Comme toute série relativement longue et étirée sur le temps, il est dur de noter une série comme "Canardo".
En effet, la plupart des premiers albums sont franchement bien ("Le Chien Debout", "Raspoutine", "Noces de Brumes", "L'Amerzone"...). Mais à l'inverse, les plus récents sont vraiment médiocres.
Je viens de lire hier soir "La fille qui rêvait d'horizon". Ca ressemble à un film américain où la tension et l'attente se doivent d'être puissantes durant les 3/4 de l'histoire, mais où l'émotion ne passe pas pour moi, puis où l'attente doit laisser la place à l'action comme dans un final de film hollywoodien et où, justement, l'action est ratée et ne ressort pas du tout en BD ici.
De même, "Le buveur en col blanc" ou "La nurse aux mains sanglantes" que j'avais lus peu avant, m'avaient laissé le sentiment d'avoir lu deux histoires courtes sans envergure ni intérêt. A se demander ce qui a poussé Sokal à les écrire et dessiner...
Quand on compare aux premiers tomes, on ne retrouve pas la force et l'émotion qui se dégageaient des histoires du début, parfois dérangeantes, parfois violentes, mais toujours intenses et puissantes.
Bref, je vous conseille l'achat ou au moins la lecture des premiers tomes, et inversement, je déconseille celle des derniers (ceux parus après "l'Amerzone", en gros).
Premier album d'un auteur médecin ORL de métier mais dont la BD est (je cite) "[son] moyen d'expression depuis l'enfance". Il explique très bien en postface pourquoi et dans quel but il a fait ce livre, lisez-la, c'est intéressant et en plus très bien tourné.
"Soupe froide" est le long parcours et le long monologue intérieur d'un clochard qui s'est enfui d'une maison de repos, et qui à travers une nuit d'hiver cherche à rejoindre l'hôpital. Ce parcours est interrompu de nombreuses scènes où l'on voit ses "proches" (son ex-famille, dont il a été chassé par son alcoolisme, l'infirmière "indélicate", le médecin qui lui a diagnostiqué un cancer...). Son monologue par contre ne l'est jamais (interrompu). L'effet ainsi créé est assez étrange, renforçant l'impression de solitude et mettant en exergue l'aspect humain du personnage en contraste avec sa déchéance. Par contre on ne comprend pas toujours bien l'action de ces scènes.
Ce personnage est assez terrible, doué de sa logique propre, très cohérente, et pourtant biaisée et dangereuse pour lui. Héros, il l'est en regard de sa conduite, qu'il assumera jusqu'au bout de son périple.
Cet album se lit d'une traite. Doté d'un dessin parfois un peu maladroit, il est (comme dit l'espérer l'auteur) très personnel, et assez envoutant. Et si l'histoire donne parfois l'impression d'être un peu fragmentée en petites scènes, si le monologue est une ou deux fois un peu mal tourné, en revanche on ne peut détacher les yeux avant la fin.
Côté humain, la réflexion n'est pas poussée, mais ce n'était pas non plus le but. Ca marque, ça touche, et c'est déjà pas mal.
Voici donc le premier album de la fameuse collection Patte de Mouche que je lis. Un format tout petit par la taille et le nombre de pages, qui impose une histoire vive, pas le temps de faire une longue entrée en matière, ni de raconter sa vie.
L'histoire est ici assez sympa, elle colle bien au format, amenant rebondissement sur rebondissement avec une chute marrante. Mais voilà c'est un exercice d'auteur, lu en 2 minutes, et qui ne percute pas vraiment. Un (trop court) moment de distraction.
Mon deuxième album de Patte de Mouche. Ah quel dommage que ce soit si vite lu. D'ailleurs tellement vite lu, que je l'ai reparcouru pour voir si je n'avais pas sauté de pages. Tout ça est un peu trop survolé.
Le mec voit un coureur sur la piste, de nuit, tiens qui se peut-il bien être se dit il à lui-même et à son mécanicien. Alors il se met à le pister, et en fait ce coureur, c'est... LA MORT. Et il la défie, oui je vois bien l'allégorie car il lutte contre la mort.
Je ne connais rien de David B, c'est d'ailleurs mon premier album de lui si je compte bien, mais un dessin intéressant. Je vais sûrement jeter un oeil à ses autres productions.
Après si vous êtes un gros fan de cet auteur - comme semble l'être JBT900, peut être que vous apprécierez plus car vous connaissez mieux que moi son univers.
