Jonathan

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 18 avis)

1979: Grand Prix Saint-Michel pour le tome 5 Angoulême 1982 : Alfred meilleure BD de l'année pour le tome 7 Ni héros ni anti-héros, Jonathan se laisse guider par ses émotions. Du Népal aux USA, il a poursuivi un rêve indistinct et croisé des êtres qui, comme lui, cherchaient un sens à leur vie. Ses valeurs? Le courage d’être soi-même, la liberté, l’amour, l’harmonie. Ses douleurs? Des aléas qu’il sublime par l’action. Ses amitiés ? Profondes et inaltérables...


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Amnésie Angoulême : récapitulatif des séries primées Auteurs suisses Best of 1970-1979 Cosey Journal Tintin La Montagne Le Lombard Le Népal Tibet

Jonathan se trouve dans un hôpital de l'autre côté de l'Himalaya...amnésique. Il part à la recherche de son passé, qui lui revient par bribes, alors que la guerre fait rage au Tibet. Il retrouve peu à peu la mémoire, grâce, entre autre, à une petite sorcière des montagnes... Puis, il décide d'errer dans ces hostiles et fascinantes montagnes, passioné par la culture et l'histoire tibétaine. Un européen qui joue à se perdre dans les neiges éternelles ! Sur sa route il croise des personnages tous aussi fascinants les uns que les autres : Drolma, une enfant sauvage, Kate, une blonde déprimée, un colonel anglais amoureux de l'art, un jeune garçon et son double fictif, et une belle chinoise colonel, cette étoile en plein jour...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1976
Statut histoire Une histoire par tome (Série terminée) 17 tomes parus

Couverture de la série Jonathan © Le Lombard 1976
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 18 avis)
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13/11/2001 | brunelle
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Par gruizzli
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur gruizzli

2023, bientôt 50 ans que le premier album est sorti. Je déniche un lot dans une librairie d'occasion, je les achète. C'est pas cher et ça fait un avis de plus ! Retour à la maison, je commence le premier volume. J'en sors surpris : ça a été publié dans le journal Tintin, ça ? Ça parle d'une guerre que les occidentaux n'ont jamais vraiment regardée en face. Ça mentionne des ethnies inconnues, on a des morts, des bombardements. C'est vraiment fait pour enfant ? Je continue les lectures et l'étonnement grandit. On parle de vols d'œuvres culturelles par les occidentaux, de disparus dans l'Himalaya par manque de préparation, de maladies mentales. Chaque volume est une histoire mais toutes ensemble tissent une trame narrative qui se suit. C'est prenant, c'est passionnant. L'auteur évolue, et ça se sent. Le dessin du premier volume, plus grossier, s'affine. On sent l'amour pour la montagne, pour le Tibet, pour les populations locales. On mentionne quantité de noms inconnus en occident, ça parle de pays qu'on ne connait qu'en carte postale. Le tout accompagné de bandes originales à chaque album : Mike Oldfield, Kate Bush, Pink Floyd, Brian Eno, du classique parfois … Tiens, il a les mêmes goûts que mon papa, qui me les a transmis ! Et puis la césure, les albums américains. Cosey a changé d'imaginaires, tout comme dans ses BD. On oublie les montagnes de l'Asie, on a les plaines de l'Amérique. C'est le passage de Saigon-Hanoi à Orchidea. Mais Jonathan reste le même, il est toujours affublé de ses vêtements iconiques, sa coupe de cheveux et son spleen mélancolique. Jonathan, c'est du Corto Maltese inspiré par l'Asie et l'Amérique, c'est du baroudeur qui n'a jamais d'attaches. Il aime, il avance, il découvre. Jonathan ne juge pas, il est spectateur d'un monde, s'inscrit dedans et accepte les gens tels qu'ils sont. Marginaux, rêveurs, idéalistes, tous portés par leur foi en quelque chose. Jonathan, lui, regarde. Je ressors de ma lecture. C'est prenant. Une envie me vient d'aller prendre mes chaussures et de marcher dans les Vosges. On est en automne, c'est le moment où la forêt sera magnifique et j'ai soudainement envie de montagne. La BD qui habite après sa lecture, n'est-elle pas la meilleure ? Lorsqu'on est encore baigné par une ambiance, c'est qu'elle nous marque, après tout. Et j'ai envie de retourner faire des escapades avec Jonathan, voir un peu le monde et vivre quelques instants encore dans l'Himalaya. Il va falloir que je me procure les albums manquants. Et si je me remettais un Mike Oldfield en attendant ?

