Les interviews BD / Interview de Gihef

Gihef est un personnage. D’entrée de jeu, on peut le prendre pour un musicien de métal, mais il est aussi un auteur de bandes dessinées complet, aux envies et talents multiples.

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Gihef Salut Gihef. Tiens, d’ailleurs, pourquoi avoir pris comme pseudo les initiales de ton prénom ?
Parce que c’était plus court et que je fais ce que je veux sans mes cheveux.

Mais du coup tu n’as pas peur qu’on te confonde avec les Djief, Jef et autres Jean-François qui parsèment la nébuleuse BD francophone ?
Il est impossible de me confondre avec qui que ce soit, crois-moi… :) Ceci dit, c’est vrai qu’on m’a déjà confondu avec Djief. Il faut croire que les Jean-François qui font de la BD manquent d’originalité. Uh uh uh…

Bon alors tu as d’abord tenté de faire un groupe de rock, puis tu te retrouves à faire de la BD. Tu ne serais pas un peu destroy ?
Boarf, pas vraiment. C’est un parcours assez classique dans le métier que je fais. Je connais plein de collègues qui sont musicos, et ça couvre plusieurs générations. Par exemple, j’ai rejoint le « Boyz Bande Dessinée » il y a environ trois ans. C’est un groupe qui a été initié par Yvan Delporte et Thierry Tinlot à l’époque où ils tenaient les manettes du Spirou Magazine. Ca doit faire un peu plus de quinze ans. D’ailleurs, pas mal de gens, et même des pointures, en ont fait partie à un moment donné : Gazzotti, Darasse, Midam, Hamo, Dan ou Fabrizio Borrini que j’ai remplacé au chant. Le groupe compte actuellement 5 membres réguliers : Janry, Batem, Giancarlo Carboni (la moitié de Cerise), David (qui est le seul non auteur du band) et moi. On joue essentiellement dans des festoches BD. Enfin, quand on veut bien de nous.

Quels sont tes groupes préférés ?
Oulààh… C’est un truc à faire péter le serveur… Ce serait quasiment impossible de répondre à ça de manière exhaustive, je suis assez éclectique. Ca va de David Bowie à Ice Cube en passant par Dean Martin ou même George Michael.

Parmi les favoris auxquels je pense comme ça, on va dire : Tom Waits, Nick Cave, Swell, Black Angels, Jefferson Airplane, Pearl Jam, Queens of the Stone Age, Deftones, Bruce Springsteen, Noir Désir, Bashung, Jean-Louis Murat, les Doors, Bobby Womack, Syl Johnson, Black Keys, … Et plein, mais vraiment plein d’autres.
J’aime tout particulièrement le rock psychédélique des années 60.

Accéder à la BD RIP limited Avec quels outils travailles-tu, en tant qu’auteur ?
Comme tout le monde, au marteau et au burin. :)
Je ne suis pas certain d’avoir bien compris la question, mais on verra…
Quand je dessine, je suis plutôt tradi : encrage sur papier, à l’ancienne. Même si j’ai de plus en plus tendance à céder aussi à la « facilité » (et surtout à l’aspect pratique) du numérique.
Si j’écris, je me constitue une solide documentation à lire ou à voir. Je suis très paresseux, donc je privilégierai toujours plus un documentaire vidéo qu’une encyclopédie de 400 pages. :)

En 2003 tu sors ton premier album, RIP limited, chez Nucléa. Pour un débutant, tu avais déjà un sacré coup de crayon…
Moui. Je ne suis pas certain que tout le monde soit d’accord avec ça (et moi le premier), mais c’est gentil.
Mais très honnêtement quand je vois des jeunes gars de 25 balais débarquer aujourd’hui et maîtriser leur trait comme je n’y parviendrai probablement pas avant 50 piges (et encore), ça me conforte dans l’idée de faire plus de scénar.

Il n’y a pas eu de tome 2. Choix de l’éditeur, disparition de celui-ci ou décision des auteurs ?
Réponses A et B. Ca a été très compliqué d’entrée de jeu avec Nuclea. On a signé à l’époque avec Yves Chelet, le créateur de la boîte, et on a vécu son rachat en plein milieu de la réalisation de l’album. Ca a été assez chaotique au niveau de la communication et aussi des paiements (sic). Je pense qu’à la suite de cette expérience, si je n’avais pas signé « Enchaînés » chez un autre éditeur, j’aurais probablement été dégoûté du métier.

