Les derniers avis (105170 avis)

Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Celestia
Celestia

Manuele Fior est tout de même un sacré dessinateur. Franchement, ses cases sont foutues comme des tableaux. Tout est bien composé. Il suffit de jeter un œil sur son ouvrage L'Heure des mirages, sorte de compilation de ses travaux hors BD, pour s'en convaincre. C'est d'ailleurs la seule et unique raison qui m'a poussé à acheter Celestia. Fior y développe un univers vraiment original, entre conte, récit post-apo, et poésie. L'ambiance est également très bonne. Et puis j'aime bien l'intérêt de l'auteur pour les collants. Ca apporte une touche grivoise très discrète. Tout ça fait que on pourrait caser Celestia, en se forçant un peu le truc, quelque part entre Les eaux de Mortelune et Les cités obscures. Maintenant, je trouve qu'il y a des scènes un peu inutiles, des dialogues insipides et des personnages peu travaillés ou dont le sens n'apparait pas forcément. Enfin, le rythme est étrange, avec des moments où l'histoire s'emballe d'un coup et où on perd un peu le fil, du coup. On ne sait pas trop où tout cela mène ! J'ai eu l'impression d'avoir affaire à une histoire à moitié. A moitié achevée, à moitié intéressante.

25/04/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 2/5
Couverture de la série La mare
La mare

C'est ma première ballade en compagnie de Erik Kriek. Le dessin m'a charmé, ainsi que cette couverture qui rappelle un peu le dessin de Charles Burns. Il y avait a priori tout pour me plaire, et avant toutes choses le trait un peu pictural de l'auteur, un brin naïf, allié à une colorisation du plus bel effet, les blancs créant un effet dynamique assez saisissant. Et les premières pages (que l'on pourra déguster en cliquant sur l'image) m'ont vraiment mis dans les meilleures dispositions. Elles sont splendides, et on outrepassera sans doute pas la raison en y décelant un hommage au film Shining, plus précisément à son générique. Ce que confirmera le reste de l'histoire avec cette maison maudite... Très bon départ donc, tout schuss. Et puis rapidement, on trébuche sur des dialogues maladroits. Manifestement, il n'y a pas eu de relecture car les coquilles sont nombreuses : oubli de mots, erreurs orthographiques, expression bancale, lourdeur... auxquels s'ajoutent de probables soucis de traduction. On a vu pire, mais c'est quand même agaçant. Le plus gênant, c'est la teneur même des dialogues que l'on aurait aisément pu alléger du superflu. Un exemple avec cette scène où un policier, interrogeant l'héroïne sur une disparition, lui demande « quand avez-vous vu Emilio pour la dernière fois ». Celle-ci répond alors : « Le mois dernier. Mon mari avait fait un risotto… ». Mais qu’est-ce qu’on en a à braire du risotto franchement ? A la limite, on dirait une parodie d'OSS 117, c'est dire ! Ceci n’est qu'un exemple, mais cet esprit lourdaud gâte la sauce. Les personnages ne sont pas empathiques. Le mari, en particulier, est con comme un balais, au point qu'on a franchement envie de le voir décéder rapidement. Le fameux Emilio, ami du couple de protagonistes, est quant à lui affublé d'une tête über-flippante... Reste le scénario, cousu de fil plus blanc que blanc. D'abord le gamin qui revient d'outre tombe, où le lecteur inattentif ne verra pas du tout venir le coup de l'hallucination, et puis l'histoire de ce trou d'eau noire qui attire mystérieusement ses victimes... Bref ! Je me suis ennuyé au point de finir par trouver le dessin convenu et aussi maladroit que les dialogues. Heureusement, c'est assez vite lu. N'étant pas rancunier, j'ai réservé L'Exilé, du même auteur, aventure qui se déroule au Xe siècle chez les Vikings, histoire de lui laisser une seconde chance. Mais en attendant, La Mare est une lecture tout à fait dispensable, à moins toutefois de rechercher un dessin peu banal.

