« Quarante-huit heures pour éviter la 3ème guerre mondiale… Une mission impossible et un seul homme capable de l’accomplir : un fauve nommé Savage ! »
Cette phrase, mise en évidence sur le cover de l’album, annonce déjà la couleur ! « Savage » est un terrible thriller vraiment violent.
Avec plus de 20 ans d’avance, Gil Kane (assisté d’Archie Goodwin) a créé un scénario dont je me demande si les scénaristes de la série « 24 heures chrono » ne se seraient pas inspirés !
Curieuse BD aussi.
C’est d’abord une couverture très accrocheuse, l’instantané d’un règlement de comptes où ça flingue à tout va. Le sang gicle de blessures et une boîte crânienne explose dans un éclaté de cervelle et d’hémoglobine. Assez surprenant !
C’est ensuite un récit qui mêle des planches aux cases avec phylactères et d’autres planches où seul le dessin occupe les cases ; le texte soutenant l’action étant inscrit au-dessous. La seule BD que je connaissance qui fasse un –heureux- mélange de ces deux genres de narratif. Qui plus est, ce « récitatif » sous le dessin amplifie vraiment l’action, sa violence ; donnant ainsi à l’histoire la lecture d’une sorte de roman. J’aime beaucoup.
L’histoire ?.. Au vu des costumes, décors, personnages, véhicules dessinés, on peut la situer au début des années 60, alors que les USA et l’URSS étaient en pleine « guerre froide » ; ce qui correspond bien au postulat développé. Mais même si j’ai beaucoup apprécié ces éléments graphiques, c’est surtout ce récit où prime l’ultra violence qui m’a littéralement scotché. Savage est une « bête de guerre », un véritable fauve lâché dans la jungle des villes, un tueur implacable.
Et là, Gil Kane s’est « lâché ». Dessinateur (entre autres) de Batman, Conan, Green Lantern, Superman (excusez du peu) il est ici associé avec Frank Goodwin, créateur et dessinateur (entre autres) d’Agent Secret X9, Batman, les Fantastiques, Hulk, Spiderman, Star Wars –de 1980 à 1983 chez LUG. Deux véritables « monstres » du comics US qui m’ont balancé des scènes d’une incroyable dureté. On ne compte plus les corps criblés de balles, les mâchoires enfoncées, les cous brisés, les os broyés, les cartilages explosés… Tout à fait à l’opposé de leurs super-héros ma foi assez gentils (on n’y voit pour ainsi dire jamais le sang couler).
Narratif et graphisme forment ici une véritable union, le tout dans un dessin au trait baroque, net, lisible, efficace, très bien mis en relief par le traitement en noir et blanc. Le découpage des planches, la mise en page sont très dynamique ; entraînant le lecteur dans une spirale de violence dont il a du mal à se détacher.
« Savage » ?.. son nom, déjà, appelle la violence. Un homme pire que les assassins qu’il poursuit et affronte. Seulement voilà : il est du côté des « bons ». Et sa seule humanité visible est l’amour qu’il porte pour Sheila, la fille de Mace. Mais comme écrit ci plus haut : il en payera le prix fort.
« Savage » ?.. un sacré one-shot pétaradant, bourré d’action, de feu et de sang. Un album dur, prenant, très attractif. Un thriller « vrai de vrai » qui ne m’a vraiment pas laissé indifférent. Du tout bon. Mais très rare aussi à trouver…
Vehlmann produit peu, mais compense par la qualité de ses scénarii.
Avec cette bd, il se penche sur des contes typiquement africains dont la morale peu être aisément transposable chez nous. Cette petite note d’exotisme apporte fraîcheur et dépaysement. Ces courts récits utilisent souvent la métaphore pour véhiculer un message plein de bon sens qu’on a trop souvent tendance à oublier ou occulter. Le découpage et les dialogues sont nickels, comme de coutume avec lui. Côté dessins, le trait est jeté, très spontané, ce qui le rend assez vivant. De plus, les couleurs chaudes s’harmonisent parfaitement avec le cadre des récits.
A acheter, à lire, à conserver dans sa bdthèque.
Mais que c’est bien fait que tout ceci. Vraiment.
C’est d’abord un plongeon de quelques dizaines d’années en arrière au cœur des coteaux, dans un village qui sent bon la France dite « profonde », et où la vie s’écoulait au rythme des saisons. L’histoire, elle, tourne autour d’un secret de famille que deux enfants vont tout faire pour connaître.
