On se laisse facilement entraîner par le scénario d'Isabelle Dethan. Les événements sont parfois un peu prévisibles mais on savoure d'autant plus la construction du récit. Le tout se déroule dans un rythme assez lent, comme si l'aridité de l'endroit arrivait jusqu'à nous.
Les personnages sont bien campés, même si parfois un peu caricaturaux : une Pauline volontaire et un Eugène rêveur qui déambulent au milieu d'un pilleur de tombes, d'un archéologue en quête de gloire et autres aventuriers.
Le site grandiose dans lequel se déroulent les événements n'est pas sans rappeler les aventures d'un Indiana Jones. Daphné Collignon a très bien su rendre la superbe des lieux, dans des tons chauds. Les couleurs sont toutefois fort sombres par moments. Le trait doux de la dessinatrice est très agréable.
Concernant "la Vengeance d'Arn" et "le Triomphe d'Arn", oui, les dessins sont beaux, impressionants par le travail que chaque planche représente. Certaines vues en perspectives ont presque de quoi donner le vertige. Mais ils restent un peu trop réalistes à mon goût, et je n'aime pas franchement lire une BD avec de tels dessins : le tout paraît trop figé, on dirait plus une suite d'illustrations.
Quant au scénario, il m'a véritablement ennuyé. Ca se rapproche du conte mythologique grandiloquent et sans réelle saveur. Je n'ai eu aucun intérêt à suivre les aventures d'Arn, de son fils et de ses armées. Toute l'histoire ma paraissait sans intérêt, déjà vu, et lourde à suivre.
Bref, une bd que j'ai lue péniblement.
Concernant "les armées du Conquérant", les histoires courtes que contient ce tome ne cassent pas des briques au niveau scénario. Elles sont assez bonnes mais loin d'être captivantes. Par contre le dessin est parfois impressionant de beauté et de maitrise (je pense notamment à l'histoire de la Cathédrale). C'est un style, il faut aimer le côté réaliste et grandiose, c'est certain, mais il y a vraiment de quoi être impressionné au moins par la somme de boulot que certaines planches ont requise.
J'avais détesté le "Phalanstère du bout du monde" et j'ai bien aimé "La digue". Pourquoi suis-je plus réceptif à cette histoire moins noire mais toute aussi tordue, je ne le sais pas vraiment. Je trouve le côté kafkaien de "La digue" tout à fait jouissif, de même que ses résonnances "braziliennes" pour ce qui concerne l'administration toute puissante et son inutilité (que l'on retrouve dans des oeuvres telles que "Julius Corentin Acquefaques" ou "Horologiom", il y a pire comme parenté). Le scénario de Corbeyran profite du trait précis d'Alfred et de ses décors assez dépouillés (presque trop, mais c'est l'histoire qui veut ça) qui ajoutent un grand dénuement à la quête vide de sens de nos deux héros. Une oeuvre originale dont seule la fin m'a vraiment déçu et me fait mettre une note plus basse que ce que le début laissait présager.
Je ne comprenais rien à la lecture de "Shaolin Moussaka" dans "Pavillon Rouge" mais il faut dire que la parution saucissonée (une page par mois) n'aidait pas vraiment. En lisant cet album, je m'étais donc dit que je mettrais enfin un peu de lumière là-dedans, étant plutôt client des oeuvres du sieur Chauvel. Peine perdue. Oh, pas que ça soit toujours aussi incompréhensible (quoique) mais parce que c'est d'un ennui mortel. J'ai décroché au bout de 20 pages et j'ai fini par reposer la BD à la 30ème. Je sais qu'il n'est pas très correct de donner son avis sans finir une BD mais elle m'est littéralement tombée des mains, il y avait une impossibilité physique à terminer ce bouquin. Et pourtant j'ai lu un "Vasco" entier, je suis plutôt accrocheur.
Plus minimaliste que ça, tu meurs! Les quelques gags dans "Pavillon Rouge" me faisaient très souvent marrer et il en a été de même à la lecture de cet album... tout du moins durant la première moitié. Car l'effet de lassitude finit par se faire sentir, chose assez normale avec un graphisme aussi dépouillé et une trame d'histoire récurrente. Malgré cela je reconnais à Trondheim une imagination plus que fertile, presque du génie, pour arriver à pondre un album comme celui-ci.
