Les derniers avis (104715 avis)

Couverture de la série La Route
La Route

A l’annonce de l’adaptation du chef d’œuvre de Cormac McCarthy « The Road » par Manu Larcenet, j’étais dubitatif. Ayant lu le roman, pas évident de trouver la bonne formule pour dessiner un texte si contemplatif et si avare en parole. Pas que je doutais des capacités de cet auteur, mais je me demandais comment son style graphique allait pouvoir épouser de manière réaliste la profonde noirceur du roman et allait soutenir ces images de désolation dans la répétitivité et sans lasser. Les premières images disponibles sur internet m’avait pleinement rassuré mais ne m’avait pas préparé à un tel choc en tenant l’objet physiquement (les objets en fait i.e. La version noir et blanc et la version couleur !) entre mes mains et en ouvrant et parcourant les pages. MAGISTRAL ! D'ailleurs, si vous hésitez entre la version noir et blanc et la version couleur, un conseil, achetez les deux ! Chaque planche et je dis bien chaque planche est un régal pour les yeux. Le Rapport de Brodeck avait fait très fort à l'époque mais l’auteur pousse le curseur beaucoup beaucoup plus loin dans la perfection de son trait. La mise en couleur est incroyable de nuances et embelli le tout. Ne vous y trompez pas toutefois, même si des étincelles de joie apparaisse ici ou là, tout n’est que cendres et désespérance. Manu Larcenet a su rester fidèle à l'oeuvre originel qui n'est point dénaturé mais sublimer en y apportant sa touche personnelle. Brillantissime, insurpassable, etc... Je vais m’arrêter là avec les superlatifs car je pourrais les enfiler un à un comme des perles. Pour conclure, Manu Larcenet a totalement réussi son pari, il m’a même donné l’envie de relire le livre. C'est dire ! Chef d’œuvre absolu, si j'avais pu mettre six étoiles, je l'aurais fait !

29/03/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 2/5
Couverture de la série Anne Bonny
Anne Bonny

Ce n'est pas ce récit qui va me rabibocher avec la piraterie en bande dessinée. La biographie romancée d'Anne Bonny me laisse perplexe. Une femme pirate ce n'est pas commun, même si elle ne fût pas la seule, d'ailleurs avec la présence de Mary Read, l'exception sera double dans cet album. Mattéo Mastragostino ne montre que la facette sympathique du personnage historique et nous propose un récit d'aventure qui reste dans les standards du genre. J'aurais aimé un peu plus de noirceur. Un personnage principal niais qui m'a souvent agacé, je ne me suis pas attaché à cette jeune femme qui rêvait de liberté. Le dessin d'Alessandro Ranghiasci est agréable à regarder, les décors sont soignés et les protagonistes sont reconnaissables au premier coup d'œil. Mention particulière pour notre jolie héroïne à la belle chevelure rousse. La lecture n'a pas été un supplice, mais elle sera vite oubliée. Note réelle : 2,5.

29/03/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Keeping two
Keeping two

Un roman graphique qui ne m'a pas du tout intéressé. Dommage parce que j'aime bien le dessin, mais le scénario ne m'a pas du tout passionné. J'ai eu l'impression de voir un film d'auteur hermétique voir même une parodie de ce genre de film. Comme le dit Ro, on se perd vite entre les allers-retours dans le temps et les scènes fictifs. Les deux personnages principaux m'ont laissé indifférent et je me suis vite ennuyé en lisant l'album. Heureusement, il y a peu de cases par page et la narration est fluide donc j'ai quand même pu finir la lecture de cet album sans grande difficulté.

28/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Pénouche
Pénouche

Pénouche est une urbaine célibataire de 25 ans un peu exubérante qui drague les garçons et rigole avec ses copines sans prendre la vie trop au sérieux. Sur les premières pages, j'ai cru que j'allais trouver cette BD sympa. Déjà graphiquement, c'est un trait lâché plutôt plaisant qui n'est pas sans rappeler le style de Roald Dahl, entre BD pour enfants et BD d'humour. Ensuite cette héroïne très féminine mais aussi un peu fofolle m'est parue attachante le temps d'une ou deux saynètes de quelques pages. Mais dès qu'est apparue la première page de gag en une planche uniquement, j'ai commencé à trouver que la série avait le cul entre deux chaises. Je n'ai pas su déterminer à quel public elle s'adressait. Car l'héroïne et ses problématiques sont celles d'une jeune adulte : recherche d'un partenaire amoureux ou d'un coup d'un soir, problèmes de fric et de loyer à payer, sorties entre copines, etc... Mais le ton du récit et l'humour tenaient plus de la BD jeunesse, avec même un soupçon de folie débridée et de caractères excessifs rappelant l'ambiance d'une série comme Tom-Tom et Nana. C'est souvent volontairement niais, avec pas mal de gags un peu bêtas qui tombent à plat, comme notamment toute cette histoire autour de la chanson publicitaire pour les cornichons. Et du coup, malgré quelques aspects attachants, l'ensemble se révèle peu drôle voire même légèrement pénible parfois pour un lecteur adulte, tandis que les sujets abordés ne sont clairement pas à même de parler à un jeune ado. Je ne sais pas si cette série a su trouver son public mais moi je cherche encore à comprendre où diable est-elle partie le chercher ?

