Les derniers avis (105137 avis)

Couverture de la série Le Sac à malices
Le Sac à malices

« Le sac à malices » ou SAM est une association qui distribue de l’aide alimentaire, mais qui entretient aussi du lien social, en apprenant à faire du vélo, en organisant des ateliers divers. Implantée à Tours, dans un quartier populaire (vers Saint-Pierre-des-corps), elle permet à de nombreux « exclus » de s’en sortir, tout en restant digne : une somme est allouée pendant quelques mois à chaque inscrit, et il doit l’utiliser pour payer la nourriture qu’il vient chercher au Sac à malices (nourriture récupérée dans les invendus des supermarchés). Le récit présente les principaux acteurs de l’association, très majoritairement bénévoles, leur implication, et cette partie est intéressante – comme l’est le fonctionnement du Sac à malices. Au cours des discussions, on a aussi droit à un historique du quartier, des quartiers populaires paupérisés (très intéressant). A la fin pointe la « rationalisation » par la municipalité de ce genre d’actions, en regroupant les structures. Si l’on devine les économies, on voit bien ce que ça va faire perdre d’âme et d’efficacité à ce genre de structure (le découragement pointe parfois aussi chez certains bénévoles). Une lecture intéressante, sur une structure dont on se dit qu’elle ne devrait pas avoir à exister.

23/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Tous à la campagne !
Tous à la campagne !

J’aime bien ce que fait Tronchet, et j’ai rarement été déçu par ce qu’il me proposait. Mais ça a pourtant été le cas ici avec cet album, que j’ai trouvé un peu poussif au niveau de l’humour. Nous suivons un couple qui a « fait le saut », c’est-à-dire qu’ils ont quitté la ville pour s’installer à la campagne, la vraie, loin de tout. Enfin, quand on dit qu’ils ont fait ce choix, c’est surtout madame qui l’assume, le revendique, et en tire son parti. Monsieur lui, suit tout d’abord le mouvement, goguenard, pensant sans doute que cette lubie va passer à sa femme, et qu’il n’aura donc pas besoin d’argumenter pour lutter contre. Mais rapidement – et c’est là-dessus que l’humour de Tronchet joue, il n’en peut plus, et cherche à tout prix (mais discrètement – à esquiver les contraintes d’un univers et d’une solitude qu’il ne supporte pas. Il y a quelques gags vraiment amusant, le type est un peu pathétique. Mais c’est trop inégal, et globalement décevant. Disons que l’histoire de ces néoruraux en elle-même est assez plate. Ce sont juste les oppositions entre les deux personnages principaux qui valent – parfois – le détour. A emprunter à l’occasion, mais ça n’est pas le meilleur Tronchet. Note réelle 2,5/5.

23/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Ma Vie en 24 images par seconde
Ma Vie en 24 images par seconde

Un album épais, plus dense qu’il n’y parait, mais que j’ai lu avec grand plaisir. Cet album est intéressant, voire passionnant, à plus d’un titre. C’est bien sûr une biographie, la naissance d’une vocation/passion artistique, et son accomplissement – après pas mal d’années de vaches maigres, et de travaux de stakhanoviste. L’histoire d’un homme donc, mais aussi, à travers lui, avec lui, celle de l’animation japonaise. Celle d’avant les studios Ghibli (et des géniaux Takahata et Miyazaki – entre autres). On y croise aussi Tezuka et Otomo, avec lesquels Rintarô a travaillé. Etonnant d’ailleurs que les œuvres de Ghibli ne soient pas évoquées, et que visiblement Rintarô n’ait pas du tout côtoyé ces auteurs – même si leurs univers sont très éloignés. Une histoire humaine et culturelle, ancrée dans la seconde moitié du XXème siècle, avec la naissance de la télévision et l’essor du cinéma grand public, des super productions. Un album qui donne à voir l’envers du décor, tout ce qu’on ne voit pas dans un film, le travail en amont, les différents métiers, etc. Le dessin est très simple, mais très efficace et agréable, comme la narration, à la fois dense et épurée. C’est une lecture très recommandable, y compris pour ceux qui, comme moi, ne sont pas forcément fan de cette première vague d’animation japonaise (j’apprécie – et connais – surtout les productions Ghibli). Une chouette lecture, j’ai dévoré les 250 pages très rapidement et avec plaisir et intérêt.