Mais on est loin d’un drame éventuel. Marie Jaffredo joue ici la carte de l’optimisme et des bons sentiments, ce qui confère à son scénario une toute autre approche. On suit avec un vrai plaisir le parcours de Jeannot et Mounette qui vont plonger à leur façon dans le passé de leurs grands-parents, le remuer pour trouver la vérité.
A sa façon, l’histoire est assez simple MAIS : il y a le dessin. J’ai vraiment été touché par le style graphique qui m’a rappelé de vieilles cartes-vues des années d’après guerre ; un trait doux qui caresse les gens et les choses. Qui plus est, les cases sont parfois de vrais petits tableaux à elles-seules grâce aux tons chauds de la palette de couleurs utilisée.
Une BD qui ne « mange pas de pain », c’est vrai, qui se lit comme passaient les jours dans cet arrière-pays d’alors. Une BD qui fleure bon le terroir et qui se déguste plans après plans, page après page… comme un très bon vin dont on apprécie chaque gorgée. Mais ici, c’est sans modération…
Un vrai coup de cœur…
Cette « Opération » est d’abord une BD très bien documentée sur le Paris de l’époque. Les auteurs m’ont emmené, certes, dans une fiction mais qui se passe dans une réalité historique.
J’ai suivi des gens dans une saison de leur vie, ce dans une atmosphère lourde, tendue, oppressante même, très bien rendue par le graphisme de Wachs. J’ai vraiment apprécié ce trait réaliste « appuyé », parfois effleuré qui m’a fait faire une sorte de plongée dans des souvenirs diffus, pas très nets de cette époque. Curieuse impression. Mais très bonne impression.
Le scénariste, encore, a une réelle maîtrise de son sujet. Il mêle d’une façon habile des petits faits historiques –même suggérés- aux relations parfois douteuses de personnes avec l’occupant. C’est parfois ambigu, mais ce n’en n’a que plus d’effet.
J’ai vraiment apprécié ce très bon tome, épais au propre comme au figuré ; un tome agréable de lecture où texte et dessin sont en réelle communion.
C’est l’histoire de quelqu’un qui, un jour, a débarqué du “vieux continent”, de l’Angleterre, pour retrouver ses racines. Arrivé sur la terre d’une partie de ses ancêtres –sa mère était indienne- Ethan, un métis, ne retrouvera pas toutes ses « marques ». Il se retrouvera par la suite engagé dans les rangs de la police fédérale.
Ainsi débute une bien belle série, quand même assez mal connue. Dommage, car elle est méritante à plus d’un titre.
Ethan ?… C’est surtout l’histoire d’un homme en quête d’identité. Il vit très mal sa bâtardise et en souffre réellement. Mais cette quête est reprise dans un western de très bonne facture. Nombre de poncifs du genre y sont repris : les bons, les « mauvais », les bagarres, les duels, les villes et les grands espaces…
Bons scénarios, alertes, attractifs, MAIS surtout bien mis en « musique » par le graphisme de Mezzomo. C’est vrai, son style fait penser à Giraud, Rossi, mais j’aime vraiment bien son trait : réaliste, précis, net, minutieux. Qui plus est, Mezzomo n’est pas en reste pour ses décors et arrière-plans ; lesquels bénéficient d’une réelle attention graphique.
Le tout est vraiment construit avec intelligence et offre au lecteur un cocktail bien savoureux à déguster sans aucune modération.
« Ethan Ringler » ?… un western à part qui « tire » plus du côté de Blueberry que de Durango ; mais qui suit sa propre et belle voie. Du très bon travail que j’apprécie
Alors là, comme scénario, ça « déménage » !… Ca commence doucement pour vous prendre aux tripes dans un laps de temps assez court. Une BD, c’est souvent un moment de détente. Pas ici. La tension monte graduellement –et réellement- page par page, ne vous lâche pour ainsi dire plus.
Quel est ce secret dont Theresa semble être le jouet ?… Est-elle victime de « quelque chose » ou quelqu’un tire-t-il les ficelles de cette sorte de jeu de la mort ?… Ce premier tome est comme une sorte de château d’épouvante : vous y entrez et les portes se ferment hermétiquement derrière vous. Seule solution : avancer ; ici dans l’histoire. Un vrai jeu subtil des sens, communicatif, pour un scénario vraiment bien ciselé.
