Les derniers avis (104710 avis)

Couverture de la série Les Fabuleux Freak Brothers
Les Fabuleux Freak Brothers

Les trois frères Freak ressemblent à un mixe entre les Marx Brothers et les Pieds Nickelés, en plus loser, et surtout en plus déjantés. Avec cette série, on entre de plain-pied dans la contre-culture underground américaine des années 1960-1970. En effet, les trois bonhommes sont des hippies provocateurs et irréductibles à la loi et aux bonnes mœurs. Leur quasi unique préoccupation consiste à se procurer de la drogue. Parfois de l’Héro ou de la Coke, mais surtout de l’herbe, qu’ils consomment à toute heure de la journée (le reste du temps ils en recherchent ou en revendent pour se faire de l’argent et pouvoir en acheter !). La plupart du temps, leurs actions finissent mal, ils ne sont pas spécialement doués. Il y a un côté comique dans leur look et leurs démarches, leur addiction assumée à la marijuana. Le dessin de Shelton, assez caricatural, est un peu brouillon, mais n’en reste pas moins lisible et expressif. On est ici, en partie dans le dessin, mais aussi dans l’univers et l’esprit contestataire et hippie, proche de ce que faisaient des auteurs comme Crumb ou Holmes (voir en particulier l’histoire intitulée « Fat Freddy chope la chtouille »). Un ensemble inégal et très marqué par une époque et un courant d’idées. J’ai lu les deux premiers tomes de l’intégrale, et il faut sans doute lire par petites doses les aventures de ces hurluberlus fumeurs d’herbe. Mais c’est quand même une ambiance réjouissante, et une lecture globalement recommandée (ça peut se lire par petites touches, les histoires sont courtes – parfois ce ne sont que des strips).

28/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Alcoolique
Alcoolique

C’est un très bon roman graphique nombriliste (je ne sais ce qu’il peut y avoir d’autobiographique dans cette histoire ?), dans lequel nous suivons durant toute sa vie un homme, qui semble avoir « raté » quelques rencontres, et qui traine comme un boulet certaines addictions – à l’alcool notamment. Le récit est à la première personne, et le personnage principal n’est pas tendre avec lui-même. On n’est toutefois pas dans la dézingue un peu trash de Joe Matt ou dans l’autopsie froide de Daniel Clowes. Non, ici, Jonathan Ames traite ça avec une certaine retenue, voire un peu de pudeur. Et cette relative légèreté est accentuée – et bien servie – par le dessin de Dean Haspiel, simple et épuré. Une lecture agréable.

28/03/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 1/5
Couverture de la série Les 100 derniers jours d'Hitler
Les 100 derniers jours d'Hitler

Bon bon bon... Comment dire, déjà que le genre historique n'est pas forcément ce qui me fait triper le plus, mais alors là je n'ai même pas réussi à finir la BD ! Ça doit même faire un paquet de temps que cela ne m'était pas arrivé ! Mais là... C'est franchement de l'étouffe chrétien par planche de 10 ! (Et pourtant je suis athée...). Bref, l'idée d'adapter le livre de Jean Lopez sur les 100 derniers jours d'Hitler aurait pu être bonne... ou pas. Là c'est indigeste au possible. Chaque planche nous propose de résumer ces fameux 100 derniers jours à compter du 15 janvier 1945. Sauf que ramener les événements journaliers de cette période en 1 planche et d'en enchaîner 100 ne passe pas. D'une, souvent les contextes ne sont pas présentés, les personnages idem, j'ai pourtant pas l'impression d'être une brelle en histoire, mais là faut suivre ; les villes, les régions, les événements pareils... De deux, tout est survolé. Et de trois, tout est tellement survolé que le relecteur a même du prendre des vacances. N'ayant tenu que la moitié de l'album je suis tombé 2 fois sur des erreurs de textes dans les bulles ! Pas 1 coquille ou une faute de frappe, en fait à plusieurs cases d’intervalle (p.25) et sur les 2 premières bulles de la page 65, c'est le même texte en copié/collé... Genre n'importe quoi... Bref, je n'ai pas réussi à aller au bout et je ne vous conseille pas cet album