ArzaK a raison, cette BD de Chauvel est très proche de "Nuit Noire"; c'est plus une BD sociale qu'une enquête policière, quoi que laisse penser le pitch. Il se trouve que j'ai été loin d'être enthousiasmé par "Nuit Noire" et que le résultat est à peu près identique ici. Je reconnais à Chauvel une vraie maîtrise de ses personnages et du déroulement de son histoire : ceux-ci sont détaillés, fouillés, et le principe du flashback est une fois de plus excellement employé par ce maître en la matière qu'est Chauvel; il donne à cette histoire au rythme très lent de véritables "racines" qui permettent d'appréhender différement ce récit au fur et à mesure de son déroulement.
Malheureusement, ce côté volontairement intimiste et la langueur qui enveloppe l'ensemble sont parfois un peu chiants, il faut le reconnaître. Je n'ai jamais été vraiment fan d'un Davodeau par exemple, et je retrouve ici de nombreux points communs. Au final, on est face à une BD maîtrisée et ambitieuse par son dénuement, mais difficile à aborder par le plus grand nombre je pense.
"Bouche du diable" est l'album type que je pensais ne pas aimer. Je serais incapable de dire pourquoi je partais avec un a priori aussi défavorable, mais toujours est-il qu'il n'a pas résisté à quelques pages de lecture. Ce livre est d'une densité rarement vue : à la fois thriller d'espionnage, pamphlet politique, oeuvre fantastique et ode à l'être humain et à la liberté. Charin et Bouq touchent à tout et ne se perdent jamais, faisant preuve d'une subtilité et d'une finesse jamais démenties. Le résultat est emballant, servi par un dessin précis et parfois réellement impressionnant, pour toutes les scènes se passant sur les structure métalliques des futurs buildings notamment. Seul bémol, la couleur a un côté rétro et délavé que je n'aime vraiment pas, mais cela reste un défaut mineur au final.
Tardi est vraiment dans son élément avec la Grande Guerre. Son dessin sent le froid et la boue, et il arrive à nous faire partager l'horreur des tranchées, l'absurde de la guerre, la cruauté du commandement 90 ans après. Le gros défaut, qui a été soulevé plus bas, c'est qu'en découpant ce livre en plusieurs récits "indépendants" et en changeant de personnages principaux au gré de ces récits, Tardi ne parvient pas à nous attacher autant que s'il avait suivi les pérégrinations des mêmes personnages. On a par conséquent un oeil toujours extérieur et distancié qui nuit un peu à la puissance des récits. Cet album reste malgré tout immanquable dans ce genre.
Mouais, la lecture a été agréable mais sans plus. J'ai l'impression d'être le seul à avoir trouvé ça un peu vain et facile; le côté parodique est sympathique mais ne casse pas trois pattes à un canard. Rajouté au format riquiqui des "Pattes de mouches" (qui colle bien à l'histoire ceci dit) on tombe vraiment dans la BD conceptuelle presque gratuite, je trouve. Enfin bon, je dis ça mais ça reste plutôt sympa à bouquiner en 3 minutes et puis à côté de "Bleu" le mot conceptuel est peut-être trop fort ici. Du même auteur et dans la même collection, j'ai été beaucoup plus convaincu par "Non, non, non".
Contrairement à ArzaK, je n'attendais pas trop de ce petit album scénarisé par Trondheim. En effet le sujet est l'absurde kafkaïen d'un bonhomme complètement perdu dans une gare sans queue ni tête. Cela aurait pu être intéressant, si les situations ne tombaient toujours à plat, si un espèce de rythme ne s'installait dans le récit. Rien de tout cela ici. On se lasse très très vite de cette variation molle, même si le trait de Jean-Pierre Duffour est assez agréable à l'oeil.
Bref, une oeuvre mineure de Trondheim.