Le dessin ?… j’aime beaucoup. Jovanovic y va d’un bien beau trait réaliste qui n’est pas sans me rappeler ces comics des années 30/40. Bien beau graphisme, net et lisible ; nullement en reste dans les décors et arrière-plans vraiment bien réalisés et rendus. Un découpage nerveux, une mise en page attractive attirent l’œil, le retiennent.
Belle colorisation « automnale » également qui, par le traitement des tons, offre une sorte de « 3D » d’un bien bel effet.
Un bien bon tome où réalité et paranormal fusionnent pour un vrai plaisir de lecture.
Tu veux du spectacle !?… Tu vas en avoir !…
Un véritable souffle épique plane sur ce premier tome d’une histoire de pirates à l’aube du 18ème siècle. Certains penseront ou diront peut-être que le scénario surfe sur la vague du succès de films comme « Pirates des Caraïbes » et que le scénariste a ainsi flairé un bon coup à réaliser. Et alors ?…
J’ai ici eu affaire à un sacré bon tome. Moi qui suis fan de Barbe-Rouge (sauf des derniers albums), j’avoue en avoir pris par moments en plein la figure ! J’ai découvert une histoire nerveuse, spectaculaire, pleine de rebondissements ; de panache aussi…
Le « diable des 7 mers » ?… c’est vraiment « tous les coups sont permis », même les plus ignobles. J’ai rencontré des personnages sanguinaires : Conrad l’aventurier, l’impétueuse Harriet, de hautes figures de la flibuste d’antan ; ce dans une sorte de « chacun pour soi » à la recherche d’un trésor planqué quelque part dans une île inhabitée.
Le dessin n’est pas en reste, que du contraire. Hermann y va d’un formidable trait réaliste, nerveux, précis, baroque même. Il restitue ces gueules, ces bateaux, ces abordages, duels, corps à corps avec une réelle maestria ; une véritable énergie graphique qui m’a scotché tout au long des pages. La mise en page, en scène plutôt, même si elle montre un certain classicisme, n’en est pas moins flamboyante par moments.
Ce « diable » ?… l’aventure avec un grand « A ». Une magnifique histoire d’hommes, de bateaux, de poudre et de sang. Un excellent moment de BD.
Un excellent thriller financier. Surtout que ce qui y est relaté est du domaine du crédible. Le postulat est en partie basé sur l’histoire de la banque Barings voici quelques années. Et quant on voit et lit ce qui s’est produit voici peu de temps avec Jérôme Kerviel, le trader français qui a mis à mal une très grosse institution bancaire française, on se dit que ce qui était fiction voici quelques années est vraiment possible maintenant.
Le coscénariste Philippe Guillaume est chef d’un service financier. Cela se sent. Il sait vraiment de quoi il parle avec cette précision d’horloger dans laquelle l’histoire m’a emmené. Pierre Boisserie, lui, a un vrai sens de la mise en scène, de la dramaturgie dans laquelle il plonge les intervenants. Travail d’orfèvre, de spécialiste, le scénario est mesuré, ciselé, attractif de par ses développements.
Le dessin n’est pas en reste. C’est vrai que nombre de séries ont un graphisme avec un « goût à la Largo Wich », mais Juszezak y va d’un beau trait réaliste, net, lisible et efficace dans la mise en scène de ses cases.
Une effroyable machination pour un scénario haut la main, un bien bon graphisme minutieux, une colorisation qui n’est pas en reste ; trois éléments d’un cocktail bien réussi.
Le postulat de départ de cette histoire repose sur un fait assez curieux et véridique. A la veille des attentats du 11 Septembre 2001 à New York, des places financières ont constaté d’importants mouvements d’argent. Et ces transactions boursières n’ont, à ce jour, pas encore été élucidées.
Smolderen a ainsi élaboré un scénario haletant ; ce en projetant le lecteur une vingtaine d’années après les faits. Je me suis retrouvé dans une histoire qui mêle habilement la finance, l’espionnage, l’actualité internationale, le terrorisme. Si le narratif est de bien bonne facture, lui et ses développements sont surtout bien mis en évidence par le graphisme de Bertail. Ce dernier fait usage d’un trait réaliste net, précis, minutieux ; et joue de ce dernier dans une mise en page créative, aux nombreux éclatés qui attirent l’œil, le retiennent.