28/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Dernier Sergent
Le Dernier Sergent

Si chaque tome de cette série se révèle aussi gros que le premier, ce sera une sacrée somme de lecture au total ! Car j'ai pris pas moins de 4 grosses soirées de lecture pour lire le seul tome 1. Presqu'autant que si j'avais lu un roman complet. C'est une lecture très dense, avec beaucoup de texte par page, mais aussi beaucoup de dessins soignés et détaillés. Je ne sais pas combien de temps il a fallu à l'auteur pour l'achever mais ça a dû lui prendre un sacré bout de temps. J'ai été un peu surpris de réaliser que, d'une certaine manière, ça pourrait être presque une suite directe de sa fameuse série Journal. En effet, le dernier tome de celle-ci s'arrêtait sur le récit de sa vie en 1996, tandis que celle du Dernier Sergent s'entame en 1998. Et dans les deux cas, il s'agit de raconter plus ou moins en détails la vie de l'auteur dans ces années là. La différence principale était que les albums de Journal étaient dessinées presque dans la foulée des évènements vécus par l'auteur et qu'il les livrait donc de manière assez crue, avec peu de recul. Alors que le Dernier Sergent a été dessiné une vingtaine d'années après les faits avec donc bien plus de maturité, de recul et de réflexion sur et autour des faits qu'il raconte. Le résultat est plus maîtrisé, plus réfléchi, mais aussi plus dense justement car l'auteur a davantage à en dire. Cela faisait longtemps que j'avais lu Journal et en relisant mon avis écrit en 2005, je réalise que j'ai un avis relativement similaire à propos du Dernier Sergent. A l'époque déjà je trouvais que Fabrice Neaud dessinait bien. Et je trouve qu'il a encore fait beaucoup de progrès depuis. Il ne fait aucun doute qu'il maîtrise les portraits et les dessins des corps humains (masculins en quasi totalité) mais je ne suis pas trop fan de cet exercice là à titre personnel. Par contre, j'admire vraiment ses décors et ses paysages. Certains de ces dessins sont épatants, et je pense notamment à celui d'un navire dans la tempête ou encore la dernière case du tome 1 qui apporte la lumière et l'espoir qu'on sent revenir dans la vie de son personnage à ce moment du récit. Car dans la majorité des pages précédentes, c'est bien au contraire la solitude, la déprime et le mépris de soi qui affligent l'alter ego de l'auteur. Sa misère sexuelle est accablante (mais on en avait déjà un bon aperçu dans Journal), on le plaint de le voir s'enferrer dans une routine de drague malsaine dans sa petite ville où les chances de rencontrer l'amour sont bien trop maigres, et on s'inquiète de voir sa sensibilité exacerbée être si souvent mise à mal que ce soit sur le plan des relations humaines ou de son travail d'auteur. Au travers de la revue de sa vie à cette époque, Fabrice Neaud aborde plusieurs thématiques. La principale est l'homosexualité, et en particulier la difficulté de la vivre et de faire des rencontres dans une petite ville. Pour un hétéro comme moi, cela ouvre les yeux sur les difficultés à simplement trouver de l'affection et le mal-être que cela implique. Et d'ailleurs, Fabrice lui-même réalise à quel point la chose est encore plus compliquée pour les lesbiennes. Mais il aborde aussi de manière frontale le sujet de l'homophobie (dont il découvrait justement la notion dans ces années là) en particulier au cours d'un épisode particulièrement violent qui tranche avec la passivité physique du reste du récit. Le récit touche également à d'autres sujets tels que ses relations familiales, la mort de sa soeur et de son père, son étrange situation professionnelle, entre le travail qui lui sert de gagne-pain et sa vie d'auteur de BD indépendante et qui plus est homosexuelle qui lui attire à la fois respect des uns et rejets des autres. Il aborde aussi dans une sorte de mise en abyme son œuvre elle-même, en particulier son ressenti à la découverte de la réaction agressive de certaines personnes à la publication du tome 3 de Journal qui sortait ces années là. L'autobiographie aussi brute et sincère que la sienne se révèle un exercice bien délicat quand elle est publiée presque dans la foulée des évènements qu'elle raconte et que les gens que l'on côtoie s'y reconnaissent. Quant au fil rouge de l'ouvrage, il s'articule sur sa rencontre, sa fascination puis ce qui deviendra une assez saine amitié (du moins on l'espère pour la suite) avec un homme en particulier, sans doute le fameux Dernier Sergent. C'est intéressant, c'est instructif, c'est bien dessiné... mais ma lecture fut aussi bien laborieuse. D'une part parce que je ne suis que moyennement amateur de telles biographies très intimes avec beaucoup de réflexions sur soi et sur le monde qui vous entoure, mais aussi parce que Fabrice Neaud y écrit dans un langage littéraire assez avancé. Je veux dire par là qu'il utilise des tournures de phrases littéraires et du vocabulaire que j'aurais plusieurs fois dû aller chercher dans le dictionnaire si j'en avais eu le courage. Il a fait des études de philosophie et c'est un très gros lecteur de livres et essais, ça se voit : il a une culture littéraire que je n'ai pas. Par exemple, lors de la discussion passionnée avec Denis Bajram qui est racontée dans cette BD, ils alignent les sujets de discussion sur des auteurs, des artistes, des notions philosophiques ou sociologiques auxquels je ne comprenais rien car je n'ai absolument pas cette culture. De même toutes ces pages où il analyse la musique de Gustav Mahler me sont restées hermétiques. Pour dire les choses simplement, plusieurs fois au cours de ma lecture, je me suis mis à sauter des passages trop verbeux ou avoir les yeux qui se croisaient de fatigue. Je ne suis donc pas le meilleur public pour cet ouvrage qui s'intellectualise un peu trop à certains passages. Mais pour autant, il y a beaucoup d'autres passages que j'ai trouvés très bien, très bien dessinés et très intéressants dans ce qu'ils avaient à raconter sur l'auteur et sur la société.