Accéder à la BD Enchaînés Tu rebondis donc assez vite, puisqu’un an plus tard sort le premier tome d’Enchaînés, avec Joël Callède au scénario. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Et bien comme ça commençait à sentir le soufre chez Nuclea, je me suis mis à envoyer des dossiers de projets solos un peu partout. Mon dessin plaisait bien à Henri Filippini, ancien éditeur chez Glénat. Il a fait suivre mon taf chez Vents d’Ouest qui voulait me faire faire un essai sur “Tatanka”, un autre projet de Callède qui traînait dans leurs tiroirs (et qui s’est fait depuis avec Gaël Séjourné chez Delcourt). Le souci, c’est que Callède avait déjà un autre gars qui faisait un essai sur le projet pour Delcourt (et qui ne sera finalement pas retenu), mais il aimait bien mon taf et m’a proposé de travailler sur autre chose qu’il avait en tête. Il m’a raconté le pitch d’Enchaînés et j’ai tout de suite été très emballé. Nous avons monté le projet et l’avons présenté à Vents d’Ouest qui l’a immédiatement pris.

Tu as dû changer des choses dans ton dessin entre ces deux séries, non ?
Oui mais c’était déjà un souhait dès le départ. Je voulais aller vers un trait plus réaliste. Et le scénario d’Enchaînés s’y prêtait forcément. Il m’a fallu un moment pour arriver à trouver mon « trait de croisière ». Et je ne suis pas encore sûr de l’avoir trouvé aujourd’hui.

Le succès est arrivé tout de suite ou presque ; t’y attendais-tu vraiment ?
Tout ça est bien relatif. On a eu un succès d’estime, propre au petit cercle de lecteurs de BD assidus, mais on est très loin d’avoir les chiffres d’un IRS par exemple.

Cliquer pour voir une planche de Enchaînés Les gens trouvent les couvertures d’Enchaînés pas toujours réussies, ou bien anodines… As-tu été soumis à des contraintes au moment de les réaliser ?
Tu apprendras qu’un auteur ne décide pour ainsi dire jamais de la maquette finale de sa couverture. Aujourd’hui, je réduis le champ d’action des graphistes de la maison d’édition en imposant un maximum mes conditions de cadrage, mais ce n’est pas toujours évident. Sinon, il y avait une sorte de « charte » propre au catalogue Vents d’Ouest de l’époque et à laquelle il fallait se plier : le titre en relief au vernis sélectif et le fond en mat.
Aujourd’hui, ça a très mal vieilli, on s’y attendait. Mais la nouvelle maquette nous satisfait davantage.
Quant à la « simplicité » des dessins, je préfère une couverture plus dépouillée mais qui se voit dans une vitrine, à un dessin surchargé qui va se perdre dans la masse.

La seconde saison était-elle prévue au départ ? Si non, s’agit-il d’une demande des éditeurs, ou d’une envie de Callède et toi de replonger dans ce style ?
Ni l’un, ni l’autre. On travaillait sur la fin de Haute sécurité pour Dupuis et on se demandait ce qu’on allait faire après. Je n’étais pas vraiment chaud pour faire une redite du premier cycle, mais Callède est arrivé avec un concept qui m’a plu, tout en préservant le thème de la série et on s’est lancé. Comme à l’époque, Luc Besson avait mis une option pour adapter la série au cinéma, on s’est dit qu’il y avait peut-être un buzz à faire. Mais entretemps, Besson s’est déballonné et a rompu son partenariat avec Glénat. Ce qui, très honnêtement, m’a presque soulagé. Bien sûr, j’étais fier que la série intéresse une pointure internationale, mais j’avais un peu peur de ce qu’il aurait pu en faire. D’autant plus qu’on a immédiatement été écarté du processus de création. On nous a clairement fait comprendre qu’il fallait laisser faire les « grandes personnes »…

Accéder à la BD Haute sécurité Vous vous entendez bien tous les deux, puisqu’une autre série, Haute sécurité, a vu le jour. Et à un rythme d’enfer puisque 6 tomes sont sortis en à peine plus de trois ans… Tu dois tomber les pages à une allure hallucinante…
Il fut une époque où je réalisais 8 planches par mois. Ce n’était pas du stakhanovisme, juste une nécessité financière. Quand j’ai endossé la casquette de scénariste sur d’autres séries, j’ai tout naturellement levé le pied.