Ce graphisme est bellement inscrit dans une mise en scène au découpage évoquant une sorte de story-board d’un film. L’ensemble –assez complexe d’un premier abord- est d’un rythme pourtant trépidant et l’on reste scotché de la première à la dernière page. Je n’oublierai pas de mentionner la belle colorisation qui charpente carrément les cases, leur donnant véritable ampleur et profondeur.
Un bien chouette premier tome que cet « argent fantôme ». Argent dont on n’a pas fini de parler… et de rechercher…
« Papyyyy !… ça aussi j’aime bien !… »
Ca, c’est ma petit fille qui –après Hugo- m’apporte d’autres livres de SA collection. J’ai paginé, puis me suis plu à entrer dans ce petit conçu pour des « chtits bouts » à partir de 3 ans. Et je dois reconnaître que, dans le genre, c’est réussi.
« Petit Poilu » ?… Il est petit. Très petit. Et Noir aussi. Et il lui arrive plein de petites (més)aventures qui –l’air de rien- m’ont assez étonné de par leur postulat. Ici, c’est une méchante guêpe qu’il va falloir combattre, là c’est une maison hantée… C’est vrai, les auteurs auraient pu créer des histoires touchantes, remplies d’émotion, douces… Ben non ! « Notre » Poilu est un petit débrouillard qui sait y faire.
Le dessin ?… j’aime bien. La technique utilisée est celle dite « du gaufrier » : six cases identiques (majoritairement carrées) par page. Ici, chaque case est une sorte de petit chromo en elle-même et joue d’un mot, d’une situation. La page terminée, une phrase est ainsi formée pour la suite de la lecture. Des couleurs basiques mais aux tons tendres parachèvent le tout.
Ma petite fille a quatre ans. Et c’est elle qui m’a expliqué les histoires en me contant le contenu de chaque case ; résumant la page et me disant « Tu as compris ?» ( ! ). Et à la question de savoir si elle n’avait pas peur pour Petit Poilu, elle m’a rétorqué d’un « Ben non, il gagne toujours ! ».
Une série BD vraiment pas gnangnan, qui accompagne les petits dans un apprentissage ludique et qui, d’une certaine façon leur fait un peu peur (mais ils aiment ça) en sachant bien qu’à la fin, tout va s’arranger.
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On l'appelle Savage
« Quarante-huit heures pour éviter la 3ème guerre mondiale… Une mission impossible et un seul homme capable de l’accomplir : un fauve nommé Savage ! » Cette phrase, mise en évidence sur le cover de l’album, annonce déjà la couleur ! « Savage » est un terrible thriller vraiment violent. Avec plus de 20 ans d’avance, Gil Kane (assisté d’Archie Goodwin) a créé un scénario dont je me demande si les scénaristes de la série « 24 heures chrono » ne se seraient pas inspirés ! Curieuse BD aussi. C’est d’abord une couverture très accrocheuse, l’instantané d’un règlement de comptes où ça flingue à tout va. Le sang gicle de blessures et une boîte crânienne explose dans un éclaté de cervelle et d’hémoglobine. Assez surprenant ! C’est ensuite un récit qui mêle des planches aux cases avec phylactères et d’autres planches où seul le dessin occupe les cases ; le texte soutenant l’action étant inscrit au-dessous. La seule BD que je connaissance qui fasse un –heureux- mélange de ces deux genres de narratif. Qui plus est, ce « récitatif » sous le dessin amplifie vraiment l’action, sa violence ; donnant ainsi à l’histoire la lecture d’une sorte de roman. J’aime beaucoup. L’histoire ?.. Au vu des costumes, décors, personnages, véhicules dessinés, on peut la situer au début des années 60, alors que les USA et l’URSS étaient en pleine « guerre froide » ; ce qui correspond bien au postulat développé. Mais même si j’ai beaucoup apprécié ces éléments graphiques, c’est surtout ce récit où prime l’ultra violence qui m’a littéralement scotché. Savage est une « bête de guerre », un véritable fauve lâché dans la jungle des villes, un tueur implacable. Et là, Gil Kane s’est « lâché ». Dessinateur (entre autres) de Batman, Conan, Green Lantern, Superman (excusez du peu) il est ici associé avec Frank Goodwin, créateur et dessinateur (entre autres) d’Agent Secret X9, Batman, les Fantastiques, Hulk, Spiderman, Star Wars –de 1980 à 1983 chez LUG. Deux véritables « monstres » du comics US qui m’ont balancé des scènes