28/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Cycle des chats
Cycle des chats

Ça fait bien longtemps que je n’étais pas tombé sur du Bernard Werber, à l’époque j’avais adoré son cycle des fourmis, les thanatonautes etc avant de m’en désintéresser tout doucement. Je découvre sa trilogie des chats avec cette adaptation bd (à ce jour 2 tomes parus sur les 3), j’ai retrouvé son style très accessible et divertissant mais, car il y a toujours un mais, il faut toujours savoir avaler quelques couleuvres au passage. En fait, avec ses histoires je ne peux m’empêcher de penser au sketch de la chauve-souris de Bigard avec c’est « Bon admettons ». La base de son histoire reste relativement plausible, les humains s’étant tellement foutus sur la gueule que la civilisation telle qu’on la connaît a (va) disparu (aitre) laissant toute latitude aux animaux pour trouver leur place dans ce nouveau monde. Why not ? Là où je tique par contre, c’est sur toute l’histoire autour du 3eme œil (effet accentué avec le tome 2), un artifice facile qui va permette aux animaux d’ouvrir leurs connaissances et de pouvoir même communiquer avec les humains. Bon vous me direz que déjà dans les fourmis, on trouvait la même idée mais j’étais plus jeune et naïf ;) enfin ça permet de développer des thématiques intéressantes. Par contre, une fois passé outre ce détail (qui m’empêche vraiment de m’emballer plus), la bd s’avère quand même agréable à suivre. Autant le chat Pythagore peut faire sourciller, autant (sa majesté ^^) Bastet est fort réussie. Je n’ai rien à dire de méchants sur le travail d’adaptation des auteurs sur le médium. La réalisation suit, l’histoire est fluide et les quelques passages didactiques qui usent d’un trait différent sont forts sympathiques. Du bon boulot. Les amateurs de l’auteur ne seront pas déçus et je ne déconseille pas si vous cherchez un truc distrayant sans être trop regardant.