25/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Rosangella
Rosangella

Je suis dans l'avis de la majorité, pour globalement les mêmes raisons. C'est mon 5è Corbeyran que je lis, mais je commence à voir quelques motifs récurrents dans ses œuvres. Notamment la place du social dans l’œuvre, le questionnement de gens du quotidien et la construction en polar. Ici encore, on a cet ensemble de sujets abordés autour d'une "banale" histoire de mari violent qui revient dans une famille pas forcément fonctionnelle. Le dessin d'Olivier Berlion est assez typé, avec une utilisation de la peinture qui marche plutôt bien visuellement, même si je trouve personnellement que certaines cases fonctionnent moins bien, les visages paraissant déformés. D'autre part, je vois assez peu l'âge réel de Rosangella, qui me semble plus proche d'une trentaine fringante que de la cinquantaine fatiguée. Cela mis à part, le coloris très clair et ensoleillé, les utilisations du rouge dans la violence et quelques plans soulignent que l'auteur ne cherche pas à faire un simple travail de commande. C'est investi visuellement, bien que codifié par les films polars je trouve (notamment question angles de vue). Pour l'histoire, c'est assez classique dans son déroulé et ça ne m'a pas spécialement surpris. J'étais assez peu investi par le début, trop verbeux (et pas forcément nécessaire), d'autant que pas mal de texte sert à mettre en places les relations entre personnages. Cependant, ces relations sont assez peu exploité. Tout revient simplement à Max, personnage central du récit et élément de dissonance qui amène sa violence comme dissolution des liens entre humains. A ce niveau, la BD est claire sur la représentation de la violence au sein du couple, de la famille et de manière générale sur la représentation du mâle réaganien qui aime que ça soit comme lui veut. Malheureusement la fin est assez rapide et surtout n'amène pas la BD à décoller au-delà de ce sujet. Finalement, Jo n'a qu'un impact limité sur l'histoire et je regrette que Corbeyran ne développe pas plus les conséquences de l'apparition de Max sur la famille en elle-même, le rapport entre les adelphes ou ce que Jo en tire ensuite. Bref, ça manque un peu de corps pour que je sois conquis. Reste une bonne lecture qui malheureusement rappelle bien trop de faits-divers récents ...

25/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Guerres de Lucas
Les Guerres de Lucas

Deuxième pépite que je lis chez cet éditeur. J’ai adoré !! Je vais me ranger au concert de louanges, c’est vachement bien et vraiment super bien foutu. Je n’en reviens toujours pas d’une telle maîtrise. Évidemment je suis un grand amateur de la franchise, on apprend bien sûr mille et une anecdotes sur le scénario, la production, le tournage … qui sont toutes passionnantes et savoureuses. Mais l’album va bien plus loin et dépeint vraiment bien l’époque, l’industrie cinématographique et également cette nouvelle vague de réalisateurs, en s’attachant bien sûr au personnage de Lucas (mention également à Coppola qui m’a agréablement surpris), avec comme prouesse de nous le rendre très humain et attachant. Chaque planches apportent son lot d’infos sans que ça ne soit jamais rébarbatif. C’est d’une fluidité exemplaire et parfaitement mis en images, j’étais dégoûté d’arriver à la fin, tant j’aurais voulu que mon plaisir de lecture dure. J’avais bien aimé Un tournage en enfer - Apocalypse Now, mais le présent album rentre dans d’autres sphères, franchement un must dans le genre. Absorbant, captivant et fascinant dans sa mise en œuvre, j’ai ressenti des moments d’émotions, une franche réussite.

25/04/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série La Cuisine des ogres
La Cuisine des ogres