d’une incroyable dureté. On ne compte plus les corps criblés de balles, les mâchoires enfoncées, les cous brisés, les os broyés, les cartilages explosés… Tout à fait à l’opposé de leurs super-héros ma foi assez gentils (on n’y voit pour ainsi dire jamais le sang couler). Narratif et graphisme forment ici une véritable union, le tout dans un dessin au trait baroque, net, lisible, efficace, très bien mis en relief par le traitement en noir et blanc. Le découpage des planches, la mise en page sont très dynamique ; entraînant le lecteur dans une spirale de violence dont il a du mal à se détacher. « Savage » ?.. son nom, déjà, appelle la violence. Un homme pire que les assassins qu’il poursuit et affronte. Seulement voilà : il est du côté des « bons ». Et sa seule humanité visible est l’amour qu’il porte pour Sheila, la fille de Mace. Mais comme écrit ci plus haut : il en payera le prix fort. « Savage » ?.. un sacré one-shot pétaradant, bourré d’action, de feu et de sang. Un album dur, prenant, très attractif. Un thriller « vrai de vrai » qui ne m’a vraiment pas laissé indifférent. Du tout bon. Mais très rare aussi à trouver…
Dieu qui pue, Dieu qui pète
Vehlmann produit peu, mais compense par la qualité de ses scénarii. Avec cette bd, il se penche sur des contes typiquement africains dont la morale peu être aisément transposable chez nous. Cette petite note d’exotisme apporte fraîcheur et dépaysement. Ces courts récits utilisent souvent la métaphore pour véhiculer un message plein de bon sens qu’on a trop souvent tendance à oublier ou occulter. Le découpage et les dialogues sont nickels, comme de coutume avec lui. Côté dessins, le trait est jeté, très spontané, ce qui le rend assez vivant. De plus, les couleurs chaudes s’harmonisent parfaitement avec le cadre des récits. A acheter, à lire, à conserver dans sa bdthèque.
Et si...
Mais que c’est bien fait que tout ceci. Vraiment. C’est d’abord un plongeon de quelques dizaines d’années en arrière au cœur des coteaux, dans un village qui sent bon la France dite « profonde », et où la vie s’écoulait au rythme des saisons. L’histoire, elle, tourne autour d’un secret de famille que deux enfants vont tout faire pour connaître. Mais on est loin d’un drame éventuel. Marie Jaffredo joue ici la carte de l’optimisme et des bons sentiments, ce qui confère à son scénario une toute autre approche. On suit avec un vrai plaisir le parcours de Jeannot et Mounette qui vont plonger à leur façon dans le passé de leurs grands-parents, le remuer pour trouver la vérité. A sa façon, l’histoire est assez simple MAIS : il y a le dessin. J’ai vraiment été touché par le style graphique qui m’a rappelé de vieilles cartes-vues des années d’après guerre ; un trait doux qui caresse les gens et les choses. Qui plus est, les cases sont parfois de vrais petits tableaux à elles-seules grâce aux tons chauds de la palette de couleurs utilisée. Une BD qui ne « mange pas de pain », c’est vrai, qui se lit comme passaient les jours dans cet arrière-pays d’alors. Une BD qui fleure bon le terroir et qui se déguste plans après plans, page après page… comme un très bon vin dont on apprécie chaque gorgée. Mais ici, c’est sans modération… Un vrai coup de cœur…
Opération Vent Printanier
Cette « Opération » est d’abord une BD très bien documentée sur le Paris de l’époque. Les auteurs m’ont emmené, certes, dans une fiction mais qui se passe dans une réalité historique. J’ai suivi des gens dans une saison de leur vie, ce dans une atmosphère lourde, tendue, oppressante même, très bien rendue par le graphisme de Wachs. J’ai vraiment apprécié ce trait réaliste « appuyé », parfois effleuré qui m’a fait faire une sorte de plongée dans des souvenirs diffus, pas très nets de cette époque. Curieuse impression. Mais très bonne impression. Le scénariste, encore, a une réelle maîtrise de son sujet. Il mêle d’une façon habile des petits faits historiques –même suggérés- aux relations parfois douteuses de personnes avec l’occupant. C’est parfois ambigu, mais ce n’en n’a que plus d’effet. J’ai vraiment apprécié ce très bon tome, épais au propre comme au figuré ; un tome agréable de lecture où texte et dessin sont en réelle communion.