Es-tu allé en prison pour t’imprégner des décors ?
Bien entendu, j’ai fait quinze ans de zonzon pour homicide volontaire. :)

Non, sérieusement, je n’ai jamais vraiment mis les pieds en taule. Mais j’ai toujours été friand de thrillers carcéraux. En fait, l’envie et l’idée de faire une BD dans ce genre précis vient de moi. Je suis fan de la série OZ depuis le tout début et je voulais faire ça en BD. Quand j’en ai parlé à Callède, il a été assez emballé. Il a défini le concept pendant que nous finissions le premier cycle d’Enchaînés et on l’a soumis à Daniel Bultreys, à l’époque éditeur de la collection Repérages chez Dupuis, qui nous avait déjà approchés auparavant. Pour l’anecdote, on l’avait également proposé à Vents d’Ouest (par pure déontologie) qui nous l’a refusé.

A tes débuts tu travaillais avec Marie Lefebvre comme coloriste ; là, sur Haute sécurité, c’est Dina Kathelyn, ancienne de Murena, qui s’en est chargée. Sur les derniers Enchaînés ou Mister Hollywood, c’est Cerise et Tsutsail qui s’occupent des couleurs. Comment interagis-tu avec tes coloristes ?
Au fouet exclusivement. :)
De manière générale, je laisse beaucoup de place à la créativité de mes coloristes. Pour deux raisons assez simples : la première, c’est que je suis daltonien et donc peu habilité à imposer des couleurs, quelles qu’elles soient. Je serais capable de faire la peau des personnages en vert pomme. Et la seconde, j’estime qu’un(e) coloriste qui a le champ libre travaillera toujours beaucoup plus efficacement que s’il était dirigé de façon drastique. On oublie un peu trop souvent que les coloristes sont également des créatifs et je ne veux surtout pas étouffer cette grande qualité.

D’autres tomes de Haute sécurité sont-ils prévus ? Le dernier a plus de deux ans…
Non, la série est terminée.

Accéder à la BD Mister Hollywood Tu te lances à ton tour dans le scénario en 2009 avec Mister Hollywood. Au dessin, Eric Lenaerts, qui fut en quelque sorte ton parrain en BD… Raconte-nous un peu votre histoire commune…
Oulah, on va faire pleurer dans les chaumières…

En fait, j’ai rencontré Eric par l’intermédiaire de son ex beau-père, Lucien Froidebise, un scénariste et metteur en scène de théâtre belge qui avait l’habitude de venir boire son verre dans une taverne où je travaillais à l’époque. Quand je ne servais pas des bières aux clients, je passais mon temps à gribouiller des petits mickeys sur des sous-verres en carton et lorsqu’il a vu ça, il m’a proposé de collaborer avec lui. Il avait déjà scénarisé un Marc Lebut pour Francis et désirait réitérer son expérience BD. A l’époque, je faisais du « gros nez » et nous avons monté un petit projet de gags en demi-planches. Comme j’avais besoin de conseils, il m’a présenté son gendre (Eric donc) et nous avons assez rapidement sympathisé. C’est aussi lui qui m’a poussé vers un dessin plus réaliste. J’ai appris énormément à son contact. A l’époque, il travaillait avec Pascal Renard sur une série intitulée Valcourt pour Le Lombard. Au fil de nos rencontres, nous sommes devenus très bons amis et ça dure depuis plus de quinze ans.

Lorsque je travaillais sur Haute Sécurité, j’avais des envies d’écriture de plus en plus fortes. Il le savait et m’a demandé de lui écrire un projet. C’est ainsi qu’est né Mr Hollywood qui reste à ce jour une de mes plus grandes fiertés. De plus, travailler avec des amis est assez confortable pour moi. D’ailleurs, encore aujourd’hui, c’est mon premier critère de sélection en matière de collaboration. Bien entendu, il faut aussi que j’aime le style graphique mais pour le moment, je n’ai jamais eu à me plaindre.

Cliquer pour voir une planche de Mister Hollywood Cette série te permet de parler un peu de ce qui est ton autre passion… le cinéma. Mais de façon assez humoristique, ce qui ne gâche rien. La série correspond-elle à ton projet initial ou s’éloigne-t-elle sur des sentiers un peu différents ?
Non, j’ai eu la chance de pouvoir vraiment faire ce que je désirais. A part peut-être le côté destroy des personnages que j’ai dû adoucir un peu, Dupuis oblige. Il n’y a pas beaucoup d’albums dans leur catalogue où des mecs se foutent des pailles dans le nez. :)

En fait, j’ai mis beaucoup de choses très personnelles dans ces albums. Je suis moi-même asthmatique et j’ai été sujet à des crises d’angoisse chroniques dans ma jeunesse, tout comme le personnage d’Orson.