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Le Rêve de pierres
On se laisse facilement entraîner par le scénario d'Isabelle Dethan. Les événements sont parfois un peu prévisibles mais on savoure d'autant plus la construction du récit. Le tout se déroule dans un rythme assez lent, comme si l'aridité de l'endroit arrivait jusqu'à nous. Les personnages sont bien campés, même si parfois un peu caricaturaux : une Pauline volontaire et un Eugène rêveur qui déambulent au milieu d'un pilleur de tombes, d'un archéologue en quête de gloire et autres aventuriers. Le site grandiose dans lequel se déroulent les événements n'est pas sans rappeler les aventures d'un Indiana Jones. Daphné Collignon a très bien su rendre la superbe des lieux, dans des tons chauds. Les couleurs sont toutefois fort sombres par moments. Le trait doux de la dessinatrice est très agréable.
Epopées fantastiques (Arn / Les armées du conquérant)
Concernant "la Vengeance d'Arn" et "le Triomphe d'Arn", oui, les dessins sont beaux, impressionants par le travail que chaque planche représente. Certaines vues en perspectives ont presque de quoi donner le vertige. Mais ils restent un peu trop réalistes à mon goût, et je n'aime pas franchement lire une BD avec de tels dessins : le tout paraît trop figé, on dirait plus une suite d'illustrations. Quant au scénario, il m'a véritablement ennuyé. Ca se rapproche du conte mythologique grandiloquent et sans réelle saveur. Je n'ai eu aucun intérêt à suivre les aventures d'Arn, de son fils et de ses armées. Toute l'histoire ma paraissait sans intérêt, déjà vu, et lourde à suivre. Bref, une bd que j'ai lue péniblement. Concernant "les armées du Conquérant", les histoires courtes que contient ce tome ne cassent pas des briques au niveau scénario. Elles sont assez bonnes mais loin d'être captivantes. Par contre le dessin est parfois impressionant de beauté et de maitrise (je pense notamment à l'histoire de la Cathédrale). C'est un style, il faut aimer le côté réaliste et grandiose, c'est certain, mais il y a vraiment de quoi être impressionné au moins par la somme de boulot que certaines planches ont requise.
La Digue
J'avais détesté le "Phalanstère du bout du monde" et j'ai bien aimé "La digue". Pourquoi suis-je plus réceptif à cette histoire moins noire mais toute aussi tordue, je ne le sais pas vraiment. Je trouve le côté kafkaien de "La digue" tout à fait jouissif, de même que ses résonnances "braziliennes" pour ce qui concerne l'administration toute puissante et son inutilité (que l'on retrouve dans des oeuvres telles que "Julius Corentin Acquefaques" ou "Horologiom", il y a pire comme parenté). Le scénario de Corbeyran profite du trait précis d'Alfred et de ses décors assez dépouillés (presque trop, mais c'est l'histoire qui veut ça) qui ajoutent un grand dénuement à la quête vide de sens de nos deux héros. Une oeuvre originale dont seule la fin m'a vraiment déçu et me fait mettre une note plus basse que ce que le début laissait présager.
Shaolin Moussaka
Je ne comprenais rien à la lecture de "Shaolin Moussaka" dans "Pavillon Rouge" mais il faut dire que la parution saucissonée (une page par mois) n'aidait pas vraiment. En lisant cet album, je m'étais donc dit que je mettrais enfin un peu de lumière là-dedans, étant plutôt client des oeuvres du sieur Chauvel. Peine perdue. Oh, pas que ça soit toujours aussi incompréhensible (quoique) mais parce que c'est d'un ennui mortel. J'ai décroché au bout de 20 pages et j'ai fini par reposer la BD à la 30ème. Je sais qu'il n'est pas très correct de donner son avis sans finir une BD mais elle m'est littéralement tombée des mains, il y avait une impossibilité physique à terminer ce bouquin. Et pourtant j'ai lu un "Vasco" entier, je suis plutôt accrocheur.
Mister O
Plus minimaliste que ça, tu meurs! Les quelques gags dans "Pavillon Rouge" me faisaient très souvent marrer et il en a été de même à la lecture de cet album... tout du moins durant la première moitié. Car l'effet de lassitude finit par se faire sentir, chose assez normale avec un graphisme aussi dépouillé et une trame d'histoire récurrente. Malgré cela je reconnais à Trondheim une imagination plus que fertile, presque du génie, pour arriver à pondre un album comme celui-ci.