Ethan Ringler, Agent fédéral
C’est l’histoire de quelqu’un qui, un jour, a débarqué du “vieux continent”, de l’Angleterre, pour retrouver ses racines. Arrivé sur la terre d’une partie de ses ancêtres –sa mère était indienne- Ethan, un métis, ne retrouvera pas toutes ses « marques ». Il se retrouvera par la suite engagé dans les rangs de la police fédérale. Ainsi débute une bien belle série, quand même assez mal connue. Dommage, car elle est méritante à plus d’un titre. Ethan ?… C’est surtout l’histoire d’un homme en quête d’identité. Il vit très mal sa bâtardise et en souffre réellement. Mais cette quête est reprise dans un western de très bonne facture. Nombre de poncifs du genre y sont repris : les bons, les « mauvais », les bagarres, les duels, les villes et les grands espaces… Bons scénarios, alertes, attractifs, MAIS surtout bien mis en « musique » par le graphisme de Mezzomo. C’est vrai, son style fait penser à Giraud, Rossi, mais j’aime vraiment bien son trait : réaliste, précis, net, minutieux. Qui plus est, Mezzomo n’est pas en reste pour ses décors et arrière-plans ; lesquels bénéficient d’une réelle attention graphique. Le tout est vraiment construit avec intelligence et offre au lecteur un cocktail bien savoureux à déguster sans aucune modération. « Ethan Ringler » ?… un western à part qui « tire » plus du côté de Blueberry que de Durango ; mais qui suit sa propre et belle voie. Du très bon travail que j’apprécie
Jason Brice
Alors là, comme scénario, ça « déménage » !… Ca commence doucement pour vous prendre aux tripes dans un laps de temps assez court. Une BD, c’est souvent un moment de détente. Pas ici. La tension monte graduellement –et réellement- page par page, ne vous lâche pour ainsi dire plus. Quel est ce secret dont Theresa semble être le jouet ?… Est-elle victime de « quelque chose » ou quelqu’un tire-t-il les ficelles de cette sorte de jeu de la mort ?… Ce premier tome est comme une sorte de château d’épouvante : vous y entrez et les portes se ferment hermétiquement derrière vous. Seule solution : avancer ; ici dans l’histoire. Un vrai jeu subtil des sens, communicatif, pour un scénario vraiment bien ciselé. Le dessin ?… j’aime beaucoup. Jovanovic y va d’un bien beau trait réaliste qui n’est pas sans me rappeler ces comics des années 30/40. Bien beau graphisme, net et lisible ; nullement en reste dans les décors et arrière-plans vraiment bien réalisés et rendus. Un découpage nerveux, une mise en page attractive attirent l’œil, le retiennent. Belle colorisation « automnale » également qui, par le traitement des tons, offre une sorte de « 3D » d’un bien bel effet. Un bien bon tome où réalité et paranormal fusionnent pour un vrai plaisir de lecture.
Le Diable des sept mers
Tu veux du spectacle !?… Tu vas en avoir !… Un véritable souffle épique plane sur ce premier tome d’une histoire de pirates à l’aube du 18ème siècle. Certains penseront ou diront peut-être que le scénario surfe sur la vague du succès de films comme « Pirates des Caraïbes » et que le scénariste a ainsi flairé un bon coup à réaliser. Et alors ?… J’ai ici eu affaire à un sacré bon tome. Moi qui suis fan de Barbe-Rouge (sauf des derniers albums), j’avoue en avoir pris par moments en plein la figure ! J’ai découvert une histoire nerveuse, spectaculaire, pleine de rebondissements ; de panache aussi… Le « diable des 7 mers » ?… c’est vraiment « tous les coups sont permis », même les plus ignobles. J’ai rencontré des personnages sanguinaires : Conrad l’aventurier, l’impétueuse Harriet, de hautes figures de la flibuste d’antan ; ce dans une sorte de « chacun pour soi » à la recherche d’un trésor planqué quelque part dans une île inhabitée. Le dessin n’est pas en reste, que du contraire. Hermann y va d’un formidable trait réaliste, nerveux, précis, baroque même. Il restitue ces gueules, ces bateaux, ces abordages, duels, corps à corps avec une réelle maestria ; une véritable énergie graphique qui m’a scotché tout au long des pages. La mise en page, en scène plutôt, même si elle montre un certain classicisme, n’en est pas moins flamboyante par moments. Ce « diable » ?… l’aventure avec un grand « A ». Une magnifique histoire d’hommes, de bateaux, de poudre et de sang. Un excellent moment de BD.
