la Baudoin). Et pour 2011, un album sur le philosophe et ermite américain Thoreau (La vie sublime) et un autre sur un déserteur français ayant rallié le Viet-Minh durant la guerre d'Indochine (Dans la nuit la Liberté nous écoute...).
Interview réalisée le 24/05/2010, par Vincent Henry (La Boîte à Bulles).