28/03/2024 (modifier)
Couverture de la série La Bureautique des Sentiments
La Bureautique des Sentiments

Bon, ça n’est pas l’album humoristique du siècle, hein, mais je vais quand même être plus positif (ou moins négatif) le concernant que mon prédécesseur. Le dessin de Julien/CDM n’est pas hyper fouillé, mais je le trouve adapté à ce genre d’humour. Un trait caricatural dynamique et très lisible en tout cas. Concernant les histoires courtes (le plus souvent d’une page, mais parfois c’est un simple dessin/strip), c’est très inégal. Bernstein n’est pas l’auteur qui me convainc le plus parmi ceux qui publient chez Fluide depuis quelques années. Mais j’arrondis quand même aux trois étoiles, car, si je n’ai jamais réellement ri, ça m’a quand même fait sourire un certain nombre de fois, avec un humour con dont je suis a priori friand. Je concède aussi un côté répétitif de certains gags, mais Michel, ce loser de bureau, asocial et gaffeur, obsédé par ses tableaux Excel, arrive à accrocher le lecteur avec ses airs pathétiques. Note réelle 2,5/5.

28/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Fabuleux Freak Brothers
Les Fabuleux Freak Brothers

Les trois frères Freak ressemblent à un mixe entre les Marx Brothers et les Pieds Nickelés, en plus loser, et surtout en plus déjantés. Avec cette série, on entre de plain-pied dans la contre-culture underground américaine des années 1960-1970. En effet, les trois bonhommes sont des hippies provocateurs et irréductibles à la loi et aux bonnes mœurs. Leur quasi unique préoccupation consiste à se procurer de la drogue. Parfois de l’Héro ou de la Coke, mais surtout de l’herbe, qu’ils consomment à toute heure de la journée (le reste du temps ils en recherchent ou en revendent pour se faire de l’argent et pouvoir en acheter !). La plupart du temps, leurs actions finissent mal, ils ne sont pas spécialement doués. Il y a un côté comique dans leur look et leurs démarches, leur addiction assumée à la marijuana. Le dessin de Shelton, assez caricatural, est un peu brouillon, mais n’en reste pas moins lisible et expressif. On est ici, en partie dans le dessin, mais aussi dans l’univers et l’esprit contestataire et hippie, proche de ce que faisaient des auteurs comme Crumb ou Holmes (voir en particulier l’histoire intitulée « Fat Freddy chope la chtouille »). Un ensemble inégal et très marqué par une époque et un courant d’idées. J’ai lu les deux premiers tomes de l’intégrale, et il faut sans doute lire par petites doses les aventures de ces hurluberlus fumeurs d’herbe. Mais c’est quand même une ambiance réjouissante, et une lecture globalement recommandée (ça peut se lire par petites touches, les histoires sont courtes – parfois ce ne sont que des strips).

28/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Alcoolique
Alcoolique

C’est un très bon roman graphique nombriliste (je ne sais ce qu’il peut y avoir d’autobiographique dans cette histoire ?), dans lequel nous suivons durant toute sa vie un homme, qui semble avoir « raté » quelques rencontres, et qui traine comme un boulet certaines addictions – à l’alcool notamment. Le récit est à la première personne, et le personnage principal n’est pas tendre avec lui-même. On n’est toutefois pas dans la dézingue un peu trash de Joe Matt ou dans l’autopsie froide de Daniel Clowes. Non, ici, Jonathan Ames traite ça avec une certaine retenue, voire un peu de pudeur. Et cette relative légèreté est accentuée – et bien servie – par le dessin de Dean Haspiel, simple et épuré. Une lecture agréable.