Combien d’albums comptera Mister Hollywood ?
Malheureusement, la série a été arrêtée par Dupuis qui désirait nous mettre sur Skipper, un projet de commande de notre éditeur José-Louis Bocquet.
Mais nous sommes en train de négocier pour la poursuivre ailleurs. Je ne peux en dire plus pour le moment.
Eric et moi sommes restés très attachés à cette série. Le troisième tome est intégralement écrit et j’ai des idées de pitch pour au moins 8 albums.
On croise les doigts pour que ça se fasse…

Accéder à la BD Enchaînés - Saison 2 Tu avais lancé une sorte de blog animé par les personnages de Mister Hollywood, mais hélas, il a cessé assez vite d’être alimenté… C’était quoi le principe ?
Je désirais le faire vivre au travers des personnages principaux de la série, à savoir Orson et Marsellus. Il aurait dû être complémentaire aux albums. Mais quand nous avons appris l’abandon de la série, je n’ai plus eu l’envie de l’alimenter.
Je tiens tout de même à préciser que nos chiffres de vente étaient loin d’être honteux, mais apparemment, ils ne suffisaient pas à l’éditeur.
Ce qui est drôle, c’est qu’aujourd’hui ce serait considéré comme un carton.
On vit une époque bizarre…

Entre tes albums sur Enchaînés - Saison 2 et Haute sécurité, et tes scénarios sur Mister Hollywood, trouves-tu le temps d’avoir d’autres projets ?
Haute sécurité est terminée depuis deux ans et je suis en ce moment même sur la fin du dernier Enchaînés. Donc du temps, j’en ai pas mal.

Accéder à la BD La Route Jessica Tu annonçais également reprendre le scénario de La Route Jessica avec Renaud. C’est étonnant ! Comment prend-on la suite de Jean Dufaux ?
C’est un petit peu plus complexe que ça en fait. A la base, Renaud désirait continuer la série mais en mettant les personnages des tueurs (Soldier Sun & Agripa) en avant.
Au début, Jean chapeautait le travail, mais comme je m’éloignais sensiblement des bases qu’il avait posées, il s’est retiré du projet (en toute sympathie, c’est un homme charmant, je tiens à le préciser). Au final, ce nouveau cycle portera un titre différent : « Crotales ». Les deux albums sortiront en août et septembre de cette année.
En outre, Renaud et moi avons monté un nouveau projet qui est en cours de financement chez SANDAWE. Il s’agit d’un thriller sur fond d’occupation allemande à Bruxelles. C’est prévu en deux tomes.

Tiens, tu as travaillé avec Damien Marie sur un projet, qui est devenu Wounded, dessiné par Loïc Malnati… Tu as jeté l’éponge parce que trop occupé ?
Non, c’est juste que les conditions que je désirais ne convenaient pas à l’éditeur (avec lequel j’ai de très bon rapports au demeurant). Il faut dire que je travaillais les planches en lavis et ça me demandait un temps bien supérieur aux simples planches noir et blanc que j’avais l’habitude de faire. Financièrement, ce n’aurait pas été confortable pour moi, tout simplement. Et je le déplore. D’autant plus que Damien Marie avait écrit le scénario sur mesure pour moi.

Il y avait aussi Lethal Sam, avec Ysha…
Malheureusement, c’est mort et enterré.

Accéder à la BD Skipper Skipper est paru l’an dernier chez Dupuis. C’est un thriller maritime, mais peux-tu nous en dire plus ?
Comme je l’ai dit, il s’agit tout d’abord d’un travail de « commande » de la part de notre éditeur José-Louis Bocquet suite à l’arrêt soudain de Mr Hollywood. Il aimait le travail qu’Eric et moi avions effectué sur cette série et désirait nous mettre sur un projet plus en adéquation (enfin, à l’époque) avec ce qu’ils voulaient faire.

Trois tomes ont été réalisés, dont le premier en collaboration avec Callède qui a vraiment posé les bases de la série et du personnage central, mais Dupuis a changé d’avis entretemps et ne désire plus sortir les deux suivants pour des raisons qui nous échappent encore aujourd’hui, de même que Bocquet d’ailleurs.

La bonne nouvelle, c’est que nous avons très probablement trouvé un autre éditeur prêt à rebooter la série et à sortir les deux tomes suivants.
Nous serons plus dans des récits de pure aventure, l’aspect géopolitique du premier tome étant mis de côté.