19/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

J'arrive au bout de la route, cette piste si dangereuse "La Piste de Yéshé" et je suis triste. J'ai perdu un ami de papier à peine l'avais je rencontré quelques mois auparavant. Je ne vous connaissais pas il y a trois mois ni vous monsieur Jonathan ni votre alter ego, C. C'est par hasard que j'ai acheté les onze premiers numéros d'occasions chez mon GJ préféré. J'ai commencé "Souviens-toi, Jonathan..." , premier choc j'ai cru lire du Derib que j'aime beaucoup. Deuxième choc, en 1976 un jeune auteur ose dessiner une guerre ,aujourd'hui oubliée de l'occident. Troisième choc, voila un beau gosse façon Woodstock qui quitte l'endroit le plus cosy du monde pour honorer une parole sans jouer les justiciers "Rambo" occidental. Au contraire il se met à l'écoute. A l'écoute des populations locales, à l'écoute de la montagne et à l'écoute de son moi intérieur. Un peu de spiritualité dans ce monde matérialiste et méchant, je trouve que l'air des cimes a envahi mon salon. De plus j'aime marcher, j'aime la solitude, j'aime Pink Floyd ou Kate Bush et j'aime pas trop les destructions militaires ici ou ailleurs. Je suis donc une cible rêvée pour Jonathan. Dès lors je n'ai plus quitté la série, complétant mes numéros manquants jusqu'à ce fameux 17 dernier né. Que de surprises!! Cosey s'émancipe et affirme son style graphique très vite. Son découpage est unique. Ses plans sur les regards et surtout celui de Jonathan me font penser à Clint Eastwood vs Lee Van Cleef. Sa description et ses dessins de montagnes sont des sommets (hihi). Cosey respire la montagne, il la transpire, il lui rend un hommage vibrant. Ses chemins de trekking sont plus vrais que nature . Mais là c'est le summum l'Himalaya! Mais même dans "Atsuko" (quel délice cet album) le chemin des 88 temples me fait rêver. L'ambiance des Guest House, on dirait le "Guide du Routard" des années 80, je sens encore les odeurs d'épices. Il y a aussi ses harmonies de couleurs le bleu, le blanc et le jaune. A ce propos je conseille les intégrales où Cosey décrit la genèse ou sa technique graphique. Un régal. Ses scénarii sont bien ficelés et je trouve les épisodes avec Kate très purs. Les histoires permettent en plus de donner une place importante à la culture millénaire et très riche de ces pays. Que du bon!! Avec internet pourquoi ne pas aller rechercher ces poètes Tibétains, Indous, Chinois, Birmans ou Japonais? Une visite au musée d'Orsay du bout du monde qui souligne la problématique du pillage des œuvres locales par nos gentilles armées coloniales (t5). Pas de vrai méchant chez Cosey, même Yu le pilote meurtrier de Saïcha prend conscience de l'atrocité de ses actes pour "raison d'état". De même le Chef de district est peint comme un vieux renard sage et rusé qui transpire l'intelligence. Nous sommes plus dans une partie d'échecs que dans une confrontation brutale. Cela est vrai pour de très nombreux numéros. Il y a tout dans Jonathan, de la Résistance( ou du Terrorisme suivant le point de vue), de la Dissidence, de l'Art, de la Sagesse, de la Spiritualité ( peut être un gros mot en BD?), de l'Amitié, du Voyage ou du Pardon. Et de l'Amour. Des femmes toutes plus admirables les unes que les autres. Saïcha la médecin résistante et l'amour de toujours, Kate; Drolma l'amie espiègle, Lan la colonelle musicienne et dissidente, Atsuko l'amour manqué et April la protégée de Kali. Elles seront presque toutes là, à Yéshé, pour le rendez vous d'adieu à Jon. Dernier choc, alors que Cosey est singularisé comme auteur à lire dans la course aux trophées du site, son vaisseau amiral n'obtient aucun 5 étoiles!!! ""Bizarre bizarre, vous avez dit bizarre?" Voila c'est corrigé, je lui devais bien cela. Au revoir Jon.