28/03/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Valhalla Hotel
Valhalla Hotel

Franchement drôle et parfaitement bourrin, c'est le genre de séries B de la BD qui propose une trame assez classique (même si quelques rebondissements interviennent dans le dernier volume) et des situations types, sans fioritures. Si vous êtes allergiques à ce genre de propositions, passez allègrement votre chemin ! On aura des méchants nazis dans le désert, des disparitions dans une petite ville, un shérif complètement con, une assistante sexy en talon qui en a dans la caboche, des retournements, des rednecks, des armes à feux et de la violence. Vous êtes prévenus ! La série a un rythme soutenu et heureusement puisqu'elle permet de ne pas trop se poser de questions sur le déroulé du scénario. Et on se laisse porter jusqu'à la fin ouverte qui appelle clairement une suite. Aucune idée si elle sera développée, mais je trouve que l'ensemble se tient déjà suffisamment tout seul et qu'une suite n'est pas obligatoire. Voila, simple, efficace, bourrin et déjanté. On est assez proche d'un Il faut flinguer Ramirez pour l'idée générale, même si ce dernier est un cran au-dessus à mon gout. Je recommande comme lecture distrayante !

28/03/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Damn them all
Damn them all

Et voici le retour de Charlie Adlard (Walking Dead), avec au scénario Simon Spurrier que je ne connaissais pas. Cette fois-ci, pas de zombies à gogo, mais une belle brochette de démons lâchés en liberté dans notre monde contemporain. Forcément, ça ne passe pas inaperçu ! Car oui, après le décès d'Alfie (ex magicien et détective de l'occulte), les 72 démons de l'Ars Goetia sont mystérieusement libérés de leur royaume infernal, et n'importe quel quidam détenteur de certains talismans semble à même de commander ces terribles créatures. Sa nièce Ellie se retrouve en charge de régler ce "petit imprévu" et de renvoyer tout ce petit monde en enfer à coups d'incantations ou de coups de marteau avant que cela ne dégénère vraiment. Voilà un pitch couillu qui nous plonge dans un récit mené rugueusement par le personnage d'Ellie, que ce soit par sa façon peu diplomatique de régler ses problèmes ou de s'exprimer. Son ex oncle n'est pas en reste et les textes post mortels qui ponctuent les chapitres pour nous expliquer les arcanes de l'occultisme sont assez fleuris aussi. Le ton est donné, on va pas faire dans la dentelle... Mais plutôt dans le puzzle ! Car quand des démons croisent notre réalité, ça excite pas mal de gens assoiffés de pouvoir, mais rarement bien intentionnés. Et c'est au milieu de tout ce beau monde qu'Ellie va devoir naviguer pour renvoyer les démons chez eux et enquêter en même temps sur la mort de son oncle. C'est plutôt bien parti comme série, un peu fouilli au début, mais les pièces s’enchâssent petit à petit pour nous dessiner un récit moins linéaire qu'il n'aurait pu paraître de prime abord. Le dessin d'Adlard toujours appuyé sur les noirs colle parfaitement à l'histoire et la colorisation de Sofie Dodgson est plutôt réussie (mention spéciale aux représentation des entités démoniaques). Bref, une bonne mise en bouche qui donne envie de découvrir la suite ! (3.5/5)

28/03/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Le Dernier vol
Le Dernier vol