Excellent. Une version délirante de "ils ne savent pas qu'on sait qu'ils savent qu'on sait etc". Tout simplement à lire ^^
Comment ça c'est trop court ce que j'avais mis avant ? :) Et bien, on assiste à un dialogue à trois (euh...) qui d'ailleurs pourrait très bien se faire au théâtre ou dans les Feux de l'amour, et l'histoire va de rebondissement en rebondissement. C'est genre "ah ah il est mort", et le type se relève "non je savais que tu allais me taper avec ton parapluie alors j'ai mis une cotte de maille". C'est comme ça jusqu'au final "vous êtes vraiment tordus", plié de rire, comme l'a dit Ganhima, mais je sais pas si je peux le dire.
Clairement un patte de mouche long à lire (enfin tout est relatif). Une histoire un peu étrange avec la rencontre entre 2 jeunes filles qui veulent aller prendre un café, et une vieille complètement folle qui marche sur des journaux. Je pense que le titre vient de là.
Je ne suis pas certain d'avoir saisi le message que Baladi voulait faire passer, mais une histoire sympa. Le trait est gras mais pas brouillon.
Bah en voilà une très belle série mélant histoire, humour et drame. Un scénario intelligent et un dessin sobre et sans fausse note. Bref, on ne décroche pas une fois commencé, et les 7 tomes passent tout seuls. Contrairement à certains, je ne vois pas comment cette oeuvre pourrait vieillir. Mon seul conseil est de courir chez son libraire.
Mouais... L'histoire a quelques côtés intéressants, quelques bonnes idées, et des traits d'humour dont on pensera ce qu'on veut. Mais ça m'a bien fait marrer le coup des méchants qui sont tous descendants de nazis du IIIème Reich. Je précise que l'action se passe plus d'un siècle plus tard. Sans compter que leur chef s'appelle je sais plus comment mais quelque chose ressemblant étrangement à Adolf Hitler. On dirait que Cailleteau a l'art de ce genre de "clins d'oeil" que pour ma part je trouve scabreux (cf. David Gamesh dans "Aquablue").
Pour le reste, c'est de l'aventure à la Lanfeust si je puis dire, avec de la magie, un héros brave, et tiens il y même des trolls.
Côté dessins, c'est plutôt réussi si on ne fait pas trop attention aux couleurs informatiques pas du meilleur effet ici.
Fusion d'histoires, "Soupe froide" n'en reste pas moins un témoignage. Le témoignage d'un médecin qui regarde, observe, soigne la "misère". Celle que l'on ne voit plus ou que l'on ne veut plus regarder.
Un SDF s'enfuit d'une maison de repos car l'infirmière lui a servi une soupe froide... Il s'enfuit dans la nuit, le froid et la neige à cause d'une soupe froide... Pour nous, l'histoire peut paraître ridicule, mais l'auteur fait passer son message. Une soupe c'est la seule chose importante parfois dans la vie d'un SDF. C'est chaud, cela nourrit, cela fait du bien tout simplement. La servir froide c'est lui faire un grave affront, lui enlever sa dignité d'homme, au point de choisir la mort plutôt qu'un abri chaud.
Le périple du personnage est touchant, on comprend petit à petit pourquoi il en est arrivé là, sa colère, ses colères, sa manière de penser, de voir la vie, de la subir aussi...
Une illustration en noir et blanc, totalement personnelle, loin de tous les stéréotypes, et pour un amateur, Masson s'en sort vraiment très bien.
Une très bonne surprise donc, dans celle excellente collection "écritures" (chez Casterman), qui en plus d'être une bonne BD, est également un bel "objet".
Le graphisme et la colorisation sont incontestablement splendides. Il n'y a qu'à feuilleter la bd dans une librairie pour vous en rendre compte. La gamme des personnages que l'on y découvre et divers et l'on a plaisir à découvrir d'autres éléments sur la vie de chacun d'eux.
L'histoire de base est intéressante et originale, mais je trouve que l'on a tendance à se perdre dans la vie quotidienne de l'héroïne (qui est quand même mouvementée, je vous rassure). On perd un peu de vu les origines de Nävis. Les quelques informations que l'on découvre à travers ses aventures ne me sufisent pas. Moi, j'aimerais que ça avance plus vite... Mais bon, ça dépend des personnes. C'est quand même une très belle bd.