Dantès
Un excellent thriller financier. Surtout que ce qui y est relaté est du domaine du crédible. Le postulat est en partie basé sur l’histoire de la banque Barings voici quelques années. Et quant on voit et lit ce qui s’est produit voici peu de temps avec Jérôme Kerviel, le trader français qui a mis à mal une très grosse institution bancaire française, on se dit que ce qui était fiction voici quelques années est vraiment possible maintenant. Le coscénariste Philippe Guillaume est chef d’un service financier. Cela se sent. Il sait vraiment de quoi il parle avec cette précision d’horloger dans laquelle l’histoire m’a emmené. Pierre Boisserie, lui, a un vrai sens de la mise en scène, de la dramaturgie dans laquelle il plonge les intervenants. Travail d’orfèvre, de spécialiste, le scénario est mesuré, ciselé, attractif de par ses développements. Le dessin n’est pas en reste. C’est vrai que nombre de séries ont un graphisme avec un « goût à la Largo Wich », mais Juszezak y va d’un beau trait réaliste, net, lisible et efficace dans la mise en scène de ses cases. Une effroyable machination pour un scénario haut la main, un bien bon graphisme minutieux, une colorisation qui n’est pas en reste ; trois éléments d’un cocktail bien réussi.
Ghost money
Le postulat de départ de cette histoire repose sur un fait assez curieux et véridique. A la veille des attentats du 11 Septembre 2001 à New York, des places financières ont constaté d’importants mouvements d’argent. Et ces transactions boursières n’ont, à ce jour, pas encore été élucidées. Smolderen a ainsi élaboré un scénario haletant ; ce en projetant le lecteur une vingtaine d’années après les faits. Je me suis retrouvé dans une histoire qui mêle habilement la finance, l’espionnage, l’actualité internationale, le terrorisme. Si le narratif est de bien bonne facture, lui et ses développements sont surtout bien mis en évidence par le graphisme de Bertail. Ce dernier fait usage d’un trait réaliste net, précis, minutieux ; et joue de ce dernier dans une mise en page créative, aux nombreux éclatés qui attirent l’œil, le retiennent. Ce graphisme est bellement inscrit dans une mise en scène au découpage évoquant une sorte de story-board d’un film. L’ensemble –assez complexe d’un premier abord- est d’un rythme pourtant trépidant et l’on reste scotché de la première à la dernière page. Je n’oublierai pas de mentionner la belle colorisation qui charpente carrément les cases, leur donnant véritable ampleur et profondeur. Un bien chouette premier tome que cet « argent fantôme ». Argent dont on n’a pas fini de parler… et de rechercher…
Petit Poilu
« Papyyyy !… ça aussi j’aime bien !… » Ca, c’est ma petit fille qui –après Hugo- m’apporte d’autres livres de SA collection. J’ai paginé, puis me suis plu à entrer dans ce petit conçu pour des « chtits bouts » à partir de 3 ans. Et je dois reconnaître que, dans le genre, c’est réussi. « Petit Poilu » ?… Il est petit. Très petit. Et Noir aussi. Et il lui arrive plein de petites (més)aventures qui –l’air de rien- m’ont assez étonné de par leur postulat. Ici, c’est une méchante guêpe qu’il va falloir combattre, là c’est une maison hantée… C’est vrai, les auteurs auraient pu créer des histoires touchantes, remplies d’émotion, douces… Ben non ! « Notre » Poilu est un petit débrouillard qui sait y faire. Le dessin ?… j’aime bien. La technique utilisée est celle dite « du gaufrier » : six cases identiques (majoritairement carrées) par page. Ici, chaque case est une sorte de petit chromo en elle-même et joue d’un mot, d’une situation. La page terminée, une phrase est ainsi formée pour la suite de la lecture. Des couleurs basiques mais aux tons tendres parachèvent le tout. Ma petite fille a quatre ans. Et c’est elle qui m’a expliqué les histoires en me contant le contenu de chaque case ; résumant la page et me disant « Tu as compris ?» ( ! ). Et à la question de savoir si elle n’avait pas peur pour Petit Poilu, elle m’a rétorqué d’un « Ben non, il gagne toujours ! ». Une série BD vraiment pas gnangnan, qui accompagne les petits dans un apprentissage ludique et qui, d’une certaine façon leur fait un peu peur (mais ils aiment ça) en sachant bien qu’à la fin, tout va s’arranger.