22/11/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Jonathan est un classique de la BD que l'on retrouve dans beaucoup de bibliothèques. J'en avais lu quelques albums par-ci par-là mais ce n'est que maintenant que j'ai lu la série complète d'une traite (jusqu'au tome 13, ma bibliothèque n'ayant pas les 3 derniers). Ce que j'aime dans cette série, c'est son évidente originalité. Alors qu'elle se présente comme une série franco-belge (en réalité suisse) classique, elle sort des sentiers battus par son héros, ses décors, son ambiance et le style de ses aventures. Il se dégage des premiers tomes une forte atmosphère des années 70, pas véritablement baba-cool mais tout de même fortement imprégnée d'orientalisme et de bouddhisme. Le héros est un pacifiste convaincu, menant une vie nomade avec peu de moyens, et ouvert à tous les peuples. Dès le premier tome, il nous emmène dans l'intimité du Tibet puis de l'Himalaya dans son ensemble puisque ses aventures le mèneront plus tard au Népal, en Inde, en Chine et en Birmanie, avec une escale aussi aux Etats-Unis. Mais presque toujours le sujet de l'invasion du Tibet par l'armée Chinoise sera présent en toile de fond. Avec Jonathan, on est loin de l'esprit très occidental des séries d'aventure en bande dessinée classiques de l'époque de sa parution. Il y a une grande part de contemplatif dans ses récits, avec beaucoup de moment de silences, de décors naturels majestueux et d'ambiance mystique ou du moins traditionnelle de ces régions que Cosey affectionnent tant. C'est cette plongée dans la culture Himalayenne qui m'a avant tout séduit dans la série Jonathan, ainsi que la beauté du dessin qui restitue l'âme des sommets enneigés, des temples et autres villages de cette immense région. Pour ce qui est des histoires, j'ai bien apprécié la première moitié de la série. Je ne me suis pas forcément attaché au personnage de Jonathan mais j'ai aimé l'originalité et la diversité des aventures qu'il vit et des rencontres qu'il fait. J'étais vraiment dépaysé et ces albums m'ont sincèrement donné envie d'aller découvrir par exemple une région comme le Ladakh, qui me semble bien différente du Népal que je connais déjà. Par la suite, même s'ils se lisent bien, j'ai moins été envoûté par les albums se déroulant aux Etats-Unis, même si j'y apprécie toujours beaucoup le graphisme de Cosey. Cependant, j'ai décroché vers les derniers tomes. Je trouvais que la narration devenait nettement plus difficile à suivre, avec trop de non-dits, d'ellipses et de sous-entendus que je ne comprenais pas. Le pire pour moi a été le tome 12 où je n'ai compris que très vaguement l'intrigue, perdu que j'étais dans les conflits politiques entre Chinois et Tibétains d'une part, et dans une mise en scène trop embrouillée à mon goût. Et globalement, plus les tomes progressaient et avançaient dans le temps, plus l'impact du monde moderne sur le récit et les contrées visitées par Jonathan me faisait perdre ce goût du dépaysement et du charme que j'avais ressenti dans les premiers tomes. En définitive, je conseille donc les premiers tomes de la série, jusqu'au tome 9 je dirais globalement, mais les suivants m'ont moins plu.

20/03/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Cosey fait partie de ces auteurs « importants », patrimoniaux, dont j’ai croisé la route assez souvent, sans pour autant avoir vraiment envie d’en découvrir l’œuvre. Lorsque j’étais plus jeune, son dessin, et les quelques pages que j’avais lues – de « Jonathan » uniquement d’ailleurs –, m’avaient un peu rebuté, au point que j’avais pour longtemps laissé toute l’œuvre de cet auteur de côté. Ce n’est que récemment que je me suis dit qu’il fallait que j’y jette un coup d’œil plus sérieux, je crois après la récompense glanée à Angoulême il y a quelques années, qui l’a remis en lumière. J’ai d’abord commencé par ses séries plus courtes (diptyques ou one-shots, dans les collections Aire Libre et Signé), et j’ai enfin lu sa série phare (du moins les 5 premiers albums). Ce n’est pas forcément le genre de truc que j’achèterais aujourd’hui, mais je conçois tout à fait que certains en soient dingues et le fassent les yeux fermés. Au dos de chaque album, Cosey indique 2 ou 3 albums à écouter pour accompagner la lecture des « Jonathan » (comme on le ferait d’un bon vin pour accompagner un grand plat !). C’est généralement très planant : Pink Floyd, et surtout, à chaque fois je crois, un album différent de Mike Oldfield (dont les très longs morceaux instrumentaux sont superbes, envoutants – je les écoute souvent depuis que j’ai découvert cet artiste dans les années 1980). C’est effectivement tout à fait le même genre d’ambiance que développe Cosey dans ses albums. En effet, on est là dans une aventure sans trop de rebondissement, ou de rythme saccadé. C’est bien plus introspectif, méditatif (et le fait que cela se déroule dans les montagnes tibétaines doit jouer), voire naturaliste, contemplatif. Les quelques passages de soldats chinois apportent ces montées de tensions plutôt rares ailleurs. Mais globalement, Cosey prend vraiment son temps pour installer une ambiance (paysages, ambiance générale et quête intérieure semblent d’ailleurs être au cœur, voire même les seules choses qui intéressent l’auteur). Le dessin, un peu brouillon au départ, devient rapidement très bon. On sent que Cosey aime les paysages montagneux (il le montrera dans d’autres séries). La colorisation peut surprendre aujourd’hui, elle fait un peu datée. Mais l’emballage est largement au niveau des histoires, desquelles émane une sérénité assez forte. Je poursuivrai sans doute ma lecture de la série si l’occasion se présente.