Trois allumettes
ArzaK a raison, cette BD de Chauvel est très proche de "Nuit Noire"; c'est plus une BD sociale qu'une enquête policière, quoi que laisse penser le pitch. Il se trouve que j'ai été loin d'être enthousiasmé par "Nuit Noire" et que le résultat est à peu près identique ici. Je reconnais à Chauvel une vraie maîtrise de ses personnages et du déroulement de son histoire : ceux-ci sont détaillés, fouillés, et le principe du flashback est une fois de plus excellement employé par ce maître en la matière qu'est Chauvel; il donne à cette histoire au rythme très lent de véritables "racines" qui permettent d'appréhender différement ce récit au fur et à mesure de son déroulement. Malheureusement, ce côté volontairement intimiste et la langueur qui enveloppe l'ensemble sont parfois un peu chiants, il faut le reconnaître. Je n'ai jamais été vraiment fan d'un Davodeau par exemple, et je retrouve ici de nombreux points communs. Au final, on est face à une BD maîtrisée et ambitieuse par son dénuement, mais difficile à aborder par le plus grand nombre je pense.
Bouche du diable
"Bouche du diable" est l'album type que je pensais ne pas aimer. Je serais incapable de dire pourquoi je partais avec un a priori aussi défavorable, mais toujours est-il qu'il n'a pas résisté à quelques pages de lecture. Ce livre est d'une densité rarement vue : à la fois thriller d'espionnage, pamphlet politique, oeuvre fantastique et ode à l'être humain et à la liberté. Charin et Bouq touchent à tout et ne se perdent jamais, faisant preuve d'une subtilité et d'une finesse jamais démenties. Le résultat est emballant, servi par un dessin précis et parfois réellement impressionnant, pour toutes les scènes se passant sur les structure métalliques des futurs buildings notamment. Seul bémol, la couleur a un côté rétro et délavé que je n'aime vraiment pas, mais cela reste un défaut mineur au final.
C'était la guerre des tranchées
Tardi est vraiment dans son élément avec la Grande Guerre. Son dessin sent le froid et la boue, et il arrive à nous faire partager l'horreur des tranchées, l'absurde de la guerre, la cruauté du commandement 90 ans après. Le gros défaut, qui a été soulevé plus bas, c'est qu'en découpant ce livre en plusieurs récits "indépendants" et en changeant de personnages principaux au gré de ces récits, Tardi ne parvient pas à nous attacher autant que s'il avait suivi les pérégrinations des mêmes personnages. On a par conséquent un oeil toujours extérieur et distancié qui nuit un peu à la puissance des récits. Cet album reste malgré tout immanquable dans ce genre.
Imbroglio
Mouais, la lecture a été agréable mais sans plus. J'ai l'impression d'être le seul à avoir trouvé ça un peu vain et facile; le côté parodique est sympathique mais ne casse pas trois pattes à un canard. Rajouté au format riquiqui des "Pattes de mouches" (qui colle bien à l'histoire ceci dit) on tombe vraiment dans la BD conceptuelle presque gratuite, je trouve. Enfin bon, je dis ça mais ça reste plutôt sympa à bouquiner en 3 minutes et puis à côté de "Bleu" le mot conceptuel est peut-être trop fort ici. Du même auteur et dans la même collection, j'ai été beaucoup plus convaincu par "Non, non, non".
Gare centrale
Contrairement à ArzaK, je n'attendais pas trop de ce petit album scénarisé par Trondheim. En effet le sujet est l'absurde kafkaïen d'un bonhomme complètement perdu dans une gare sans queue ni tête. Cela aurait pu être intéressant, si les situations ne tombaient toujours à plat, si un espèce de rythme ne s'installait dans le récit. Rien de tout cela ici. On se lasse très très vite de cette variation molle, même si le trait de Jean-Pierre Duffour est assez agréable à l'oeil. Bref, une oeuvre mineure de Trondheim.