28/03/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 1/5
Couverture de la série Les 100 derniers jours d'Hitler
Les 100 derniers jours d'Hitler

Bon bon bon... Comment dire, déjà que le genre historique n'est pas forcément ce qui me fait triper le plus, mais alors là je n'ai même pas réussi à finir la BD ! Ça doit même faire un paquet de temps que cela ne m'était pas arrivé ! Mais là... C'est franchement de l'étouffe chrétien par planche de 10 ! (Et pourtant je suis athée...). Bref, l'idée d'adapter le livre de Jean Lopez sur les 100 derniers jours d'Hitler aurait pu être bonne... ou pas. Là c'est indigeste au possible. Chaque planche nous propose de résumer ces fameux 100 derniers jours à compter du 15 janvier 1945. Sauf que ramener les événements journaliers de cette période en 1 planche et d'en enchaîner 100 ne passe pas. D'une, souvent les contextes ne sont pas présentés, les personnages idem, j'ai pourtant pas l'impression d'être une brelle en histoire, mais là faut suivre ; les villes, les régions, les événements pareils... De deux, tout est survolé. Et de trois, tout est tellement survolé que le relecteur a même du prendre des vacances. N'ayant tenu que la moitié de l'album je suis tombé 2 fois sur des erreurs de textes dans les bulles ! Pas 1 coquille ou une faute de frappe, en fait à plusieurs cases d’intervalle (p.25) et sur les 2 premières bulles de la page 65, c'est le même texte en copié/collé... Genre n'importe quoi... Bref, je n'ai pas réussi à aller au bout et je ne vous conseille pas cet album

28/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Dernier Sergent
Le Dernier Sergent

Si chaque tome de cette série se révèle aussi gros que le premier, ce sera une sacrée somme de lecture au total ! Car j'ai pris pas moins de 4 grosses soirées de lecture pour lire le seul tome 1. Presqu'autant que si j'avais lu un roman complet. C'est une lecture très dense, avec beaucoup de texte par page, mais aussi beaucoup de dessins soignés et détaillés. Je ne sais pas combien de temps il a fallu à l'auteur pour l'achever mais ça a dû lui prendre un sacré bout de temps. J'ai été un peu surpris de réaliser que, d'une certaine manière, ça pourrait être presque une suite directe de sa fameuse série Journal. En effet, le dernier tome de celle-ci s'arrêtait sur le récit de sa vie en 1996, tandis que celle du Dernier Sergent s'entame en 1998. Et dans les deux cas, il s'agit de raconter plus ou moins en détails la vie de l'auteur dans ces années là. La différence principale était que les albums de Journal étaient dessinées presque dans la foulée des évènements vécus par l'auteur et qu'il les livrait donc de manière assez crue, avec peu de recul. Alors que le Dernier Sergent a été dessiné une vingtaine d'années après les faits avec donc bien plus de maturité, de recul et de réflexion sur et autour des faits qu'il raconte. Le résultat est plus maîtrisé, plus réfléchi, mais aussi plus dense justement car l'auteur a davantage à en dire. Cela faisait longtemps que j'avais lu Journal et en relisant mon avis écrit en 2005, je réalise que j'ai un avis relativement similaire à propos du Dernier Sergent. A l'époque déjà je trouvais que Fabrice Neaud dessinait bien. Et je trouve qu'il a encore fait beaucoup de progrès depuis. Il ne fait aucun doute qu'il maîtrise les portraits et les dessins des corps humains (masculins en quasi totalité) mais je ne suis pas trop fan de cet exercice là à titre personnel. Par contre, j'admire vraiment ses décors et ses paysages. Certains de ces dessins sont épatants, et je pense notamment à celui d'un navire dans la tempête ou encore la dernière case du tome 1 qui apporte la lumière et l'espoir qu'on sent revenir dans la vie de son personnage à ce moment du récit. Car dans la majorité des pages précédentes, c'est bien au contraire la solitude, la déprime et le mépris de soi qui affligent l'alter ego de l'auteur. Sa misère sexuelle est accablante (mais on en avait déjà un bon aperçu dans Journal), on le plaint de le voir s'enferrer dans une routine de drague malsaine dans sa petite ville où les chances de rencontrer l'amour sont bien trop maigres, et on s'inquiète de voir sa sensibilité exacerbée être si souvent mise à mal que ce soit sur le plan des relations humaines ou de son travail d'auteur. Au travers de la revue de sa vie à cette époque, Fabrice Neaud aborde plusieurs thématiques. La principale est l'homosexualité, et en particulier la difficulté de la vivre et de faire des rencontres dans une petite ville. Pour un hétéro comme moi, cela ouvre les yeux sur les difficultés à simplement trouver de l'affection et le mal-être que cela implique. Et d'ailleurs, Fabrice lui-même réalise à quel point la chose est encore plus compliquée pour les lesbiennes. Mais il aborde aussi de manière frontale le sujet de l'homophobie (dont il découvrait justement la notion dans ces années là) en particulier au cours d'un épisode particulièrement violent qui tranche avec la passivité physique du reste du récit. L'histoire touche également à d'autres sujets tels que ses relations familiales, la mort de sa soeur et de son père, son étrange situation professionnelle, entre le travail qui lui sert de gagne-pain et sa vie d'auteur de BD indépendante et qui plus est homosexuelle qui lui attire à la fois respect des uns et rejets des autres. Il aborde aussi dans une sorte de mise en abyme son œuvre elle-même, en particulier son ressenti à la découverte de la réaction agressive de certaines personnes à la publication du tome 3 de Journal qui sortait ces années là. L'autobiographie aussi brute et sincère que la sienne se révèle un exercice bien délicat quand elle est publiée presque dans la foulée des évènements qu'elle raconte et que les gens que l'on côtoie s'y reconnaissent. Quant au fil rouge de l'ouvrage, il s'articule sur sa rencontre, sa fascination puis ce qui deviendra une assez saine amitié (du moins on l'espère pour la suite) avec un homme en particulier, sans doute le fameux Dernier Sergent. C'est intéressant, c'est instructif, c'est bien dessiné... mais ma lecture fut aussi bien laborieuse. D'une part parce que je ne suis que moyennement amateur de telles biographies très intimes avec beaucoup de réflexions sur soi et sur le monde qui vous entoure, mais aussi parce que Fabrice Neaud y écrit dans un langage littéraire assez avancé. Je veux dire par là qu'il utilise des tournures de phrases littéraires et du vocabulaire que j'aurais plusieurs fois dû aller chercher dans le dictionnaire si j'en avais eu le courage. Il a fait des études de philosophie et c'est un très gros lecteur de livres et essais, ça se voit : il a une culture littéraire que je n'ai pas. Par exemple, lors de la discussion passionnée avec Denis Bajram qui est racontée dans cette BD, ils alignent les sujets de discussion sur des auteurs, des artistes, des notions philosophiques ou sociologiques auxquels je ne comprenais rien car je n'ai absolument pas cette culture. De même toutes ces pages où il analyse la musique de Gustav Mahler me sont restées hermétiques. Pour dire les choses simplement, plusieurs fois au cours de ma lecture, je me suis mis à sauter des passages trop verbeux ou avoir les yeux qui se croisaient de fatigue. Je ne suis donc pas le meilleur public pour cet ouvrage qui s'intellectualise un peu trop à certains passages. Mais pour autant, il y a beaucoup d'autres passages que j'ai trouvés très bien, très bien dessinés et très intéressants dans ce qu'ils avaient à raconter sur l'auteur et sur la société.