23/04/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Amazing Fantasy
Amazing Fantasy

La Marvel donne les pleins pouvoirs à Kaare Andrews (J'avais aimé son travail sur "Iron Fist : The Living Weapon") pour dépoussiérer son univers de super-héros. Une idée de départ intéressante, celle de transporter des super-héros dans un monde de fantasy. On va donc y découvrir un Captain America datant de 1943, un Spider-Man à ses débuts et la Black Widow de la chambre rouge sous la tutelle de l'Union Soviétique. Mais vous aurez droit aussi à d'autres personnages connus de chez Marvel. Une mayonnaise qui a du mal à prendre, un scénario surprenant mais manquant de cohérence par moments, surtout pour la mise en place de l'intrigue, malgré quelques passages plus intéressants. Kaare Andrews n'arrive pas à me faire adhérer à cette aventure se déroulant sur une île dans un autre univers. Un univers peuplé de dragons, griffons, morts-vivants et centaures entre autres. Les personnages principaux sont agaçants et peu crédibles. Une lecture qui n'a pas été un supplice grâce au dynamisme de la narration. J'aime beaucoup le style graphique de Kaare Andrews, il est accrocheur, soigné et dégage de la puissance. Juste un petit bémol sur certains visages qui auraient mérité d'être mieux travaillés. En bonus en fin d'album, une petite aventure de Wolverine, toujours dans cet univers fantasy par le même auteur. Sympathique. Pour les curieux. Un petit 3 étoiles (merci au dessin).

23/04/2024 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
Couverture de la série Black Jack
Black Jack

3.5 Tezuka X Dr. House X Captain Harlock ... et comme toujours avec le roi du manga, le cocktail est parfaitement dosé. On y suit donc les aventures médicales d'un gars ténébreux dont on ne sait de quel côté il penche dans des histoires courtes ponctuées d'effets cartoonesques. Cette série fait le même effet que Golgo 13 : on passe un bon moment en compagnie de personnages originaux vivant au quotidien des aventures pas banales. Une routine s'installe, la mécanique est rodée et bien parti pour durer. Peu d'avancées mais finalement on est bien dans ce terrain connu, attendant simplement la prochaine intrigue qui garantit presque toujours un bon moment de lecture. Rien de grandiose par rapport à d'autres séries de Tezuka mais le thème et les personnages principaux (Black Jack soit mais aussi Pinoko, fidèle parmi les fidèles comme le jeune accolyte de Dororo) font leur effet. Note vers le haut car cette série a offert un personnage iconique (tout du moins au Japon).

23/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série L'Ange
L'Ange

Pas franchement indispensable, cette lecture. Je l'ai emprunté pour voir ce que donnait Michel Faure dont j'avais apprécié particulièrement son Jésus Marie Joseph et je pense que cette BD est une sorte de premier jet. On y retrouve les mêmes thématiques et des personnages qui ressemblent étrangement à la version visible dans l'autre volume. Cela dit, ces deux volumes sont assez anecdotiques et franchement c'est pas très fou. On a une quête mystique qui tourne autour de l’apparition de la vierge qui enfantera le sauveur. Le tout avec du sang et de la violence, et un monde assez développé autour sans qu'on ne comprenne tout. C'était clairement destiné à être une série plus longue mais arrêtée rapidement. C'est dommage, mais en même temps le début m'a paru assez poussif et l'auteur semble partir dans plusieurs directions en même temps, avec le côté duel mystique, la représentation de la Judée ancienne, des représentations de marchands d'esclaves et une quête d'un sauveur qui semble mélanger les anciennes traditions avec le Judaïsme. L'ensemble m'a paru trop gloubi-boulga pour m'intéresser. Pour ma part, la réécriture de cette série (enfin, ce dont j'ai l'impression) m'a beaucoup plus convaincu.