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Canardo
Comme toute série relativement longue et étirée sur le temps, il est dur de noter une série comme "Canardo". En effet, la plupart des premiers albums sont franchement bien ("Le Chien Debout", "Raspoutine", "Noces de Brumes", "L'Amerzone"...). Mais à l'inverse, les plus récents sont vraiment médiocres. Je viens de lire hier soir "La fille qui rêvait d'horizon". Ca ressemble à un film américain où la tension et l'attente se doivent d'être puissantes durant les 3/4 de l'histoire, mais où l'émotion ne passe pas pour moi, puis où l'attente doit laisser la place à l'action comme dans un final de film hollywoodien et où, justement, l'action est ratée et ne ressort pas du tout en BD ici. De même, "Le buveur en col blanc" ou "La nurse aux mains sanglantes" que j'avais lus peu avant, m'avaient laissé le sentiment d'avoir lu deux histoires courtes sans envergure ni intérêt. A se demander ce qui a poussé Sokal à les écrire et dessiner... Quand on compare aux premiers tomes, on ne retrouve pas la force et l'émotion qui se dégageaient des histoires du début, parfois dérangeantes, parfois violentes, mais toujours intenses et puissantes. Bref, je vous conseille l'achat ou au moins la lecture des premiers tomes, et inversement, je déconseille celle des derniers (ceux parus après "l'Amerzone", en gros).
Soupe Froide
Premier album d'un auteur médecin ORL de métier mais dont la BD est (je cite) "[son] moyen d'expression depuis l'enfance". Il explique très bien en postface pourquoi et dans quel but il a fait ce livre, lisez-la, c'est intéressant et en plus très bien tourné. "Soupe froide" est le long parcours et le long monologue intérieur d'un clochard qui s'est enfui d'une maison de repos, et qui à travers une nuit d'hiver cherche à rejoindre l'hôpital. Ce parcours est interrompu de nombreuses scènes où l'on voit ses "proches" (son ex-famille, dont il a été chassé par son alcoolisme, l'infirmière "indélicate", le médecin qui lui a diagnostiqué un cancer...). Son monologue par contre ne l'est jamais (interrompu). L'effet ainsi créé est assez étrange, renforçant l'impression de solitude et mettant en exergue l'aspect humain du personnage en contraste avec sa déchéance. Par contre on ne comprend pas toujours bien l'action de ces scènes. Ce personnage est assez terrible, doué de sa logique propre, très cohérente, et pourtant biaisée et dangereuse pour lui. Héros, il l'est en regard de sa conduite, qu'il assumera jusqu'au bout de son périple. Cet album se lit d'une traite. Doté d'un dessin parfois un peu maladroit, il est (comme dit l'espérer l'auteur) très personnel, et assez envoutant. Et si l'histoire donne parfois l'impression d'être un peu fragmentée en petites scènes, si le monologue est une ou deux fois un peu mal tourné, en revanche on ne peut détacher les yeux avant la fin. Côté humain, la réflexion n'est pas poussée, mais ce n'était pas non plus le but. Ca marque, ça touche, et c'est déjà pas mal.
Les Aventures de la Fin de l'épisode
Voici donc le premier album de la fameuse collection Patte de Mouche que je lis. Un format tout petit par la taille et le nombre de pages, qui impose une histoire vive, pas le temps de faire une longue entrée en matière, ni de raconter sa vie. L'histoire est ici assez sympa, elle colle bien au format, amenant rebondissement sur rebondissement avec une chute marrante. Mais voilà c'est un exercice d'auteur, lu en 2 minutes, et qui ne percute pas vraiment. Un (trop court) moment de distraction.
Le cercueil de course
Mon deuxième album de Patte de Mouche. Ah quel dommage que ce soit si vite lu. D'ailleurs tellement vite lu, que je l'ai reparcouru pour voir si je n'avais pas sauté de pages. Tout ça est un peu trop survolé. Le mec voit un coureur sur la piste, de nuit, tiens qui se peut-il bien être se dit il à lui-même et à son mécanicien. Alors il se met à le pister, et en fait ce coureur, c'est... LA MORT. Et il la défie, oui je vois bien l'allégorie car il lutte contre la mort. Je ne connais rien de David B, c'est d'ailleurs mon premier album de lui si je compte bien, mais un dessin intéressant. Je vais sûrement jeter un oeil à ses autres productions. Après si vous êtes un gros fan de cet auteur - comme semble l'être JBT900, peut être que vous apprécierez plus car vous connaissez mieux que moi son univers.