Voilà une lecture que j'ai appréciée pour son ambiance très forte. J'ai même été surpris par le ton cruel et l'aspect effrayant, croyant entamer une BD jeunesse. La cuisine des ogres a réveillé chez moi ce mélange de peur et d'attrait qu'avait exercé sur moi, enfant, le conte Barbe Bleue, avec ses images de corps sanglants suspendus à des crochets de bouchers. Déjà bien trash, non ? Je me souviens très bien avoir été très très impressionné, avec l'imagination qui prenait le relais... Bref ! A ce stade, on n'a toujours rien dit de la BD. Le dessin est chouette et sert très très bien ce conte noir pétrole. Les cases sont travaillées et pleines de détails. Tout est très bien amené, les premières pages sont très prometteuses. Le paysage est en outre original puisqu'on découvre, et c'est (presque) le titre, l'envers de la cuisine des ogres : l'arrière boutique en quelque sorte. Et cela donne lieu à des scènes savoureuses dans des lieux insolites. je pense en particulier à ce lac d'eau de vaisselle, hanté par une créature abominable. L'idée de faire intervenir le Croquemitaine, vu ici comme le fournisseur officiel des ogres en chair fraiche est une idée qui fait mouche, d'autant plus qu'il est représenté de manière tout à fait sinistre. J'ajouterai sans spoiler qu'on termine sur lui de manière surprenante, les auteurs révélant une face tout à fait inattendue du personnage, et ça c'est très beaucoup appréciable. Oui oui, plein de bonnes choses dans cette album copieux (entendu ici dans tous les sens du terme, hé hé) et bouillonnant. Toutefois, j'ai à plusieurs reprises été distrait de ma lecture par des passages que j'ai trouvé ou un peu digressifs, ou mal emboités, ou un peu forcés. Il y a un côté un peu mal peigné dans les finitions scénaristiques, ce qui me surprend de la part de Vehlmann. Tout cela aurait pu selon moi être plus ramassé. Il y aura apparemment une suite. Je serai de la foule des lecteurs malgré toutes mes retenues, parce que c'est quand même une bonne BD. Reste qu'en tant que professionnel, à l'heure où j'attends mes commandes récentes, je me pose encore la question de savoir où est-ce que je vais bien pouvoir ranger cette histoire. En jeunesse ? Chez les ados ? Chez les adultes ?... Mais ça, c'est une autre histoire, même si on peut se dire à l'aune de ce genre d'interrogations, que les auteurs viennent, mine de rien, de réaliser une œuvre transgénérationnelle. C'est déjà en soi très habile.

25/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Jardin - Paris
Le Jardin - Paris

Alors que le sujet n’avait pas grand chose pour m’attirer, je dois dire que j’ai rapidement été charmé par ce tome. Je n’ai pas eu les freins de mes camarades, qu’importe si l’histoire peut paraître improbable (d’autant pour l’époque), ou l’âge de notre héros qui peut faire tiquer. Je me suis laissé bercer par ce récit plein de grâce, d’élégance et de finesse dans les émotions. Le fond et la forme sont au diapason, j’en suis sorti assez bluffé. Une narration impeccable alliée à un graphisme délicat et des couleurs harmonieuses. Je ne connaissais pas l’auteure mais j’ai beaucoup aimé. Son style convient parfaitement aux années folles. Niveau récit, c’est encore mieux, non pas que j’ai trouvé l’histoire indispensable, mais j’ai été ébahi par la justesse, le doute, la pudeur, la subtilité, la retenu … des relations entre personnages, c’est le tour de force de l’album. Je n’arrive pas à mette le doigt sur le terme exact, c’est tout simplement très beau, l’antithèse de la vulgarité. Une chouette lecture pour un album que j’ai trouvé lumineux.

25/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série D'Ambre et de Feu
D'Ambre et de Feu

Une petite histoire à mi-chemin entre le conte et la fantasy. Elle inclut des éléments de légende médiévale occidentale avec roi et château, mais elle y incorpore nombre de créatures du folklore japonais : kitsune, onibi, déesse Amaterasu, etc... Le mélange surprend un peu mais s'accepte très vite. D'autant que le dessin est charmant, surtout par son utilisation de couleurs automnales chaudes et intenses. C'est d'ailleurs surtout le dessin qui attire vers cet album. L'histoire, quant à elle, est un peu moins enthousiasmante. Rien n'indique que l'album se destine à un public jeunesse mais l'intrigue semble être plus adaptée à des lecteurs de moins de 12 ans qu'à des adultes. La trame de l'histoire est en effet convenue, son déroulement très prévisible, et la narration manque aussi de maîtrise du rythme. Les choses s'enchainent très vite, sans suffisamment de mise en place et le changement de point de vue de l'héroïne notamment parait cousu de fil blanc et trop abrupt. Tant et si bien que l'album laisse sur l'impression d'avoir parcouru de jolies pages mais une histoire assez creuse et déjà vue. A réserver sans doute à un jeune public.

25/04/2024 (modifier)
Par Eric
Note: 3/5
Couverture de la série Jeremiah
Jeremiah

Bonjour, ce message juste pour dire qu'on a arrêté au N° 36 de notre côté car on a été déçu par les derniers albums, et je vois que nous ne sommes pas seul. Raison de l notre mitigée de 3/5 alors que ça mériterait beaucoup plus s'il n'y avait pas les albums glauque et sans intérêt. On est Intéressé par savoir si Hermann s'est repris par la suite ou va se reprendre s'il continue la série ... Merci.