23/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Carnation
Carnation

Un étrange album, aux dessins qui m'ont évoqués des planches en sérigraphie. Je ne m'attendais pas à grand chose de cet album que j'ai emprunté pour la couverture plutôt sympa. C'est une lecture assez spéciale, dans l'ensemble. Les planches ne sont pas toujours conventionnelles et de nombreuses cases contiennent des dessins figuratifs, métaphoriques, qui permettent de souligner le texte d'une manière parfois originale. Une façon de faire qui n'est pas sans me rappeler l'utilisation que fait Squarzoni dans ses œuvres du même procédé (d'ailleurs il est cité en remerciement à la fin). La lecture est donc assez ambitieuse, qu'il ne faut pas faire rapidement dans un coin entre deux rendez-vous. C'est plutôt verbeux et parfois complexe puisque l'auteur mélange des citations, des passages assez complexes narrativement et une voix-off qui présente les sentiments intérieurs du personnage. Mais en se laissant porter par le récit on voit la façon dont l'auteur se met à nue dans une relation toxique dont il est à la fois victime et bourreau, se complaisant dans une relation où il peut se croire dans le beau rôle. C'est une BD introspective, mettant à nue des aspects sombres du narrateur qui ne se cache pas d'avoir fait une bonne quantité de bêtises durant ses jeunes années. Cela dit, si la lecture fut sympathique, j'ai surtout en de l'antipathie pour les deux protagonistes et de fait, peu envie de relire la BD. Surtout que la fin m'a semblé abrupte, même si compréhensible. C'est une BD qui s'arrête à cette relation et ne développera pas plus. Pour ma part, je ne regrette pas ma lecture mais je ne chercherais pas à la relire !

23/04/2024 (modifier)
Couverture de la série La Voie du glaive
La Voie du glaive

Une lecture for plaisante pour ma part, il faut dire que je partais avec un à priori positif vu les auteurs du projet que sont Benoît Dellac (Hawkmoon, Nottingham), Vincent Brugeas (Irai Dei, Tête de Chien) et Emmanuel Herzet (Le Chant du Cygne), et qu’ils ne m’ont jamais déçu. Le pitch, vous l’avez lu, je ne vais pas faire dans la redite donc, c’est un buddy movie époque péplum, chose rare car je ne crois pas que l’idée ait déjà été exploitée. En tout cas cela tombe bien car j’apprécie ces deux genres. Les profils des deux compères, c’est du classique mais efficace, l’un est taiseux, réfléchi, stoïque, quand l’autre est plus exubérant, showman, fonceur, typiquement les profils de Titus Pulo et Lucius Vorenus dans la série HBO, Rome. Sauf que là les faux frangins Furieux se retrouve en position John McClane, « au mauvais endroit, au mauvais moment », et là le récit par à 100 à l’heure, de la course-poursuite sur plus d’une dizaine de pages dans les ruelles malfamées de Ravenne. Très plaisant à lire, déjà parce que c’est superbement mis en image par Dellac dont on commence à bien reconnaître le trait, le comparse Denis Bêchu fait le taf as usual aux couleurs, et en plus ce n’est pas juste « un tome d’intro » comme on a l’habitude de dire : les profils psychologiques sont bien posés et on sent les héros suffisamment intelligent et profond pour qu’il y ait de la place à des changements ou une évolution ; les enjeux sont définis mais comme je l’ai dit plus haut c’est mené tambour battant donc on ne termine pas ce tome 1 sur un « bon on a posé les bases du récit, on va pouvoir décoller dans le tome suivant », non là on a de l’action. Le seul bémol que j’aurai à apporter concerne l’illustration de couverture : je ne la trouve pas du tout réussie. La position des personnages, les proportions, les jambes, la police du titre… Meh, c’est pas très appâtant. Bien cool tout ça. Bon dessin, couleurs au poil, bons dialogues, bonne histoire, du pain et des jeux. Que demande le peuple ?

23/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Vie est belle malgré tout
La Vie est belle malgré tout