Imbroglio
Excellent. Une version délirante de "ils ne savent pas qu'on sait qu'ils savent qu'on sait etc". Tout simplement à lire ^^ Comment ça c'est trop court ce que j'avais mis avant ? :) Et bien, on assiste à un dialogue à trois (euh...) qui d'ailleurs pourrait très bien se faire au théâtre ou dans les Feux de l'amour, et l'histoire va de rebondissement en rebondissement. C'est genre "ah ah il est mort", et le type se relève "non je savais que tu allais me taper avec ton parapluie alors j'ai mis une cotte de maille". C'est comme ça jusqu'au final "vous êtes vraiment tordus", plié de rire, comme l'a dit Ganhima, mais je sais pas si je peux le dire.
L'irrationnel & un café
Clairement un patte de mouche long à lire (enfin tout est relatif). Une histoire un peu étrange avec la rencontre entre 2 jeunes filles qui veulent aller prendre un café, et une vieille complètement folle qui marche sur des journaux. Je pense que le titre vient de là. Je ne suis pas certain d'avoir saisi le message que Baladi voulait faire passer, mais une histoire sympa. Le trait est gras mais pas brouillon.
Les 7 vies de l'épervier
Bah en voilà une très belle série mélant histoire, humour et drame. Un scénario intelligent et un dessin sobre et sans fausse note. Bref, on ne décroche pas une fois commencé, et les 7 tomes passent tout seuls. Contrairement à certains, je ne vois pas comment cette oeuvre pourrait vieillir. Mon seul conseil est de courir chez son libraire.
Anachron
Mouais... L'histoire a quelques côtés intéressants, quelques bonnes idées, et des traits d'humour dont on pensera ce qu'on veut. Mais ça m'a bien fait marrer le coup des méchants qui sont tous descendants de nazis du IIIème Reich. Je précise que l'action se passe plus d'un siècle plus tard. Sans compter que leur chef s'appelle je sais plus comment mais quelque chose ressemblant étrangement à Adolf Hitler. On dirait que Cailleteau a l'art de ce genre de "clins d'oeil" que pour ma part je trouve scabreux (cf. David Gamesh dans "Aquablue"). Pour le reste, c'est de l'aventure à la Lanfeust si je puis dire, avec de la magie, un héros brave, et tiens il y même des trolls. Côté dessins, c'est plutôt réussi si on ne fait pas trop attention aux couleurs informatiques pas du meilleur effet ici.
Soupe Froide
Fusion d'histoires, "Soupe froide" n'en reste pas moins un témoignage. Le témoignage d'un médecin qui regarde, observe, soigne la "misère". Celle que l'on ne voit plus ou que l'on ne veut plus regarder. Un SDF s'enfuit d'une maison de repos car l'infirmière lui a servi une soupe froide... Il s'enfuit dans la nuit, le froid et la neige à cause d'une soupe froide... Pour nous, l'histoire peut paraître ridicule, mais l'auteur fait passer son message. Une soupe c'est la seule chose importante parfois dans la vie d'un SDF. C'est chaud, cela nourrit, cela fait du bien tout simplement. La servir froide c'est lui faire un grave affront, lui enlever sa dignité d'homme, au point de choisir la mort plutôt qu'un abri chaud. Le périple du personnage est touchant, on comprend petit à petit pourquoi il en est arrivé là, sa colère, ses colères, sa manière de penser, de voir la vie, de la subir aussi... Une illustration en noir et blanc, totalement personnelle, loin de tous les stéréotypes, et pour un amateur, Masson s'en sort vraiment très bien. Une très bonne surprise donc, dans celle excellente collection "écritures" (chez Casterman), qui en plus d'être une bonne BD, est également un bel "objet".
Sillage
Le graphisme et la colorisation sont incontestablement splendides. Il n'y a qu'à feuilleter la bd dans une librairie pour vous en rendre compte. La gamme des personnages que l'on y découvre et divers et l'on a plaisir à découvrir d'autres éléments sur la vie de chacun d'eux. L'histoire de base est intéressante et originale, mais je trouve que l'on a tendance à se perdre dans la vie quotidienne de l'héroïne (qui est quand même mouvementée, je vous rassure). On perd un peu de vu les origines de Nävis. Les quelques informations que l'on découvre à travers ses aventures ne me sufisent pas. Moi, j'aimerais que ça avance plus vite... Mais bon, ça dépend des personnes. C'est quand même une très belle bd.