C'est un album un peu inattendu. Nous suivons les tranches de vie d'une demie-douzaine de personnes différentes, dans les quelques jours qui précèdent un vol qui va les emmener à Düsseldorf, en Allemagne. Chacune de ces personnes attend quelque chose de particulier de ce séjour, à plus de 1000 km de Barcelone. Très vite, grâce à une écriture précise de Lorenzo Coltellacci, on s'attache à ces personnages. Celui-ci va revoir son père après des années de brouille et de ressentiment, celle-ci va rompre avec son petit ami au retour, cette autre personne va rejoindre celui qu'elle pense être le bon, la personne qui la la fera sortir de sa misère sentimentale... Difficile d'en raconter plus sans déflorer la fin de l'histoire, qui peut être comprise en recoupant certaines informations. Je me suis d'ailleurs fait avoir, ayant lu l'album pour ce qu'il semblait être, ce croisement de chemins lors d'un vol à travers l'Europe. Le style graphique de Davide Aurilia est assez plaisant, bien qu'un peu anguleux à mon goût par séquences. Ses personnages n'ont pas toujours la précision nécessaire dans leur expression faciale, même si les yeux parviennent à transmettre certains sentiments. C'est un bel album sur un évènement tragique.

28/03/2024 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Rafle d'Izieu
La Rafle d'Izieu

Pascal Bresson avait déjà réalisé le superbe Beate et Serge Klarsfeld - Un combat contre l'oubli, et ce nouvel album le complète parfaitement, en nous racontant de façon très détaillée la Rafle d'Izieu et le rôle joué par Klaus Barbie dans ces évènements historiques honteux. Les rafles de juifs furent nombreuses, mais certaines ont plus marqué l’histoire, comme celle du Vél' d'Hiv, ou encore celle d'Izieu, le sujet de cet album. La mémoire des victimes est préservée grâce au courage et à la persévérance de Sabine Zlatin, absente le jour de la rafle, qui s’est battu pendant des décennies pour qu’on ne les oublie pas. Grace aussi au couple Klarsfeld dont Pascal Bresson nous parle dans Beate et Serge Klarsfeld - Un combat contre l'oubli. « La Rafle d'Izieu » propose un travail de recherche approfondi : il nous raconte d’abord les faits de façon très détaillée, puis le procès des responsables, en 1987. Il propose aussi de nombreux témoignages de personnes présentes sur les lieux. J’aurais personnellement préféré un chapitrage plus clair et un petit trombinoscope des intervenants, pour structurer la vaste quantité d’informations relatée. Mais je salue le travail de recherche de l’auteur, son désir de parler de ces héros oubliés. L’album m’a beaucoup intéressé, et surtout beaucoup ému, presque aux larmes par moment. Une lecture marquante et instructive. Un grand bravo aux auteurs.

28/03/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Sept vies à vivre
Sept vies à vivre

C'est avec Droit du sol que j'avais découvert Charles Masson, album que j'avais adoré. Il posait déjà en 2009 son regard sans concession sur l'île de Mayotte et ses problèmes ; on voit que rien n'a été réglé aujourd'hui... Ici, avec "Sept vies à vivre", on est loin de son coup de crayon charbonneux, tout en noir et blanc épais qui faisait la marque de fabrique de Droit du sol, mais le parti pris graphique interpelle dès les premières pages. On est dans un graphisme très vintage qui fait très moitié XXe siècle, avec des couleurs surannées aux couleurs franches réhaussées de trames. Pour surprenant qu'il soit au début, il n'en reste pas moins complètement adapté au récit qui va nous mener du côté des Bauges pour nous raconter l'histoire de René. René n'est ni un héros ni un mauvais gars, il n'a rien vécu d'extraordinaire, pas voyagé partout... Rien... C'est juste sa vie dans cette contrée particulière. Seul survivant avec sa jeune sœur d'une fratrie de 9 enfants, nous le voyons traverser ce XXe siècle du haut de son massif alpin qu'il ne quittera que pour aller faire son service militaire au Maroc. Tout aussi jovial que bourru, cet homme simple nous devient rapidement attachant. Car Charles Masson a ce don pour nous parler de l'humain et de nous RACONTER en s'encrant dans le réel, qu'il soit historique ou territorial. On se laisse doucement embarquer dans le quotidien de ce René, de son adolescence insouciante à l'arrivée de la résistance puis des allemands pendant la seconde guerre mondiale, jusqu'à son âge plus avancé. C'est simple, mais d'une redoutable justesse. (3.5/5)

28/03/2024 (modifier)