28/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Cycle des chats
Cycle des chats

Ça fait bien longtemps que je n’étais pas tombé sur du Bernard Werber, à l’époque j’avais adoré son cycle des fourmis, les thanatonautes etc avant de m’en désintéresser tout doucement. Je découvre sa trilogie des chats avec cette adaptation bd (à ce jour 2 tomes parus sur les 3), j’ai retrouvé son style très accessible et divertissant mais, car il y a toujours un mais, il faut toujours savoir avaler quelques couleuvres au passage. En fait, avec ses histoires je ne peux m’empêcher de penser au sketch de la chauve-souris de Bigard avec c’est « Bon admettons ». La base de son histoire reste relativement plausible, les humains s’étant tellement foutus sur la gueule que la civilisation telle qu’on la connaît a (va) disparu (aitre) laissant toute latitude aux animaux pour trouver leur place dans ce nouveau monde. Why not ? Là où je tique par contre, c’est sur toute l’histoire autour du 3eme œil (effet accentué avec le tome 2), un artifice facile qui va permette aux animaux d’ouvrir leurs connaissances et de pouvoir même communiquer avec les humains. Bon vous me direz que déjà dans les fourmis, on trouvait la même idée mais j’étais plus jeune et naïf ;) enfin ça permet de développer des thématiques intéressantes. Par contre, une fois passé outre ce détail (qui m’empêche vraiment de m’emballer plus), la bd s’avère quand même agréable à suivre. Autant le chat Pythagore peut faire sourciller, autant (sa majesté ^^) Bastet est fort réussie. Je n’ai rien à dire de méchants sur le travail d’adaptation des auteurs sur le médium. La réalisation suit, l’histoire est fluide et les quelques passages didactiques qui usent d’un trait différent sont forts sympathiques. Du bon boulot. Les amateurs de l’auteur ne seront pas déçus et je ne déconseille pas si vous cherchez un truc distrayant sans être trop regardant.

28/03/2024 (modifier)