Réflexions déambulatoires -Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, et indépendante de toute autre, initialement parue en 1996. Seth est un auteur de bandes dessinées qui a une vingtaine d'années alors que le récit commence. Il s'adresse au lecteur par le biais de sa voix intérieure indiquant que sa vie baigne dans son amour pour les comic strips et les dessins humoristiques. En ce jour de 1986, il profite d'un séjour chez sa mère pour rechercher des compilations de comic strips dans les librairies de London (en Ontario). Après ce bref séjour, il rentre à Toronto. Il se promène dans un arboretum où il papote avec Chester Brown, son meilleur ami, lui aussi auteur de comics (par exemple le petit homme). Il évoque sa façon de voir les gens, sa rupture avec sa dernière copine. Arrivé chez lui, il montre à Chester ses dernières trouvailles en matière de dessins humoristiques, en particulier ceux publiés dans le New Yorker (The complete cartoons of the New Yorker). Il a été particulièrement touché par un dessin d'un artiste ayant signé Kalo. Par la suite il croise une jeune femme prénommée Ruthie, avec laquelle il noue une relation, il rencontre à plusieurs reprises Chester Brown, il emmène son chat chez le vétérinaire pour une infection des gencives. Et il se met à la recherche de ce mystérieux Kalo au style si séduisant. Seth (de son vrai nom Gregory Gallant) est un auteur canadien rare, au style très personnel. À ce jour (2013), il a réalisé 5 bandes dessinées : (1) La vie est belle malgré tout publié en 1996 dans les numéros 4 à 9 de son magazine "Palookaville", (2) le commis voyageur initialement publié en 2 tomes sortis en 2000 et 2003, (3) Wimbledon Green : le plus grand collectionneur de comics du monde en 2005, (4) George Sprott (1894-1975) en 2009, et (5) La Confrérie des cartoonists du grand nord en 2011. Dans ce récit, il se met en scène dans le cadre d'une autofiction. Il est visible que le personnage Seth partage beaucoup de points communs avec l'auteur Seth, mais cette quête de Kalo est fictive. Seth dessine dans un style très épuré pouvant parfois évoquer celui d'Hergé ou des nombreux cartoonistes qu'il évoque en fin de volume (Charles Addams, Dan DeCarlo, Ernie Bushmilller, Charles Schultz…). L'ouvrage est dessiné en noir et blanc, avec une seule couleur vert sauge appliquée pour faire ressortir quelques formes dans chaque case. Dans sa version originale (en VO), il est imprimé sur du papier jauni pour accentuer l'effet suranné et nostalgique. Seth s'applique à dessiner des personnages aux morphologies et aux visages tous différents et distincts, avec cette simplification des traits qui en fait des personnages de bandes dessinées, déjà assez éloignés visuellement de leur contrepartie réelle, plus proche d'un assemblage de traits que d'une ressemblance photographique. Ce parti pris volontairement détaché de la réalité se retrouve également dans la représentation des bâtiments divers et variés. Seth accorde une grande place à la contemplation des constructions immobilières et des maisons. À plusieurs reprises, le lecteur se retrouve face à une maison dans la campagne canadienne, ou des maisons à 1 ou 2 étages dans la banlieue de Toronto, ou l'horizon délimité par le somment des immeubles. Seth est un individu qui se déplace souvent en marchant et le lecteur peut apprécier un parc sous la neige, les gens marchant sur le trottoir, un feu d'artifice. Les bâtiments présentent la même distanciation d'avec une représentation réaliste ; ils ont cette même qualité un peu factice. Au fur et à mesure, Seth expérimente avec sa façon de raconter. Au début de la cinquième partie, il y a 5 pages consécutives dépourvues de tout texte qui montrent le passage des saisons. D'un coté, il utilise le dispositif très classique d'insérer de la neige, ou un soleil de plomb pour signifier la saison, de l'autre il juxtapose des images traduisant le mouvement de son regard, le papillonnement de son attention. Il s'agit d'une technique très courante dans les mangas qui permet à l'auteur de figurer la sensation éprouvée par le personnage, ou son état d'esprit. Intégrée dans une narration plus occidentale, l'effet est tout aussi saisissant. Sous des apparences visuelles simples et évidentes, Seth fait déjà preuve d'une solide maîtrise des techniques de la bande dessinée, et les utilise pour faire ressentir au lecteur, ses états d'âmes, ses états d'esprit, sa légère mélancolie. Pour autant, il ne s'agit pas d'un récit passéiste ou pessimiste. Seth expose sa passion pour les comic-strips avec délicatesse. Il reconnaît son goût pour les années 1930 et 1940 (pas très loin d'un "c'était mieux avant", mais pas tout à fait), son goût pour les objets manufacturés avec soin (par opposition à industrialisés avec économie de moyens), sa capacité à se sentir ému par ses souvenirs d'enfance. Seth se révèle être un individu très agréable à côtoyer, à découvrir petit à petit au fil de ses discussions avec Chester Brown ou Ruthie, de son monologue intérieur sur sa peur du changement, son habitude de faire des listes, etc. Cette forme de confession se combine avec ce qui constitue la dynamique ou le fil conducteur du récit : la recherche de ce dessinateur remarquable ayant eu une courte carrière. À un premier niveau, cette lente recherche de cet artiste fournit la trame principale et transforme un journal intime en un roman avec une intrigue. Mais Seth s'attache plus à évoquer les traces de la carrière de cet artiste fictif, qu'à décrire ses qualités d'artiste. Petit à petit, le lecteur finit par se dire que cette évocation ressemble fort à une projection de ce que pourrait être le devenir de Seth lui-même : un auteur connaissant une forme de gloire limitée, puis sombrant dans l'oubli. Sous cet angle, ce récit prend une dimension étonnante : Seth évoque ses impressions d'enfance (son passé), il évolue dans le présent, et il contemple ce qui pourrait être sa trajectoire d'artiste. Avec ce point de vue, "It's a good life if you don't weaken" n'est plus une autofiction douce et intime, mais un regard sur une vie en devenir, comme si le moment présent contenait déjà tout les moments futurs. Cette impression est encore renforcée alors que l'histoire s'achève dans une maison de repos pour personnes âgées. Dans cette histoire, Seth se met en scène dans une autofiction tenant à la fois du journal intime, de son approche de la vie et de sa propre individualité, mais aussi d'une possible structure prédéterminée de son avenir.