02/09/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Une série bien sympathique qui est aussi assez originale. On dirait à première vue une série d'aventure normale, mais en fait au lieu de raconter des aventures, j'ai eu plus l'impression que Cosey racontait des rencontres entre Jonathan et les autres personnages et que les intrigues étaient des éléments secondaires. Plusieurs de ses personnages sont très intéressants et il y a plusieurs bons moments, mais en même temps je trouve les albums un peu inégaux et je n'étais pas toujours captivé par le scénario. Par exemple, j'étais tellement habitué à voir Jonathan vivre au Tibet que le voir dans un autre pays m'a semblé hors sujet. Sinon, je ne suis pas un grand fan du style de Cosey, mais certaines planches sont pas mal.

09/08/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Regard désabusé du bourlingueur, malgré sa jeunesse, allure de routard, Jonathan voyage sans cesse entre l'Himalaya et les Etats-Unis, se laissant guider par ses émotions. Il est à la recherche de la sagesse, de la fraternité, de l'amitié, d'un idéal de pureté qui donne un sens à sa vie, et rencontre des personnages surprenants et mystérieux. Cette sorte de Bd zen apportait un ton totalement nouveau dans le journal Tintin plus habitué à l'action pure et à l'humour franc. Je m'en souviens très bien en 1975 lors du premier récit, je n'y comprenais pas grand chose et ça ne m'inspirait pas. Il a fallu attendre quelques années pour que je me rende compte de la valeur de cette série. D'autant plus que le format du journal ne se prêtait pas du tout à ce genre de bande, elle était tellement atypique dans sa narration et sa mise en page, qu'il fallait 3 ou 4 pages pour capter l'attention, au lieu des 2 pages habituelles. C'est la quête mystique par excellence, l'aventure y est surtout intérieure, elle exprime une soif d'absolu, une dimension spirituelle typiques de ce milieu des années 70, et installe un climat spécifique illustrés par des lieux d'une grande sérénité, comme les massifs himalayens, et certains personnages apaisants, comme la petite Tibétaine Drolma ou Kate la belle américaine adepte du yoga dont Jonathan tombe amoureux. Graphiquement, Cosey offre des planches personnalisées par des éléments de décor asiatiques, des cadrages insolites, des cases multiples, une progression lente de l'intrigue et un découpage très inspirés de Derib dont il fut l'assistant. La couleur aussi participe à l'état d'esprit voulu par l'auteur, qui améliore son dessin au fil des épisodes. Une bande profondément humaniste dont tous les albums peuvent être achetés.

02/07/2013 (modifier)
Par jerome
Note: 4/5

J'ai dévoré à peu près tous les albums de la première période lors de ma tranche de vie "idéaliste" (16/17 ans), puis, comme beaucoup, ai un peu perdu contact avec le monde de la BD, trop occupé que j'étais à "construire" ma vie... Je garde malgré tout un souvenir ému de longs et lents moments à parcourir le Népal avec Jonathan, et à voyager par son entremise. Cosey est un humaniste, avec ses travers, mais surtout avec une fraicheur d'âme qui manque cruellement en ces temps troubles. J'aurais énormément de plaisir si mes enfants découvraient cette série avec l'oeil innocent que j'avais à leur âge... Une chose m'a frappé dans les autres commentaires: personne ne se souvient qu'au dos de l'album, Cosey donnait une liste de disques à écouter en fond sonore de la lecture ? Je me souviens notamment de Mike Oldfield... Tentative intéressante de mêler les expériences...