25/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Ride
La Ride

Etonnante mais pas désagréable cette BD. Etonnante parce qu'elle se contente au final de raconter un voyage en vélo fait par les auteurs ou leurs alter-ego entre Paris et la Bourgogne. Rien de plus exotique mais en même temps une vraie expédition, comme un départ à l'aventure avec comme seuls bagages un vélo, de l'argent et de petits sacs pas trop remplis. L'objectif : quitter la routine de la vie parisienne et retourner aux sources de la région natale de l'un des deux, tout en redécouvrant la France authentique et en se donnant des défis cyclistes. Les deux héros aiment en effet le vélo et même s'ils ne sont pas des coureurs exceptionnels, ils ont le sens de l'effort sportif et savent se réjouir d'avoir surmonté le défi de faire une grande distance à vélo ou d'avoir monté un col difficile. Le graphisme est intéressant, avec une personnalité plutôt originale, et le rendu est efficace et souvent assez esthétique. J'aime bien. On est donc embarqués avec ces deux là dans une aventure que finalement n'importe quel français pourrait faire s'il avait le courage que je n'ai pas d'enfourcher un vélo et d'être prêt à pédaler pendant plus d'une semaine. En chemin, ils font des rencontres, bonnes ou mauvaises, subissent des galères mais aussi des bonnes surprises, sont déçus ou charmés par les paysages découverts. Et mine de rien, il y a un vrai sens de partir à l'aventure et d'être emmené avec eux dans leur récit. C'est ça que j'ai apprécié dans cet album. Et pourtant en même temps, le récit ne décolle jamais vraiment. Il n'y a pas de thématique précise qui s'impose autre que le parcours à vélo des deux personnages et leurs pensées du moment, pas toujours passionnantes d'ailleurs. C'est sympathique, presque dépaysant alors que c'est la France d'à côté de chez vous, mais l'ensemble se révèle juste agréable sans être davantage enthousiasmant.

25/04/2024 (modifier)
Couverture de la série L'Odyssée de l'espace - Une histoire de la conquête spatiale
L'Odyssée de l'espace - Une histoire de la conquête spatiale

Les amateurs de l’histoire de la conquête spatiale ne découvriront aucun scoop dans cet album, pas d’informations nouvelles. Mais par contre on a là une somme à la fois intéressante et complète de ce que fut cette épopée. Les premières pages rappellent, l’attrait qu’ont exercé les astres et les cieux sur les Hommes, depuis la « nuit des temps ». Ce rappel historique est clair et bien fait, et il conditionne, avec l’évolution des connaissances et des appétences, le grand bond en avant – ou plutôt en hauteur – de la seconde moitié du XXème siècle. A partir des essais de von Braun durant la seconde guerre mondiale (et sa récupération par les Américains – petit point éthique qui aurait peut-être mérité une remarque, même si ça n’est pas le cœur du sujet), tout s’accélère, surtout durant la guerre froide, où les deux « grands » se lancent dans une course aux étoiles, pour des besoins militaires, mais aussi de prestige. Le gros de l’album se concentre donc sur cette période, mais aussi sur l’après guerre froide, jusqu’à aujourd’hui. Et je dois dire que la narration d'Arnaud Delalande est claire et fluide, n’ennuie jamais, même lorsque moult connaissances sont présentées au lecteur. Les aspects techniques, humains, sont exposés de façon à ce que tous les lecteurs s’y retrouvent, quelque soient leurs connaissances dans le domaine, et même si certains détails sont pointus et quasi exhaustif (l’ouvrage est publié en collaboration avec l’Agence spatiale européenne et la Société astronomique de France). J’ai vraiment bien aimé ma lecture, alors même que je ne suis a priori pas attiré par les sciences. Cette lecture est d’autant plus agréable que le dessin d’Eric Lambert est lui aussi clair et fluide. Un style classique réaliste très agréable, qui use bien d’un Noir et Blanc au trait fin (jouant aussi sur des nuances de gris), avec une mise en page aérée et dynamique. Une chouette lecture en tout cas, qui ravira les passionnés du sujet, mais qui intéressera sans aucun doute un lectorat plus large.

25/04/2024 (modifier)