23/04/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Enfin je vole !
Enfin je vole !

Je connaissais l'histoire d'Eugene Bullard pour l'avoir lu dans Le Petit Théâtre des opérations et je pensais que cette biographie plus longues allaient approfondir mes connaissances sur lui et j'ai pas eu l'impression que j'ai appris grand chose de nouveau. L'histoire commence dans les années 50 lorsque Bullard revenu aux États-Unis et travaillaient comme garçon d'ascenseur raconte sa vie à un client durant une panne d'ascenseur. On va donc suivre la vie de Bullard lorsqu'il était gamin dans le sud jusqu'à ses exploits dans l'armée française durant la première guerre mondiale. Ça se laisse lire sans problème parce que Bullard a eu une vie excitante, mais j'ai été un peu déçu comment les auteurs traitent sa vie. On passe un peu trop de temps dans le sud des États-Unis. Je comprends que les auteurs sont américains et veulent dénoncer le racisme qu'on retrouve dans l'histoire de leur pays, mais des histoires sur le racisme du sud profond des années d'avant les droits civiles j'en ai lu des paquets alors qu'on voit moins le traitement des noirs dans les pays européens à la même époque, du moins dans les fictions que j'ai lu ou vu. Les auteurs abordent la question dans une des meilleures scènes du récit: on voit qu'il y a du racisme, mais comme ce n'est pas aussi extrême que dans le sud des États-Unis, on comprend pourquoi c'est un paradis pour un type comme Bullard qui a vécu dans une atmosphère où un noir pouvait se faire lyncher pour un oui ou pour un non. Un autre truc qui m'a déçu est qu'en mets sur la couverture que Bullard a été aviateur, mais lorsqu'on arrive enfin à la première guerre mondiale, on va surtout voir Bullard dans les tranchés. Bullard l'aviateur n'arrive que dans les 50 dernières pages d'une biographie de plus de 300 pages ! En plus, le récit du passé de Bullard se termine après la première guerre mondiale donc le lecteur ne voit pas comment un héros de guerre qui a combattu pour la France se retrouve quelques décennies plus tard comme simple garçon d'ascenseur aux États-Unis. Moi je le sais parce que je connaissais déjà la vie de Bullard dans les grandes lignes, mais un lecteur qui ne le connaissait pas va rester sur sa faim et être obligé d'aller sur Wikipédia pour connaitre la suite. Les auteurs ont peut-être prévue un second tome, mais pour l'instant l'éditeur traite cet album comme un one-shot. Sinon, le dessin est très bon. Il y est à la fois dynamique et expressif. On notera plusieurs pages muettes ou avec peu de mots ce qui fait que la lecture est plutôt rapide pour un album aussi long.

23/04/2024 (modifier)