13/03/2012 (modifier)
Par McClure
Note: 4/5
L'avatar du posteur McClure

Cela faisait longtems que j'avais lu cette série. Et les lectures récentes d'une grande partie de l'oeuvre Cosey (Orchidea, A la recherche de Peter Pan, Le Voyage en Italie...) m'ont donné l'envie de replonger dans cette oeuvre magistrale qui a bercé mon adolescence. Et ça me cause toujours autant. J'adore le dessin de Cosey, sa mise en page et en couleurs. Ca date un peu mais cela reste d'actualité. Il nous peint à merveille ces paysages enneigés du Tibet, les personnages sont comme toujours merveilleux de charisme et d'une beauté simple malgré le petit côté figé caractéristique mais qui ne me gène pas. Les paysages je l'ai dit sont magnifiques et Cosey joue à merveille des nuages, de ces impressions de lumière changeante que l'on retrouve en montagne. Les architectures typiques sont également bien restituées, comme il avait su le faire dans d'autres albums (les villages valaisans notamment). Les histoires sont simples, toujours tournées vers les rencontres humaines dans un environnement inhospitalier ou pour le moins inhabituels. La nature sert de révélateur de l'âme humaine, dans un cadre historique chargé. La première postface de l'auteur sur le vrai Jonathan montre bien le rapport de l'auteur à cette histoire, à ces thématiques fortes. J'aime toujours autant, et cette série va figurer dans mes listes au père Noël...

06/03/2012 (modifier)
Par Cecilia
Note: 4/5

A travers cette longue série d’histoires plus ou moins indépendantes on suit les péripéties d’un vrai baroudeur. Jonathan nous entraine avec plaisir au milieu de l’Himalaya, sur les hauts plateaux tibétains et dans la folie de villes telles que Kathmandu, Srinagar, Leh,… On découvre ainsi le charme révolu de petits villages tibétains et des troupeaux de yaks mais aussi les conflits armés, la colonisation anglaise,… Comment ne pas succomber au charme ténébreux de cet aventurier, ainsi qu’aux belles rencontres qu’il fait dans ces pays lointains ? Je garde un souvenir particulier pour l’enfant sauvage de « Pieds nus sous les rhododendrons » et pour la poésie décalée de « L’espace bleu entre les nuages ».

28/11/2010 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Jonathan occupe à mes yeux et dans mon cœur un espace particulier. Cette série sera à jamais atypique puisque Cosey, bien plus que de nous narrer des aventures, nous y relate des rencontres. Rencontre de soi-même, d’un pays, d’une culture, rencontre d’autrui. Autant d’albums, autant de personnages, de profils, de visions. Post-soixante-huitard ? Sans doute ! Mais aussi et avant tout humaniste et apaisant. Il n’y a pas de vrais méchants, pas d’êtres sans reproches non plus. La Chine est l’agresseur ? Oui, mais le chinois n’est pas un monstre. Ce côté bisounours en assommera certains, mais pas moi car le second degré de Jonathan vient contrebalancer les fréquents clichés mélodramatiques utilisés par Cosey (ces clichés sont d’ailleurs le plus gros reproche que je pourrais faire à la série). Les deux premiers tomes souffrent de défauts de jeunesse. Cosey recherche encore un ton et s’égare dans d’inutiles arabesques stylistiques. Ces deux tomes risquent donc de paraître très datés au lecteur d’aujourd’hui. L’histoire qui nous est relatée ne manque cependant pas de charme et garde une belle part de son pouvoir magnétique sous mon regard nostalgique. Par la suite, documentation aidant, la série devient plus réaliste, mieux ancrée dans son espace géographique et historique. Le personnage de Jonathan explose et chacune de ses rencontres l’enrichit et le grandit. Kate sera le récit clé de cette période, qui se terminera sur Neal et Silvester. Jonathan est alors acteur et témoin, il s’efface devant les personnages qu’il rencontre, mais les épaule autant que faire se peut. Cette période, qui démarre au tome 3 pour se clôturer au tome 9, est la meilleure à mes yeux. Par soucis de renouvellement, Cosey ramènera Jonathan en Amérique le temps d’un diptyque plus mouvementé mais moins intéressant selon moi. Selon Cosey aussi sans doute puisque, depuis, Jonathan a repris le chemin des cimes enneigées du Tibet. Le charme opère toujours mais la série semble tout de même à la recherche d’un second souffle. Pour son rythme lent, pour l’originalité de son ton, pour la simplicité du dessin, pour sa capacité à l’introspection (tant de la part du personnage que de la part du lecteur que je suis), pour ses qualités humaines et humanistes, Jonathan demeurera pour longtemps encore un des mes personnages préférés de la bande dessinée moderne.

23/08/2010 (modifier)