Accéder à la BD Liverfool Parlons un peu de Liverfool. Comment en es-tu venu à t’intéresser à la vie d’Allan Williams, le tout premier impresario des Beatles ?
Tout est parti d’une anecdote que me raconta Daniel Bultreys, mon ancien éditeur chez Dupuis, à l’époque où il était chez Glénat (eh oui, ça bouge aussi chez les éditeurs).
Lors d’un trip à Liverpool, il a été alpagué dans Mathew Street (la rue dédiée aux Beatles où se trouve le Cavern Club) par Allan Williams. Sur le moment, il l’a envoyé bouler, pensant à une arnaque d’un vieux clodo local. Quelques minutes plus tard, dans un magasin, il tombe sur une biographie du bonhomme avec sa tête en couverture. Il ne l’a malheureusement pas retrouvé par la suite. C’est d’ailleurs devenu le point de départ du récit. La seule différence étant que les personnages retrouvent Allan après avoir découvert qui il était.
L’anecdote m’a interpellé et j’ai commencé à fouiller sur le net pour voir ce qu’on pouvait trouver sur lui. En résumé, pas grand-chose, mais les deux ou trois anecdotes que j’ai trouvées à son sujet m’ont paru complètement hallucinantes.
Ce qui m’a interpellé plus que tout, c’est comment un gars qui décide de se lancer dans le management musical passe à côté des Beatles. Et surtout, comment vit-on un tel échec ?...

Comment t’est venue l’idée de raconter tout cela de façon humoristique ?
Pour être honnête, et sans vouloir paraître pompeux, c’est un peu ma marque de fabrique lorsque j’écris. Certains récits, comme celui-ci, laissent davantage de place à l’humour, mais même sur des projets plus « sérieux », j’ai tendance à insuffler un second degré latent au fil de l’histoire. Je pense que c’était assez évident sur Mr Hollywood et Liverfool, un peu moins sur Skipper. En tout cas sur le premier tome.
Ca correspond aussi pas mal à mon caractère. J’ai tendance à ne jamais vraiment me prendre au sérieux.

Projet avec Renaud en cours de financement chez Sandawe Etant donné que ta compagne (Tsutsail) est aussi, à ses heures perdues, scénariste, vous n’envisagez pas de bosser ensemble sur une BD ?
Rien de prévu dans l’immédiat. C’est qu’elle a un « vrai » métier, elle. Mais on ne sait jamais…

On le voit, tes projets en tant que scénariste sont de plus en plus nombreux, à tel point que tu te demandes par moments si tu ne devrais pas arrêter le dessin… Où en est ta réflexion sur ce sujet aujourd’hui ?
Plus convaincu que jamais que c’est le créneau dans lequel je m’épanouis le plus. J’ai la chance d’avoir de formidables collaborateurs (et également amis) jusqu’à présent et ça m’encourage à continuer dans cette voie.
Je ne vais pas laisser tomber le dessin définitivement, mais je vais y mettre un frein, c’est certain.

Tiens, tu t’es lancé dans le court métrage également ? Mais tu ne dors jamais ?
Arf… Non, même si j’ai de très fortes envies de mise en scène depuis un sacré bail, il ne faut pas y voir un tournant de carrière majeur.
Il s’agissait surtout d’une mise en pratique de l’année de stage de cinéma à laquelle j’ai participé en 2006. L’expérience m’a énormément plu, mais c’est un exercice qui demande énormément de préparation en amont. Je n’ai pas vraiment en projet de réitérer le coup dans un avenir immédiat.

Cliquer pour voir une planche de la série concept et multi dessinateurs sur le thème des théories de complots Quels sont tes autres projets ?
J’ai pas mal de trucs en chantier pour le moment. Il y a des choses plus concrètes que d’autres, donc je ne vais citer que ce qui me semble pertinent.
En ce moment, je coécris une série concept et multi dessinateurs sur le thème des théories de complots avec Alcante pour les éditions Delcourt. Nous avons posé les bases du concept ensemble, mais travaillons chacun de notre côté sur nos propres albums. La série débutera avec quatre albums, plus si succès.
J’ai deux projets assez récents en attente d’un éditeur : un western avec Brice Cossu et Alexis Sentenac qui assurent le dessin « à quatre mains » et une comédie romantique 60’s avec Antonio Lapone dont je suis réellement fan.
J’ai également un projet de thriller dont Mig assure le dessin.
Et deux ou trois autres trucs sur lesquels je vais travailler en collaboration avec des éditeurs. Pas de la commande, mais une envie mutuelle d’élaborer lesdits projets.

Gihef, merci.




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- Un extrait du western avec Brice Cossu et Alexis Sentenac : Extrait 1
- Un extrait du thriller avec Mig : Extrait 1
- Un autre extrait de la série sur les théories de complots, avec Brahy : Extrait 1
Interview réalisée le 10/02/2013, par Spooky.